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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • On veut des actes !

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    logo lundis.jpgJeudi 14, dans le très écouté 7/9 de France Inter, M. Legrand propose un « édito politique » titré «  Notre-Dame des Landes, le pari du non », éditorial qu’il conclut ainsi : « Si je perds mon pari, je promets de faire une chronique de contrition entièrement en vers et en alexandrins ! » Propos qui illustrent parfaitement que le vent semble avoir tourné. Le 6 avril 2017, le candidat Macron affirmait (France 2, L'Émission politique) : « Il y a eu un vote [la consultation de juin 2016] . Mon souhait, c'est de le faire respecter. Donc de faire [l'aéroport]. » Le 12 décembre, le président Macron promet une décision définitive « au plus tard en janvier », ne réitérant donc en rien sa fermeté d’avril concernant la construction dudit aéroport, se disant au contraire désormais « instruit et informé de manière indépendante » par le rapport de trois médiateurs qui suggère deux scénarios aéroportuaires (construction de Notre-Dame-des-Landes ou réaménagement de Nantes-Atlantique) mais un seul pour la ZAD, celui de son évacuation rapide. 

    Bien entendu, de petits calculs politiciens peuvent être prêtés au chef de l’Etat pour justifier le possible abandon du projet : sa décision devant faire une moitié de mécontents, autant choisir la moins onéreuse, en tout cas celle réputée telle ; mieux, autant donner cette satisfaction à M. Hulot, pièce maîtresse de son gouvernement et caution écologiste ; surtout, autant en tirer un grand profit sur le plan international où il entend jouer le premier rôle grâce aux efforts qu’il déploie dans le domaine climatique. Certains, plus pragmatiques, penseront qu’un tel renoncement ne constituerait pas forcément une mauvaise décision : parmi eux, tous ces opposants au projet de Notre-Dame-des-Landes qui sont d’abord des amoureux de la France « profonde », non bétonnée, non industrialisée à outrance, bref la bonne vieille France que nous aimons tous, de Maurice Barrès à Sylvain Tesson, celle de « l’enracinement » et de « la préservation de nos paysages intimes » (M. de Villiers, Le Figaro, mardi 12). 

    De toute façon, la comédie a assez duré. Premier projet en 1963, mise en sommeil pour cause de crise pétrolière pendant les années 1970, réactivation du projet dans les années 2000, décret d’utilité publique en 2008, premiers zadistes en 2009, atermoiements et incapacité des gouvernements successifs jusqu’en 2017 : il est temps que le politique reprenne ses droits. En ce sens, toute décision suivie d’effet  vaudra mieux que la continuation du pourrissement de la situation. D’autant que se trouve greffé  au problème purement technique, économique et environnemental la verrue de la ZAD, c’est-à-dire une zone du territoire national où quelques centaines de doux dingues et/ou de néo-spartakistes ultra-violents exercent une dictature de fait et de fer, pour le plus grand dommage des riverains et de la région. A leur propos, M. Cazeneuve, qui fut ministre de l’Intérieur puis Premier ministre de M. Hollande n’a jamais caché son impuissance, nous dirons sa veulerie, tétanisé qu’il était, comme ses soeurs et frères en humanisme, par la perspective de faire des victimes, perspective que tout pouvoir doit forcément assumer. 

    Voici donc MM. Macron et Philippe enfin en situation d’être jugés rapidement sur leurs actes. A eux de prendre, à propos de l’aéroport, la décision promise, et de faire sorte qu’elle soit mise en oeuvre. A eux de faire disparaître, de quelque façon que ce soit, mais le plus vite possible, une ZAD que rien ne saurait justifier. Rendez-vous est pris pour fin janvier.  

  • Éric Zemmour : Derrière la campagne contre les porcs, c'est la porcherie qui flambe et que l'on nous cache

     

    Par Éric Zemmour

    Cet article - paru dans le Figaro Magazine du 27 octobre -  nous a paru si judicieux, si intelligemment pensé et écrit, il soulève des questions si essentielles et répond même à celles que nous posions ici vendredi dernier (lien ci-dessous)  que nous avons jugé impératif de le mettre en ligne pour les lecteurs de Lafautearousseau. On jugera.  LFAR

     

    7739347071_eric-zemmour.jpgC'est un torrent qui emporte tout. Qui dévaste tout, qui détruit tout, qui ravage tout. Qui envahit tout. Le torrent de la parole libérée. La parole qui dénonce, la parole qui accuse, la parole qui menace. L'incroyable tsunami de « Balance ton porc » nous plonge soudain dans le monde décrit il y a des années par l'écrivain Philippe Muray qui avait prophétisé que le temps du néopuritanisme féministe succéderait à celui de la libération sexuelle des années 1970, et qu'il s'achèverait dans une fureur répressive et inquisitoriale : « A l'envie de pénis, succédera l'envie de pénal. »

    Nous y sommes. Et plus rien d'autre n'existe ni n'importe. Comme si (alors même que l'affaire Weinstein partait des Etats-Unis, et même d'Hollywood, qui n'a jamais eu la réputation d'être un monastère), la France était devenue un enfer où des « porcs » par millions harcelaient et violaient en liberté des pauvres victimes féminines, forcément victimes, qui n'avaient aucun moyen légal de se défendre. Les mêmes militantes féministes - qui, il y a quelques semaines, nous expliquaient doctement que les incessants harcèlements de rues par les migrants Porte de la Chapelle se régleraient par un élargissement des trottoirs - ne proposent nullement l'agrandissement des chambres d'hôtel où Weinstein et ses émules français reçoivent leurs proies. Il est vrai que ceux-ci sont occidentaux et riches, tandis que ceux-là sont africains et pauvres.

    Mais le torrent médiatique de « Balance ton porc » ne saccage pas seulement toute raison et cohérence intellectuelle. Il réduit à presque rien tout le reste de l'actualité. Soudain, la sécession catalane devient anecdotique. On évoque à peine les efforts - largement vains d'ailleurs - d'Emmanuel Macmn pour limiter les effets délétères des travailleurs détachés. Les menaces nucléaires venues de la Corée du Nord ont disparu. La défaite de Daech ? On s'en moque. On a déjà oublié que les Allemands de Siemens ont racheté nos TGV. Les ambitions mondiales de la Chine, proclamées haut et fort désormais par le chef du Parti communiste chinois, n'ont qu'une importance insignifiante. Le développement de sa marine, en particulier, et de son armée en général, son impérialisme économique mis en place à travers « la route de la soie », n'intéresse personne. Pas plus que le réveil programmé de la puissance militaire japonaise. Ou l'invasion continue de migrants venus d'Afrique, et qui passés par la Libye, se déversent sur les côtes italiennes, en sachant très bien qu'ils seront non seulement sauvés, mais jamais renvoyés dans leur pays. Tout cela est insignifiant. Négligeable. Marginal. Il est vrai qu'il ne s'agit que de paix et de guerre. Un sujet bien moins important que de savoir si tel député ou ancien ministre a posé sa main sur la cuisse d'une jeune femme ou si une actrice a pleuré en comprenant qu'un producteur l'avait invitée dans sa chambre d'hôtel pas seulement pour évoquer son prochain rôle. Si on était amateur de complots, on dirait que cette campagne médiatique contre les porcs est bien utile pour ne pas voir la porcherie qui flambe. Mais ce n'est pas notre genre.  

    A lire dans Lafautearoussau ...

    « Balancer » pour « balancer » visons les bonnes personnes !

  • GAVROCHE HEBDO Cambodge – ÉDITORIAL: Douch est mort, il reste Khieu Samphan.

