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  • Que se passera-t-il quand la Fed cessera de soutenir les marchés ? L'analyse de Phoenix Capital

     

    C'est la question posée - et la réponse - de spécialistes. Il y a certainement d'autres points de vue. Mais, même pour des béotiens, la multiplication de bulles financières de grande ampleur comme solution à la crise de l'économie réelle et maintien pour quelques temps encore d'un semblant de bonne tenue économique, peut apparaître déraisonnable et exagérément risquée ... Alain de Benoist, de son côté, dans Boulevard Voltaire vient de livrer ses réflexions sur la dette des Etats : « La dette ? Une machine devenue folle et proche de ruiner tous les États ». Nous y reviendrons.  Lafautearousseau

     

    La Fed a engendré une situation extrêmement dangereuse.

    Depuis 2009, à chaque fois que les marchés étaient proches de la rupture, « quelqu’un » (la Fed) a pris des mesures pour les soutenir.

    En 2010, le S&P 500 a essuyé un point de rupture, alors que sa moyenne mobile sur 50 jours passait sous sa moyenne mobile sur 156 jours (six mois). Les actions étaient dans une position périlleuse depuis la crise de 2008, encore très présente dans les esprits.

    La Fed a décidé d’agir en mentionnant, promettant puis lançant son programme QE2 en juillet, août et novembre respectivement.

    Voilà qui a encouragé une reprise des actions qui a pu durer jusqu’à ce qu’une crise se développe en Europe en 2011. Une fois de plus, les actions se sont retrouvées dans une posture délicate. Et une fois de plus, la Fed a promis d’agir, puis a lancé son Operation Twist en septembre 2011. Les actions ont de nouveau décollé.

    Ce qui nous amène à 2012. L’Europe succombait aux flammes. La Grèce, puis le Portugal et enfin l’Espagne ont demandé des plans de sauvetage. Et ces plans de sauvetage ont gagné en importance au fil des mois. L’Espagne a demandé 100 milliards d’euros en juin 2012.

    Le président de la BCE, Mario Draghi, a promis de faire « tout le nécessaire » pour maintenir l’unité de l’Union européenne. Mais le carnage s’est fait ressentir jusque sur les marchés américains. Bernanke a donc promis un autre programme de QE, qui deviendrait à partir du mois de juin « à durée indéterminée ».

    Bernanke a lancé QE3 en septembre 2012, et lancé QE4 en novembre 2012.

    Les actions ont une fois de plus décollé pour enregistrer l’une des hausses les plus rapides et les plus fortes de l’Histoire.

    Cette folie s’est poursuivie malgré le fait que la Fed ait mis fin à ses efforts de QE. En octobre de l’année dernière, les marchés ont atteint un niveau critique. Mais cette fois-ci, plutôt que de lancer une nouvelle politique monétaire, le directeur de la Fed a laissé entendre que la Fed devrait reporter la date de fin du QE – une proposition déraisonnée, puisque la Fed n’avait alors que 5 milliards de dollars de QE restants.

    Contre toute logique, les marchés sont de nouveau entrés en éruption.

    En termes simples, la Fed a conditionné les marchés afin qu’ils pensent que quoi qu’il se passe, les actions seront soutenues.

    Jusqu’à présent, cette tactique a fonctionné… mais elle finira par échouer, de la même manière que le font toutes les tentatives de soutien de marché. Un jour viendra, les investisseurs vendront et empocheront leurs profits. Un jour viendra, une vente panique apparaîtra.

    Déterminer à quel moment cela se produira est impossible, puisque nous parlons ici de psychologie des foules, et non des bases fondamentales du marché ou de données économiques (qui de toute façon n’ont depuis deux ans plus aucune importance).

    Le fait est cependant que toutes les bulles finissent par exploser. Cette bulle ne sera pas différente, à l’exception d’avoir été générée par la Fed, et perpétuée bien plus longtemps que si elle avait été livrée à elle-même.

    Pour dire les choses autrement, quand la prochaine crise apparaîtra, la Fed n’aura plus de munitions. Nous ferons face à une crise de la confiance. Et quand les investisseurs commenceront à comprendre que la Fed a aujourd’hui un effet de levier plus important que celui des banques d’investissements qui se sont effondrées en 2008, la partie sera terminée. 

  • Depuis le Maroc : Médiocres relations, excellentes expositions • Par Péroncel-Hugoz

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     « Mustapha » de Girodet (1819) © Copyright : DR

     

    Grâce à Péroncel-Hugoz, nous avons chaque jour des nouvelles du Maroc, car.il nous fait adresser le quotidien en ligne marocain indépendant le 360.ma où il tient une chronique renouvelée chaque jeudi soir. Le 360.ma, rappelons-le, est le premier media francophone du Maroc toutes catégories confondues, audiovisuel non compris. Péroncel-Hugoz s'intéresse, ici, aux médiocres relations franco-marocaines, mais aussi et surtout, de nouveau, aux peintres orientalistes français et aux expositions en cours. Ses commentaires nous confirment que l'Histoire, la culture et l'art unissent bien plus aisément et profondément les peuples et les nations que l'économique ou le politique ... Lafautearousseau  ♦

     

    Probablement suite aux intrigues, pour le moment réussies, de l’influent «clan algérien» au sein du Parti socialiste et de l’Etat français, les relations franco-marocaines n’ont cessé de se détériorer depuis début 2014. Ce climat plus que maussade perdure, malgré le geste significatif du Palais de déléguer la sœur aînée du Roi pour inaugurer, avec le président Hollande, les manifestations artistiques sur le «Maroc contemporain» à l’Institut du monde arabe, tandis que le «Maroc médiéval» est illustré au Louvre et que «le Roi Juba II» a été précédemment honoré au MUCEM de Marseille*.

    Ni ces évènements d’envergure internationale ni les médiocres relations actuelles entre Paris et Rabat ne nous permettent cependant d’ignorer une petite expo organisée en ce moment dans l’atelier même du peintre Eugène Delacroix* en plein Saint-Germain-des-Prés, non pas autour des toiles du maître orientaliste (1798-1863) mais des objets locaux rapportés de Chérifie par l’artiste et dont il se servit pour recréer en peinture des décors qu’il n’avait pu souvent voir que fugacement, durant un séjour de cinq mois, de janvier à juin 1832, entre Tanger et Meknès.

    Donc limitée, mais captivante, est cette expo d’une centaine d’objets que Delacroix eut sous les yeux et utilisa durant le reste de sa vie, après le séjour marocain: armes en tous genres, boîtes à poudre, bois enluminés, broderies, harnachements de montures et surtout ces plats fassis dont les irisations se retrouvent dans plusieurs œuvres de Delacroix. C’est un peu l’envers du décor mais un envers dispensateur, lui aussi, de couleurs et formes relevant également de l’Art ou tout au moins d’un Artisanat artistique, d’ailleurs toujours vivant dans le Maroc actuel grâce aux commandes du Palais, des mosquées et d’institutions étatiques (on pense par exemple à l’Institut royal amazigh et au nouveau musée d’Art contemporain, tous deux à Rabat).

