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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • A la « Une » de Figarovox, aujourd'hui, la question du régime de nouveau posée ...

    « FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Selon un sondage BVA, près de 40% des Français considèrent qu'un monarque serait bénéfique pour l'Unité nationale. Dans un entretien fleuve, le professeur Frédéric Rouvillois explique les raisons de cet attachement à la figure du Roi. »

     

    maxresdefault (1).jpgQuestion désormais récurrente, même si elle apparaît, pour l'heure, sans effet immédiat ; discussion de principe plutôt qu'efficiente, donc, mais question posée de plus en plus souvent et qui traverse tous les milieux, tous les médias ; évocation - voire invocation - de plus en plus fréquente de la figure du Roi,  bien au-delà des cercles royalistes traditionnels et qui surgit des profondeurs de l'opinion sans que les dits cercles royalistes y soient - apparemment - pour grand-chose. Le temps, la crise ouverte du Système politique et idéologique, le désamour des Français pour les politiques, les médias, la doxa dominante, travaillent pour leurs idées plus et mieux qu'ils ne savent eux-mêmes le faire ...

    L'incapacité croissante, de plus en plus patente, du régime à surmonter les défis assez terribles auxquels la France doit faire face aujourd'hui, peut transformer cette nostalgie en aspiration, et, en cas de crise, cette aspiration en demande d'un recours, d'une rupture, d'un régime nouveau, qui aurait forme royale - directement ou après une transition dont on ne voit pas encore les hommes ni les contours mais dont on devine qu'elle pourrait devenir nécessité. Impérieuse, évidente, déterminante nécessité. Une société ne tolère pas indéfiniment un régime devenu incapable d'assurer sa pérennité, sa sécurité, son intégrité.

    Ainsi va l'Histoire, passent les régimes en place, et s'opèrent les vrais changements.    

    C'est ce dont traite - avec la finesse et la pertinence qui lui sont coutumières - Frédéric Rouvillois dans le long entretien qu'il vient de donner au Figaro. [Figarovox, 2.09, dont illustration ci-dessus].

    Entretien que nous publierons intégralement, en deux parties, ce mardi et ce mercredi. Les lecteurs de Lafautearousseau pourront en débattre.  LFAR   

     

  • 13 Octobre 1914 ... Les Allemands ont réoccupé Lille

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    Les Allemands ont réoccupé Lille : cet évènement est traité d'épisode sans importance. - Etrange ! On m'avait pourtant appris, au collège, que l'entrée des impériaux à Lille en 1792 avait été considérée comme quelque chose de très grave. On a changé bien des points de vue et révolutionné bien des choses même depuis la révolution...   u

     

    Sans la neutralité belge, le roi Georges V ... *

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    Les actes dictés par une haute conception de la politique ne manquent jamais de trouver, un jour ou l'autre, leur récompense. Il n'y  avait eu, jadis, que trop d'étourdis dans notre pays, pour reprocher à Louis-Philippe de n'avoir pas annexé purement et simplement la Belgique. Il n'y avait pas eu trois douzaines de Français pour comprendre la nature du chef-d'oeuvre qu'était la neutralité belge. Il aura fallu la guerre de 1914 pour faire sentir à tout ce qui n'est pas incurablement ignorant et léger ce que le duc de Broglie a appelé "le dernier bienfait de la monarchie". Dans les grands évènements, les peuples s'aperçoivent mieux que les générations dépendent les unes des autres, que le passé gouverne l'avenir, que le raisin vert mangé par les pères agace les dents des enfants, et qu'au point de vue militaire comme au point de vue diplomatique, l'imprévoyance reçoit son châtiment, la prévoyance son salaire.

    L'histoire dira certainement que la Monarchie de 1830, avec toutes ses imperfections, toute ses faiblesses, a sauvé la France de 1914 : sans une Belgique indépendante, l'ennemi n'eût pas été retenu plus de quinze jours devant Liège, retard qui a ruiné tous ses plans; sans la neutralité belge, le roi Georges V, les conservateurs anglais et l'aristocratie whig n'eussent pas trouvé la raison péremptoire qui devait jeter dans cette grande guerre l'Angleterre radicale et pacifiste.  u  

    1914-le-destin-du-monde-de-max-gallo-927903138_ML copie.jpg

     

     

     

     

     * Journal de Jacques Bainville (1901/1918) - Tome I - Plon 1948

     

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

    1584417371_2.jpgDépassons les appareils et les discours dits de droite, dits de gauche ou d'ailleurs  ...  partageons les fondamentaux !