    La dis­pa­ri­tion de Douch, le bour­reau Khmer rouge qui diri­gea le centre d’ex­ter­mi­na­tion de Tuol Sleng (S21) sous le régime de Pol Pot, fait de Khieu Sam­phan le der­nier diri­geant du Kam­pu­chea Demo­cra­tique à être encore en vie et en pri­son. Les deux hommes n’a­vaient abso­lu­ment pas le même rang durant les années ter­ribles 1975 – 1979.

    Douch, pro­fes­seur de mathé­ma­tiques avait diri­gé des com­man­dos de maqui­sards avant de deve­nir l’exé­cu­teur en chef des purges du régime. Khieu Sam­phan, lui, contri­bua à for­ger l’i­déo­lo­gie Khmère Rouge. Il fut Chef de l’État sous le Kam­pu­chea Demo­cra­tique. Il négo­cia ensuite les accords de paix de Paris de 1991 au nom des Khmers Rouges…

    Qui s’in­té­resse à l’his­toire contem­po­raine de l’A­sie du Sud-Est doit s’at­tar­der un ins­tant sur l’i­ti­né­raire de Khieu Sam­phan, aujourd’­hui âgé de 89 ans et condam­né à la pri­son à vie pour crimes contre l’hu­ma­ni­té. Intel­lec­tuel for­mé en France, doc­teur en Sor­bonne pour sa thèse sur l’é­co­no­mie cam­bod­gienne sous le règne de Noro­dom Siha­nouk, Khieu Sam­phan incarne à la fois toutes les dérives du com­mu­nisme maoïste et tout ce que la période Khmère rouge recèle de mys­tères encore non com­plé­te­ment éclair­cis.

    Il fut, pen­dant des années, héber­gé et sou­te­nu par la Thaï­lande, dans son fief du Phnom Malai à quelques kilo­mètres de la fron­tière. Il négo­cia avec la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale la réin­té­gra­tion des Khmers rouges sur la scène poli­tique cam­bod­gienne. Il assis­ta, dans sa demeure de Pai­lin, à la réin­ser­tion des anciens bour­reaux, avant d’être arrê­té en novembre 2007 et d’être mis en exa­men pour crimes contre l’hu­ma­ni­té.

    Douch ado­rait citer Lamar­tine dans le texte, en Fran­çais. Khieu Sam­phan pou­vait, voi­ci peu, encore citer des pas­sages entiers de « Phi­lo­so­phie de la misère » du socia­liste Fran­çais Joseph Prou­dhon. Leur des­tin poli­tique est indis­so­ciable de la déco­lo­ni­sa­tion et des bles­sures lais­sées der­rière lui par le pro­tec­to­rat fran­çais au Cam­bodge, de 1863 à 1953. La véri­té san­glante des Khmers Rouges était celle de Douch. Les men­songes intel­lec­tuels et poli­tiques de ce régime géno­ci­daire furent, lar­ge­ment, ceux de Khieu Sam­phan.

    L’é­quipe édi­to­riale

    Et n’ou­bliez pas de par­ta­ger le lien de notre news­let­ter gra­tuite : www.gavroche-thailande.com/newsletter-subscribe

    Source: https://www.actionfrancaise.net/

  • L’endettement et la création monétaire ne pourront pas durer indéfiniment, par Marc Rousset.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Le CAC 40 remonte à la verticale à 5.198, ce vendredi 5 juin, soit 40 % de hausse depuis le plus bas de 3.755 du mois de mars et 20 % de hausse depuis le début du déconfinement, et une baisse qui n’est plus que de 14 % depuis début janvier 2020. Wall Street se sent également pousser des ailes avec un NASDAQ en progression de 12 % depuis le début de l’année et un S&P 500 au plus haut. Le recul de la pandémie, conjugué à la folle création monétaire des banques centrales et aux relances budgétaires gouvernementales dans le monde, galvanise les boursiers, avec une hausse spectaculaire de Renault de 47 % en un mois, de 40 % pour Airbus, de 38 % pour la BNP, de 30 % environ pour les foncières Klépierre et Unibail-Rodamco. Les investisseurs parient sur une reprise en V.

    marc rousset.jpgMais les seuls véritables événements nouveaux positifs, c’est le recul de la pandémie et la seconde vague de contamination qui paraît peu probable. Ce sont aussi les 2,5 millions d’emplois qui ont été créés en mai, aux États-Unis, alors que les analystes attendaient 8,5 millions d’emplois détruits. Le taux de chômage est retombé à 13,3 % en mai, aux États-Unis, alors que des économistes pessimistes le voyaient frôler les 20 %.

    Les fondements macroéconomiques, eux, sont toujours aussi fragiles avec une impossibilité absolue de pouvoir faire marche arrière en matière de création monétaire, de pouvoir augmenter un jour les taux d’intérêt, de pouvoir rembourser un jour les dettes monstrueuses des États. La fuite en avant continue bel et bien, et sans les énormes liquidités qui ont été créées par les banques centrales, cette hausse artificielle n’aurait jamais eu lieu.

    La a montré que, faisant fi complètement du jugement de la Cour de Karlsruhe, elle était prête à tout pour soutenir l’économie. Ce n’est plus une augmentation de la masse monétaire, mais le déluge ! Le bazooka de 750 milliards du programme d’achat urgence pandémique (PEPP) annoncé en mars va être relevé, alors que ces 750 milliards s’ajoutaient déjà aux 300 milliards d’un autre programme prévu sur l’année. Rien qu’en avril et mai 2020, 234 milliards d’euros ont été créés. La BCE ne respecte plus aucune règle de proportionnalité (part d’un État à son capital pour chaque émission d’un pays et 33 % de limite maximum de la dette d’un pays membre). La BCE a racheté la totalité des emprunts émis par l’Italie pour plus de 50 milliards d’euros.

    Comme les 750 milliards, à ce rythme, seront épuisés en octobre, la magicienne Lagarde envisage un nouveau paquet de 600 milliards d’euros. Le bateau ivre « BCE » continue sa folle marche en avant tout droit dans le mur avec, à la clé, la perte de confiance dans l’euro, nouvelle monnaie de singe, style Zimbabwe et Venezuela. Le montant de l’actif du bilan de la BCE sera passé de 2.000 milliards d’euros, début 2015, à 6.500 milliards d’euros, fin 2020, soit, à peu de choses près, le montant actuel de l’actif en augmentation tout aussi rapide de la Fed américaine (environ 7.000 milliards de dollars). La BCE détient, aujourd’hui, le quart des dettes publiques de la zone euro, sans espoir de remboursement.

    De plus, les taux d’intérêt n’ont plus le droit d’augmenter, sous peine d’explosion du système. Et l’on apprenait, ce vendredi, que le PEPP serait encore augmenté de 500 milliards d’euros en septembre, soit, en tout, un PEPP de 1.850 milliards d’euros ! Peu importe les traités puisque la Cour européenne sanctifie la fuite en avant ! La BCE crée, en fait, près de 6 milliards d’euros par jour, en rachetant des dettes très souvent pourries à l’encan !

    Quant au plan de relance de l’Union européenne de 750 milliards début 2021, on ne sait toujours pas comment il sera remboursé. Par des impôts nouveaux européens, par des emprunts des pays membres ? Alors que 746.000 personnes ont grossi les rangs des inactifs, au mois d’avril, en Italie, ce pays est le grand gagnant de la politique actuelle de la BCE, mais il faut savoir que c’est, en fait, la Banque d’Italie qui rachète les obligations de la dette italienne. La BCE ne fait que consolider les rachats de leurs propres dettes par les banques centrales de chaque pays membre, jusqu’à ce qu’un jour, tout explose avec dévaluation des monnaies nationales, retour à la monnaie commune et abandon de la monnaie unique…

  • Comment le pétrole de l’Azerbaïdjan a vaincu l’Arménie, par Antoine de Lacoste.

