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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Vaccination covid-19 : une affaire de gros sous et de copinage ?, par François des Millets.

    Le 8 mai 2021, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé la conclusion d’un nouveau contrat pour acheter jusqu’à 1,8 milliard de doses de vaccins anti-Covid à BioNTech-Pfizer[1].

    Elle est heureuse, Madame von der Leyen, « heureuse d’annoncer [sur le réseau Twitter] que la Commission vient d’approuver un contrat pour 900 millions de doses fermes (+900 millions en option) avec BioNTech et Pfizer[2] ».

    Elle est heureuse mais nous beaucoup moins car cette information nous donne l’occasion de nous interroger sur les dessous d’une campagne de vaccination géante à l’échelle européenne qui représente des sommes absolument pharaoniques et révèle un réseau très serré de relations.

    Vaccination covid-19, une campagne au coût pharaonique

    Effectivement, en mai 2021, l’Union européenne a bien conclu un nouveau contrat pour acheter 1,8 milliard de doses de vaccins Pfizer-BioNTech, livrables jusqu’en 2023[3].

    Le prix des vaccins covid-19 commandés par la Commission européenne aux groupes pharmaceutiques devait rester confidentiel. Mais, selon le Financial Times, les laboratoires Pfizer, BioNTech et Moderna ont récemment renégocié leurs contrats avec l’Union européenne, et brutalement augmenté leurs prix[4]. Le quotidien britannique, qui a eu accès à ces contrats, affirme que le prix d’un vaccin Pfizer est ainsi passé de 15,50 euros à 19,50 euros et celui de Moderna de 19 euros à 21,50 euros.

    Donc, au total, vous avez bien lu, cela représente 1,8 milliards de doses pour une population évaluée au 1er janvier 2021 à 447 millions d’habitants selon Eurostat[5]. Ce qui fait, si nos comptes sont bons, 4 doses par Européen… Au prix de 19,50 euros, on atteint la somme stratosphérique de 35,1 milliards ! Jackpot !

    Alors que les bénéfices de cette entreprise explosent, les explications concernant cette augmentation brutale et importante sont, pour le moins que l’on puisse dire, particulièrement confuses. Le républicain Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, a déclaré que les doses concernées par l’augmentation des prix « ne sont pas les mêmes que la première génération de vaccins[6] ». Ces vaccins seraient « adaptés aux variants » et « produits sur le sol européen »… Quant à la Commission européenne, celle-ci s’est refusée à tout commentaire, mettant en avant la confidentialité des contrats (de toutes manières, la Commission a toujours refusé de communiquer le prix des vaccins commandés). Contactés, Pfizer et Moderna n’ont pas souhaité réagir[7]. Quoiqu’il en soit, le groupe Pfizer prévoit de demander une autorisation pour une troisième dose de son vaccin, en Europe notamment. En France, le principe d’une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 est d’ores et déjà acquis. Le 12 juillet 2021, Emmanuel Macron a déclaré que « dès la rentrée, une campagne de rappels sera mise en place pour permettre [aux personnes vaccinées en janvier-février] de bénéficier d’une nouvelle injection selon le même système et dans les mêmes conditions que la ou les premières[8] ».

    Une quatrième dose est envisagée[9] ! Tout s’accélère.

    Et ce n’est pas terminé car « d’autres contrats et d’autres technologies de vaccins suivront » a annoncé Mme von der Leyen. Et en effet, le contrat conclu avec les laboratoires allemand et américain alliés dans la production de vaccins covid-19 prévoit des livraisons jusqu’en 2023[10] !

    En langage clair, nous ne sommes pas sortis du vaccinodrome géant et l’on comprend que le projet des autorités républicaines comme européenne est de piquer les femmes, les hommes et les enfants compris, tous les 6 mois, avec un vaccin dont les effets à long terme sont totalement ignorés. Alors qu’il est acquis que le vaccin n’empêche pas les contaminations, que le passeport vaccinal crée, dans les lieux de loisirs, les conditions de la contamination[11] et que la vaccination des 12-17 ans ne représente aucun gain pour eux en termes de balance bénéfice/risque puisqu’ils ne sont pas exposés aux formes graves de la maladie !