    Profitons de cette chronique pour rectifier une erreur bien des fois commise, sans doute de bonne foi, ici ou en Europe, et qui fait de Delacroix le «père de l’orientalisme». Non, il fut un immense créateur mais pas le «père» de cette école! On sait maintenant à coup sûr que la première toile orientaliste est due à un aîné de Delacroix que celui-ci, d’ailleurs,  admirait: Anne-Louis Girodet-Trioson, dit Girodet (1767-1824). Son portrait de « Mustapha de Sousse» (1819), un Turco-arabe de la Régence de Tunis, superbement enturbanné et barbu, se trouve depuis 1988 au modeste musée de Montargis, la très jolie petite ville natale de Girodet, à 100 kilomètres au sud de Paris. C’est «la Venise du Gâtinais», avec ses 130 ponts, d’où venait également la famille du plus fameux des pieds-noirs marocains, Michel Jobert,  et elle vaut donc doublement la visite avec son portrait de « Mustapha*** », pionnier de l’orientalisme pictural. ♦

     

    * Voir notre chronique du 16 juillet 2014 sur le 360.ma

    ** Atelier Delacroix, « Souvenirs du Maroc », jusqu’au 2 février 2015, 6 rue de Furstenberg, 75006- Paris. Tel : 00.33.(0).1.44.41.86.50 / www.musee-delacroix.fr/

    *** Musée Girodet, Montargis. Tel : 00.33 (0).2.38.98.07.81/ www.musee-girodet.fr/

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  • Francophonie : Trahison française... Par Péroncel-Hugoz

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    © Copyright : DR

     

    Péroncel-Hugoz qui créa en 1982 et anima jusqu’en 1997 la rubrique Francophonie du « Monde », a éprouvé le besoin, avant le XVe Sommet francophone de Dakar, les 29 et 30 novembre, de donner - depuis le Maroc - un « coup de dent » à la France. Son analyse nous a paru pertinente - en même temps que très informée ! - et il nous paraît intéressant de la mettre en ligne aujourd'hui.  Lafautearousseau   •  

    Ça devrait, ça pourrait être un événement mais hélas ! Trois fois hélas ! Comme les précédentes conférences de ce type – sauf la première, tenue à Versailles en 1986, quand des espoirs étaient encore permis – , cette coûteuse réunion déplaçant des centaines de dirigeants politiques, journalistes, politiciens, jolies femmes, experts, observateurs, etc. ne verra, en principe, que des mondanités et des parlotes sans fin sur les droits de l’Homme, le terrorisme, les pandémies, la parité hommes-femmes et autres thèmes en vogue – au lieu de parler de la Francophonie proprement dite, de voir comment pourrait s’organiser cette force en jachère, représentant 500 millions de personnes dont la moitié de locuteurs quotidiens* de l’idiome de Senghor, Houellebecq, Nédali ou Céline Dion ; une force qui s’exprime aussi à travers 800 universités usant du français dans 100 pays.

    Pourquoi cette inaction ? Elle n’a qu’un seul nom : France. Sans elle, matrice du français, aucun des 76 autres membres, même le Canada (où se trouve la seule implantation coloniale française pérenne : le Québec et ses six millions d’âmes perdues au milieu d’un océan anglo-américain…) n’est pas assez influent pour prendre la tête de la Francophonie et lui imprimer une direction.

    Ancien révolutionnaire gauchiste en Amérique latine, venu sur le tard au gaullisme, le penseur Régis Debray (né en 1940 à Paris) n’a pas craint de parler franc ; le responsable c’est "le mépris abyssal de la plupart des intellectuels français pour la Francophonie, auquel fait écho l’indifférence polie de nos gouvernants " (" A demain de Gaulle !", Gallimard, Paris, 1990). Le ministre égyptien Boutros Boutros-Ghali (secrétaire général des Nations-Unies puis de l’Organisation internationale de la Francophonie) me confia en 1995, en marge du Sommet de Cotonou (Bénin) : " La Francophonie, si elle se fait, se fera contre la France !" Eh bien, personne ne s’étant senti de taille à affronter Paris, qui tient quand même, par pure vanité, à son statut prééminent, les affaires de cette immense aire linguistique sont restées en déshérence. Couvrant les événements francophones durant trois lustres, je ne vis qu’un seul ministre français de la Francophonie, l’académicien et historien Alain Decaux, se battre comme un lion pour la place du français sur la planète. L’unique chef d’Etat français de la Ve République qui, après de Gaulle, s’intéressa à la Francophonie fut le président Mitterand – mais c’était surtout par goût de la bonne littérature. Le président sénégalais Senghor, un des inventeurs des concepts de négritude et de francophonie, me révéla qu’il n’abordait jamais la question francophone devant son pair Giscard d’Estaing, "pour ne pas l’ennuyer"… De ce président français anglomane et (bon) anglophone à son lointain successeur Nicolas Sarkozy, américanomane et (médiocre) américanophone, rien n’a changé. Idem avec l’actuel président Hollande, malgré son récent coup de chapeau in situ aux résistants linguistiques québécois…

    Cependant, l’énorme capital francophone demeure, même s’il n’est guère exploité : savants, inventeurs, écrivains, professeurs, sportifs, artistes, gastronomes, entrepreneurs, etc. ne demanderaient, pour la plupart, qu’à s’organiser afin d’être comme le préconisait en son temps le grand cinéaste arabe Youssef Chahine (1926-2008), membre du Haut Conseil international de la Francophonie : "Le fer de lance d’un bloc culturel non aligné, faisant face au rouleau compresseur des industries politico-culturelles états-uniennes, et cela en union avec la Hispanidad, la Lusophonie et la Ligue arabe". On est aujourd’hui très loin de cet idéal qui il y’a moins d’un quart de siècle, paraissait encore à portée de main. Cependant, l’Histoire est riche en retournements spectaculaires inattendus… 

    * Au Maroc on estime qu’environ 1/3 des habitants sont francophones
    ** De Bourguiba à de Gaulle via Paul VI et Chahine, "Florilège de 20 citations sur la Francophonie" : www.roumanie-france.ro/172

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    Source : Le 360ma - Péroncel-Hugoz 

     

  • 18 Novembre 1914 ... Les Français n'étaient pas prêts...

    Jaures.JPGL'Allemagne ne perd pas espoir de désunir les alliés et de conclure une paix séparée soit avec la Russie, soit avec la France. Elle continue avec nous en temps de guerre ce système de douche écossaise qu'elle avait adopté pendant la paix : ce sont des alternatives de violence et de flatterie. En ce moment, les Allemands voudraient nous faire croire que l'invasion n'a été qu'une bourrade amicale. Entre les avances qu'elle nous fait, il vient d'arriver à La Gazette de Cologne d'écrire quelque chose d'humoristique et de terrible à la fois : "La meilleure preuve que les Français ont été entraînés dans cette conspiration contre l'Allemagne, qu'ils n'ont pas, à la différence de leurs alliés, prémédité cette agression contre nous, c'est qu'au point de vue militaire ils n'étaient pas prêts."

    Nous n'étions pas prêts et le gouvernement de la République faisait une politique étrangère qui menait droit au plus grand conflit des temps modernes. Le Livre bleu anglais fournit la preuve que, dès la première heure, M. Sazonof et notre ambassadeur étaient d'accord et résolus à conduire la guerre avec énergie jusqu'au bout. On saura peut-être un jour les dessous de cette grande intrigue, l'histoire vraie des missions malheureuses qui se sont succedées à Petrograd depuis le marquis de Montebello (l'amiral Touchard, Bompard, Georges Louis), la rencontre de l'activité bien connue de l'ambassadeur Isvolski à Paris avec l'esprit d'entreprise de Delcassé*, ses ambitions de grande diplomatie. Or, depuis l'Affaire Dreyfus, Paléologue** est l'auxiliaire le plus intime de Delcassé.

    Dans le journal où un Français habitant Petrograd - le capitaine de C... - a écrit ses impressions des journées décisives du conflit, journal publié par Le Correspondant du 10 septembre, je trouve ceci : "31 juillet : je vais à l'ambassade de France... Je trouve l'ambassadeur fort occupé... M. Paléologue paraît tout à fait certain de la guerre, et s'en réjouit presque en songeant que la situation actuelle est la plus favorable que l'on ait jamais pu espérer..."