    Qui l’eût cru ? Après avoir remporté une victoire éclatante, conclue en 1994, par la prise du et des territoires azéris environnants, l’ a, cette fois, été battue en six semaines par une armée peu réputée pour ses hauts faits d’armes.

    antoine de lacoste.jpgMais en vingt-cinq ans, la tendance a été totalement inversée à cause de la manne pétrolière. Les gisements de pétrole de la mer Caspienne ont fait de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, un port pétrolier important, source de revenus considérables pour le pays. La population n’a pas beaucoup profité de ces pétrodollars, mais le président Aliyev en a investi une part considérable dans du matériel militaire haut de gamme.

    Au pouvoir depuis 2003, succédant à son père (l’Azerbaïdjan est une démocratie relative…), Aliyev s’est résolument tourné vers le pétrole.

    Il y a longtemps que l’on connaît l’importance des gisements pétrolifères et gaziers de la mer Caspienne, mais l’Union soviétique vieillissante avait d’autres priorités. L’Azerbaïdjan, dès son indépendance arrachée en 1991, s’est attelée à la tâche, soutenue par la et les Occidentaux. Après des années d’études et de négociations, un cap a été fixé : construire un oléoduc partant de Bakou et évitant soigneusement l’Iran au sud, la Russie au nord et, bien sûr, l’Arménie à l’ouest. C’est donc par la Géorgie que l’ouvrage passe, puis la Turquie, pour finir dans le port de Ceyhan, dans l’ancienne Cilicie, non loin de la Syrie.

    Ce trajet improbable et fort coûteux a été financé par la Banque mondiale, la BERD et des banques américaines sous l’égide de British Petroleum, qui possède 30 % des parts, suivie par une compagnie azérie, avec 25 %, les autres pays occidentaux se partageant le reste, États-Unis en tête (L’Usine nouvelle du 25 mai 2005). Personne n’est oublié puisque la Turquie et la Géorgie perçoivent de substantielles redevances, l’oléoduc traversant leur pays. On comprend mieux, soit dit en passant, le grand intérêt que les États-Unis portent à la Géorgie depuis quelques années, aidant à l’installation d’un régime pro-occidental et antirusse.

    En 2005, lors de l’inauguration de cet oléoduc – un des plus longs du monde, avec près de 1.800 kilomètres -, le secrétaire d’État américain à l’énergie Samuel Bodman était présent, en bonne compagnie avec les présidents turc, azéri et géorgien (Le Monde du 25 mai 2005).

    L’afflux d’argent qui suivit la mise en service de cet oléoduc permit à l’Azerbaïdjan de moderniser son armement et, surtout, d’acheter de très nombreux drones israéliens et turcs. Ce sont eux qui ont fait la différence. La valeur du combattant arménien, sans être mise en cause, ne pouvait rien face à ce déluge de technologie meurtrière. L’Arménie est un pays pauvre, sans ressource énergétique.

    Ce ne fut pourtant pas sans mal, et le président Aliyev lui-même (celui qui traite les Arméniens de « chiens ») a reconnu que le franchissement des fortifications arméniennes fut très difficile. Les pertes des Azéris et des islamistes syriens envoyés par Erdoğan restent secrètes mais sont considérées comme très élevées par les observateurs.

    Tout cela était parfaitement connu de la Russie, qui a laissé faire. Poutine et Lavrov ont rappelé leur ligne : il fallait rendre à l’Azerbaïdjan les territoires azéris conquis en 1994 pour conserver l’intégralité du Haut-Karabakh. Certes, et l’ONU s’était prononcée dans ce sens. L’entêtement du médiocre Premier ministre Pachinian (qui ne le restera pas longtemps) a coûté cher.

    Mais tout de même, quelle tristesse de voir une partie du Haut-Karabakh et son chrétien plus que millénaire laissés aux mains des Azerbaïdjanais et de leurs alliés islamistes syriens.

     

    Antoine de Lacoste

  • Quand le pouvoir laisse péricliter les forces de sécurité, par Olivier Damien.

    L’interpellation (trop) musclée de Zecler, ce producteur de musique rap au passé judiciaire déjà chargé, ne pouvait pas mieux tomber pour les délateurs de la loi sécurité globale. En particulier pour celles et ceux qui contestaient, au nom de la liberté de la presse, les termes de son article 24 relatif à la protection renforcée des forces de l’ordre en cas de diffusion d’images les concernant.

    7.jpegLes policiers impliqués dans cette affaire ne se sont sans doute jamais doutés du « cadeau » qu’ils allaient faire à toute une série d’individus plus intéressés par la recherche d’images sensationnelles que par la sécurité des Français. Cette erreur, les quatre policiers concernés vont la payer doublement. D’abord, et c’est déjà le cas pour deux d’entre eux, au prix de leur liberté et de leur avenir professionnel et familial car, pour ce brigadier et ce gardien de la paix pourtant bien notés, les juges ont trouvé des places en prison. Ensuite, parce qu’ils ont donné malgré eux un argument en or à ceux pour qui la vie d’un flic vaut bien moins que celle d’un truand, d’un casseur, voire même d’un terroriste.

    Car enfin, soyons clairs. La chasse à l’image contre laquelle voulait s’interposer ce fameux article 24 de la loi sécurité globale menaçait gravement le fonds de commerce de journalistes et de militants de l’ultra-gauche pour lesquels la recherche de la « bavure » policière a depuis longtemps pris le pas sur le souci d’informer ou de manifester pacifiquement. Ces derniers ont donc gagné. Les policiers et les gendarmes pourront continuer d’être livrés en pâture via des images largement diffusées dans certains médias et sur les réseaux sociaux. Belle victoire pour notre démocratie !

    Le débat ne porte donc plus, désormais, sur la façon dont on pourrait améliorer la sécurité dans notre pays tout en protégeant efficacement les membres des forces de l’ordre. Il porte, maintenant, sur la façon dont La France insoumise et ses satellites malfaisants vont pouvoir, à travers leur œuvre destructrice de la police, tenter de renverser le gouvernement de la République. Et sans doute finiront-ils par y parvenir.

    Il faut dire qu’en laissant péricliter les forces de sécurité en général, et la police nationale en particulier, les pouvoirs qui se sont succédé au cours de ces dernières décennies ont largement préparé ce qui est en train d’advenir. Incapables d’anticiper les évolutions majeures de la sécurité intérieure. Incapables de réorganiser la police et de lui donner les moyens de faire face à ces nouveaux enjeux sécuritaires. Incapables d’avoir une vision globale sur les missions et les services les plus à même de les assurer, nos gouvernants sont, aujourd’hui, complètement dépassés par les événements et, donc, à la merci du premier « couac » sécuritaire qui surgit. Pendant ce temps-là, à l’image de la crise sanitaire qui sévit, la crise sécuritaire se développe et s’amplifie. Mais pour elle, il n’y aura pas de .