    Vaccination covid-19, une gigantesque toile d’araignée

    Mais, rassurons-nous, notre destin est entre de bonnes mains ! Il faut dire que Mme von der Leyen est médecin. Économiste de formation, elle soutiendra pourtant une thèse de médecine à l’université Gottfried Wilhelm Leibniz de Hanovre. Le 27 septembre 2015, le site internet anti-plagiat VroniPlag Wiki révèlera que 27 pages de cette thèse contenaient des passages plagiés[12]. Après vérification, l’université ouvrira une enquête au terme de laquelle Mme von der Leyen conservera tout de même son titre de docteur. Cependant, un grand nombre d’experts, parmi lesquels les Professeurs de droit Volker Rieble et Gerhard Dannemann, ne manqueront pas de manifester leur désaccord avec cette décision[13]. En octobre 2015, c’est un représentant de l’université Stanford qui pointera les activités universitaires mentionnées par Mme von der Leyen sur son curriculum-vitae alors que celle-ci n’a jamais reçu les crédits universitaires nécessaires pour les exercer[14]. Par la suite, c’est la presse qui rendra public le fait qu’elle affirmait avoir fréquenté l’université Stanford en tant qu’auditrice invitée, alors que ce poste est inexistant ! Plus modestement, Mme von der Leyen a bien suivi des cours dans cette prestigieuse université américaine mais elle y a obtenu un master en santé publique.

    Mère de 7 enfants, ce dont, à juste raison, elle s’honore, Mme von der Leyen est l’épouse du Professeur de médecine Heiko von der Leyen, actuellement directeur médical d’une entreprise d’ingénierie médicale, Orgenesis Inc. Orgenesis est une société de biotechnologie dont l’objectif est de libérer le potentiel des thérapies cellulaires et géniques (CGT). Cette entreprise de biotechnologie mondiale a lancé un programme appelé BioShield, conçu pour accélérer la découverte et la validation potentielles d’anticorps humains neutralisants comme défense rapide possible de la population en vue d’atténuer la propagation de virus tels que la COVID-19[15]. Étrange coïncidence…

    Ensemble, M. et Mme von der Leyen ont eu un fils, David von der Leyen qui, par ailleurs, autre coïncidence, est un ancien consultant du cabinet McKinsey & Company. Dont la commission européenne est particulièrement friande des services. Ainsi, d’après Euractiv[16], McKinsey a-t-il obtenu un contrat en 2018 pour étudier la faisabilité de la mise en place d’une unité chargée des grandes affaires au sein de l’office allemand de la statistique. Montant de la transaction 878 970 €. McKinsey, toujours, a signé un contrat d’un montant de 966 975 € en 2019 pour fournir une analyse des changements systémiques dans les chaînes de valeur entraînés par l’intelligence artificielle (IA) afin d’anticiper les opportunités pour les petites et moyennes entreprises (PME). Ce projet illustre, au passage, le conflit d’intérêts potentiel qu’est susceptible de soulever l’implication de ces entreprises dans l’élaboration des politiques. Ainsi, l’appel d’offres indiquait-il que « l’objectif général de cette action [était] d’identifier une combinaison optimale de mesures de politique industrielle (jugées nécessaires pour créer un cadre favorable au développement) à l’adoption d’applications d’IA par les PME européennes[17] ».

    Au total depuis 2016, ce sont 5 contrats que le cabinet MacKinsey a cumulés en 5 ans avec la Commission pour un montant global d’environ 5,5 millions d’euros. Au point que, toujours selon Euractiv, cette avalanche de contrats a conduit la Commission européenne à étudier « la mise en œuvre de règles déclaratives plus strictes concernant de possibles conflits d’intérêts entre des missions effectuées pour l’exécutif européen et d’autres clients dans le secteur privé ».

    Or, en février 2020, Mme von der Leyen avait déjà été entendue dans son pays par le Bundestag au sujet des consultants auxquels elle avait eu recours de manière intense alors qu’elle en était la ministre de la Défense[18].

    En ce qui concerne la composition de ce cabinet de consultants, il est à noter qu’un certain Victor Fabius en est le directeur associé. Basé à Paris, celui-ci opère principalement dans le pôle d’activité Consommation et Distribution et pilote le pôle de compétences Marketing et Ventes en France. Spécialisé dans les problématiques de stratégie, de marketing et d’innovation, il accompagne les clients du cabinet dans l’identification de relais de croissance fondés sur une compréhension fine des consommateurs (développement de marques, innovation produit et leviers de pricing). Il accompagne aussi des acteurs européens et mondiaux de l’industrie alimentaire, du secteur textile et de l’e-commerce[19].