    Ainsi, le 31 juillet, quand on annonçait à Paris que la diplomatie faisait tous ses efforts pour conserver la paix, l'ambassadeur de France en Russie "paraissait tout à fait certain de la guerre" et "s'en réjouissait presque". Ô peuple souverain ! Ô volonté des électeurs !

    Le 1er août, le même témoin note encore : "Une petite inquiétude est dans l'air au sujet de l'Angleterre; mais, en, tout cas, pas à l'ambassade de France. - La guerre sera terrible, affreuse, me dit l'ambassadeur, mais nous devons l'envisager d'un coeur hardi, car jamais, jamais nous n'avons été aussi appuyés, aussi prêts et surtout aussi affermis dans notre bon droit..."

    Comment, dès le 1er août, pouvait-on ne aps douter du concours de l'Angleterre, qui affirmait au contraire que le conflit ne l'intéressait pas ? Il y a là une énigme qui sollicite toutes les curiosités...

    On me dit que le général Joffre demande 500.000 hommes pour arriver à chasser les Allemands de France. Le fait est qu'il importe d'en finir. L'envahissement, depuis trois mois qu'il dure, prend le caractère d'une véritable occupation. Je lis dans les journaux allemands qu'une commission impériale des mines est nommée pour établir le régime de la métallurgie dans le bassin de Briey. La presse française ne souffle pas mot de cela.

    Un amiral, dans Les Tablettes des Deux-Charentes, déplore l'inactivité de notre flotte, qui, depuis trois mois, dans l'Adriatique, n'a pas fait autre chose que couler un croiseur et bombarder Cattaro. Au fait, avons-nous intérêt à sacrifier nos marins et nos navires pour détruire la flotte autrichienne et prendre Trieste, c'est-à-dire tirer les marrons du feu pour les Italiens ?  ♦ 

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    * Gustave Lannes, conte de Montebello, de 1891 à 1902, Louis Bompard de 1902 à 1908, le vice-amiral Touchard de 1908 à 1909, Georges Louis de 1909 à 1913, Théophile Delcassé de février 1913 à janvier 1914.

    ** Maurice Paléologue (1859-1944) avait été délégué du ministère des Affaires étrangères auprès de la Cour de cassation puis du tribunal de Rennes lors du jugement du capitaine Dreyfus en 1899. Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères en 1920 sous Alexandre Millerand, il sera l'un des parrains de Jacques Bainville lors de sa réception à l'Académie française en 1935.

  • Nouvelles du blog ♦ A propos des publications de lafautearousseau, pour mettre nos pendules à l'heure

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    Quelques informations concernant notre fonctionnement et nos nouveautés :

    ♦ Les lundis de Louis-Joseph Delanglade (politique intérieure et extérieure généralement alternées) vous sont proposés de façon hebdomadaire. Vous pouvez consulter les chroniques déjà parues, en cliquant sur l'icône les lundis de Louis-Joseph Delangladeouvrant le nouveau site où elles se trouvent regroupées. (Page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    ♦ Le Journal inédit de l'année 14, de Jacques Bainville, est mis en ligne au quotidien. Il se continuera jusqu'à la fin de cette année. A ne pas manquer ! Nous réunirons ensuite l'ensemble, de sorte qu'il reste accessible et consultable.  

    Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire, est le second site annexe de lafautearousseau. Il s'enrichit, chaque semaine, de pensées et réflexions particulièrement pertinentes. Déjà cités : Edgar Poe, le Dalaï Lama, Tocqueville, Baudelaire, Vaclav Havel, Claude Lévy-Strauss, Charles Péguy, Dostoïevsky, Goethe, Anouilh, Malraux, Unamuno, la Satire Ménippée, George Steiner, Shakespeare, Frédéric II, Jacques Perret et Georges Bernanos. Huit Français et neuf grands esprits, européens, anglais, allemand, espagnol et Tchèque.  (à l'exception du Dalaï Lama). Bien d'autres grands auteurs éclectiques et profonds sont à venir. "Du bonheur d'être réac ?" C'est ce qui les rassemble. N'hésitez pas à consulter cette bibliothèque qui s'étoffe et se construit ! (Icône en page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    ♦ Vimeo vous offre une sélection exceptionnelle de 128 vidéos : Documents d'archives, conférences anciennes et récentes, débats, cafés politiques, évènements et activités, etc.  (Icône en page d'accueil, colonne de droite, partie médiane).  

    Enfin, les habitués des réseaux sociaux, ne manqueront pas de participer à la vie de notre page Facebook (à ce jour plus de 4.000 amis) et de notre compte Twitter (1 135 abonnés). L'un et l'autre sont vraiment très actifs et en plein progrès. Progrès qualitatif notamment, car dans le nombre - déjà significatif, en soi - d' amis ou d'abonnés que nous venons de noter, il y a tout un ensemble de personnalités - parfois fort connues - qui comptent particulièrement : hommes politiques, maires, députés, économistes, universitaires, militaires, entrepreneurs, écrivains, scientifiques, hommes ou femmes de télévision; etc. La réactivité est, aussi, sur notre page Facebook comme sur notre compte Twitter, un facteur qualitatif à relever : nombre de clics J'aime; nombre et intérêt des liens partagés. Nous y reviendrons plus en détail.    

    ♦ Dernier point : Pour nous adresser un courriel, vous pouvez cliquer directement sur notre adresse de messagerie (page d'accueil, colonne de gauche, partie haute) : lafautearousseau@outlook.fr

    Voilà donc, en bref, quelques informations sur les composants de la nébuleuse Lafautearousseau.

    Que les esprits pessimistes ou chagrins y trouvent du réconfort : nous ne faisons pas rien ! Nous travaillons tous les jours, sans esprit de chapelle, dans la nébuleuse lafautearousseau !

    Bonne lecture à vous tous  ♦

     

  • 22 Décembre 1914 ... Le président Deschanel a prononcé une harangue abominablement rondouillarde ...

    Paul_Deschanel_1908.jpgCourte rentrée des Chambres pour le vote des crédits de guerre et d'un certain nombre de projets de lois indispensables. Il est convenu que la tribune chômera, qu'il n'y aura pas de discussion. Ce résultat n'a pas été obtenu sans peine : la langue brûle à un certain nombre de législateurs. Le président Deschanel* a prononcé une harangue abominablement rondouillarde où ne manque d'ailleurs pas une pointe contre les grands chefs que l'orateur a appelés à l'exemple de modestie donné par les généraux de la Révolution, qui furent d'ailleurs les plus empanachés qu'on ait jamais vus et dont le plus vraiment simple confisqua le République. La déclaration du président du Conseil a fait connaître les vues, les projets, les sentiments du gouvernement. Viviani a insisté sur "la certitude militaire du succès" et sur la résolution de poursuivre la lutte "jusqu'au bout", c'est-à-dire jusqu'à l'expulsion de l'envahisseur, la délivrance de l'Alsace et de la Belgique, la destruction de la puissance militaire de l'Allemagne. Programme vaste, dont l'accomplissement intégral peut mener la République très loin, mais ne semble douteux à personne. On dit beaucoup qu'à l'appui de la parole du gouvernement une offensive générale serait bientôt ordonnée. Un ordre du jour du généralissime, daté du 17 et conçu dans ce sens, a même été publié par le grand état-major allemand, qui l'avait trouvé sur un de nos officiers tués. La censure en a interdit la publication dans les journaux français. On en conclut qu'un succès a été recherché pour la réunion des Chambres. Quoi qu'il en soit, on compte généralement que, d'ici la fin du mois de janvier - ce n'est plus maintenant que fin janvier - il n'y aura plus un seul Allemand sur le territoire français. Pour fortifier l'espérance, Delcassé murmure à l'oreille de confidents, qui s'empressent de propager la bonne  nouvelle, que l'entrée en ligne de l'Italie et de la Roumanie est plus prochaine qu'on ne croit. "Elles vont entrer en ligne, mais Delcassé ne nous dit pas dans quel sens." Ce mot d'un sceptique a été le succès des couloirs.