    Pourtant, des solutions existent. En premier lieu, il est urgent de revoir les missions de sécurité qui relèvent de l’État et celles qui pourraient être confiées à d’autres institutions. Les polices municipales sont, à cet égard, un atout important aujourd’hui encore largement négligé. En second lieu, il est plus que temps de réorganiser la police nationale et de la doter notamment d’un véritable corps d’encadrement lequel fait gravement défaut, en particulier lors des manifestations. Troisièmement, sans doute le moment est-il venu de repenser l’organisation territoriale des services de sécurité publique. Enfin, après des années de laisser-aller, le recrutement, la formation initiale et la formation continue des policiers doivent être repensés et adaptés aux évolutions rapides que nous vivons depuis quelques années en matière de sécurité intérieure. Le même effort qui a été fait pour la lutte antiterroriste doit être réalisé pour l’ensemble des missions de police.

    Malheureusement, le Livre blanc de la sécurité intérieure récemment publié ne prend aucune de ces questions en compte. Vaste réflexion hors-sol sur l’avenir sécuritaire de notre pays, il oublie l’essentiel, ayant, une fois de plus, oublié de demander leur avis aux principaux intéressés : les Français.

     

    Olivier Damien

    Docteur en droit – Commissaire divisionnaire honoraire - Ancien secrétaire général du syndicat des commissaires de police
     
  • Macron se déshonore en insultant les policiers, par Olivier Damien.

    Dans l’indifférence quasi totale des nationaux, des policiers se retrouvent régulièrement, certains soirs, au pied de l’Arc de Triomphe à Paris, mais aussi en province. Ils entendent, par ces rassemblements symboliques, entretenir la flamme d’une colère froide et contenue mais qui, désormais, ne les quitte plus.

    6.jpegIls ne décolèrent pas, en effet, à la suite des propos tenus par Emmanuel Macron sur le média Brut accusant les policiers d’être racistes et de procéder prioritairement à des contrôles sur les personnes de couleur. Ils ne comprennent pas comment le chef de l’État, garant de par la Constitution du bon fonctionnement des institutions, a pu les livrer en pâture aux médias et à tous ceux, de l’ultra-gauche notamment, qui n’en attendaient certainement pas tant.

    La faute du président de la République est incommensurable et historique. Incommensurable tout d’abord parce que, pour faire plaisir à une minorité agissante et faire le « buzz » sur un média de seconde zone, il a terni l’image d’hommes et de femmes qui se donnent sans compter depuis des années face aux terroristes, aux criminels et aux casseurs, pour éviter que la République ne s’effondre. Historique, ensuite, car jamais un président de la République ne s’était abaissé à ce point, n’hésitant pas à se livrer à un amalgame mortifère sans être en mesure, bien entendu, de prouver la réalité de ses propos.

    Pour « minimiser » cette bévue, Macron a cru intelligent de prendre les devants, n’hésitant pas à court-circuiter son ministre de l’Intérieur et l’ensemble des syndicats de par l’annonce de la tenue, en début d’année prochaine, d’un « Beauvau de la sécurité ». Mais par bêtise, par ignorance ou, plus certainement, par malignité, Macron ne fait que s’enfoncer.

    En annonçant un « sommet » sur la sécurité auquel personne, chez les professionnels concernés, n’accorde la moindre chance de réussite, le Président passe une nouvelle fois pour un bonimenteur, rôle dans lequel il excelle certes, mais qui ne dupe plus personne. En effet, chacun sait qu’à 18 mois d’une présidentielle incertaine, alors que les finances publiques sont exsangues et qu’une montagne de problèmes assaille notre pays, cette démarche ne restera que du vent. Tout au plus cette initiative lui permettra-t-elle de calmer la grogne qui s’installe et de gagner du temps.

    Par ailleurs, en écartant de son annonce tous les syndicats de police pour n’en privilégier qu’un seul, avec lequel il semble entretenir des liens privilégiés – en l’occurrence le syndicat Unité SGP Police FO -, Macron a d’ores et déjà plombé son initiative. Certains syndicats de policiers ont ainsi annoncé qu’ils ne participeraient pas à ce « Beauvau de la dernière chance ».

    Mais le plus grave réside bien plus dans le divorce désormais sans retour de ce pouvoir avec la police nationale. Celle qui, en perdant une partie de son âme, avait largement contribué au maintien en place de ce régime lors des manifestations des gilets jaunes. Macron, pour quelques raisons obscures que l’on aimerait simplement qualifiées d’imbécillité crasse, a humilié, bafoué et désigné à la vindicte générale une grande institution de la République. Ce faisant, il est devenu indigne d’exercer les fonctions qu’il exerce aujourd’hui.

     

    Olivier Damien

    Docteur en droit
    – Commissaire divisionnaire honoraire
    - Ancien secrétaire général du syndicat des commissaires de police
     
  • Assa Traoré, icône du Time et égérie de Stella McCartney : j’ai mal à mes forces de l’ordre…, par Gabrielle Cluzel.

    Ainsi donc, , sacrée par le Time « gardienne » de l’année, occupe la une du magazine. La photo, hiératique, est artistiquement travaillée. Comme un clair-obscur de Rembrandt, le visage, auréolé par la chevelure, est le seul élément éclairé.

    gabrielle cluzel.jpegQuasi christique. La touche de couleur est le bleu de sa tunique, comme la Vierge. Sainte Assa, priez pour nous. Si tant est que nous le méritions.

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    Il est vrai que le Time n’a pas toujours eu la main heureuse – Pierre Laval, homme de l’année en 1931, Hitler en 1938, Staline en 1939, Khomeini en 1979… -, ce qui aurait pu l’amener à plus d’humilité, et même à mettre un terme à ses palmarès hasardeux.

    Depuis les fresques de Stains et de Noisy-le-Sec, l’icône de l’antiracisme a fait du chemin. Et si ce couronnement médiatique semble en être l’acmé, d’autres épisodes aussi glorieux qu’improbables méritent d’être cités. Il y a eu, à l’automne, son grand portrait dans les pages glacées de Paris Match, elle y faisait la promotion de la polygamie – une « expérience formidable »– mais qu’importe, n’est-ce pas, personne n’a relevé ni protesté, pas même Marlène Schiappa. Puis, il y a quelques jours, première étape internationale, elle a eu les honneurs de la presse féminine, pour son « apparition inattendue dans une campagne de Stella McCartney » (Madame Figaro) : « La créatrice britannique a choisi la sœur d’, mort en 2016 lors d’une intervention policière aux circonstances troubles, pour promouvoir la lettre A de son abécédaire engagé. » Assa Traoré, « héroïne de la nouvelle collection » (Elle), pose en tee-shirt blanc. Son poing, bien sûr, est serré façon Black Lives Matter. Son torse est frappé d’une lettre sanglante : le A entouré d’« Anarchie ». Ou d’« Accountable » (« responsable »).

    Sur son compte Instagram, Stella McCartney commente la photo : « Pour moi, être responsable, c’est perpétuer le souvenir de ceux dont la vie a été arrachée à cause de l’injustice » – les tribunaux français n’ont pas rendu leur verdict, mais Stella McCartney l’a fait -, « c’est rester digne et se tenir debout, coûte que coûte, pour montrer à nos enfant le chemin de la liberté et de l’égalité ». Voilà, donc, Assa Traoré promue symbole de dignité, de liberté et d’égalité, et en plus exemple pour nos enfants. Il est vrai qu’elle est déjà allée prêcher la bonne parole dans plusieurs lycées. Sans que Jean-Michel Banquer, à ma connaissance, n’ait tiqué.