    Or, rappelons que ce Victor Fabius n’est autre que le fils d’un certain Laurent Fabius, actuel président du Conseil constitutionnel républicain. Fervent partisan de l’euthanasie et donc de l’autorisation de donner la mort, M. Fabius-père est le coauteur en 2009 d’une proposition de loi républicaine relative au droit de finir sa vie dans la dignité dont l’article Art. L.1111-15 prévoyait notamment de réputer décédée de mort naturelle, en ce qui concerne les contrats où elle était partie, la personne dont la mort résulte d’une aide active à mourir mise en œuvre selon les conditions et procédures prescrites par le code de la santé publique, toute clause contraire étant réputée non écrite ! Lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, M. Fabius déclarera, pour assurer la promotion d’un texte posant un principe — celui qui consiste à donner la mort à son prochain — que, pourtant, toutes les religions et toutes les philosophies proscrivent : « l’ouverture de ce droit a reçu et reçoit le soutien de millions de femmes et d’hommes, quelque soient leurs convictions philosophiques, religieuses… ». Allant même jusqu’à affirmer l’existence, de la part de soignants Français, de pratiques d’euthanasie consistant en l’administration, « en dehors de tout cadre légal » de « doses de sédatif qu’on sait mortelles », de « nombreuses euthanasies pratiquées sans règle ni contrôle » (ce qui constituait, au passage, une accusation particulièrement grave à l’encontre d’un corps français dont on a pu constater l’extraordinaire dévouement au service de la vie lors de la crise sanitaire que nous traversons actuellement), M. Fabius n’hésitera pas à présenter l’euthanasie du malade comme une protection de sa personne, comme le signe d’un surplus de fraternité vis-à-vis du patient face à la mort

  • La haine anti-Blancs: la filiation ignoble, par Aurélien Marq.

    La militante radicale Maboula Soumahoro en 2012 © BALTEL/SIPA Numéro de reportage: 00635163_000038

    Les Juifs, les bourgeois, les Blancs : nazisme, communisme, wokisme

    Les Blancs n’auront-ils bientôt le choix qu’entre se soumettre à la volonté des « racisés » ou se faire massacrer ?

    C’est en tout cas ce qu’annonce de plus en plus ouvertement l’« antiracisme progressiste décolonial », autrement dit « woke », qui en réalité n’a rien d’antiraciste, puisqu’il hait indifféremment tous les Blancs en raison de leur seule appartenance ethnique, rien de progressiste, puisqu’il n’est qu’un tribalisme primitif mâtiné de suprémacisme racial, et rien de décolonial, puisqu’il veut la colonisation et l’exploitation de l’Occident par les « racisés ».

    Qu’on en juge. Il y a peu, un compte Twitter se présentant comme partisan de l’intersectionnalité et de la convergence des luttes, sans oublier le « féminisme queer », diffusait un questionnaire visant à évaluer votre participation (consciente ou non) à la « suprématie blanche ». Les résultats sont éclairants.

    Au mieux : « Vous êtes sur la bonne voie pour devenir un.e allié.e des personnes racisé.e.s, mais il reste tant de travail à accomplir pour leur rendre justice. » Suit une publicité pour « approfondir » avec, comme par hasard, l’association Lallab bien connue pour sa grande complaisance envers l’islamisme.

    Et au pire : « Vs êtes dans le confort de l’ignorance d’être blanc.he. Il va falloir vous rééduquer de A à Z. Vous finirez par comprendre que la vie des Noir.e.s compte, car ns vs l’affirmerons haut et fort jusqu’à ce que vs changiez ou disparaissiez. »

    Car selon cette mouvance, bien sûr, vous ne pouvez pas ne rien avoir à vous reprocher. Au mieux, vous n’en faites pas assez mais êtes seulement « sur la bonne voie ». Au pire, vous n’avez même pas conscience d’être Blanc, et dans ce cas il est inenvisageable que vous considériez que « la vie des Noir.e.s compte » (car, sans doute, considérer que la vie d’une personne humaine compte quelle que soit sa couleur de peau ne… compte pas si vous n’exaltez pas les vies Noires au-dessus de toutes les autres), et vous devez « vous rééduquer de A à Z » ou disparaître (sic).

    D’aucuns ont affirmé que ce compte était parodique. Certes, il est parfois caricatural dans sa diffusion de la propagande « antiraciste » et son utilisation de ses codes, y compris l’écriture « inclusive » et la minuscule à « blanc » contrastant avec la majuscule à « Noir ». Mais rien de ce qu’il écrit ou relaye ne sort de ce que la doxa qu’il prétend soutenir affirme au premier degré.

    Ainsi, le « test » délirant évoqué plus haut est-il l’œuvre très sérieuse de Reshmi Dutt-Ballerstadt, qui ne dédaigne pas l’humour mais ne fait pas mystère de son positionnement idéologique. Ainsi, aussi, de cette « éducatrice » américaine qui affirme sans rire que l’endoctrinement « antiraciste » permanent est « le seul moyen pour que les enfants Blancs restent suffisamment humains ». La remise en cause de l’humanité d’enfants en raison de leur « race » vous rappelle quelque chose ? De même avec ces Blancs qui s’agenouillent devant les Noirs pour Black Lives Matter : une « race » inférieure sommée de s’autoflageller pour un prétendu crime collectif inexpiable et de s’agenouiller devant une « race » supérieure vous évoque des souvenirs ?