    Il est à remarquer dans le discours de Viviani que le gouvernement ne cherche plus du tout à dissimuler que l'agression de l'Allemagne était annoncée et prévue. Ribot, dans son exposé de la situation financière, donnait l'autre jour la même note, si fortement accusée déjà par les "Avertissements" publiés au Livre jaune. Il semble que les Poincaré, les Viviani, les Briand, n'hésitent pas à découvrir le régime pour justifier leur attitude vis-à-vis du service de trois ans. Car, malheureux, si, comme vous le dites, l'Allemagne menace la France depuis quarante ans, la provoque depuis dix ans, a résolu de lui faire la guerre depuis dix-huit mois, quelles ne sont pas les épouvantables responsabilités de la démocratie !...

    Mais on songe que le danger allemand a sans douté été le régulateur de nos institutions démocratiques et seul les a préservées de tomber dans une anarchie dégoûtante. Si nous avons conservé des vestiges d'ordre public, d'armée, de finances, c'est à la menace allemande que nous le devons. Que demain l'Empire allemand soit abattu, que la République soit encore debout, nous verrons un affreux gâchis, un retour du Directoire...   

    L'utopie, en décrétant les bases imaginaires de la paix universelle, jette la semence de nouvelles guerres. Qu'à l'issue de celle-ci soit garantie la sécurité de la France, et combien les générations futures en auront de gratitude ! Cinq invasions en cent vingt-cinq années ont fait expier aux Français les erreurs d'un siècle ! La tâche présente consiste à retrouver les conditions grâce auxquelles la France sera, ainsi qu'elle l'a été dans le passé, protégée contre la puissance germanique. C'est pour cela que les Français d'aujourd'hui se battent et meurent, comme les Français d'autrefois s'étaient battus contre Charles-Quint, avaient mené la guerre de Trente Ans. L'ouvre d'une politique clairvoyante, d'une diplomatie réaliste, sera de faire en sorte que ces sacrifices ne soient pas éternellement à recommencer.  • **  

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    * Paul Deschanel (1855-1922), président de la Chambre des députés. Il fera l'éloge de L'Histoire de deux peuples de Jacques Bainville. Elu en 1920 président de la République contre Georges Clemenceau, il dut démissionner quelques mois plus tard pour raisons de santé (mentale). 

    ** Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)

  • CINEMA • Le voeu de Dominique JAMET : La Palme à Timbuktu !

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    Alors que le film magnifique d’Abderrahmane Sissako sort en salles, on ne peut que souhaiter qu’il soit vu par le plus vaste public.
     
    Sélectionné et présenté au dernier Festival de Cannes, Timbuktu y avait eu droit à un beau succès d’estime. En d’autres termes, il n’y avait bénéficié d’aucune récompense officielle. Trop politique, peut-être, trop fort, trop engagé, trop brûlant ? Alors que le film magnifique d’Abderrahmane Sissako sort en salles, on ne peut que souhaiter qu’il soit vu par le plus vaste public. Actuel au printemps dernier, il n’a fait hélas que gagner en urgence.
     
    Aimable et mystérieuse, endormie dans la touffeur d’un éternel été, perdue au milieu des sables du désert, à l’abri de ses murailles ocre et de ses maisons de pisé, Timbuktu mène une vie inchangée depuis des siècles, à l’écart des agitations du monde lorsqu’un groupe djihadiste armé et motorisé prend le contrôle de la ville.
     
    Les habitants les plus avisés ont eu le temps de fuir. Les autres, tous les autres, ceux qui ne savent et n’ont où aller, sont restés sur place, prêts à courber le dos devant leurs nouveaux maîtres. Musulmans pour la quasi-totalité, devraient-ils craindre des occupants qui se présentent en libérateurs et brandissent le drapeau de l’islam ?
     
    Une terreur aussi abjecte qu’obtuse s’abat sur la malheureuse cité. Ça commence, pour les hommes, par la consigne de raccourcir leurs pantalons qui doivent découvrir le mollet, pour les femmes par l’obligation de se couvrir non seulement le corps et le visage mais les pieds et les mains : chaussettes et gants de rigueur. Les interdictions pleuvent : défense de jouer au football, défense de chanter, défense d’écouter de la musique, défense de fumer. Puis, vient le temps des incarcérations arbitraires, des mariages forcés, des châtiments corporels, des lapidations, des exécutions sommaires. Tout cela au nom d’une lecture dévoyée du Coran, et d’une impitoyable application de la charia combinée avec les traditions ancestrales les plus rétrogrades.
     
    La bande hétéroclite qui a fait main basse sur Timbuktu est constituée pour l’essentiel de jeunes hommes, venus de toutes les cités et de tous les pays d’Europe et du Sahel, commandés par des fanatiques et des pervers, Torquemadas et Tartuffes de l’islamisme qui usent et abusent de la naïveté de leurs recrues. Ces gamins sans repères, meilleurs connaisseurs du football – eh oui – que de la religion, n’y voient pas plus loin que le bout du canon de leurs kalachnikov, et prennent un grand plaisir à jouer avec leurs motos, leurs pick-up, leurs portables, leurs armes flambant neufs et leurs esclaves.
     
    Il est bon, il est salubre, il est exemplaire que le réalisateur de ce chef-d’œuvre soit lui-même mauritanien, de culture et sans doute de religion islamique. Car son film nous rappelle on ne peut plus opportunément que si des Occidentaux, civils ou militaires, fourvoyés ou envoyés dans les pays actuellement en proie à la guerre de civilisation que nous vivons, sont régulièrement pris en otages ou pris pour cibles par les djihadistes, ce sont les populations locales qui fournissent, et de loin, le plus gros contingent des victimes.
     
    La beauté des images et des paysages, le jeu admirable des interprètes, l’authenticité du décor et des sentiments exprimés, l’histoire elle-même confèrent une force et une efficacité exceptionnelles à ce réquisitoire sans faiblesse, mais aussi sans excès, sans pathos, sans mélo, et qui parvient même à teinter d’humour l’étalage de la violence et de la cruauté. Il paraît que le ministère de l’Éducation nationale a du mal à donner un contenu aux nombreuses activités périscolaires que prévoit la mise en place de ses nouveaux rythmes. Une suggestion : ce n’est pas au programme de quelques salles et pour un temps limité mais au programme de tous les établissements d’enseignement français (écoles, collèges et lycées) qu’il serait utile d’inscrire Timbuktu. En attendant cette hypothétique consécration officielle et à défaut de Palme d’or, le film d’Abderrahmane Sissako a d’ores et déjà mérité celle du courage. 
     

     

     

     
    Journaliste et écrivain
    Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication
  • A propos des publications de lafautearousseau, pour mettre nos pendules à l'heure

     Nébuleuse_Page_1.jpg

    Quelques informations concernant notre fonctionnement et nos nouveautés :

    ♦ Les lundis de Louis-Joseph Delanglade (politique intérieure et extérieure généralement alternées) vous sont proposés chaque semaine (hors vacances). Vous pouvez consulter les chroniques déjà parues, en cliquant sur l'icône les lundis de Louis-Joseph Delangladeouvrant le nouveau site où elles se trouvent regroupées. (Page d'accueil, colonne de droite). 

    Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire, est le second site annexe de lafautearousseau. Il s'enrichit, chaque semaine, de pensées et réflexions particulièrement pertinentes. Déjà cités : Edgar Poe, le Dalaï Lama, Tocqueville, Baudelaire, Vaclav Havel, Claude Lévy-Strauss, Charles Péguy, Dostoïevsky, Goethe, Anouilh, Malraux, Unamuno, la Satire Ménippée, George Steiner, Shakespeare, Frédéric II, Jacques Perret, Georges Bernanos, Anatole France, Auguste Comte, Balzac, Racine, Pierre Manent, Louis XIV, Charles Maurras, Alexandre Soljenitsyne, le Pape François, Wintson Churchill, Alfred de Musset, Michel Houellebecq, Jean Giraudoux, Gustave Thibon. Vingt Français et douze grands esprits, européens, anglais, allemand, espagnol, russe et tchèque. (à l'exception du Dalaï Lama et du pape François). Bien d'autres grands auteurs éclectiques et profonds sont à venir. « Du bonheur d'être réac ? » C'est ce qui les rassemble. N'hésitez pas à consulter cette bibliothèque qui s'étoffe et se construit ! (Icône en page d'accueil, colonne de droite). 

    ♦ Vimeo vous offre une sélection exceptionnelle de 128 vidéos : Documents d'archives, conférences anciennes et récentes, débats, cafés politiques, évènements et activités, etc.  (Icône en page d'accueil, colonne de droite).  

    Enfin, les habitués des réseaux sociaux, ne manqueront pas de participer à la vie de notre page Facebook (à ce jour plus de 4.000 amis) et de notre compte Twitter (1 237 abonnés). L'un et l'autre sont vraiment très actifs et en plein progrès. Progrès qualitatif notamment, car dans le nombre - déjà significatif, en soi - d'amis ou d'abonnés que nous venons de noter, il y a tout un ensemble de personnalités - parfois fort connues - qui comptent particulièrement : hommes politiques, maires, députés, économistes, universitaires, militaires, entrepreneurs, écrivains, scientifiques, hommes ou femmes de télévision; etc. La réactivité est, aussi, sur notre page Facebook comme sur notre compte Twitter, un facteur qualitatif à relever : nombre de clics J'aime; nombre et intérêt des liens partagés. Nous y reviendrons plus en détail.    

    ♦ Pour nous adresser un courriel, vous pouvez cliquer directement sur notre adresse de messagerie (page d'accueil, colonne de droite, partie haute) : lafautearousseau@outlook.fr

    ♦ Dernier point : La Lettre de Lafautearousseau est servie quotidiennement aux abonnés. (Inscription gratuite).

    Voilà donc, en bref, quelques informations sur les composants de la nébuleuse Lafautearousseau.

    Que les esprits pessimistes ou chagrins y trouvent du réconfort : nous ne faisons pas rien ! Nous travaillons tous les jours, sans esprit de chapelle, dans la nébuleuse lafautearousseau !

    Bonne lecture à vous tous  ♦

  • Retour de l’Intelligence ? par Louis-Joseph Delanglade

     

    Belle unanimité contre le projet de réforme du Collège avec la mobilisation de très nombreux représentants de « lIntelligence » française : MM. Luc Ferry, Régis Debray, Laurent Joffrin, Pascal Bruckner, etc. Cela fait beaucoup de monde et surtout beaucoup de gens aux arguments pertinents et tous daccord pour dénoncer « un désastre ». Les principales critiques concernent la mort programmée du latin-grec (mais aussi de lallemand), une vision a-chronologique et culpabilisante de lHistoire, et  surtout lusage dun galimatias fortement suspecté de masquer la vacuité de prétendus « enseignements ». 

    Cette réaction est certes salutaire. Cest oublier quand même un peu vite que les réformes, réelles ou avortées, se sont succédé depuis mai 68 et que la présente nest quune énième mouture. Mais aussi, et ce nest pas un paradoxe, quelles ont été concoctées sous des ministères de droite et de gauche : les ministres Haby (1975), Jospin, (1989), Bayrou (1993), Allegre (1998), Fillon (2005) et Darcos (2008) ont tous cherché, sans toujours y parvenir, à laisser leur empreinte. Une succession de projets et parfois de réformes plus ou moins démagogiques et idéologiques, allant toujours dans le même sens pour lessentiel, la philosophie de base restant denseigner et dexiger de moins en moins, danimer et de faciliter de plus en plus. 

    Même si Mme Belkacem doit lui donner son nom, le projet présenté aujourdhui prend sa source en 2013 (ministère Peillon) : il exprime avec une rare violence la pensée des idéologues fous de la pseudo-pédagogie « moderne » réunis dans le Conseil supérieur des programmes. Les enfants de France sont les premières victimes du mythe de « lEcole de la République » - refondée ou pas. On se fourvoie, ou plutôt on les fourvoie, dès lors quon fixe comme finalité à « l’éducation nationale » la promotion dun citoyen idéal à travers des objectifs comme le  suspect « vivre ensemble » ou lutopique « réussite pour tous ». La dénomination même d’ « éducation nationale » constitue une impropriété dangereuse. Sans revenir à la formulation « instruction publique », mieux vaudrait adopter le terme convenable d’ « enseignement », un enseignement fondé dabord sur une relation inégalitaire assumée maître-élève et sur des programmes justement qualifiés de « fondamentaux ». 

    Mme Polony fait remarquer, dans Le Figaro, que M. Joffrin, directeur de la rédaction du journal Libération, fait partie de ceux qui, selon le mot de Bossuet « maudissent les conséquences des causes quils chérissent ». Mais beaucoup dautres, parmi les contempteurs de Mme Belkacem, sont dans le même cas, dans la mesure où ils prétendent conjuguer, de façon contradictoire, certaines des « valeurs » de Mai 68 et les exigences dun enseignement digne de ce nom. On peut pourtant penser que le tollé provoqué par le nouveau projet est sans doute un signe, un de plus, donc la confirmation, dune prise de conscience de nombreux intellectuels : cette réaction des intelligences préfigure même peut-être le grand retour de lIntelligence.  

  • En marge du colloque « Dessine-moi un roi », entretien avec Philippe Mesnard sur Boulevard Voltaire ...

     

    Entretien paru aujourd'hui sur Boulevard Voltaire. Lafautearousseau reviendra prochainement sur ce colloque.

    Le journal L’Action Française a organisé, le 9 mai, un colloque de réflexion politique : « Dessine-moi un roi ». Il a réuni de nombreux intervenants parmi lesquels Hilaire de Crémiers, Gérard Leclerc, Frédéric Rouvillois. Philippe Mesnard, son rédacteur en chef, revient sur cet événement.

    La monarchie en France en 2015 : une nostalgie, une utopie ou une espérance ?

    Je ne pense pas qu’aujourd’hui la monarchie soit une nostalgie : c’est une possibilité. Il y a évidemment une dimension historique, fondamentale, dans l’analyse que les royalistes font de l’état actuel du pays et du recours au système monarchique comme solution pour la France. Mais l’analyse historique est une pure évidence, au niveau des régions comme au niveau du monde. Pour tenter un parallèle, Emmanuel Todd et Barack Obama sont eux aussi dans l’analyse historique, le premier avec ses catholiques zombifiés, le second avec sa géopolitique aberrante. Recourir à l’histoire, ce n’est pas se vautrer complaisamment dans un passé fantasmé, c’est tenir compte de ce qui a structuré l’espace physique et social, et qui le structure encore suffisamment pour que beaucoup veuillent en détruire ce qui en reste. Sinon, bien sûr, c’est une espérance : quel Français, inquiet du sort de sa patrie et blessé par ce que vivent ses concitoyens, n’espèrerait pas que son pays sorte du régime qui le détruit ? Et quant à notre colloque, « Dessine-moi un Roi », il a une dimension utopique, ou plutôt uchronique : imaginer quelles seraient les conditions et règles d’exercice d’une monarchie, en France, aujourd’hui, dans le monde tel qu’il est. On voit bien, d’ailleurs, qu’il ne s’agit pas de nostalgie : nous ne cherchons pas à ressusciter un décor, nous cherchons à déterminer les formes actuelles d’un bien commun délivré de la dictature des partis et de l’idéologie républicaine. C’est sans doute son originalité, et je suis très heureux qu’il y ait des représentants de la plupart des mouvements royalistes dans les intervenants pour partager ces réflexions.