    MAGISTRO vous invite à lire : 
     
    Sophie de MENTHON   Chef d’entreprise, Présidente d'ETHIC, Membre du CESE   Pourquoi il faut défendre Valeurs Actuelles comme on a défendu Charlie Hebdo
    Philippe BILGER   Magistrat honoraire, président de l'Institut de la parole  Projet Justice
    Ivan RIOUFOL   Journaliste politique  La droite incohérente
    Eric ZEMMOUR   Journaliste politique, écrivain   FN : des succès en trompe-l'œil ?
    Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire   Pourquoi la suppression du Sénat serait une faute majeure
    Jacques BICHOT   Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3  La CSG peut être absorbée par l'impôt sur le revenu
    François JOURDIER   Officier, contre amiral   Pas d’OTAN en Ukraine 
    Denis TILLINAC   Ecrivain   Islamisme : le retour de l’Histoire 
                                                                                                    
    Transmettez, faites suivre ... 

  • De la République comme modalité, par Louis-Joseph Delanglade

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    Mardi 27, M. Dumas, accorde un entretien au Figaroà propos de son livre Politiquement incorrect. Quoi quil en dise, on ne saura jamais si lancien président du Conseil constitutionnel a effectivement « sauvé la République en 1995 » en validant les comptes de campagne présidentielle « manifestement irréguliers » de MM. Chirac et Balladur. Ce qui est en revanche plus que plausible, cest quil a alors agi, comme il tient à le souligner, par « esprit républicain ». Ce qui revient à dire que - malgré tous les beaux principes de façade - le système républicain reste à lui-même sa propre finalité : dès lors quon le croit en danger, sa défense transcende tout principe, toute « valeur ». M. Legrand rejoint, au fond, M. Dumas lorsquil évoque, même si cest pour la déplorer, l« aristocratisation des élites républicaines » (France Inter, jeudi 29). Derrière la formule de l’éditorialiste, et sans doute bien malgré lui, on peut comprendre que se cache le non-dit dune caste qui, se perpétuant par auto-reproduction et cooptation, tient le pays grâce à une forme de régime - la République - dont elle tire toute sa puissance. 

    Entretemps, mercredi 28, M. Houellebecq a répondu aux questions de Mme Elkrief (BFM TV). Rappelant curieusement M. Onfray et certains de ses propos tenus il y a quelques mois sur les ondes de RMC, M. Houellebecq - certes de façon moins méthodique, mais cest un romancier, non un philosophe -, tient, devant la journaliste apparemment effarée, un discours pour le coup politiquement incorrect puisquil constitue une véritable remise en cause du credo républicain, « système de valeurs qui arrive à son terme ». Petite citation à lusage de Mme Belkacem et de tous les écoliers de France : « 1789, nest pas le début de lHistoire de France [] La France ne se limite pas à la période de 1789 à nos jours. Cest un vieux pays. » Mais, ce qui mérite d’être particulièrement relevé, cest le distinguo, dune grande pertinence, que M. Houellebecq établit entre la France et la République : « La République est une modalité parmi dautres ».      

     

  • Le sujet qui fâche, par Louis-Joseph Delanglade

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    Lattentat contre la rédaction de Charlie Hebdo est venu rappeler à tous ceux qui ne voulaient pas y croire que nul nest à labri, dès lors quexiste, de facto, une sorte d’état de guerre, non assumé jusque là, entre les islamo-terroristes et tous les autres. Les ridicules jérémiades et pleurnicheries qui ont suivi ny changeront rien : au « pays des droits de lhomme », des citoyens sont décidés à faire prévaloir, les armes à la main, leur « logique religieuse ». Leur opposer une autre démarche, quasi religieuse elle aussi puisque fondée sur des tabous (les « valeurs de la République »), nest sans doute pas le meilleur moyen de se protéger. Dautant que lhypocrisie est patente, la plupart de ceux qui ont véhiculé lopération « Je suis Charlie » étant les mêmes qui, il y a quelques semaines, essayaient de faire taire M. Zemmour. Quon le veuille ou pas, se pose en France le problème de lislam, dont les valeurs de civilisation sont manifestement ressenties comme peu compatibles avec les us et coutumes des sociétés européennes.   