    La même « éducatrice », à la question : « Les Européens ont-ils un jour fait quelque chose de bien ? » répond « Pour l’essentiel, non. Et les enfants doivent assumer la responsabilité des actions de leurs ancêtres. » Il faut croire qu’à ses yeux l’abolition de l’esclavage n’est pas quelque chose de bien, non plus que la découverte de l’emploi de l’électricité ou la vaccination. On pourrait multiplier les exemples du même acabit, y compris en France avec la mémorable sortie de Maboula Soumahoro affirmant que « un homme Blanc ne peut pas avoir raison contre une femme Noire », ce dont il faut conclure qu’elle croit la Terre plate puisqu’à une époque bon nombre de femmes Noires le croyaient, alors qu’Ératosthène était Blanc.

    Notons au passage que cette référence aux « ancêtres » prouve bien l’hypocrisie de ceux qui, ici, se défendent des accusations de racisme en disant que les « Blancs » sur lesquels ils vomissent à longueur de temps ne sont pas vraiment les « Blancs », puisqu’il s’agirait de « race sociale » et non de « race biologique ». Le fait même d’avoir choisi une terminologie raciale et raciste pour décrire cette soi-disant réalité sociale montre bien l’authentique racisme sous-jacent, mais il n’est jamais inutile de le confirmer.

    À ce titre, l’une des illustrations du « test » de Reshmi Dutt-Ballerstadt est particulièrement intéressante : « Le privilège blanc, c’est quand votre histoire fait partie du cursus principal alors que la mienne n’est enseignée qu’en option ». Comme il ne s’agit évidemment pas de l’histoire d’une « race sociale », ni d’un pays puisque les étudiants d’une même université se trouvent par définition dans le même pays, alors il ne peut s’agir que de l’histoire d’une lignée : on en revient à la définition raciste de l’identité par le « sang » plutôt que par la culture ou par la citoyenneté.

    Nous, Européens, sommes les héritiers d’Isocrate, d’Alexandre, des Césars et de la Chrétienté, et nous ne regardons pas à la couleur de peau mais acceptons comme faisant partie des nôtres quiconque fait sienne notre histoire et adopte notre art de vivre. Les « wokes » sont libres de refuser ce pacte civilisationnel, mais alors leur place n’est pas avec nous, ni sur notre continent : qu’ils partent vivre là où le tribalisme est la norme – et si l’Amérique bien-pensante continue à valider leur approche, mâtinée de puritanisme et de culte de l’argent, son effondrement ne sera pas une grande perte pour le reste du monde.

    Le tweet de « Caitlyn Pernelle » est-il représentatif de tout le mouvement « antiraciste » ou seulement de la partie la plus « avancée » de ses militants ? Qu’importe, il doit nous alerter. Car malgré ses outrances évidentes, malgré ses délires manifestement pathologiques, il relève d’une rhétorique parfaitement identique à celles d’autres idéologies, tout aussi outranciaires et tout aussi délirantes, mais qui ont connu des succès sanglants.

    Helen Pluckrose et James Lindsay l’ont démontré par une expérience simple : recopiant des passages entiers de Mein Kampf en changeant simplement le mot « Juifs » par « Blancs », ils ont écrit des textes évidemment immondes, mais qui ont été très bien accueillis dans la communauté « woke ».

    Et la similitude, à mon sens, est encore plus frappante avec la haine communiste des « bourgeois » et tout particulièrement la rhétorique d’un Georg Lukács dont on connaît, et ce n’est pas un hasard, la complaisance envers les crimes de masse du communisme. Remplacez « bourgeois » par « Blancs » et « prolétaires » par « racisés » dans les écrits de Lukács, et vous obtiendrez du « wokisme » chimiquement pur.

    Nous savons ce que l’idéologie de Mein Kampf a fait aux Juifs. Nous savons ce que le communisme a fait à ceux qu’il appelait « bourgeois ». Ne prétendons pas ignorer ce que le soi-disant « antiracisme progressiste décolonial » a l’intention de faire aux Blancs. Et n’attendons pas qu’il soit trop tard pour combattre cette idéologie partout où elle se présente.

     

    Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Disciple de Plutarque.
     
  • La France a-t-elle définitivement perdu le contrôle de son industrie ?