    En quoi pour vous, notre république est-elle finissante ?

    La république est perpétuellement finissante, abattue, dissoute par ses propres fervents. Quand elle ne verse pas dans le césarisme, elle pourrit dans le parlementarisme et doit sans cesse être refondée, réinventée : aujourd’hui, les partis les plus divers réclament une VIe ! Mais surtout, la république se meurt de son propre mouvement, en se coupant du peuple qui est sa seule légitimité théorique (et le déluge ahurissant de critiques contre le populisme est symptomatique, ainsi que l’absence complète de démocratie directe), et se meurt en se fondant dans l’Europe : la république règne sur un territoire au frontières floues, aux peuples mouvants, aux lois étrangères, sans monnaie, sans souveraineté, sans identité. C’est un cénotaphe, un sépulcre blanchi. La seule chose qui est vivace, c’est le féroce appétit de ses élites.

    La laïcité à la française est elle compatible avec votre conception de la monarchie ?

    Si la laïcité consiste à séparer la spirituel du temporel, oui : c’est d’ailleurs une invention médiévale, qui a répondu aux vœux tout à la fois semblables et antagonistes de l’Église et des états, désireux d’indépendance mutuelle. Si la laïcité à la française consiste à nier que le fait religieux existe, et plus encore à lui nier toute existence politique et donc toute capacité sociale, non : il faut être un idéologue aveugle, un pur produit de l’anticléricalisme républicain français, pour croire que l’humanité puisse se passer de religion – et surtout pour continuer à le proclamer aujourd’hui, avec ce que nous vivons. La monarchie française intègrera bien sûr le fait religieux dans sa gouvernance, ce qui ne signifie pas avoir une religion d’état.

    Un mot sur le Prince ?

    Le colloque a plus été l’occasion de parler du cadre du gouvernement que de la personne même du Prince ou de son arrivée au pouvoir, même si l’AF a théorisé à plusieurs reprises, de Maurras à Michel Michel, les conditions d’accession – théories très théoriques ! Un pouvoir réel doit être un pouvoir incarné, c’est certain, et une continuité historique est un symbole fort. Cela dit, si le symbole est nécessaire, c’est la capacité à gouverner qui est cruciale, une capacité fondée sur la personne du Prince et presque plus sur les institutions. Ce sont celles-ci qui seront l’objet de notre attention. Je ne doute pas que lorsque le moment sera venu, le choix d’un prince revêtira ce caractère d’évidence qu’il a toujours eu.  

  • Hollande au pays de l’or noir : la juste analyse d'Hadrien Desuin dans Causeur*

    Nos intérêts immédiats sont [peut-être] à Riyad. Mais quid de notre stratégie ?

    L'analyse qui suit est à deux paramètres : nos intérêts les plus immédiats circonscrits à quelques contrats - importants - et nos intérêts stratégiques de long terme. En quelques lignes de conclusion, l'auteur relativise à juste titre le premier des deux termes : en s'alliant à ses pires ennemis, les théocraties sunnites, Paris, faute d'une vision stratégique d'ensemble, ne sert pas les vrais intérêts de la France. Analyse qui est aussi la nôtre.  LFAR.  

    C’est incontestablement un nouveau succès de prestige pour la France. François Hollande est le premier chef d’État occidental a être reçu à l’occasion d’un conseil extraordinaire des monarchies du Golfe. Couronnée par la vente des Rafale au Qatar et peut-être aux Émirats arabes unis, la diplomatie française semble renouer avec les ambitions d’une politique arabe d’envergure.

    Des réussites diplomatico-militaires qui n’auraient pas été obtenues sans la position intransigeante affichée par le couple Hollande-Fabius sur les dossiers syrien et iranien. Les monarques du désert ont invité François Hollande, non seulement pour signer des contrats d’armements mais surtout pour signifier leur colère au seul allié qui compte, les États-Unis. À quelques jours d’une réunion importante à Washington, le tapis déroulé devant le chef de l’Etat est un chiffon rouge frénétiquement secoué par les princes arabes en direction d’une Amérique infidèle.

    L’émergence des hydrocarbures de schiste et la guerre des prix qui en découle ont redonné aux États-Unis une liberté d’action et de ton au Moyen-Orient. Au point que l’Amérique, pour contrer le terrorisme international et déjouer l’influence de la Russie, rééquilibre sa politique moyen-orientale en direction des pays chiites. En guerre contre les milices djihadistes en Irak et en Syrie, et sur le point de conclure un accord nucléaire historique avec Téhéran, Barack Obama et John Kerry remettent en cause une alliance vieille de soixante-dix ans. Initié par Franklin Roosevelt et Ibn Seoud au sortir de la guerre, le pacte du Quincy sombre inexorablement dans les profondeurs de l’Histoire.

    La France, opportuniste, s’engouffre dans la brèche. Parce qu’à l’image des pétromonarchies, elle est isolée dans sa propre région. En Europe, face à la Russie et à l’Allemagne, elle ne parvient pas à relancer son grand projet d’unification européenne de l’Atlantique à l’Oural. À l’Ouest, les Etats-Unis et le Royaume-Uni regardent ailleurs, vers l’Asie. Au sud, laMéditerranée n’est plus qu’un cimetière pour clandestins. La France n’a d’autre choix que de se vendre aux plus offrants : les pétromonarchies du golfe.

    Est-ce là une superbe leçon de pragmatisme? La France progressiste, héritière des Lumières et de la Révolution, se livre à des rois de droit divin mais brise son isolement stratégique. En Arabie saoudite, les récentes décapitations au sabre illustrent les mœurs moyen-âgeux de nos alliés désormais les plus proches. Le printemps arabe s’est noyé dans le bain de sang de Bahreïn mais la vente d’un Rafale vaut bien un prêche wahhabite…

    L’alliance que la France célèbre ces jours-ci à Doha et à Riyad n’est certes pas morale mais reste vitale si l’on considère nos intérêts immédiats. La France est économiquement exsangue et voilà que quelques bédouins enrichis viennent lui offrir un sursis de puissance et d’influence. À long terme pourtant, Paris renforce ses pires ennemis; les théocraties sunnites. Celles-ci nourrissent partout de leurs pétrodollars un islam radical que nos soldats tentent par ailleurs de contenir. En vain, parce que sur le temps long la France renonce à ses valeurs et donc à ses vrais intérêts. Pour construire une politique étrangère, plus que des contrats, il faut une vision stratégique. 

    * Hadrien Desuin - Causeur

    Photo : YOAN VALAT/POOL/SIPA. 00702761_000001.

     

  • Antifa & Société • Action antifasciste Paris-Banlieue était connue des politiques et des médias

     

    Par Gabriel Robin

    Une fois de plus, un énorme bobard politico-médiatique éclate au grand jour. Qui se trouve ici analysé et, à juste titre, dénoncé [Boulevard Voltaire, 21.05]. On sait que la jeunesse d'Action française est régulièrement en butte aux violences de ces groupes, ressuscitant un une sorte de fascisme rouge groupusculaire et seulement dotés d'une réelle capacité de nuisance.   LFAR

     

    2008088630.jpegCinq jeunes hommes se trouvaient toujours, hier soir, en garde à vue dans les locaux du 2e district de police judicaire, soupçonnés de « tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique ». Ces militants de la gauche radicale, connus de la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), ont agressé deux fonctionnaires de police, sans raison particulière autre que l’envie d’en découdre. Une jeune femme aurait même pu mourir brûlée par les flammes d’un fumigène si elle n’avait pas pu s’extraire à temps du véhicule.
     