    On apprend dans Elle qu’une série limitée de ces t-shirts graphiques sera lancée au modique prix de… 450 euros. Mais attention, n’allez pas y voir un produit de luxe, mais une « collection de T-shirts solidaires » : « Les bénéfices de chaque vente soutiendront l’association portée par l’artiste qui se cache derrière la lettre de l’abécédaire. » Cela change tout. Pas du prêt-à-porter de luxe imaginé par une fille à papa née avec une cuillère en or dans la bouche pour vêtir des fashionistas suffisamment argentées et déjantées pour acheter à ce prix-là un tee-shirt, mais une œuvre pie, pour dames patronnesses 2.0.

    Parions que les policiers et gendarmes traînés dans la fange, insultés, à chaque manifestation organisée par Assa Traoré, n’achètent pas souvent de tee-shirts à ce prix-là. Mais ce sont des ploucs, n’est-ce pas ? Il est peu probable que Stella McCartney s’intéresse à cette France d’en bas ni ne s’émeuve du fait que Bagui Traoré, le frère d’Adama et Assa, doive répondre, devant la cour d’assises du Val-d’Oise, de tentatives de meurtres sur gendarmes et policiers, en bande organisée et en récidive. Il est vrai que ces tribunaux ne sont plus tellement utiles depuis que les stylistes rendent la justice sur Instagram. Au pays des valeurs inversées, tout délinquant arrêté est un Dreyfus qui s’ignore, tout people un Zola au petit pied. Et tout flic un assassin en puissance, que le fait même d’avoir choisi ce métier rend suspect.

    Mais pourquoi donc nos gouvernants qui tweetent à tort et à travers, « tiktokent » bêtement, « instagrament » dès potron-minet, « brutent » à contre-temps, bref, parlent mille fois trop… n’ont jamais eu un mot pour contester cette ubuesque et tragique canonisation d’Assa Traoré ?

     

    Gabrielle Cluzel

    Ecrivain, journaliste
  • Sommes-nous devenus des monstres ? , par Hildegarde.

    Le 18 février, c’est-à-dire aujourd’hui,  l’Assemblée Natio­nale doit débattre, entre autres, de pro­lon­ge­ment du délai de l’avortement à 4 mois ! La pho­to ci-jointe montre ce qu’est un fœtus de 4 mois. Pour avor­ter, il faut le broyer pour pou­voir l’évacuer, son cœur bat depuis plus d’un mois ; de plus, la clause de conscience des méde­cins, sages-femmes et infir­mières serait supprimée…

    En jan­vier de cette année, si le Sénat reje­tait le rem­bour­se­ment de la PMA aux couples de femme dans la loi bioé­thique, il se conten­tait de l’amender en enca­drant un peu plus la pos­si­bi­li­té de chi­mères homme/animal…

    Les diag­nos­tics pré­na­taux de plus en plus sophis­ti­qués induisent l’élimination qua­si sys­té­ma­tique de tous les fœtus atteints de han­di­cap pro­vo­quant l’émotion de per­sonnes han­di­ca­pées qui nous ques­tionnent sur l’eugénisme…

    Pour toutes ces lois, ce sont bien sûr les détresses qui sont mises en avant ; elles existent bien sûr. Les autres  argu­ments sont ceux de la liber­té ou de l’accomplissement d’un désir. « Ce que la science per­met, je le veux et j’y ai droit »…

    Les détresses elles-mêmes sont com­plexes : Je me sou­viens de cette jeune femme d’une ving­taine d’années, affo­lée devant une pre­mière gros­sesse impré­vue avec des condi­tions éco­no­miques et sociales dif­fi­ciles. Elle se fait avor­ter ; trois mois après elle m’annonce une nou­velle gros­sesse qu’elle mène­ra à terme. Je lui deman­dais pour­quoi alors cet avor­te­ment : « En fait , j’ai regret­té ce bébé donc j’en ai fait un autre ». Les condi­tions sociales et éco­no­miques n’avaient pas chan­gé… Et l’on veut sup­pri­mer le délai de réflexion !

    « Ce que je veux, j’y ai droit » Ce seul cri­tère fonde impla­ca­ble­ment la nou­velle morale. Exit d’abord le bien com­mun qui per­met de s’oublier pour un inté­rêt col­lec­tif ; ensuite, exit tout sens de la res­pon­sa­bi­li­té : assu­mer la consé­quence de ses actes ; Exit aus­si, tout sens du sacri­fice pour plus faible ou plus fra­gile que soit ; exit encore la limi­ta­tion de nos dési­rs jus­te­ment… Cette recherche jamais assou­vie des plai­sirs fait bien sûr pen­ser à la quête déses­pé­rée de Faust mal­gré les efforts de Méphis­to­phé­lès pour le contenter…

    Nous sommes sur­pris des vio­lences, du consu­mé­risme, de l’incivisme… Mais ne voyons-nous pas que tous les mes­sages envoyés par nos élites rela­ti­vi­sant la richesse de la vie humaine a des effets induits qui vont bien au-delà de ce que l’on pense ?!

    Des images cir­culent mon­trant de très jeunes gens s’attaquant à des poli­ciers en criant : « Tuez-les, tuez-les ! » Mais qu’est-ce que la mort, quand la vie n’a plus qu’un sens rela­tif ? Nos enfants deviennent des monstres…

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Mila suspendue (temporairement) sur Twitter : la stratégie de l’exfiltration et de l’évitement, par Gabrielle Cluzel.

    Ainsi donc, dimanche soir, le compte Twitter de a été bloqué pour « violation des règles contre le harcèlement », à la suite « d’une publication anodine qui avait provoqué des commentaires haineux et auxquels la lycéenne avait répondu sur le même ton » (Le Figaro). Lundi matin, le compte était rétabli. Mais l’épisode est hautement symbolique.

    gabrielle cluzel.jpegDois-je le préciser, je ne suis pas une aficionado de Mila, ne la prends pas, comme certains, pour Marianne, encore moins pour Jeanne d’Arc, ne goûtant pas la vulgarité ni la provocation. Mais là n’est pas le sujet. Elle reste une adolescente menacée de mort par une horde de fous furieux. Or, il apparaît que dans la vraie vie comme sur les réseaux sociaux, dans un pays affaibli doté d’un État pusillanime quasi failli où la loi de la meute domine, c’est toujours la stratégie de l’exfiltration en aval et de l’évitement en amont qui est choisie : la victime s’en va, sous les huées du bourreau qui a en sus, souvent, l’outrecuidance de l’accabler.

    Faute de pouvoir neutraliser les coupables, c’est Mila, il y a quelques mois, qui a dû quitter son école – pour sa sécurité -, c’est elle, hier, qui a été exclue des réseaux sociaux. Ses haters, comme elle les appelle, eux, continuent de sévir au lycée et sur Internet.

    Un sort identique est peu ou prou réservé aux boucs émissaires scolaires de tout poil : ceux que les caïds ont désigné comme tels seront retirés par leurs parents pour être mis à l’autre bout du département, tandis que d’autres familles, fortes de la leçon, inscriront prudemment à la rentrée suivante leurs propres rejetons dans un établissement privé, quitte à ce que cela leur coûte un bras. Exfiltration et évitement. Comment faire autrement ? Leurs « tortionnaires », eux, ne bougeront pas.

    S’ils persécutent aussi leurs profs, ceux-ci demanderont leur mutation, loin de chez eux, bouleversant leur organisation familiale après avoir été, de surcroît, parfois réprimandés par leur direction – ils ont été maladroits, peu pédagogues, ont manqué de tact, d’autorité naturelle, ont provoqué… À défaut, ils démissionneront, se reconvertiront. Exfiltration. Leurs jeunes collègues sauront, à l’avenir, que ce lycée-là est à rajouter dans la blacklist informelle de l’académie, qui s’allonge d’année en année. Évitement.