    Alstom, un cas exemplaire de la guerre industrielle. AFP 

     

    par Ludovic Greiling 

    ANALYSE - Le gouvernement a annoncé vouloir céder pour dix milliards d'euros de participations de l'Etat, y compris dans des entreprises stratégiques. Ludovic Greiling analyse les facteurs de la désindustrialisation de la France [Figarovox, 14.12]. Les lecteurs de Lafautearousseau connaissent bien Ludovic Greiling dont nous avons publié différents articles en tant que collaborateur de Politique Magazine ainsi qu'un entretien donné sur TV Libertés.  [Voir liens ci-dessous].  LFAR  

     

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    « Mauvaise gestion », « charges trop élevées », « concurrence internationale »… Il est commun d'invoquer ces facteurs pour expliquer la désindustrialisation brutale que le pays a connue ces quarante dernières années. En revanche, la guerre industrielle féroce à laquelle se livrent les puissances pour contrôler le capital des entreprises concurrentes n'est jamais évoquée. Cette guerre explique pourtant les difficultés de nos compagnies de pointe et la perte progressive de savoirs-faire pratiqués sur le territoire français. 

    Le gouvernement l'a annoncé : il veut céder pour dix milliards d'euros de participations de l'Etat, y compris dans des entreprises stratégiques. Par exemple, des discussions sont en cours pour fusionner certaines activités entre l'italien Fincantieri - en voie de privatisation - et le bijou qu'est la Direction des constructions navales (renommé Naval group) - qui vient de remporter un contrat géant en Australie pour la construction de sous-marins. La conséquence à long terme de ce genre d'opérations ? Rien de moins qu'une perte de contrôle de l'entité, suivi du transfert de brevets, de bureaux d'étude et de chaînes de montage.

    Alstom est un cas exemplaire de la guerre industrielle. Le site historique de fabrication des trains et des équipements énergétiques du groupe, à Belfort, pourrait fermer dans les prochaines années. Ces chaines de production employaient 8500 salariés au pic des années 70, contre 500 personnes aujourd'hui. « On perd tout ici, petit à petit, la recherche d'Alstom s'est envolée depuis longtemps, la technique s'en va par petits bouts…» expliquait un habitant dans la presse nationale lors de manifestations tenues l'an dernier.

    Un événement anodin dans un « monde globalisé » ? Non. Car Alstom n'est pas n'importe qui. Ses turbines thermiques équipent la moitié des centrales nucléaires de la planète et un quart des barrages hydroélectriques. La compagnie est également capable de fournir l'ensemble des équipements électriques d'une usine à charbon, ou de fabriquer les trains les plus rapides au monde. Un avantage stratégique majeur qui a aiguisé des appétits.

    Attaques au capital, changement des conseils d'administration

    Fusions, scissions, ventes d'actifs : à partir de la privatisation progressive entreprise il y a vingt-cinq ans, Alstom a souffert des mouvements incessants des fonds étrangers à son capital. Par la suite, le groupe a été visé par la Commission européenne : en contrepartie d'une aide de l'Etat français en 2003, Bruxelles imposait la cession de deux de ses fleurons au bénéfice de la concurrence, les activités de turbines industrielles (à l'allemand Siemens) et la filiale spécialisée dans la conversion d'électricité (à la banque britannique Barclays, qui la vendra ensuite à l'américain General Electric). Entre 2002 et 2005, le chiffre d'affaires d'Alstom a été divisé par deux.

    Dix ans plus tard, c'est un conseil d'administration remanié par le PDG Patrick Kron et désormais dominé par des intérêts anglo-saxons qui achevait l'ancien joyau de la période gaulliste. En 2014, il annonçait contre toute attente la vente des actifs et des brevets de la très stratégique division énergie d'Alstom. Le bénéficiaire ? Le concurrent américain General Electric, encore une fois. Deux mois après la reprise des activités françaises, le nouveau propriétaire annonçait la suppression de 800 emplois sur le territoire national et des rumeurs faisaient état du possible rapatriement des bureaux d'étude aux Etats-Unis.

    En ce mois d'octobre 2017, c'est la vente de la branche transports à Siemens qui est annoncée. Le démantèlement par les concurrents est presque achevé. Il aura pris vingt ans.

    Des technologies maitrisées par peu d'acteurs dans le monde

    On l'oublie trop souvent : les technologies qui permettent aujourd'hui de produire de l'électricité, d'utiliser des transports modernes ou encore de fabriquer des avions, sont maitrisées par un nombre très faible d'acteurs. La Chine et la Russie ont dû attendre la fin d'année 2016 pour annoncer le lancement prochain d'un avion civil longue ligne performant. D'ici à sa mise en exploitation, ces deux puissances seront dépendantes du bon vouloir d'Airbus et de Boeing pour réaliser l'espace eurasiatique de leurs rêves…

    La France a jadis su développer d'extraordinaires capacités techniques. Elles ont en partie donné au pays son indépendance diplomatique, économique et militaire. Elles lui ont ouvert la possibilité de discuter et d'échanger avec les pays de son choix, malgré le poids des empires soviétique et américain.

    Mais ces capacités ont aussi aiguisé les appétits des concurrents. Ces derniers ont profité d'un long passage à vide politique, et du dogme assez récent de la liberté totale de circulation des capitaux.

    Les fonds étrangers contrôlent aujourd'hui 50% du capital du CAC 40, selon la Banque de France, contre 25% il y a vingt ans. Ces derniers, le plus souvent américains (et non chinois), placent leurs hommes dans les conseils d'administration et les directions. Dans un contexte de vide politique, comment résister face à un fonds comme Blackrock, dont les encours sous gestion sont deux fois supérieurs à la capitalisation totale des quarante plus grandes valeurs françaises ?

    Alstom n'est pas un cas isolé. C'est par une attaque soudaine au capital, alliée à une intense opération de propagande et au soutien du premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker (futur président de la Commission européenne), que le sidérurgiste haut de gamme Arcelor a été avalé par un acteur indien inconnu en 2006. Le nouveau groupe, lourdement endetté auprès des banques américaines suite à l'OPA, a, depuis, fermé ou cédé une partie des ses meilleures usines européennes.

    C'est grâce à leur participation dans Airbus (ex EADS) que les Allemands ont rapatrié sur leur territoire la filiale militaire de la compagnie européenne. Pourtant, ces activités sont issues en majorité de l'entreprise française Matra-Aérospatiale et du savoir-faire de la Direction générale pour l'armement.

    Transfert des brevets et des usines

    C'est en entrant au capital de Safran que les fonds germano-américains y ont placé à sa tête leur propre représentant, tandis que la direction générale est désormais pénétrée par des représentants de l'Otan. Là encore, les principales mouvances au pouvoir en France ont favorisé la braderie du spécialiste de la défense et des moteurs d'avion : Safran est issu d'une fusion forcée par Nicolas Sarkozy entre la compagnie publique Snecma et la Sagem, et l'Etat a ensuite cédé, sous François Hollande, une grande partie du capital qu'il détenait encore. L'entreprise devrait faire partie des ventes de participations voulues par Emmanuel Macron.

    La liste est longue. Péchiney, Peugeot, Schneider Electric, Véolia ou Alcatel ont subi à des degrés divers la guerre industrielle par des prises d'intérêts dans leur capital. Et le phénomène touche aujourd'hui le secteur énergétique.

    A quelques millions d'euros près, l'ex ministre Michel Sapin avait discrètement fait passer l'Etat français sous le seuil qui lui assurait une minorité de blocage dans GDF Suez, le plus gros distributeur de gaz en Europe de l'Ouest. Et le gouvernement Philippe vient d'annoncer la cession supplémentaire de 4% du capital dans une procédure accélérée. EDF risque quant à lui une « faillite », selon les syndicats du groupe, qui dénoncent « les mauvais choix industriels et économiques mis en œuvre de façon zélée par le gouvernement sous le regard de l'Europe ». Spécialiste mondial incontesté de l'électricité nucléaire, un secteur maitrisé par de très rares acteurs dans le monde, EDF devrait prochainement ouvrir son capital aux fonds étrangers. Sous la pression de l'ancien banquier d'affaires Emmanuel Macron, l'ancien gouvernement avait en effet obligé la compagnie publique à accomplir un projet d'investissement de plus de 20 milliards de livres en Angleterre, un montant supérieur aux fonds propres du groupe… Pour préparer le terrain, il avait brutalement changé les statuts légaux d'EDF il y a deux ans et remanié le conseil d'administration. Cherche-t-il à lever des fonds facilement en vendant le capital d'EDF ? Pas sûr, car la compagnie publique rapporte à l'Etat deux milliards d'euros par an en dividendes. Dès lors, pourquoi céder EDF  ?

    Difficile, quand l'on parle de guerre industrielle, de ne pas évoquer le cas révélateur de Gemalto. Véritable « protecteur numérique des identités » (passeports biométriques, transactions bancaires, télécommunications 4G et 5G), l'entreprise cotée au CAC 40 capterait entre 60% et 80% du marché mondial de la carte à puces.

    Problème : le groupe issu du français Gemplus n'a plus grand-chose de tricolore. En 1999, le fonds américain Texas Pacific Group (TPG) - d'apparence anodine - tentait une première approche. Refoulé deux fois par le directeur général de Gemplus, il décidait alors de mener des négociations discrètes avec l'actionnaire minoritaire Marc Lassus, lequel accepta qu'il prenne 26% du capital. En contrepartie de l'investissement, TPG obtenait de déplacer le siège social au Luxembourg et de nommer la moitié du conseil d'administration. Dès 2001, les fondateurs de Gemplus comprenaient que la volonté des Américains était de transférer aux Etats-Unis les précieux brevets déposés dans la sécurité numérique. Une guerre d'actionnaires s'ensuivit, qui se termina par l'éviction des dirigeants historiques de Gemplus du conseil d'administration! En 2002, TPG plaçait à la tête du groupe français Alex Mandl, un haut responsable du géant américain des télécommunications AT&T. L'homme était également administrateur de In-Q-Tel, le fond de capital-risque crée par la CIA dix ans plus tôt pour capter les technologies les plus avancées… Il est encore aujourd'hui à la tête de l'entreprise.

    La guerre industrielle est-elle perdue ? Non. Toutes les chaînes de production contenant du savoir-faire à haute valeur ajoutée n'ont pas été fermées, et le pays possède des écoles industrielles de pointe. « Les ingénieurs américains ne nous impressionnent pas du tout. Car nous avons en France les meilleurs ingénieurs du monde. Cela fait partie de notre culture », confiait récemment un cadre d'un important industriel de l'armement. Tout peut être construit en temps et en heure pour qui souhaite ne pas se placer dans la dépendance de l'ailleurs.   

    Ludovic Greiling est journaliste. Ancien collaborateur du Revenu français, spécialisé dans l'économie et les grandes entreprises, il travaille aujourd'hui pour différents journaux français et internationaux. Il est l'auteur de Monnaie et pouvoir (éd. Apopsix, 2015).

    A lire et regarder sur Lafautearousseau ...

    MONNAIE ET POUVOIR, LA MONNAIE, UN ENJEU GÉOPOLITIQUE

  • (Communiqué) L’académie de la Carpette anglaise s’est réunie le 12 décembre 2012

    Frédéric Cuvillier,.jpgAu premier tour de scrutin, par cinq voix sur neuf, la Carpette anglaise 2012 a été décernée à M. Frédéric Cuvillier, ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche pour avoir déclaré, selon Le Parisien, que, dans le domaine du transport, "l’anglais devrait être la langue d’usage et de rédaction des documents officiels harmonisés".

    Le prix spécial du jury à titre étranger a été décerné au premier tour de scrutin, par cinq voix sur neuf, à l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII) et l’Institut national de la propriété industrielle (INPI) pour la campagne publicitaire "Say oui to France – say oui to innovationé, qui promeut la France à l’étranger en utilisant l’anglais comme seul vecteur de communication, au lieu de s’adresser dans la langue des pays visés par cette campagne.

    Anne Cublier, Benoît Duteurtre, Yves Frémion et Dominique Noguez sont membres de cette académie.

    - La Carpette anglaise, prix d’indignité civique, est attribué à un membre des "élites françaises" qui s’est particulièrement distingué par son acharnement à promouvoir la domination de l’anglo-américain en France au détriment de la langue française.
    - Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française (Asselaf), Avenir de la langue française (ALF), Cercle des écrivains cheminots (CLEC), Courriel (Collectif unitaire républicain pour la résistance, l’initiative et l’émancipation linguistique), Défense de la langue française (DLF) et Le Droit de comprendre (DDC).
    - Le prix spécial à titre étranger est attribué à un membre de la nomenklatura européenne ou internationale, pour sa contribution servile à la propagation de la langue anglaise.

    Contact : Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise.

    Courriel : parlerfranc@aol.com

    Académie de la Carpette anglaise, chez Le Droit de Comprendre, 34 bis, rue de Picpus, 75012 Paris.

  • Vous voulez nous aider ? Vous le pouvez ! ”C'est facile, c'est pas cher, et ça peut rapporter gros !...”

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpgVous voulez participer à notre action de diffusion de nos Idées, faire connaître nos points de vue sur l'actualité, nationale et internationale, faire découvrir notre critique du Système, qui est la source de tous nos maux ?

    Bref, vous voulez donner des ailes aux Idées qui sont les vôtres, vous voulez les voir conquérir de nouveaux esprits et un public de plus en plus large ?

    Mais, vous le pouvez, et très facilement, par exemple des trois façons suivantes :

  • ”Tu l'as voulu, Georges Dandin !...” : puisque Delanoë n'aime pas l'humour de Canteloup, voire pense peut-être à le ”fai

    ...écoutons-la, diffusons-la, faisons en sorte qu'on en parle le plus possible, puisqu' "on" ne voudrait plus qu'il parle; et, puisqu' "on" cherche à étouffer cette voix, faisons en sorte qu'on l'entende au maximum...

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=kmJnq5xj3Ik#action=share

      

     

     

  • Sur TV Libertés : Incompétence, conflits d’intérêts, mensonges, Joachim Son-Forget sur la gestion de la crise sanitaire.

    Depuis plus de trois mois, le gouvernement fait une démonstration quotidienne de son incapacité à gérer la crise. Entre les mensonges sur les masques portés par Sibeth N’Diaye, les contradictions entre le premier ministre et le président, et les conflits d’intérêts des experts du conseil scientifique, tout semble avoir été fait à l’envers. Joachim Son-Forget, député mais aussi médecin radiologue revient sur ces mois d’action à rebours du bon sens pour lutter contre le Covid-19.


  • Sur Sacr TV, chronique d'une république destructrice.

    Suite à la suppression de la première version de cette vidéo sous prétexte de droit d'auteur réclamé par l'INA, nous repostons donc la vidéo : Chronique d'une république destructrice !

    Cette vidéo est la présentation d'un discours fait par Frédéric Winkler, président du Groupe d'Action Royaliste.

  • Pour signer la pétition de l'UFC - Que choisir contre la taxe sur les taxes...

    C'est ici : 

    https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-tva-sur-les-taxes-stop-a-la-double-peine-fiscale-n70575/

    Finalement, taxer, c'est ce que le Système sait le mieux afire, et réussit le mieux : il arrive même à... taxer les taxes !!!

    Et, si l'on taxait les taxeurs ?

  • Assa Traoré, l'égérie du gang, reçoit un Prix aux Etats-Unis...

    La sœur d'Adama Traoré a remercié la chaîne de télévision américaine BET pour ce prix saluant son action militante contre le racisme et les violences policières :

    https://www.huffingtonpost.fr/entry/assa-traore-a-recu-prix-bet-awards-etats-unis_fr_5ef97c4fc5b6ca970911a33b

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  • Le Militantisme selon Antoine Berth, camelot du Roi.

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    Alors que la rentrée approche pour tout le monde, écoutez ou réécoutez la conférence sur le militantisme selon Antoine Berth , camelot du roi.

    Car l'action passe par la formation, cette conférence est essentielle pour toute personne voulant militer.

    https://soundcloud.com/user-245860045/le-militantisme-selon-antoine-berth-camelot-du-roi

  • Aux Mercredis de la NAR : #11 - Jean Lebrun sur ”Charles de Rémusat ou l'orléanisme impossible”.

    En octobre 2015, la Nouvelle Action Royaliste organisait une conférence avec Jean Lebrun sur Charles de Rémusa, figure orléaniste du XIXème siècle pourtant peu connu de nos jours. Jean Lebrun lui-même proposa le titre de la conférence qui amène à la NAR à se poser les questions de la monarchie constitutionnelle.

  • Sur Valeurs Actuelles, quand Reddit met Wall Street en sueur (DBKG #4).

    Comment des geeks de Reddit ont travaillé la Bourse et fait perdre de l’argent à un grand fonds d’investissements ?

    Les membre du forum r/wallstreetbets ont fait grimper le cours de l’action de l’entreprise GameStop, et mis en difficulté des investisseurs qui avaient parié sur sa chute, des fonds d'investissement notamment.

  • Sur TV Libertés, la ruralité relève la tête - Le Zoom - Eddie Puyjalon.

    "Chasse, pêche, nature et traditions" n'est plus, place au Mouvement de la Ruralité ! Eddie Puyjalon, conseiller régional en Nouvelle Aquitaine, nous présente son mouvement et son action. Dans cet entretien exclusif pour TVLibertés, il dénonce le jacobinisme de l'Etat en matière de vaccination, les méfaits des parcs éoliens, la croisade des nouvelles municipalités Vertes contre les chasseurs-pêcheurs ou encore l'oubli du monde rural après la présentation du dernier plan banlieues de 3,3 milliards d'euros.

  • Au cinéma : Hypnotic, par Guilhem de Tarlé

    Hypnotic - film 2023 - AlloCiné

    Festival de Cannes 2023 : Hypnotic, Un film américain de Robert Rodriguez, avec Ben Affleck (le détective Danny Rourke) et Alice Braga (Diana Cruz).

    Hypnotic… Etions-nous sous emprise ou sous hypnose pour aller voir un tel film d’action ? Un scénario sans intérêt qui nous balade de la réalité à la fiction, et réciproquement. Même par très forte chaleur, il vaut mieux aller chercher ailleurs une salle climatisée.

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