Qui sont ces terroristes, dont « 80 % sont des Français » ?, par Pierre Arette.
Le député européen LFI Manuel Bompard aurait-il pété la durite à 80 ? En mai 2018, il avançait, cité par Le Parisien, que « plus de 80 organisations » allaient manifester contre la politique de Macron. En février 2020, il nous disait que « la chasse à cour » (sic) était « rejetée par plus de 80 % des Français ».
Comme dit la chanson familière : « Au rendez-vous de la marquise/Nous étions quatre-vingts chasseurs. » Et voilà que ce 13 mai 2021, il affirme quatre fois de suite devant Sonia Mabrouk, en moins de dix minutes, que « 80 % des gens qui ont commis des attentats […] sont des Français ». Un catéchisme que récitait déjà le « conseiller renseignement » du président de la République, le 26 avril, après l’attentat de Rambouillet. Pourquoi ce compérage en arguments spécieux de LFI et de LREM ?
Parlons-en, de nos compatriotes, fameux dans l’assassinat terroriste. Oui, Mohammed Merah était français, car né à Toulouse, en 1988, de parents algériens. Mais aussi binational. Oui, Djamel Beghal, né en 1965 à Bordj Bou Arreridj, sur les Hauts Plateaux d’Algérie, mentor des Coulibaly et des Kouachi, était français, car naturalisé en 1995, à la suite de son mariage avec une Bretonne convertie à l’islam. Oui, Chérif et Saïd Kouachi étaient français, car nés à Paris en 1980 et 1982, de parents d’origine algérienne. Et Amedy Coulibaly ? Oui, français aussi, car né à Juvisy-sur-Orge, en 1982, dans une famille d’origine malienne ; son père étant resté français, privilège du temps béni des colonies. Et sa mère naturalisée. Oui, Radouane Lakdim, mort à Trèbes, était français, né au Maroc, en 1992, naturalisé avec son père en 2004 ; binational. Oui, Chérif Chekatt était français,; né à Strasbourg, en 1989 ; franco-algérien. Oui, tous français d’identité !
Outre l’expression de sa passion statistique, que signifient donc ces 80 % à répétition du docteur en mathématiques Bompard, sinon l’aveu d’un déni de réalité et d’une volonté de manipulation idéologique ? D’abord, ils confirment, s’ils sont vérifiés, que restent 20 % de terroristes étrangers. Déjà pas mal ! Et, au vu des résultats qu’ils obtiennent, une proportion plus qu’inquiétante. Même en nous limitant au quinquennat Macron en cours, nous arrivons, depuis mai 2017, au résultat macabre de dix personnes assassinées au couteau par des ressortissants étrangers confirmés « terroristes », entrés illégalement sur le territoire, restés clandestins ou régularisés ensuite : Tunisiens, Tchétchènes, Soudanais, etc. Qui font jeu égal avec le score mortifère des binationaux djihadistes : neuf tués, mais par arme à feu, pour les Lakdim et les Chekatt, somme toute mieux intégrés !
S’il apparaît que, depuis mai 2017, les terroristes islamistes, étrangers ou nationaux, sont en majorité originaires – eux-mêmes ou par ascendants – d’Afrique du Nord, sahélienne, ou du Caucase, une minorité provient de convertis « souchiens » : Mickaël Harpon, né à Fort-de-France en 1974, tue quatre personnes à coups de couteau, le 3 octobre 2019, dans l’enceinte de la préfecture de police de Paris. Nathan Chiasson, né en 1997, aux Lilas, tue un homme selon le même procédé et les mêmes revendications, le 3 janvier 2020.
Valérie Pécresse, qui entrevoit, elle aussi, dans l’émotion provoquée par l’effondrement de l’État protecteur, un couloir à suivre pour peut-être assouvir ses ambitions de dorures présidentielles, déclarait, voici peu, dans Le Point, qu’il y a « un lien indéniable entre terrorisme, immigration incontrôlée et intégration ratée ». Avec une moyenne de six assassinats à l’année motivés par l’islamisme depuis quatre ans – sans compter les blessés plus nombreux –, n’avons-nous pas les preuves factuelles d’une cause à effets d’évidence que le pouvoir et les servants des utopies du « vivre ensemble » se refusent toujours à nommer ?
Déracinement, délinquance, retour à l’Oumma, terrorisme. C’est l’enchaînement redoutable. Explosif. À quoi bon nous seriner, comme une litanie, que les délinquants présumés assassins d’Avignon sont des « Français, nés en France » ? À peine majeurs, hors nos codes de vie. Futures proies pour l’islamisme ? Souhaitons qu’un gouvernement courageux saura réformer celui de la nationalité en abrogeant le droit du sol automatique.
La demande de pardon formulée par le prince Jean d'Orléans, Comte de Paris, à l'occasion de la messe du souvenir du 21 janvier 2020 célébrée en la chapelle Royale de Dreux, représente un moment fort de l'histoire de la royauté française auquel tout Français peut être sensible aujourd'hui, en particulier si son inclination penche vers une renaissance de l'institution royale dans notre pays. Avec clairvoyance et courage, le prince Jean d'Orléans a désiré réparer la faute commise par son ancêtre Philippe d'Orléans qui avait voté, pour le regretter ensuite, la mort de son cousin, le roi Louis XVI dans la suite de son procès sous la Révolution au cours duquel ses droits de la défense furent largement bafoués.
Le vote de Philippe d'Orléans ne lui profita pas car il périt lui-même peu après sous la guillotine. Elle ne lui fit gagner aucune sympathie de la part de Robespierre, le maître du moment, et des plus acharnés révolutionnaires.
Elle fut une faute envers le roi et sa famille et envers sa propre famille. Elle a été la cause d'un grand malaise et de divisions durables, compréhensibles mais stériles au sein de sympathisants de la cause royale, alors que tous devraient aspirer à son unité.
Par la demande de pardon solennellement exprimée par le Prince Jean en son nom, en sa qualité d'héritier du trône et au nom des siens, envers le roi Louis XVI et sa famille, on souhaite qu'une page se tourne dans la longue histoire de nos rois que beaucoup de Français espèrent voir reprendre le cours.
Ce repentir officiel et public du chef de la maison d'Orléans est considérable d'importance. Il ressoude l'hérédité des fautes jusqu'ici niée par les descendants, en même temps qu'il la fait absoudre par Celui qu'il implore.
Cette démarche d'humilité permet le raccord des quarante rois jusqu'ici impossible.
C'est un grand moment, solennisé par l'érection d'une stèle du souvenir de Louis XVI au sein de la Chapelle Royale de Dreux.
S'ils sont adroits, les docteurs de la monarchie ont ici matière à faire tomber le lambel de blocage.