    Même scénario dans leur quartier. Combien de banlieues jadis tranquilles et joliettes ont vu les primo-habitants s’enfuir sur la pointe des pieds, déchirés de se déraciner, mais soulagés d’avoir réussi à vendre à temps un pavillon modeste mais propret, au jardinet soigné mais placé dans le « mauvais quartier ». Et ceux-là s’estiment encore chanceux d’avoir réussi à « s’exfiltrer ». Certains sont restés prisonniers d’un emprunt, indexé sur la valeur d’un bien immobilier acquis avant que l’environnement ne le fasse vertigineusement décoter. Désormais, les gens savent : il faut « éviter » ces coins-là.

    Ce régime de terreur feutrée s’est instauré aussi, mutatis mutandis, dans les universités, lorsque des conférenciers défrisant les islamo-gauchistes-qui-n’existent-pas sont témérairement programmés : puisque des groupuscules ont décidé que tel ou tel ne parlerait pas, c’est tel ou tel que l’on fait sortir par une porté dérobée. On l’a exfiltré, pour le protéger, bien sûr, avant que ça ne dégénère. Et on fera en sorte de ne pas le réinviter. Pour éviter les problèmes.

    À chaque fois, ce sont les victimes que l’on convainc directement ou indirectement de capituler. Quand elles ont rebroussé chemin et fait place nette, on a le sentiment d’une paix retrouvée. On respire. Comme si, somme toute, elles étaient les fauteurs de troubles. Jusqu’à la prochaine fois. Car l’offensive reprendra, là où on l’a laissée, c’est-à-dire un peu plus avant dans les lignes, le terrain perdu n’étant jamais rendu.

     

    Gabrielle Cluzel

    Ecrivain, journaliste
  • Coronavirus : si l’on ne fait rien, l’été sera chaud et… brésilien ?, par Marie Delarue.

    À l’aube des temps, voilà une grosse année, il y eut le virus chinois. Il mourut à la fin de l’été avant de renaître, tel le phénix, sous un nouveau plumage. La collection automne-hiver était arrivée : c’est la mode anglaise qui envahit le marché. Nouveau printemps, nouvelle tendance : après une poussée venue d’Afrique du Sud, c’est le Brésil qui est en passe de remporter la mise.

    5.jpgLe pangolin écarté, il a bien fallu se rendre à l’évidence : les visons de Mayenne lâchés dans la nature étaient porteurs ; et puis l’alien qui nous ronge est revenu par bateau, nous dit-on, depuis le Sénégal. Il s’était invité chez le singe vert pour mitonner sa petite cuisine (je sais bien que les grands médias font passer le Pr Raoult pour un charlot mal coiffé, mais allez voir les vidéos de l’IHU de Marseille, elles sont sur ces sujets fort intéressantes). Notre monde globalisé étant une grande lessiveuse, les dernières données nous prédisent maintenant un été brésilien : un nouveau mutant sévit sur les plages de Copacabana, infiniment plus contagieux que son petit cousin anglais, qui l’était déjà bien davantage que son ancêtre chinois.

    Les données officielles, agréées celles-là par Santé publique France, et diffusées en ce début de semaine dans les médias, sont en effet alarmantes : la souche P1 ou « 20J/501Y.V3 » serait de 40 à 120 % plus transmissible que celle prédominante jusqu’au début de l’année, soit bien plus que le variant britannique (entre 36 et 75 %). Pire que cela : elle échapperait « potentiellement » à l’immunité, qu’elle soit acquise naturellement suite à une infection par d’autres souche du Covid-19 ou grâce au . Sans parler, nous dit-on, « des 92 autres variants identifiés au Brésil ».

    Face à ce monstre qui nous vient du pays du carnaval, de la samba et des fessiers rebondis, que fait la … je veux dire l’État ? À vrai dire, pas grand-chose et cela inquiète fort le corps médical. Il faudrait fermer les frontière, c’est-à-dire, dans ce cas, interdire les vols en provenance du Brésil. Impossible, disent les autorités : maintenir des lignes « est imposé par le droit », a affirmé, lundi, sur LCI, le ministre des Jean-Baptiste Djebbari.

    Et puis, il paraît qu’on a drastiquement réduit les arrivées : seulement 1.000 voyageurs débarqueraient, actuellement, chaque semaine en provenance du Brésil, contre 50.000 quand le monde tournait rond. Peut-être, mais le monde n’étant plus que ce merveilleux village global vanté par la publicité, on peut faire un tour de piste avant de se poser chez nous. Car si le même gouvernement vante ses mesures en vigueur depuis le 31 janvier, à savoir « la présentation d’un motif impérieux » pour tout déplacement depuis un pays non européen, il y a à cela des exceptions très exceptionnelles. Ne sont, en effet, nullement concernés les voyageurs en provenance de l‘Australie, la Corée du Sud, Israël, le Japon, la , le Royaume-Uni et Singapour.

    De plus, comme le rappelle Le Parisien, « quatorze raisons sont listées sur le formulaire téléchargeable sur le site du ministère de l’Intérieur, comme le fait d’avoir sa résidence en France ou de travailler dans le secteur du transport ». Ce document doit toutefois s’accompagner d’un test PCR négatif réalisé « moins de 72 heures avant le départ » et d’une « attestation sur l’honneur certifiant que l’on n’est ni symptomatique ni cas contact ».

    Tout le monde le sait, non seulement les contrôles à l’arrivée sont quasi inexistants, mais les gens trichent, particulièrement les Français qui, lorsque l’envie de voyager les démange, invoquent des motifs bidon et des attestations « sur l’honneur » qui ne le sont pas moins. Comme le dit le biologiste Claude-Alexandre Gustave, « on peut trouver des faux certificats de tests négatifs sur Internet, et les attestations sur l’honneur valent ce qu’elles valent ».

    Alors ? Alors l’été sera chaud et il se pourrait qu’on importe du Brésil autre chose que des maillots sexy…

     

    Marie Delarue

    Ecrivain, musicienne, plasticienne
    Marie Delarue
     
  • Loi contre le séparatisme : la foire aux amendements d’une loi faible et mal ficelée, par Marie d'Armagnac.

    Après son examen à l’Assemblée, c’est au tour du Sénat d’examiner la loi confortant les principes républicains censée lutter, dans la vraie vie, contre le séparatisme islamiste. Seulement voilà, à mal nommer les choses – ou même pas du tout -, on ne peut prétendre les combattre.

    La preuve par l’exemple.

    2.jpgTout récemment, deux polémiques sont venues éclairer d’un jour nouveau la faiblesse de la réponse des autorités face à l’expansion islamiste : la subvention apportée par la mairie de à une mosquée soutenue par l’association Millî Görüş (Confédération islamique Millî Görüş, CIMG) et l’obligation faite par une décision du tribunal administratif au maire d’Albertville d’accorder un permis de construite à une école musulmane par cette même association. Elle scolariserait 400 enfants, sur les 1.200 que compte la commune savoyarde. Difficile de ne pas y voir un exemple clair de volonté séparatiste.

    Rappelons, au passage, que Millî Görüş est une association fondée dans les années 70 par Necmettin Erkaban, ancien Premier ministre d’Erdoğan, qui gère plus de 600 mosquées en occidentale, dont 71 en France. Elle est une association de promotion de la conscience islamique à travers des écoles, des centres culturels et des mosquées. Cette association, membre du très officiel Conseil français du culte musulman (), fait pendant, comme l’explique Jean Marie Guénois dans Le Figaro, au Comité de coordination des musulmans turcs de France. Ces deux associations représentent 14 % de l’ de France.