    On ne peut, certes, tenir pour assuré le scénario-catastrophe de M. Zemmour. Mais, si on veut éloigner le spectre dune « guerre civile  » entre Français dorigine afro-islamique et Français dits de souche, encore conviendrait-il de manifester dès maintenant la volonté politique de défendre un pays, une terre, une histoire. A défaut, on risque aussi de voir se réaliser le scénario de M. Houellebecq dont la crédibilité repose sur les trop évidentes veulerie et trahison des « élites », dabord politiques. Paradoxe : dans ce cas de figure, lislam apparaîtrait comme une sorte de planche de salut pour un pays complètement vidé de sa substance par  deux siècles de religion démocratique. 

     

    Retour sur terre. Une peur raisonnée et maîtrisée de lislamisation ne signifie pas islamophobie. De très nombreux musulmans, sorte de majorité silencieuse, prouvent tous les jours quils sont daussi bons « Français » que les autres.  Mais limmigration de masse de ces dernières décennies a eu aussi pour r

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

     

    La Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique.

    A tout un chacun

    Paul RIGNAC  Essayiste, écrivain    Mourir ensemble 

    Du côté des élites 

    François-Xavier BELLAMY  Professeur de philosophie en classes préparatoires    "Sa va dps samedi ? G1 truc a te dir jcroi kon devré fer 1 brek…"  

    Ivan RIOUFOL  Journaliste politique, écrivain   Le sens de l'histoire contrarie les idéologues   

    Jacques BICHOT  Economiste, démographe, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 - Ancien président de Familles de France  L’État, cet agité passif

    Vincent DESPORTES  Officier, général de division (2S), ancien directeur de l’Ecole de Guerre, professeur associé à Sciences Po  Vous avez tort, monsieur Juppé !

    En France

    Eric ZEMMOUR   Journaliste politique, écrivain   Le souverainisme aux deux visages

    Avec l'Europe

    Ivan  RIOUFOL   Journaliste politique, écrivain  Merkel alimente le populisme qu'elle combat

    De par le monde

    Charles GAVE   Economiste et financier    "Tout va très bien Madame la marquise" et autres sentiments d’irréalités sur les marchés financiers  

    Aude de KERROS  Sculpteur, graveur, essayiste    De l'Art contemporain (AC)       

    ... Faites suivre s'il vous plaît à vos amis, dans votre famille et partagez, ...
    MAGISTRO vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008). MERCI.

  • Le prince Jean de France à l’inauguration du Musée de Thiron-Gardais dédié aux Collèges royaux et militaires

    Stéphane Bern, le Ministre Emmanuel Macron et le Prince Jean de France

     

    Le 10 juin dernier, S.A.R. Le prince Jean de France à répondu présent à l’invitation de Stéphane Bern pour l’inauguration de son Musée dédié aux Collèges royaux et militaires au sein du Domaine du Collège militaire royal de l’Abbaye de Thiron-Gardais. (le Prince avait assuré la présidence du comité d’honneur lors du 900e anniversaire de la fondation de  l’Abbaye de Thiron-Gardais en 2014).

    Pour cette inauguration, étaient également présents : la princesse Constance et le prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, ainsi que  deux ministres du gouvernement, la ministre de la Culture, Audrey Azoulay, et le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, accompagné de son épouse.

    En décembre 2012 Stéphane Bern, dont nous connaissons tous la passion pour l’histoire, a acheté ce qui restait de l’ancien Collège royal et militaire, lui-même issu de certaines dépendances de l’abbaye de Thiron-Gardais au conseil départemental d’Eure-et-Loir qui n’avait pas les moyen de le restaurer. Après presque 4 ans de travaux de restauration, le domaine composé d’une ancienne abbaye du XIIe siècle, d’un collège bénédictin devenu plus tard, en 1776, l’un des douze collèges royaux de France sous Louis XVI, ainsi que des jardins, sublimes, signés par le paysagiste Louis Benech, à qui l’on doit entre autre les jardins des Tuileries, reprend peu à peu vie grâce au dynamisme de son nouveau propriétaire. Le musée et les jardins ouvriront au public dès le 6 juillet prochain 

     

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     Le prince Jean de France, la princesse Constance et le prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme 

    Source : La Couronne

     

  • BD • Hyver 1709

     

    par CS

     