    Qui étaient précisément les personnes aperçues sur la vidéo diffusée par BFM TV montrant l’assaut ? Des professionnels de la casse en bande organisée, les fameux « antifas ». Sans surprise, les émeutiers appartenaient à la nébuleuse gauchiste. Au moins deux des casseurs étaient des membres du collectif Action antifasciste Paris-Banlieue, ultra-médiatisé lors de la mort d’un de ses membres, Clément Méric.
     
    Antonin, issu de la grande bourgeoisie parisienne, descendant en ligne directe, lit-on dans la presse, de l’écrivain catholique Georges Bernanos, fait notamment partie des personnes interrogées, en compagnie de son frère aîné. Le jeune homme était interdit de manifester, jusqu’à ce que le tribunal administratif n’annule cette interdiction. Preuve d’amitiés bien placées ? Le tribunal administratif avait considéré que le préfet de police ne « produi[sai]t aucun élément permettant de retenir que [le suspect] a personnellement participé à ces dégradations et violences ».
     
    Les premiers responsables de l’impunité dont jouissent ces groupuscules para-terroristes sont les mouvements politiques de gauche, qui ont toujours été complaisants avec ce bras armé. Lors de l’affaire Méric, dramatique pour les deux parties mises en cause, les médias et les politiques se sont immédiatement rangés du côté des « antifas », sans respect pour la présomption d’innocence d’Esteban Morillo, lequel, de son côté, a toujours clamé avoir agi en état de légitime défense. En 2013, Antonin posait en photo lors de l’hommage rendu à son ami décédé au cours d’une bagarre. Son visage s’était même retrouvé dans les pages de plusieurs journaux…
     
    Jean-Luc Mélenchon parlait ainsi, à propos de ce fait divers, d’un « fait politique », sans jamais dénoncer la violence – pourtant de notoriété publique – du collectif Action antifasciste Paris-Banlieue. Pis : ils les défendait, et défendait une proximité avec cette mouvance. Logique, le Front de gauche ne peut pas se couper de sa base !
     
    Ce qui était attendu de la part de Jean-Luc Mélenchon l’était moins de la part du gouvernement, et même de l’UMP d’alors. Il faudra rappeler à Manuel Valls qu’il avait essayé de récupérer cette histoire pour diaboliser le Front national, qui n’était pas du tout impliqué, de près ou de loin.
     
    Plus savoureux encore, une partie de l’UMP parisienne, réunie autour de Nathalie Kosciusko-Morizet, s’était rendue à l’hommage rendu à Clément Méric, organisé par le collectif Action antifasciste Paris-Banlieue, et diffusé en direct par la chaîne BFM TV ! NKM, la super bobo, a-t-elle aussi crié « ¡No pasarán! » ?
     
    Une fois de plus, un énorme bobard politico-médiatique éclate au grand jour. Non, les « antifas » ne sont pas des anges, mais des petits nervis qui rêvent du Grand Soir en se donnant le frisson dans la rue. Il est temps de les mettre hors d’état de nuire. Il est aussi temps de dénoncer les liens profonds que les partis de gauche entretiennent avec ces idéalistes factieux, longtemps manipulés par leurs aînés pour accomplir la basse besogne contre les patriotes. 

    juriste

     
  • Débats • Marion Maréchal-Le Pen : pour en finir avec le cléricalisme républicain…

    Illustration Boulevard Voltaire 

     

    Il paraît que Marion Maréchal-Le Pen se rendrait bientôt à un colloque de l’Action française. Et alors ?

    par Nicolas Gauthier

    Journaliste, écrivain
     

    Nicolas Gauthier.pngDans les années 90, en introduction de son essai, Ni droite, ni gauche, Français !, un certain Samuel Maréchal, alors directeur du Front national de la jeunesse, rappelait cette phrase de Jean-Jacques Rousseau : « La république, c’est la res publica, la chose publique. En ce sens, la monarchie est aussi une république. »

    Plus de vingt ans après, comme aurait dit Alexandre Dumas, la petite Marion Maréchal-Le Pen, élevée par qui vous devinez, remet aujourd’hui les pendules à l’heure quand, interrogée par nos confrères de i>Télé, elle explique : « J’appartiens à une génération un peu saoulée par les valeurs de la République qu’on sert en permanence et dont on ne sait pas ce qu’elles recouvrent, ce qui évite d’aller au fond des idées. »

    La petite peste blonde prise en délit de récidive ? Oui, car récemment, dans l’excellente revue Charles, elle affirmait déjà : « La France n’est pas que la République ; la République, c’est un régime politique. Je ne comprends pas cette obsession pour la République. Pour moi, la République ne prime pas sur la France. »

    Ayant été plus qu’impliqué dans la rédaction de l’ouvrage plus haut évoqué, je me permettrai, quitte à employer ce « je » définitivement haïssable, de rappeler une récente discussion avec un républicain d’envergure et ministre mitterrandien de haute volée, Roland Dumas. Thème de la causette ? France et République, les deux à la fois et dans quel ordre ?

    Je cite de mémoire, car c’était un peu du « off », mais je connais assez bien l’homme pour savoir qu’il ne m’en voudra pas : « Bien sûr que la France a précédé la République. Après, quand la France est-elle née ? Baptême de Clovis ? Fête de la Fédération ? 14 juillet 1789 ? Et avant ? Vercingétorix ? Nos ancêtres gaulois ? Vaste débat… » Débat auquel Marion Maréchal-Le Pen apporte sa modeste contribution, ne serait-ce qu’en permettant qu’on puisse, enfin, tant qu’on en a le droit, débattre de la question.

    Après, laissons nos opinions au vestiaire. Et concentrons-nous sur les faits. Pacte républicain ? OK. Mais signé quand et par qui, sachant qu’il faut être au moins deux pour signer un contrat, même en cas de divorce. Qui sont ces « deux », donc ? Valeurs républicaines ? Pourquoi pas. Mais lesquelles ? La méritocratie élitiste des hussards noirs de la République ou la tyrannie « elgébétiste » de Caroline Fourest et le déballage mammaire des Femen ? La loi sur la préférence nationale à l’embauche, votée à l’instigation de la CGT, de Roger Salengro et de Léon Blum ? Ou la guignolade, tout aussi républicaine, finalement, de SOS Racisme ayant consisté à dresser Français de branche contre Français de souche, ou l’inverse ?

    D’un point de vue historique, on se contentera de noter que la « République » – avec un « R » majuscule et entre guillemets, SVP –, ne représente finalement pas grand-chose dans une histoire française se comptant en dizaines de siècles. Soit deux cents ans tout au plus, soit une infime période ayant vu se succéder cinq républiques (six en comptant celle de Vichy), le retour de trois rois qui ne savaient plus trop bien où ils habitaient, et deux empires dont le legs juridique et historique mériteraient largement d’être revus à la hausse.

    Il paraît que Marion Maréchal-Le Pen se rendrait bientôt à un colloque de l’Action française, et que cela ferait grand bruit, jusqu’au sein même de son propre parti. Et alors ?

    Traditionnellement partisan de l’alliance du trône et de l’autel, du sabre et du goupillon, c’est-à-dire à la fois de droite et de gauche et même parfois d’ailleurs, je ne peux qu’approuver.

    Il est possible que je ne sois pas le seul.   

     
    Journaliste, écrivain
    [Boulevard Voltaire, 29.04] 
     
  • « Encore et toujours l'axe germano-américain » vu par Éric Zemmour

     

    L'Allemagne est devenue l'interlocuteur incontournable des États-Unis en Europe, brisant les dernières illusions françaises d'un couple franco-allemand au premier plan. Grand lecteur de Jacques Bainville, Eric Zemmour [Figaro magazine du 29.04] analyse la situation présente à la lumière d'un siècle d'histoire. Dont Bainville a démonté les mécanismes en son époque, qui, à bien des égards, préfigure le nôtre. Zemmour prolonge l'analyse jusqu'à nous avec pertinence. Et, comme au siècle dernier, la faiblesse de la France tient de même en tout premier lieu à son système politique. LFAR            

     

    XVM46b79742-8908-11e5-8758-aadd64fa74f8.jpgIl ne fait même plus semblant. Quand Obama vient en Europe, il ne s'arrête qu'à Berlin. Ne discute qu'avec Angela Merkel. Ne fait l'éloge que de la chancelière. La petite classe française, italienne, et même anglaise, est priée de se déplacer. Comme si les Américains avaient fini par trouver le fameux numéro de téléphone que Kissinger cherchait en vain pour l'Europe ; un numéro à l'indicatif berlinois. Comme s'il y avait la première et la deuxième division. Une hiérarchie qui ruine les illusions françaises sur le couple franco-allemand. Quand on se souvient que le général de Gaulle comptait sur l'Europe des six - dirigée par la France - pour «retrouver la place qu'elle avait perdue depuis Waterloo, la première du monde» - on évalue à sa juste mesure la décadence française. Et l'éclat de la revanche allemande. Obama n'est pas le seul à agir ainsi. Le sultan turc Erdogan a, lui aussi, négocié en tête-à-tête avec Merkel l'affaire des réfugiés syriens.

    Les Turcs ont renoué avec le tropisme berlinois des Ottomans. L'Amérique aussi. Les deux guerres mondiales ne doivent pas nous aveugler. A chaque fois, le ralliement américain aux armées franco-anglaises fut tardif et décisif. Mais il effaçait surtout dans les mémoires le soutien constant que l'Amérique avait apporté à son adversaire allemand. Soutien financier, diplomatique, et idéologique qui renforçait une proximité née de l'immigration allemande en Amérique, et d'une même obsession de la puissance industrielle, qui fonde l'impérialisme des armes. En 1870, les Américains se réjouissaient déjà de la défaite de Napoléon III dont ils venaient de se débarrasser dans leur arrière-cour mexicaine. A la fin de la Première Guerre mondiale, ils empêchaient Foch et Pétain de rentrer victorieux à Berlin. Les Allemands resteront persuadés de ne pas avoir perdu la guerre. Pendant les années 20, les Américains soutiennent financièrement, médiatiquement et diplomatiquement la «pauvre» République de Weimar assaillie et occupée par les «méchants» bellicistes français. Ce soutien, financier en tout cas, se poursuivra encore sous Hitler. Après 1945, les Français et les Anglais ont convaincu les Américains de transformer l'Allemagne en pays agricole. Mais ceux-ci font marche arrière. La menace soviétique fait taire les récalcitrants. En 1963, Kennedy prononce le fameux discours « Ich bin ein Berliner », non pour défendre Berlin contre les chars russes, mais pour couler l'alliance privilégiée des «deux vieillards», Adenauer et de Gaulle, scellée quelques mois plus tôt. Et en 1990, alors que Margaret Thatcher menace Kohl d'une guerre, c'est l'Américain Bush qui donne sa bénédiction à la réunification allemande. La messe est dite. La France a renoncé à se battre. La France de Sarkozy essayait d'être reconnue par le maître américain comme le meilleur élève de la classe otanienne. Ambition dérisoire que Hollande n'a même plus. 

    Eric Zemmour           

  • Action française • Présence de Gérard de Gubernatis, gentilhomme et patriote

     

    Les obsèques de Gérard de Gubernatis ont été célébrées le lundi 14 mars à Nice. Nous les avons évoquées le lendemain ici-même. [Les obsèques d'un gentilhomme et d'un patriote].

     

    109639185_o.jpgUne dizaine de jours se sont passés et nous voudrions rappeler aujourd'hui la mémoire de Gérard de Gubernatis de deux façons : en reprenant le message adressé, le jour de ses obsèques, à sa famille et à tous les nombreux présents, par le prince Jean de France. Message dont Jean Sévillia a donné lecture. Et en publiant à la suite le texte de l'intervention de Pierre de Meuse, en la cathédrale de Nice, lors de la cérémonie. 

     

    Message de S.A.R. le prince Jean de France

    De Gubernatis G (003).jpg

    Domaine Royal de Dreux, le 12 mars 2016 

     

    david-niviere5.jpgChers Amis,

    Je ne connaissais pas le Bâtonnier Gérard de Gubernatis aussi bien que beaucoup d’entre vous.

    Je l’avais croisé à plusieurs occasions et il m’avait reçu en famille, chez lui dans l’arrière pays, lors d’un de mes déplacements à Nice. Je garde de cette rencontre plus intime un beau souvenir.

    Mes pensées vont d’abord à l’ensemble de sa famille, dont je connais certains à qui j’ai pu exprimer de vive voix mes condoléances et qui se feront mes interprètes auprès de vous, à ses proches et amis et aux défenseurs de la cause royale, incarnée par la Maison de France, à laquelle il était si attaché.

    J’aurais souhaité être présent, mais ce n’était pas possible, je le regrette.

    Soyez assurés de mes pensées et de mes prières en ces moments particulièrement douloureux.

    Avec mes sentiments attristés.

    De Gubernatis G (003) v.jpg

    L'Intervention de Pierre de Meuse 

     

    109639187_o.jpgMa tâche est aujourd'hui de témoigner pour tous ceux qui, dans cette assistance, ont partagé les engagements de Gérard de Gubernatis durant sa longue vie. Royalistes, nationalistes, patriotes, venus de toutes parts, et au premier rang desquels je salue Mgr le Prince Sixte Henri de Bourbon-Parme. Je remercie également Mgr le Prince Jean, Duc de Vendôme, qui, ne pouvant se déplacer a envoyé un message amical et réconfortant. De même je salue le Président Le Pen, ami de toujours sur le plan personnel comme sur le plan politique de notre cher défunt.  

    Car si Gérard de Gubernatis fut un grand avocat et un père exemplaire, il n'a jamais renoncé, jusqu'à son dernier souffle, à défendre ses convictions avec tout son talent et toute sa liberté. Certes, il savait que ses combats n'étaient pas toujours à la mode. Il savait même que le succès pouvait n'être pas au rendez-vous, au moins à vue humaine. S'il a défendu avec fidélité la mémoire du Maréchal Pétain, il se doutait que des années seraient nécessaires pour que l'Histoire lui rendît justice. En ce qui concerne l'Algérie française, elle n'est plus qu'un souvenir. Quant au rétablissement de la monarchie traditionnelle, il n'est pas encore sur le point de se réaliser. Mais Gérard de Gubernatis, qui a formé des générations de militants, dont je suis, nous avait appris que l'échec devait rendre plus fort celui que le subissait et non le laisser à terre. Maxime de raison et maxime d'éthique. Nous continuerons donc à poursuivre l'oeuvre commune. Puisqu'il nous a quittés, qu'il me soit permis de lui adresser ce message: « Gérard, tu fus un brillant avocat et un grand orateur. Plaide notre cause auprès du Tribunal de Dieu. Demande que la Victoire - la Victoire Aptère, celle qui ne s'enfuit jamais - descende sur nous et y reste pour de bon ».