    Et depuis janvier 2020, Fatih Sarikir, membre de Millî Görüş et figure montante de l’islamisme radical, est secrétaire général du CFCM, mais aussi, selon Le Parisien, président de l’Union européenne pour l’enseignement musulman privé (onze groupes scolaires en France).

    Millî Görüş est donc un interlocuteur habituel des pouvoirs publics.

    Lorsque Le Figaro publie, il y a quelques jours, le cri de colère du maire d’Albertville qui dénonce cette décision de , sa tribune fait grand bruit : les débats au Sénat sur la loi confortant les principes républicains ont lieu au même moment, ce qui est un peu gênant. Fidèle à sa stratégie de réaction en fonction de l’actualité, le gouvernement a proposé un amendement de dernière minute donnant aux préfets le pouvoir d’empêcher l’ouverture d’écoles hors contrat « pour des motifs tirés des relations internationales de la France ou de la de ses intérêts fondamentaux ».

    On peut difficilement faire plus flou… et on ne voit pas bien comment cela va se traduire en termes de décisions de justice. L’arbitraire comme l’idéologie ont le champ libre.

    Cela suscite plusieurs réflexions. Tout d’abord, cette loi ne ressemble plus à rien. Tout à la volonté de ne pas froisser la communauté musulmane de France, le gouvernement a d’abord longtemps tergiversé sur la dénomination de cette loi, proposant, in fine, l’expression « conforter les principes républicains ». Dès le départ, ne pas nommer, et donc ne pas viser le séparatisme islamiste, en mettant sur le même pied tous les séparatismes, réels ou supposés, relève du fantasme et de l’hypocrisie bien plus que de la vision claire : l’ennemi n’est pas désigné, la loi est ainsi privée de son objet premier.

    Et cette faiblesse de départ entraîne le bricolage d’une loi à coups d’amendements.

    Celui proposé par le gouvernement « permettra de s’opposer à l’ouverture d’écoles comme celle d’Albertville par le Millî Görüş », explique Beauvau. Mais comment le gouvernement pourra-t-il s’opposer à la création, l’année prochaine, de dix nouvelles écoles hors contrat affiliées à Millî Görüş après en avoir fait un interlocuteur institutionnel ?

     

    Marie d'Armagnac

    Journaliste
    Journaliste et auteur
  • Où va notre argent ?, par Sabine de Villeroché.

    Le site Contribuables associés avait fait le calcul : en 2019, les Français laborieux donnaient 203 jours de l’année à l’État ; sur chaque euro gagné, 55,60 centimes étaient prélevés par le fisc. Un régime sévère qui donne à tous la légitimité de se poser la question : où va l’argent ?

    8.jpegSi chacun admet contribuer au bien commun en finançant un service public digne de ce nom, peu d’entre nous imaginent participer au soutien d’un secteur moins indispensable comme la presse nationale et régionale qui, en réalité, vit sous perfusion de l’État. En , les aides aux sont prolifiques et multiples : à côté des subventions directes, la profession bénéficie d’aides indirectes mal connues des contribuables comme les aides postales, des abattements de cotisations sociales, des taux super réduits de TVA, des réductions d’impôts réservées aux journalistes…

    Le quotidien La Lettre A s’est procuré les données 2019 des aides à la presse et leur répartition. Il a ainsi pu établir le palmarès des médias les plus gâtés grâce aux 225 millions de subventions accordées. Le mieux loti : le journal Le Parisien, pour 13,6 millions d’euros d’aides, puis la du Figaro, qui tire son épingle du jeu avec un pactole de 6,57 millions d’euros. La société du Monde (5,6 millions), Les Échos (1,6 million), Libé (5,9 millions), La Croix (4,7 millions) s’en tirent avec de coquettes sommes. Stupéfiant, pour un organe de parti qu’on aurait cru moribond, L’Humanité a réussi à obtenir pas moins de 3,14 millions de subventions. La presse régionale, elle aussi, profite des largesses de l’État : Ouest-France, Le Dauphiné libéré, La République des Pyrénées, Le Progrès et Normandie sont les mieux classés sur le podium.

    La Lettre A ne fait pas état de tout l’argent public déversé à la presse au sens large. L’audiovisuel français pèse encore bien plus lourd sur le contribuable. À titre d’exemple, en 2010, c’est 1,8 milliard d’euros qui auront été dépensés, tous médias confondus. Et l’année 2020 s’annonce passionnante puisque, face aux difficultés rencontrées par les éditeurs de presse pendant la pandémie, a débloqué une aide exceptionnelle de 666 millions d’euros d’aides sans que même Libé n’obtienne de réponse sur la répartition de cette manne.

    Un débat qui fait rage, justement, depuis que le ministre de la a décidé de s’attaquer au dossier. Gouvernement et syndicat s’accordent pour plaider pour plus de transparence, de simplification et de justesse. Roselyne Bachelot souhaite récompenser le professionnalisme et ne soutenir que les « vrais journalistes ». Le Syndicat national des journalistes, lui, voudrait aller plus loin et conditionner les aides à ceux qui « luttent contre les discriminations hommes-femmes. Différentes exigences sociales et éthiques pour que les aides reviennent à des entreprises vertueuses sur le plan social et déontologique. »

    Tout un programme connu d’avance auquel le désamour déclaré des Français pour leurs médias devrait mettre un point final. Car pendant ce temps-là, le contribuable cocu est toujours tenu de mettre la main au portefeuille pour des titres de presse qu’il n’aurait même jamais eu l’idée d’acheter. Et dire que, selon la définition communément admise, l’attribution d’une subvention devrait respecter les principes d’intérêt général, d’utilité publique et être équitable pour tous ! Comme disait : « En , les hommes naissent libres et égaux mais certains sont plus égaux que d’autres… » Il n’avait pas tort.

     

    Sabine de Villeroché

    Juriste

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Si l’inflation doit être temporaire, pourquoi les Bourses s’affolent-elles ?, par Marc Rousset.

    La Bourse de , qui n’en finissait pas de monter tous les jours un peu plus haut vers les niveaux de la bulle de septembre 2000, a brusquement chuté de -1,46 %, ce vendredi. À Wall Street, le Dow Jones a enregistré sa plus grosse perte hebdomadaire (-3,45 %) depuis fin octobre, tandis que le NASDAQ perdait 0,92 % et le S&P 500 1,91 %. 

    marc rousset.jpgLors d’une réunion monétaire, la Fed a en effet envisagé pour la première fois, ce jeudi, deux hausses de ses taux directeurs d’ici 2023, tout en rappelant que l’accélération de l’inflation était temporaire et qu’elle devrait se stabiliser en et 2023. Quant au taux à dix ans sur la américaine, il a reflué légèrement à 1,51 %.

    En mars 2021, la prévision d’inflation de la Fed était de 2,4 % pour l’année. En juin, la Fed vient d’estimer que l’inflation serait de 3,4 %. La question est de savoir quel sera le taux d’emballement réel de l’inflation en septembre, auquel cas, la Fed sera amenée à envisager des augmentations de taux plus rapides et plus élevées que les deux petites hausses de taux de 0,25 %, ce qui correspondrait à un taux de 0,75 % d’ici 2023, au lieu des 0 % à 0,25 % actuels. Cet emballement potentiel de l’inflation, avec des conséquences sur les taux, préoccupe les marchés.