    Il n’y avait pas, en janvier 1709, de bulletins ni de prévisions météorologiques.  Mais dans la mémoire collective, cet hiver-là reste marqué au fer blanc comme « Le Grand Hyver ». Des relevés de températures relevèrent néanmoins – 25°C à Paris, -20,5°C à Bordeaux et -17°C à Montpellier. On rapporta aussi que la Seine gela progressivement et que la mer elle-même commençait à geler sur plusieurs kilomètres de largeur… A cette époque, Le ravitaillement en céréales devient un enjeu majeur pour le pouvoir, qu’il s’agisse de limiter les souffrances de la population, ou de soutenir l’effort de guerre. Un aventurier nommé Loys Rohan approche alors la cour avec la possibilité d’acheter une énorme cargaison de céréales prises à l’adversaire par un pirate sans attaches. Il se fait fort de localiser le lieu de débarquement du précieux butin, s’il obtient le laisser-passer et le feu vert sonnant et trébuchant de Versailles. Il faut localiser la cargaison de blé providentielle. Mais les Anglais et d’autres ennemis sont également sur cette piste. Loys Rohan traque Valescure qui, par l’intermédiaire de son prisonnier, un nommé Ravel, détient deux sacoches. Ces dernières contiennent les repères géographiques du navire. Ravel qui travaille pour les Hollandais veut envoyer le bateau et sa cargaison par le fond. Valescure veut, lui, récupérer la marchandise et la moyenner beaucoup plus cher… Loys Rohan a fort à faire pour retrouver la piste des deux hommes, échapper aux chausse-trappes qui rythment sa quête et aussi rester en vie. Pour accomplir définitivement sa mission.

    Un scénario bien bâti, une intrigue efficace et des dessins remarquables qui retranscrivent admirablement l’atmosphère de l’époque emportent l’adhésion du lecteur et des amoureux d’histoire. Cependant, un peu de concentration est nécessaire pour bien suivre le chassé-croisé entre les poursuivants. Il n’y aura malheureusement pas de troisième tome mais les amateurs de BD attendent avec impatience les prochaines publications du couple Sergeef et Xavier. 

    Hyver 1709 – Tome 2 – de Nathalie Sergeef et Philippe Xavier – éditions Glénat – 56 pages -14,50 euros 

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  • Présence des Princes • Le prince Foulques d’Orléans, duc d’Aumale, en visite à Aumale

     

    S.A.R. le prince Foulque d’Orléans, duc d’Aumale, 42 ans, a honoré de sa présence la dernière foire aux vins à l’invitation de Pierre-Marie Duhamel, maire honoraire d’Aumale. Tout le monde ne le sait pas, mais il est le premier duc d’Aumale depuis 1897, le titre n’ayant plus été attribué depuis la mort de son prédécesseur, Henri d’Orléans, 5e fils de Louis-Philippe. Il a accepté de répondre aux question du journal local « Le Réveil de Neufchatel » . Les meilleurs morceaux.

    Le Réveil : Doit-on toujours vous appeler Monseigneur ?

    Monseigneur Foulques d’Orléans, duc d’Aumale : Cela fait partie des traditions, donc oui. Mais c’est vrai, au quotidien, dans mon travail, on m’appelle plutôt par mon prénom.

    Comment êtes-vous devenu duc d’Aumale ?

    Lorsque j’avais 22 ou 23 ans, mon grand père, Henri d’Orléans, Comte de Paris, m’a attribué deux titres. Celui de comte d’Eu et duc d’Aumale. Dans notre famille, c’est toujours le chef de famille qui décide de ces attributions.

    On vous sent honoré d’autant que ce titre de duc d’Aumale n’avait pas été attribué depuis plus de 100 ans ?

    C’est en effet un très grand honneur d’être Comte d’Eu et duc d’Aumale. Ma famille a joué un rôle important dans l’Histoire de France. Il est donc légitime d’être ainsi heureux de perpétuer la tradition familiale.

    Venez-vous souvent à Aumale ?

    Cela m’arrive quand je suis invité. Je suis venu une fois au salon du livre avec Eric Woerth qui avait écrit un livre sur le duc d’Aumale. J’étais également présent pour l’inauguration de la crèche Les petits ducs. J’y reviens toujours avec un grand plaisir. 

     le-reveil

    Source La Couronne

  • Alain de Benoist : « François Hollande aurait fait un très bon marchand des quatre-saisons »

     

    Cet entretien qu'Alain de Benoist a donné à Boulevard Voltaire est d'une rare qualité. Qu'il explique ne pas parvenir à détester François Hollande comme homme quelconque est prétexte ici à réflexion, précisément sur ce qui distingue l'homme quelconque de l'homme d'Etat et, plus encore, de celui qui est investi du Pouvoir. Et de Benoist de définir à sa façon qui n'est pas celle de Boutang mais finit pas y ressembler, en quoi consiste un Pouvoir légitime : Sacralité - même en un sens laïque - assentiment populaire, incarnation de la souveraineté et du destin d'un peuple, d'une nation, singularisés par l'Histoire ... Et pour réaliser une telle incarnation, il ne faut pas être un homme quelconque, il faut être en surplomb... Il n'y a peut-être aujourd'hui plus beaucoup de sujets sur lesquels nous soyons en désaccord avec Alain de Benoist. En tout cas, celui dont il est question ici en est un exemple.  LFAR     

     

    1530443371.jpgC’est devenu un gag récurrent : chaque nouveau Président parvient à nous faire regretter son prédécesseur. Avec François Hollande, on a atteint le fond, non ?

    Contrairement aux commentateurs qui le couvrent d’injures (se défouler en éructant est le meilleur moyen de faire savoir qu’on n’a rien à dire), je ne parviens pas à détester François Hollande. Je me désole de le voir occuper le poste qui est le sien, mais sur le personnage lui-même, je n’ai rien à dire. Il aurait sans doute pu faire un convenable receveur des postes, un directeur de succursale d’une société d’assurances, un marchand des quatre saisons. En tant que premier secrétaire du PS, il n’a pas été pire qu’un autre : dans les magouilles et les petites blagues, il a toujours été à son affaire. Le seul problème est que ce personnage insignifiant est président de la République.

    Depuis Pompidou, Mitterrand excepté, la fonction de chef de l’État n’a cessé de se dégrader. Il n’y a plus de chefs, et il n’y a guère plus d’État. La comparaison est certes facile, mais on imagine évidemment mal le général de Gaulle aller faire du jogging en suant à grosses gouttes sous un tee-shirt aux armes de la police new-yorkaise, ou partant en scooter pour aller rejoindre sous la couette une pom-pom girl du show-business. Un chef de l’État doit avoir conscience qu’il n’est pas seulement lui-même, mais qu’il incarne une fonction. Qu’il se discrédite lui-même passe encore, qu’il rabaisse sa fonction est impardonnable. L’homme et sa fonction sont deux choses différentes, et c’est la fonction qui doit l’emporter.

    Cela pose la question de savoir ce que l’on est en droit d’attendre de la part d’un chef de l’État.

    Dans ce domaine, qu’on soit en monarchie ou en république, on en revient toujours à Ernst Kantorowicz et à sa célèbre thèse sur Les Deux Corps du roi. Bien sûr, on n’attend plus du chef de l’État qu’il guérisse les écrouelles, mais au moins qu’il soit conscient de ce qu’il incarne, à savoir cette fonction souveraine qui le met en position de diriger une nation, c’est-à-dire un peuple singularisé par son histoire. Quand on incarne une telle fonction, on ne va pas parler à la télévision dans des émissions de « divertissement », on ne joue pas au « type sympa » et on apprend à nouer sa cravate ! On respecte la fonction qu’on incarne, et on s’applique à la faire respecter. Or, le pouvoir n’est respecté que s’il garde une dimension de sacralité. Même dans une république laïque, même dans une société sortie de la religion, il reste une appétence pour le sacré, d’abord parce que tous les grands thèmes politiques modernes sont d’anciens thèmes religieux qui ont été rabattus sur la sphère profane, ensuite parce que les hommes obéissent à tout sauf à des choix rationnels. La sacralité du pouvoir est, au même titre que le suffrage populaire, le fondement de la légitimité.

    Mais cette dégradation est allée significativement de pair avec le déclin du politique. Cerné par l’économie, par la morale des droits de l’homme, par les diktats de l’expertocratie, le politique décline. Et c’est l’impolitique qui règne. François Hollande n’est pas seulement un homme inculte, qui n’est même pas capable d’articuler une phrase en français correct, c’est un homme qui ignore aussi ce qu’est la politique. Il l’ignore parce que les notions de mythe collectif, de marche du monde, de sens historique, lui sont étrangères. Tout comme ses prédécesseurs, il ne sait pas que la politique est tragique. Ou plutôt qu’elle l’était. Car la politique est aujourd’hui devenue comique. La grande erreur des politiques est de croire qu’ils seront d’autant plus populaires qu’ils apparaîtront « comme tout le monde », alors que c’est exactement l’inverse. Ce n’est pas la proximité qui rend populaire, c’est la hauteur et la grandeur. Ce n’est même pas d’être aimé, c’est d’être admiré. Pour être admiré, il faut faire de grandes choses. Et pour faire de grandes choses, il faut être en surplomb.

    C’est-à-dire ?

    Dans l’entretien exclusif qu’il vient d’accorder à la revue Éléments, Patrick Buisson dit à merveille ce dont il s’agit quand il se moque de « Hollande disant : si le chômage ne recule pas, je ne me représenterai pas. La belle affaire ! Il montre par là qu’il n’a rien compris à ce qu’est la puissance politique du mythe dans l’Histoire […] Les mythes sont les agents de l’Histoire, ils font l’élection. Pas l’économie. »

    Régis Debray rappelait récemment que « la conscience historique, c’est l’essence de toute grande politique ». Mais cette notion même de grande politique est totalement étrangère à la classe politique au pouvoir, qui ne connaît que la météorologie électorale, la politicaille et les « petites phrases » qui font du buzz, et qui ne raisonne plus qu’en termes de « communication » et d’« image » parce qu’elle croit qu’on peut remplacer l’autorité par la séduction. « Chacun sait, ajoutait Debray, que nos décideurs ne décident plus rien, que nos élus n’ont plus de prise sur le cours des choses, que l’art de gouverner consiste à faire semblant […] La fin du politique est ce qui fait époque en Europe. » La politique, ce n’est pas la discussion sur les 35 heures ou sur le statut des fonctionnaires, ce n’est même pas la croissance ou le chômage. La politique, c’est le regard perçant et l’esprit de décision, les grands projets collectifs, le sens du moment historique, la claire perception d’un sujet historique. La politique, ce n’est pas l’avenir, c’est le destin. Allez parler de « destin d’un peuple » à François Hollande ! Tous les hommes politiques sont aujourd’hui des intermittents du spectacle. 

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    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier - Boulevard Voltaire

  • CINEMA • Haut Garrone, vu par Jean-Christophe Buisson *

     

    Avant même l'affaire des migrants de Vintimille, un conflit, certes moins grave, a opposé il y a quelques semaines la France et l'Italie. Trois réalisateurs transalpins de renom ont présenté leurs films au Festival de Cannes. Tous étaient de grande qualité. Aucun n'a été récompensé, déclenchant l'ire de la presse au pays de Fellini. Parmi les victimes, Matteo Garrone, jusque-là pourtant bien servi sur la Croisette (Grand Prix du jury à deux reprises: pour Gomorra et pour Reality).

    Voilà ce qu'il en coûte d'être audacieux: Le Conte des contes, qu'une partie de la critique a aussi vilainement snobée, souffre d'une originalité, d'une poésie, d'une beauté esthétique et d'une ambition littéraire qui ne sont certes pas communes. Il réclame du spectateur de l'attention et de l'imagination.

    Curieusement, ce sont les mêmes esprits cartésiens encensant les délires de Tim Burton qui reprochent à Garrone son onirisme. Quoi? Des royaumes peuplés de princes plus ou moins charmants, de princesses trop avides de liberté, de sorcières maléfiques, de monstres marins, de fées à la chevelure aussi rousse que le soleil, de jumeaux pernicieux, d'ogres quasi immortels? Quoi? Des récits fantastiques aux frontières de la science-fiction où l'hénaurme le dispute au grotesque, l'érotique au magique, l'invraisemblable au réaliste? Quoi? Des personnages évoluant dans des costumes et des châteaux Renaissance mais dont les centres d'intérêt, les passions et les frustrations ressemblent tellement à ceux de nos contemporains (l'obsession des femmes à rester jeune ou à désirer des enfants à tout prix ; celle des hommes à cultiver leurs passions égoïstes et à courir la gueuse) qu'on en finit par être effrayé.

    Piochées dans l'œuvre de Giambattista Basile, qui annonce au début du XVIIe siècle les contes de Perrault, Andersen et Grimm, les jolies et terrifiantes histoires mises en scène ici sont des petites merveilles visuelles et narratives. On ne peut qu'applaudir des dix doigts Salma Hayek, Vincent Cassel ou John C. Reilly d'y avoir cru et de nous faire croire à leur crédibilité. Si, si. 

    Le conte des contes, de Matteo Garrone (en salles le 1er juillet).

    Post-filmum: après ce film, vous ne regarderez plus jamais les puces de la même façon…

     Jean-Christophe Buisson  -  Le Figaro magazine

     

  • Le roi d’Arabie saoudite récidive à Vallauris : il ne veut pas de CRS femmes ... De quoi vous rendre (presque) républica

    Le roi d'Arabie saoudite, ici en compagnie de François Hollande. Photo © AFP

    Alors que la colère gronde parmi les habitants de Vallauris, excédés par les facilités accordées au roi d’Arabie saoudite, en vacances en France, c'est  Marianne qui révèle comment ce dernier ne veut pas de présence policière féminine :

    280px-MARIANNE_LOGO.png« Le roi Salmane d'Arabie saoudite veut pouvoir se baigner en sécurité sur la petite plage privée qui borde sa vaste villa de Vallauris, mais il n'est pas question qu'une femme assiste au spectacle de ses hommes barbotant en maillot de bain dans les eaux claires de la Méditerannée. Il a ainsi envoyé un émissaire, lundi 27 juillet, auprès d'un CRS un peu trop féminin à son goût.

    Le message était limpide : pour bien faire, on souhaitait qu'elle soit écartée du dispositif qui mobilise une demi-compagnie de CRS, en l'occurrence la CRS n°3. A l'extrême limite, elle pouvait continuer à surveiller la villa si elle le souhaitait, mais elle devait s'éloigner de la plage à l'heure du bain. Evidemment, le message du roi n'a laissé aucune trace écrite, mais la fonctionnaire a plutôt mal pris cette immixtion dans sa sphère professionnelle. Elle s'en est plaint auprès de ses supérieurs qui, à leur tour, effrayés à l'idée de la tournure que pouvait prendre cette histoire après l'affaire des maillots de bains de Reims, ont insisté pour que tout cela reste off.

    L'incident n'en est pas moins remonté jusqu'à la Place Beauvau, où l'on peut toujours se consoler en se disant que certaines compagnies de CRS comportent jusqu'à une dizaine de femmes, ce qui n'est pas le cas de celle-ci. Pour le reste, décision a été prise de maintenir la « coupable » dans le dispositif mis en place aux abords de la villa le mieux surveillée de France. Le plus laïquement possible. » 

     

  • BD • Reconstitution d’un attentat

     

    par Anne Bernet

     

    938307326.pngFaut-il y voir un symptôme parmi d’autres de l’effondrement intellectuel et moral de notre société ? C’est par le biais de la bande dessinée qu’une experte en risques terroristes familière des chaînes d’information continue a choisi de raconter les événements du 13 novembre 2015 à Paris.

    Si les victimes sont quasiment absentes de cette histoire, réduites à des visages flous et terrifiés, définitivement englouties dans l’anonymat de leur mort cruelle et prématurée, les tueurs, eux, apparaissent dans ces pages comme les protagonistes incontestés, pour ne pas dire les héros, d’une sorte de road movie sanglant.

    L’on n’ignore plus grand-chose de leur vie, leurs centres d’intérêt, leurs objectifs, jusqu’au déchaînement de violence et de haine qui endeuilla la capitale. Eux ont des noms, des visages, beaux parfois, des objectifs, pour odieux qu’ils soient … Information ou fascination pour ces assassins décidés et méthodiques, aux antipodes de ceux et celles qu’ils massacrèrent ?

    François Hollande et ses ministres sont les autres contestables vedettes de cette soirée tragique. En choisissant le noir et blanc, et un style très différent de celui dont il use dans ses albums habituels, Brahy a limité l’horreur de la réalité du bain de sang, se concentrant sur les traits figés et les regards hallucinés des terroristes.

    L’album refermé, l’on a le sentiment de n’avoir rien appris que l’on ne sache déjà, mais une sorte de malaise vous point : faut-il ajouter à l’aura de romantisme mortifère dont une jeunesse déboussolée entoure déjà les égorgeurs de l’État islamique ? 

    Anne Giudicelli et Luc Brahy, 13/11, Reconstitution d’un attentat, Delcourt, 125 p, 14,50 €.

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  • Société • L'idée de l'unification du monde, un lieu commun

    Le pape Pie XII

    Par Jean de Maistre  

    Cet excellent commentaire - du 15 septembre - reprend et corrobore notre article également publié hier : « Un duo dynamique ? ». Plusieurs autres très intéressants commentaires ont d'ailleurs suivi celui-ci. Notre article traitait de l'idée d'unification du monde ... Le cas échéant, on pourra s'y reporter [Lien ci-dessous]. Merci à Jean de Maistre !  LFAR

     

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    Cette idée d'unification du monde par le développement des échanges et des communications est un lieu-commun qui traîne depuis le XIX° siècle lorsqu'on annonçait avec enthousiasme que le développement du chemin de fer allait rapprocher les peuples et rendre les guerres impossibles.

    On trouve chez les libéraux de ce même siècle l'idée selon laquelle le développement des échanges commerciaux allait rendre les nations de plus en plus interdépendantes et donc rendre les guerres inutiles. Le siècle suivant a montré ce qu'il fallait penser de ce genre de prédiction.

    georges-bernanos.jpgQuant à l'homogénéisation des peuples et des cultures on voit ce qu'il faut en penser en regardant les crispations identitaires du monde musulman et la fierté retrouvée de grandes nations comme la Chine ou la Russie. Il n'y a qu'en France, pays pétri de repentance permanente, de haine de soi et de mauvaise conscience que l'on peut croire que le monde va enfin se fondre dans le brouet tiède d'une civilisation mondiale vouée à la production, à la consommation et au divertissement. Ce que l'optimiste béat de ces prophètes de l'unification du monde révèle, c'est l'aspiration à se débarrasser du tragique de l'histoire pour voir l'avènement d'une humanité réduite à une espèce animale heureuse et vautrée dans le bien-être et divertie par ses objets techniques.

    Il faudrait relire les magnifiques pages de Georges Bernanos dans « La France contre les robots » pour comprendre quelle catastrophe ce serait.  

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Un duo dynamique ?

  • Livres • Mécanique du chaos

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpgFaute de temps, je ne lis que fort peu de romans contemporains. Pourtant je ne puis échapper à celui que mon ami Daniel Rondeau publie en cette rentrée littéraire. Jy suis d’autant plus enclin que Mécaniques du chaos (Grasset) nous renvoie de la façon la plus précise à notre actualité la plus brûlante. En ce sens, ce n’est pas du tout un livre d’évasion, même s’il sollicite toute notre imagination. Mais celle-ci s’emploie à donner chair, et même visage à ce que nous considérons habituellement comme des abstractions, en dépit du caractère très concret des migrations, des noyades en Méditerranée, du terrorisme de Daesh, des quartiers perdus de la République ou encore des enfants perdus du djihadisme.

    Daniel Rondeau nous invite à visiter notre propre quotidien, avec des yeux nouveaux. Nous devenons partie prenante de notre propre histoire, la fiction se substituant à l’expertise. Une fiction qui se nourrit toutefois de l’expérience accumulée de l’écrivain. Ce n’est pas pour rien que Nicolas Sarkozy l’avait envoyé comme ambassadeur de France à Malte. Il y a beaucoup appris et il y a surtout compris ce qui se tramait entre l’Afrique et la France, dans un enchaînement infernal qui semble échapper à la maîtrise des politiques.

    arton21290-283f6.jpgLe titre est significatif : Mécaniques du chaos. Le chaos serait donc irréversible ? Pourtant, il n’y a dans ce roman que des acteurs bien individualisés qui tous poursuivent leur existence singulière, sans jamais se confondre dans l’anonymat des processus aveugles. Les processus n’en sont pas moins patents. Ce sont eux qui nous entraînent à ce chaos qui nous dépasse : « Je me demande de plus en plus souvent si nous ne sommes pas en train d’assister à la fin d’un cycle en Occident et ailleurs, et à la disparition progressive mais inéluctable de cette vie chrétienne qui dure depuis deux mille ans. Nous ne serions plus alors que des boussoles sans aiguille ? Des aiguilles sans boussole ? Des pèlerins sans Christ sur des routes sans pèlerinages, sans loi ni destination ? »

    Ce pessimisme extrême est toutefois modéré dans le roman par les itinéraires de quelques-uns de ses héros qui échappent à la fatalité. Daniel Rondeau leur garde leur liberté intérieure et la chance de surpasser un destin inscrit dans la mécanique d’un chaos qu’il nous faut, en même temps, prendre terriblement au sérieux.  

    Gérard Leclerc