Vaccination covid-19 : une affaire de gros sous et de copinage ?, par François des Millets.
Le 8 mai 2021, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé la conclusion d’un nouveau contrat pour acheter jusqu’à 1,8 milliard de doses de vaccins anti-Covid à BioNTech-Pfizer[1].
Elle est heureuse, Madame von der Leyen, « heureuse d’annoncer [sur le réseau Twitter] que la Commission vient d’approuver un contrat pour 900 millions de doses fermes (+900 millions en option) avec BioNTech et Pfizer[2] ».
Elle est heureuse mais nous beaucoup moins car cette information nous donne l’occasion de nous interroger sur les dessous d’une campagne de vaccination géante à l’échelle européenne qui représente des sommes absolument pharaoniques et révèle un réseau très serré de relations.
Vaccination covid-19, une campagne au coût pharaonique
Effectivement, en mai 2021, l’Union européenne a bien conclu un nouveau contrat pour acheter 1,8 milliard de doses de vaccins Pfizer-BioNTech, livrables jusqu’en 2023[3].
Le prix des vaccins covid-19 commandés par la Commission européenne aux groupes pharmaceutiques devait rester confidentiel. Mais, selon le Financial Times, les laboratoires Pfizer, BioNTech et Moderna ont récemment renégocié leurs contrats avec l’Union européenne, et brutalement augmenté leurs prix[4]. Le quotidien britannique, qui a eu accès à ces contrats, affirme que le prix d’un vaccin Pfizer est ainsi passé de 15,50 euros à 19,50 euros et celui de Moderna de 19 euros à 21,50 euros.
Donc, au total, vous avez bien lu, cela représente 1,8 milliards de doses pour une population évaluée au 1er janvier 2021 à 447 millions d’habitants selon Eurostat[5]. Ce qui fait, si nos comptes sont bons, 4 doses par Européen… Au prix de 19,50 euros, on atteint la somme stratosphérique de 35,1 milliards ! Jackpot !
Alors que les bénéfices de cette entreprise explosent, les explications concernant cette augmentation brutale et importante sont, pour le moins que l’on puisse dire, particulièrement confuses. Le républicain Clément Beaune, secrétaire d’État chargé des Affaires européennes, a déclaré que les doses concernées par l’augmentation des prix « ne sont pas les mêmes que la première génération de vaccins[6] ». Ces vaccins seraient « adaptés aux variants » et « produits sur le sol européen »… Quant à la Commission européenne, celle-ci s’est refusée à tout commentaire, mettant en avant la confidentialité des contrats (de toutes manières, la Commission a toujours refusé de communiquer le prix des vaccins commandés). Contactés, Pfizer et Moderna n’ont pas souhaité réagir[7]. Quoiqu’il en soit, le groupe Pfizer prévoit de demander une autorisation pour une troisième dose de son vaccin, en Europe notamment. En France, le principe d’une troisième dose de vaccin contre le Covid-19 est d’ores et déjà acquis. Le 12 juillet 2021, Emmanuel Macron a déclaré que « dès la rentrée, une campagne de rappels sera mise en place pour permettre [aux personnes vaccinées en janvier-février] de bénéficier d’une nouvelle injection selon le même système et dans les mêmes conditions que la ou les premières[8] ».
Une quatrième dose est envisagée[9] ! Tout s’accélère.
Et ce n’est pas terminé car « d’autres contrats et d’autres technologies de vaccins suivront » a annoncé Mme von der Leyen. Et en effet, le contrat conclu avec les laboratoires allemand et américain alliés dans la production de vaccins covid-19 prévoit des livraisons jusqu’en 2023[10] !
En langage clair, nous ne sommes pas sortis du vaccinodrome géant et l’on comprend que le projet des autorités républicaines comme européenne est de piquer les femmes, les hommes et les enfants compris, tous les 6 mois, avec un vaccin dont les effets à long terme sont totalement ignorés. Alors qu’il est acquis que le vaccin n’empêche pas les contaminations, que le passeport vaccinal crée, dans les lieux de loisirs, les conditions de la contamination[11] et que la vaccination des 12-17 ans ne représente aucun gain pour eux en termes de balance bénéfice/risque puisqu’ils ne sont pas exposés aux formes graves de la maladie !
Vaccination covid-19, une gigantesque toile d’araignée
Mais, rassurons-nous, notre destin est entre de bonnes mains ! Il faut dire que Mme von der Leyen est médecin. Économiste de formation, elle soutiendra pourtant une thèse de médecine à l’université Gottfried Wilhelm Leibniz de Hanovre. Le 27 septembre 2015, le site internet anti-plagiat VroniPlag Wiki révèlera que 27 pages de cette thèse contenaient des passages plagiés[12]. Après vérification, l’université ouvrira une enquête au terme de laquelle Mme von der Leyen conservera tout de même son titre de docteur. Cependant, un grand nombre d’experts, parmi lesquels les Professeurs de droit Volker Rieble et Gerhard Dannemann, ne manqueront pas de manifester leur désaccord avec cette décision[13]. En octobre 2015, c’est un représentant de l’université Stanford qui pointera les activités universitaires mentionnées par Mme von der Leyen sur son curriculum-vitae alors que celle-ci n’a jamais reçu les crédits universitaires nécessaires pour les exercer[14]. Par la suite, c’est la presse qui rendra public le fait qu’elle affirmait avoir fréquenté l’université Stanford en tant qu’auditrice invitée, alors que ce poste est inexistant ! Plus modestement, Mme von der Leyen a bien suivi des cours dans cette prestigieuse université américaine mais elle y a obtenu un master en santé publique.
Mère de 7 enfants, ce dont, à juste raison, elle s’honore, Mme von der Leyen est l’épouse du Professeur de médecine Heiko von der Leyen, actuellement directeur médical d’une entreprise d’ingénierie médicale, Orgenesis Inc. Orgenesis est une société de biotechnologie dont l’objectif est de libérer le potentiel des thérapies cellulaires et géniques (CGT). Cette entreprise de biotechnologie mondiale a lancé un programme appelé BioShield, conçu pour accélérer la découverte et la validation potentielles d’anticorps humains neutralisants comme défense rapide possible de la population en vue d’atténuer la propagation de virus tels que la COVID-19[15]. Étrange coïncidence…
Ensemble, M. et Mme von der Leyen ont eu un fils, David von der Leyen qui, par ailleurs, autre coïncidence, est un ancien consultant du cabinet McKinsey & Company. Dont la commission européenne est particulièrement friande des services. Ainsi, d’après Euractiv[16], McKinsey a-t-il obtenu un contrat en 2018 pour étudier la faisabilité de la mise en place d’une unité chargée des grandes affaires au sein de l’office allemand de la statistique. Montant de la transaction 878 970 €. McKinsey, toujours, a signé un contrat d’un montant de 966 975 € en 2019 pour fournir une analyse des changements systémiques dans les chaînes de valeur entraînés par l’intelligence artificielle (IA) afin d’anticiper les opportunités pour les petites et moyennes entreprises (PME). Ce projet illustre, au passage, le conflit d’intérêts potentiel qu’est susceptible de soulever l’implication de ces entreprises dans l’élaboration des politiques. Ainsi, l’appel d’offres indiquait-il que « l’objectif général de cette action [était] d’identifier une combinaison optimale de mesures de politique industrielle (jugées nécessaires pour créer un cadre favorable au développement) à l’adoption d’applications d’IA par les PME européennes[17] ».
Au total depuis 2016, ce sont 5 contrats que le cabinet MacKinsey a cumulés en 5 ans avec la Commission pour un montant global d’environ 5,5 millions d’euros. Au point que, toujours selon Euractiv, cette avalanche de contrats a conduit la Commission européenne à étudier « la mise en œuvre de règles déclaratives plus strictes concernant de possibles conflits d’intérêts entre des missions effectuées pour l’exécutif européen et d’autres clients dans le secteur privé ».
Or, en février 2020, Mme von der Leyen avait déjà été entendue dans son pays par le Bundestag au sujet des consultants auxquels elle avait eu recours de manière intense alors qu’elle en était la ministre de la Défense[18].
En ce qui concerne la composition de ce cabinet de consultants, il est à noter qu’un certain Victor Fabius en est le directeur associé. Basé à Paris, celui-ci opère principalement dans le pôle d’activité Consommation et Distribution et pilote le pôle de compétences Marketing et Ventes en France. Spécialisé dans les problématiques de stratégie, de marketing et d’innovation, il accompagne les clients du cabinet dans l’identification de relais de croissance fondés sur une compréhension fine des consommateurs (développement de marques, innovation produit et leviers de pricing). Il accompagne aussi des acteurs européens et mondiaux de l’industrie alimentaire, du secteur textile et de l’e-commerce[19].
Or, rappelons que ce Victor Fabius n’est autre que le fils d’un certain Laurent Fabius, actuel président du Conseil constitutionnel républicain. Fervent partisan de l’euthanasie et donc de l’autorisation de donner la mort, M. Fabius-père est le coauteur en 2009 d’une proposition de loi républicaine relative au droit de finir sa vie dans la dignité dont l’article Art. L.1111-15 prévoyait notamment de réputer décédée de mort naturelle, en ce qui concerne les contrats où elle était partie, la personne dont la mort résulte d’une aide active à mourir mise en œuvre selon les conditions et procédures prescrites par le code de la santé publique, toute clause contraire étant réputée non écrite ! Lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, M. Fabius déclarera, pour assurer la promotion d’un texte posant un principe — celui qui consiste à donner la mort à son prochain — que, pourtant, toutes les religions et toutes les philosophies proscrivent : « l’ouverture de ce droit a reçu et reçoit le soutien de millions de femmes et d’hommes, quelque soient leurs convictions philosophiques, religieuses… ». Allant même jusqu’à affirmer l’existence, de la part de soignants Français, de pratiques d’euthanasie consistant en l’administration, « en dehors de tout cadre légal » de « doses de sédatif qu’on sait mortelles », de « nombreuses euthanasies pratiquées sans règle ni contrôle » (ce qui constituait, au passage, une accusation particulièrement grave à l’encontre d’un corps français dont on a pu constater l’extraordinaire dévouement au service de la vie lors de la crise sanitaire que nous traversons actuellement), M. Fabius n’hésitera pas à présenter l’euthanasie du malade comme une protection de sa personne, comme le signe d’un surplus de fraternité vis-à-vis du patient face à la mort