    Un grand nombre d’économistes, ne serait-ce qu’à cause de la hausse vertigineuse de certaines matières premières et du prix de certains produits chinois, estiment que l’inflation sera importante et permanente. L’indice des prix à la production a bondi de 0,8 % en mai, aux États-Unis, ce qui porte la hausse à 6,6 % sur 12 mois. Le taux de de 14,4 %, en avril 2020, est retombé à 5,8 % et le taux de croissance de 6,4 % en taux annuel du premier trimestre 2021 devrait être encore plus élevé au deuxième trimestre. Il n’est pas du tout certain que les facteurs temporaires de hausse d’inflation (insuffisance momentanée de l’offre et goulots d’étranglement) prédominent sur les facteurs de tendances de fond (liquidités abondantes, augmentation de la vitesse de circulation de la monnaie, énormité des dépenses publiques envisagées par Biden, augmentation post-Covid de la demande en biens et services des particuliers, hausse des matières premières, manque de main-d’œuvre à bas salaire).

    En France, les dépenses publiques censées, aujourd’hui, rémunérer les chômeurs ou aider les entreprises ne font que s’ajouter à la gabegie honteuse qui dure depuis quarante ans. L’ancien socialiste Pierre Moscovici, nommé premier président de la Cour des comptes par , est juste capable de nous dire « que nous devons retrouver des marges de manœuvre pour préparer les prochaines crises éventuelles ». Il reconnaît que « la croissance ne suffira pas à réduire la dette publique et qu’une maîtrise des dépenses doit être engagée ». Il demande de faire refluer la dette publique à partir de 2027 au lieu de 2030 alors que la France sera en faillite bien avant cette date, suite à la hausse inéluctable à venir des taux à long terme.

    Le président de la Banque de France Villeroy de Galhau nous dit qu’il est temps de sortir aujourd’hui du « quoi qu’il en coûte », mais la réalité, c’est que la a été surfinancée par le Président Macron : sur les trois années 2020-2022, les mesures de soutien auront atteint 424 milliards d’euros, soit deux fois plus que la perte de PIB de 250 milliards d’euros sur la même période, selon l’institut de conjoncture Rexecode.

    Le gouvernement actuel a cependant la sagesse de ne pas écouter les « hurluberlus » du CAE (Conseil d’analyse économique) et de l’École d’économie de Paris, qui préconisent la « monnaie hélicoptère » pratiquée par la , avec un chèque de 800 euros par citoyen. On raserait de nouveau gratis avec ces technocrates de salon en augmentant l’inflation, suite à une création monétaire sans contrepartie, et donc une perte, à l’actif du bilan de la BCE.

    Inflation, hausse des taux à venir inéluctable : les mailles du filet se resserrent sur la France qui paiera un jour ou l’autre par la faillite et/ou l’hyperinflation son laxisme socialiste de droite et de depuis quarante ans ainsi que l’irresponsabilité, la lâcheté, la fuite en avant de ses dirigeants républicains droit-de-l’hommistes bien-pensants.

     

    Marc Rousset

    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Reprise menacée et inflation : les Bourses aveugles !, par Marc Rousset.

    Lundi, le CAC 40 (-2,54 %) avait connu la pire séance de l’année à cause du variant Delta. Mais, dès mardi, les Bourses finissaient en nette hausse, effaçant l’essentiel des pertes. Du point de vue des fondamentaux, comment expliquer que l’on soit terrorisé par le Covid un jour et que l’on s’en moque le lendemain ?

    marc rousset.jpgEn fait, les investisseurs ont d’une seule chose, c’est qu’une surchauffe économique amène l’ et, donc, la hausse des taux. Wall Street a conclu sur des records vendredi, le Dow Jones dépassant les 35.000 points. Mais le fantôme de la stagflation a pourtant bien fait son apparition, ce lundi.

    Les Bourses font, comme les banques centrales, le pari très risqué d’une inflation temporaire. Et pourtant, le groupe français SEB va augmenter ses prix de 5 à 10 %, suite à la rareté et la cherté des conteneurs et des composants électroniques. Aux États-Unis, le fabricant d’électroménager Whirlpool a déjà augmenté ses prix de 12 % en moyenne et prévient que l’inflation va lui coûter un milliard de dollars. Le groupe Unilever, même en augmentant ses prix, va voir ses marges reculer, suite à l’inflation sur ses coûts d’approvisionnement.

    Le prix des produits alimentaires devrait augmenter de 10 à 14 %, d’ici octobre, aux États-Unis. Suite à l’augmentation récente annuelle, parfois de plus de 20 %, des prix de l’immobilier, il faut s’attendre également à une hausse substantielle des loyers aux États-Unis. Powell, président de la Fed, qui veut garder son poste, gagne du temps et prétend que la situation économique est sous contrôle, qu’il n’y aura pas d’inflation durable, mais reconnaît que l’état de l’économie américaine dépendra du virus.

    Quant à Christine Lagarde, présidente de la BCE, elle s’inquiète aussi du variant Delta et des progrès de la vaccination, mais elle renforce la politique monétaire accommodante du programme PEPP, avec des achats encore plus élevés d’obligations. Elle déclare, en outre, qu’elle vise désormais 2 % d’inflation en moyenne sans s’inquiéter des écarts de prix supérieurs à 2 %. Les facteurs temporaires d’inflation, dus aux prix de l’énergie et de certaines matières premières, devraient s’estomper d’ici début , mais les paroles de Lagarde ne sont pas d’évangile.

    Certains patrons de Wall Street affirment, au contraire, que l’inflation pourrait être pire que prévu. Selon les PDG de JPMorgan et de BlackRock, l’inflation sera forte et systémique. La démondialisation entraînera systématiquement plus d’inflation à l’avenir. Larry Fink a pu déclarer : « Après la Seconde Guerre mondiale, notre politique économique était fondée sur la consommation permettant d’acheter des biens moins chers […] Nous disons maintenant que les emplois sont plus importants que la consommation […] Washington se concentre davantage désormais sur les questions de nationale et le retour de l’industrie manufacturière. »

    En Russie, la banque centrale vient d’augmenter une quatrième fois son taux directeur à 6,5 % pour ramener l’inflation à 4 %, contre 6,5 % actuellement, suite à l’explosion de la demande par rapport aux capacités de production. Les prix alimentaires sont désormais contrôlés et des quotas d’exportation ont été introduits pour des aliments de base.

    En France, selon le président de la Fédération du bâtiment, les stocks, plus particulièrement de certains bois, sont épuisés. Il y a un risque d’arrêt de la profession en septembre si les pénuries persistent. 30 % des hôtels et n’ont pas rouvert. Des économies ne sont pas prévues avant la présidentielle. Un nouveau plan d’investissement est prévu à la rentrée « pour bâtir la France de 2030 ». Les 6 % de de Bruno Le Maire pour l’année 2021 paraissent relever de la chimère ; le déficit budgétaire sera par contre au minimum de 9,4 % et l’explosion de l’endettement public est garantie à des niveaux stratosphériques, tandis que le pays compte 6 millions de chômeurs, dont 3,7 millions en chômage total et 2,3 millions en chômage partiel.

    Il faut espérer que le Conseil européen et les peuples refuseront le plan démentiel de Bruxelles en matière climatique, alors que l’on apprend que ce sont les pays de l’ qui risquent d’avoir à rembourser le plan de relance européen de 750 milliards d’euros, l’Union européenne n’ayant pas trouvé de nouvelles taxes européennes à ce jour. Contractant de la dette comme jamais, la France va tout droit vers la faillite, et très probablement vers le krach boursier et l’inflation, tandis que le CAC 40 est au plus haut, à 6.568 !

     

    Marc Rousset

    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise