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  • Comment la France peut-elle recouvrer sa souveraineté sanitaire ?, par Emma­nuel Crenne (paru dans la Tri­bune).

    1A.jpgSource : https://www.actionfrancaise.net/

     

    OPINION.

    Et pour­quoi pas consti­tuer un Fond stra­té­gique pour retrou­ver en France une sou­ve­rai­ne­té en matière sani­taire ? Il aurait pour man­dat de consti­tuer des stocks stra­té­giques, de sécu­ri­ser les appro­vi­sion­ne­ments, de sou­te­nir les cham­pions indus­triels du sec­teur comme les star­tups… Par Emma­nuel Crenne, ancien ban­quier de Deutsche Bank, Mer­rill Lynch et Gold­man Sachs, direc­teur géné­ral et fon­da­teur du cabi­net BORG Asso­ciates – socié­té de conseil finan­cier et en ges­tion de pro­jet basée aux Emi­rats Arabes Unis de capi­tal 100% fran­çais (www.borgadvisors.com).

    La crise du Covid-19 a révé­lé la dépen­dance d’un cer­tain nombre de sec­teurs indus­triels fran­çais, dont celui de la san­té, vis-à-vis de pays étran­gers, comme la Chine et l’Inde, met­tant en péril la san­té de nos conci­toyens. De façon rela­ti­ve­ment consen­suelle sont incri­mi­nées la dés­in­dus­tria­li­sa­tion exces­sive liée à la mon­dia­li­sa­tion, l’ef­fa­ce­ment de l’E­tat dans ses pré­ro­ga­tives réga­liennes, et des struc­tures de déci­sions publiques et pri­vées inadap­tées et mal contrô­lées par les gou­ver­ne­ments fran­çais suc­ces­sifs.

    De nom­breux pays, dont la France, ont afir­mé leur volon­té de revoir leurs échanges exté­rieurs pour recou­vrer une par­tie de leur sou­ve­rai­ne­té dans le domaine sani­taire. Mais, dans une éco­no­mie mul­ti­po­laire et mon­dia­li­sée, avec une grande com­plexi­té de struc­ture de la chaîne de valeur dans les dif­fé­rents sec­teurs indus­triels et l’in­ter­dé­pen­dance de nos entre­prises avec l’ex­té­rieur, com­ment pen­ser cette sou­ve­rai­ne­té, quels outils faut-il mettre en place et com­ment les finan­cer, dans un contexte de fortes contraintes bud­gé­taires ? Com­ment pri­vi­lé­gier la san­té et la sécu­ri­té des Fran­çais, et en même temps évi­ter un repli pro­tec­tion­niste qui pour­rait être pré­ju­di­ciable à la posi­tion inter­na­tio­nale de la France et de ses entre­prises, en s’ins­cri­vant dans un cadre euro­péen et inter­na­tio­nal d’é­changes ?

    Une stra­té­gie à mettre en place

    Plu­sieurs outils ont été pro­po­sés par divers acteurs de manière assez dis­per­sée. Le plus visible est le fonds Sil­ver Lake, créé par BPI avant la crise. Sans par­ti­ci­pa­tion majo­ri­taire de l’E­tat, et limi­té aux entre­prises cotées, cet outil, n’est pas dimen­sion­né pour la mise en place d’une véri­table poli­tique de sou­ve­rai­ne­té sani­taire. Plus récem­ment, la résur­gence d’un Com­mis­sa­riat au Plan pour­rait don­ner une impul­sion salu­taire, si l’on se garde tou­te­fois d’un diri­gisme éta­tique qui pour­rait être pré­ju­di­ciable aux indus­tries de san­té, s’il décou­ra­geait l’in­ves­tis­se­ment et l’i­ni­tia­tive pri­vée. Enfin le plan de relance de 100 mil­liards d’eu­ros, qui fait de la san­té un des cinq nou­veaux sec­teurs stra­té­giques, risque, sans coor­di­na­tion par une struc­ture spé­ci­fique, de dis­per­ser et de brouiller la lisi­bi­li­té de l’ef­fort entre au moins cinq filières.

    Mal­gré leur inté­rêt, aucune de ces ini­tia­tives ne semble à elle seule répondre à l’en­semble des enjeux, ni per­mettre la poli­tique ambi­tieuse de retour à la sou­ve­rai­ne­té sani­taire vou­lue par le pré­sident de la Répu­blique. Cet objec­tif ne nous semble pou­voir être atteint que si des outils spé­ci­fiques sont mis en place de façon coor­don­née avec les acteurs publics et pri­vés du sec­teur.

    Créa­tion d’un Fonds stra­té­gique de sou­ve­rai­ne­té sani­taire

    A cette fin, le gou­ver­ne­ment devra recen­trer le minis­tère de la San­té sur son cœur de métier, la ges­tion du sys­tème de san­té fran­çais et notam­ment les hôpi­taux et les EHPAD. En paral­lèle, nous pro­po­sons de mettre en place une nou­velle struc­ture, un Fond Stra­té­gique de Sou­ve­rai­ne­té Sani­taire (F3S), ayant pour man­dat : la consti­tu­tion de stocks stra­té­giques, la sécu­ri­sa­tion de nos appro­vi­sion­ne­ments, le sou­tien aux cham­pions indus­triels du sec­teur comme aux star­tups, tout en conser­vant une agi­li­té de déci­sion et de finan­ce­ment. Le tout sous le contrôle de l’E­tat, dont découle le concept de sou­ve­rai­ne­té, tout en limi­tant la lour­deur tech­no­cra­tique et admi­nis­tra­tive qui pour­rait obé­rer ses chances de suc­cès.

    Cette struc­ture serait gérée de façon indé­pen­dante du gou­ver­ne­ment par un conseil d’ad­mi­nis­tra­tion com­po­sé de façon équi­li­brée de fonc­tion­naires, de per­son­na­li­tés issues des indus­tries de san­té, et de la finance. Le finan­ce­ment ini­tial serait appor­té par l’É­tat, mais l’ob­jec­tif serait de rendre cette nou­velle ins­ti­tu­tion auto­su­fi­sante après quelques années.

    Inves­tis­se­ment ini­tial de plu­sieurs mil­liards

    Au début, l’E­tat inves­ti­rait une somme de plu­sieurs mil­liards per­met­tant

    a) de consti­tuer des stocks stra­té­giques ini­tiaux

    b) de payer les frais de struc­ture

    c) d’ap­por­ter un sou­tien d’ur­gence pour reca­pi­ta­li­ser les entre­prises stra­té­giques du sec­teur

    d) de capi­ta­li­ser un fond de sou­tien à la réin­dus­tria­li­sa­tion. F3S pour­rait aus­si béné­fi­cier d’une allo­ca­tion des contri­bu­tions patro­nales de pro­tec­tion sociale exis­tantes, de manière sta­tu­taire, sur le modèle du CRDS finan­çant le CADES.

    Dans un deuxième temps, F3S lève­rait de la dette, garan­tie par la France, pour refi­nan­cer la contri­bu­tion ini­tiale de l’E­tat. L’é­mis­sion pren­drait la forme d’o­bli­ga­tion per­pé­tuelle, avec facul­té de rem­bour­se­ment anti­ci­pé annuel au bout d’une cin­quan­taine d’an­nées, selon un modèle proche de l’emprunt de guerre bri­tan­nique émis en 1915 et rem­bour­sé en mars 2015, le tout, en confor­mi­té avec les règles de l’Eu­ro­stat. F3S paie­rait une prime de garan­tie à l’E­tat au prix du mar­ché, confor­mé­ment au méca­nisme euro­péen exis­tant pour l’I­ta­lie et la Grèce pour les opé­ra­tions de titri­sa­tion de prêts ban­caires en défaut. Le rem­bour­se­ment s’ef­fec­tue­rait à par­tir des reve­nus tirés par F3S de ses par­ti­ci­pa­tions.

    Outre ses avan­tages struc­tu­rels et finan­ciers, F3S per­met­trait aus­si de créer un grand espace de dia­logue, des ini­tia­tives col­lé­giales et des syner­gies fortes entre les acteurs indus­triels, l’E­tat, et les biotech/startup, cou­vrant les aspects finan­ciers, tech­no­lo­giques et régle­men­taires, en pro­lon­ge­ment du Conseil Stra­té­gique des Indus­tries de San­té (CSIS) dont la 9e édi­tion est en pré­pa­ra­tion. Cet outil a été pré­sen­té au comi­té sou­ve­rai­ne­té du MEDEF et à la FEFIS en juin 2020 et nous espé­rons que cette idée, qui per­met­trait la mise en place rapide d’une poli­tique de sou­ve­rai­ne­té sani­taire ambi­tieuse, trou­ve­ra un écho favo­rable auprès du gou­ver­ne­ment.

  • Michel Onfray: «Le mal français, c’est d’abord la haine de soi dont presque tout dépend», par Vincent Trémolet de Viller

    «Aimer la France est nécessaire pour en finir avec ce qui la tire vers le fond. L’aimer c’est croire en la possibilité de lui redonner un lustre avec ce qui fit sa grandeur», avance Michel Onfray. Philip Conrad/Photo12 via AFP

    Sources : https://artofuss.blog/

    https://www.lefigaro.fr/vox/

    http://www.gaullisme.fr/

    Dans cet autoportrait politique, le philosophe, qui a lancé avec fracas et quelques polémiques une revue trimestrielle rassemblant souverainistes de tous bords, rappelle son amour de la France, celle de Corneille à Robespierre, et de Bossuet à Sartre.

    «Populaire» dans toute la polysémie du mot, le philosophe, essayiste, écrivain, professeur et désormais directeur de publication a lancé avec fracas et quelques polémiques une revue trimestrielle qui entend rassembler les souverainistes de tous bords. Proudhonien de gauche mais aussi proudhonien de droite, Michel Onfray choisit de Gaulle contre Mitterrand. Dans cet autoportrait politique, il se moque des étiquettes comme de ceux qui veulent à tout prix lui en donner, et rappelle son amour de la France, pas celle d’un homme ou d’un camp, mais tout à la fois celle de Corneille et de Robespierre, de Bossuet et de Sartre.

    LE FIGARO. – Vous avez lancé une revue dont le titre «Front populaire» emprunte à la gauche un des événements les plus importants de son imaginaire. Vous vous êtes toujours affiché comme un homme de gauche. Quelle est votre filiation: Marx? Proudhon? Jaurès? Péguy?

    Michel ONFRAY. – Le titre renvoie à deux choses: la première ce sont les images du Front populaire, celles de Willy Ronis par exemple, qui montrent des gens simples et modestes heureux de découvrir la campagne, la montagne, la mer, les plages, les bals populaires, le camping, le vélo et le tandem grâce aux avancées sociales du Front populaire qui n’ont pas fait couler une seule goutte de sang – au contraire d’autres moments de l’histoire de la gauche, je songe plus particulièrement à 1793.

    La seconde, au sens second de ces termes: faire un front qui soit populaire afin de l’opposer à un front qui existe déjà, mais qui est populicide, et qui est celui de la droite de gauche et de la gauche de droite qui communient dans une même idéologie, celle de l’européisme maastrichtien et qui a été fédéré par Emmanuel Macron. Ma filiation est simple: c’est la gauche proudhonienne antimarxiste.

    Homme de gauche, vous avez des lecteurs et des soutiens à droite et même à la droite de la droite, quelle serait votre filiation à droite: Joseph de Maistre, Tocqueville, Aron?

    Proudhon… Car son socialisme n’a pas déplu à la droite parce qu’il était pragmatique, empirique et qu’il refusait l’idéologie. Proudhon est pour la propriété privée, pour la liberté d’entreprendre, pour l’initiative et la responsabilité individuelle, mais aussi pour le mutualisme, pour la coopération, pour le partage des profits, pour l’autogestion. De même, il ne souscrit pas à l’idéologie du progrès et encore moins à sa religion, le progressisme. Il est conservateur de ce qui doit être conservé et révolutionnaire pour ce qui peut être dépassé. Un conservateur sans la révolution et un révolutionnaire sans le conservatisme incarnent l’un et l’autre deux modalités de la barbarie. Il y a les deux chez Proudhon.

    Entre le général de Gaulle et François Mitterrand, votre esprit balance?

    Il ne balance pas du tout: c’est clairement oui à de Gaulle dont la grand-mère, qui écrivait, avait publié un éloge de Proudhon. Son projet de référendum sur la participation, pour répondre à Mai 68, a été torpillé par la droite conservatrice et refusé par la gauche opportuniste. Or ce texte est fortement inspiré par le socialisme français du XIX° siècle dont de Gaulle disait par ailleurs du bien.

    Mon de Gaulle est celui de Malraux et de Gary, de Simone Weil et de Kessel, de Mauriac et de Maurice Clavel

    Michel Onfray

    Le paradoxe de ces deux-là est que de Gaulle fut un homme de gauche soutenu par la droite et Mitterrand un homme de droite soutenu par la gauche. Mon de Gaulle est celui de Malraux et de Gary, de Simone Weil et de Kessel, de Mauriac et de Maurice Clavel. Mitterrand n’eut que Jean Guitton, un philosophe pétainiste, à mettre en face…

    Le couple de Gaulle-Mitterrand a fait/défait la France du XXe siècle. Je raconte tout cela dans un livre à paraître à la rentrée qui s’intitule Les Vies parallèles

    Vous vous présentez comme souverainiste. Cette notion n’est-elle pas réductrice? Celui qui aime son pays est patriote, il sait que la souveraineté n’est jamais absolue et que la vie d’une nation est faite de dépendances, d’alliances, de contraintes extérieures avec lesquelles il faut composer…

    Bien sûr mais faites-moi la grâce de ne pas souscrire à la définition idéologique qu’en donnent ses ennemis! Le souverainisme n’est pas l’autisme de la nation mais la possibilité pour elle de recouvrer ses esprits.

    Le souverainisme n’est qu’un préalable: il est l’art de reprendre en main le gouvernail d’un bateau qui part à la dérive. Ce qui n’augure en rien d’un cap qui s’avère le second temps.

    Une première perversion des maastrichtiens ennemis de la France est qu’ils sont parvenus à associer le mot souverainisme à une insulte, ce qui veut dire qu’ils font de son contraire une vertu. Or le contraire de souverainisme c’est vassalité, soumission, dépendance, assujettissement, tutelle! Je ne crois pas pour ma part que la servitude soit une vertu…

    Le souverainisme s’appuie sur la conception gaullienne de l’Europe qui défend une Europe des nations

    Michel Onfray

    Une deuxième perversion est qu’ils sont également parvenus à faire croire que le souverainisme c’était la nation, donc le nationalisme, donc la guerre! Rappelons que les deux guerres mondiales ont moins concerné les nations que les empires! Car c’est l’impérialisme qui est la guerre. Or, cet impérialisme c’est celui de l’Europe de Maastricht et non de la France. Un entretien entre BHL et Philippe de Villiers récemment paru dans vos colonnes a permis à BHL de revendiquer pour l’Europe la nécessité d’imposer «un pôle “impérial” alternatif» – les guillemets sont de lui…

    Une troisième perversion consiste à faire croire que l’Europe c’est l’Europe libérale et que, si l’on est contre l’Europe libérale parce qu’elle est libérale, c’est qu’on est contre l’Europe tout court, donc, je me répète, car ils se répètent: c’est qu’on est pour les nations, donc pour le nationalisme, donc pour la guerre! Mais l’Europe n’existe pas en soi: Charlemagne, Napoléon, Hitler et Jean Monnet l’ont également voulue!

    Le souverainisme s’appuie sur la conception gaullienne de l’Europe qui défend une Europe des nations. Personne ne peut croire, sauf mauvaise foi polémique, que le souverainisme ce soit le repli autiste sur son carré de luzerne national…

    Le souverainisme n’a-t-il pas tendance à chercher des causes externes à ce qu’Alain Peyrefitte appelait «le mal français»? En d’autres termes reprocher à Bruxelles un certain nombre de défaillances (bureaucratie, État social trop prodigue, pression fiscale…) qui sont de notre fait et pas du fait de l’Union européenne?

    La construction de cette Europe américaine voulue par la CIA, Jean Monnet, Mitterrand, puis les maastrichtiens de droite et de gauche, s’est faite sur la haine de la France. Le mal français est moins caractérisé par la bureaucratie, l’administration, l’assistanat, les impôts que par la haine de soi dont presque tout dépend. Cette haine de soi fut vendue comme condition de possibilité de l’amour de l’Europe.

    Aimer la France est nécessaire pour en finir avec ce qui la tire vers le fond. L’aimer c’est croire en la possibilité de lui redonner un lustre avec ce qui fit sa grandeur

    Michel Onfray

    Or, aimer la France est nécessaire pour en finir avec ce qui la tire vers le fond. L’aimer c’est croire en la possibilité de lui redonner un lustre avec ce qui fit sa grandeur: un mélange de vertu austère, Corneille et Racine, et de romantisme échevelé, Hugo et Delacroix, un mixte de christianisme sévère, Champaigne et Bossuet, et de jacobinisme intransigeant, Robespierre et Bonaparte, un amalgame d’idéalisme éthéré, Sartre et Boulez, et de pragmatisme tragique, Camus et Aron.

    Vous êtes très sévère avec la sphère médiatique et politique et pourtant vous continuez à y prendre part. Vous qui avez consacré un essai à Thoreau, êtes-vous hanté par la «tentation de la cabane» ou tout au moins la poursuite d’une œuvre philosophique et littéraire loin du débat public?

    Je suis sévère parce que je parle d’expérience… Lors de la parution de mon livre sur Freud et la psychanalyse, en 2010, alors que l’ouvrage était à peine en libraire, j’ai vu fonctionner «cette sphère médiatique» qui, comme un seul homme, a lancé une curée contre moi. Il était interdit de lire l’œuvre complète de Freud et d’effectuer des variations, pendant cinq cents pages, sur un thème fourni par Freud lui-même selon lequel la psychanalyse était «un blanchiment de nègres» – cette expression est de lui. Cette expérience fut pour moi comme une porte ouverte sur la salle des machines du système! J’ai depuis accumulé les campagnes de presse contre moi… Je connais donc leurs logiques.

    Faudrait-il pour autant se taire? Je ne le crois pas. Les tenants de cette boutique l’aimeraient tant! Je crois au contraire à la nécessité de raconter sans cesse comment fonctionne la machine à décerveler, à embrigader, à gaver, à abrutir, à hébéter, à insulter, à mépriser – en un mot: à fabriquer du consentement.

    Le peuple n’a pas toutes les vertus mais il s’en prend plein la figure depuis des décennies…

    Michel Onfray

    Par ailleurs, je poursuis une œuvre philosophique (un certain nombre de textes, dont trois volumes de chacun plus de 500 pages, Brève encyclopédie du monde), historiographique (une douzaine de livres d’histoire de la philosophe avec ma Contre-histoire), poétique (une dizaine de recueils de poésie…), esthétique (une vingtaine de monographies consacrées à des peintres vivants) – ce dont la presse se moque absolument puisqu’elle veut absolument m’arraisonner à l’avatar qu’elle a fait de moi et qui ne correspond en rien à ce que je suis vraiment, un avatar sur lequel elle tape à bras raccourcis…

    Pour autant, je n’exclus pas un jour de recourir à la tentation de la cabane. Mais disons pour l’heure que l’ardeur de certains politiques, en Normandie et à Paris, à détruire l’université populaire de Caen afin de me réduire au silence était un mauvais calcul: ça m’a plutôt rendu plus bavard! D’où la création de Front populaire avec mon ami Stéphane Simon, mais également d’autres projets auxquels nous travaillons…

    Vous voulez vous faire le porte-voix du peuple mais la dialectique peuple-élite n’est-elle pas faussée et mortifère? N’y a-t-il pas un danger à habiller le peuple de toutes les vertus et les élites de toutes les turpitudes? Camus, que vous admirez, est parvenu à passer de l’école communale au prix Nobel de littérature, du «peuple» à «l’élite»…

    Je ne pense pas comme ça… Le peuple n’a pas toutes les vertus mais il s’en prend plein la figure depuis des décennies… Les élites ne sont pas toutes condamnables, mais la plupart sont souvent du côté de ceux qui portent les coups au peuple.

    Je n’essentialise aucune de ces deux catégories et j’ai pu, dans un livre sur les «gilets jaunes», Grandeur du petit peuple, dire à plus d’une reprise combien je ne me sentais pas solidaire de telle ou telle exaction commise par des «gilets jaunes», mais aussi combien j’approuvais les intellectuels qui défendaient les «gilets jaunes» tels Emmanuel Todd ou Jean-Claude Michéa, et ce factuellement, sans jamais généraliser.

     

    Par ailleurs, à l’époque de Camus, un enfant de pauvre pouvait s’en sortir grâce à l’école. Je témoigne que pour moi, qui suis né en 1959, c’était encore également possible. Je crois simplement qu’aujourd’hui il devenu très très improbable, sortant du petit peuple, d’accéder au monde des élites.

    Raphaël Glucksmann, François-Xavier Bellamy sont passés de l’arène philosophique à l’arène politique et électorale. Est-ce une tentation pour vous? Allez-vous y céder?

    Non, pas du tout. Je crois qu’on peut faire de la politique autrement qu’en devenant le porteur d’eau d’un parti politique.

  • Cet immigrationnisme des élites qui ruine la France, par Philippe Fabry.

    Source : https://www.causeur.fr/

    La spirale immigrationniste est un pacte tacite entre les grands groupes français et la caste des énarques

    En France, deux tiers des habitants sont opposés à l’immigration de masse : les sondages parus à l’automne dernier montraient que cette proportion de la population estimait que l’intégration ne fonctionnait pas, et qu’il y avait trop d’étrangers en France. La proportion varie quelque peu, mais grosso modo, une nette majorité de la population est défavorable à l’immigration de masse, depuis des décennies. Pourtant, celle-ci se perpétue et, surtout, n’est pratiquement plus remise en question dans le débat public.

    Il arrive certes à des polémistes de soulever la question, mais elle n’est pas politiquement débattue, c’est-à-dire soumise à une consultation démocratique. Lorsqu’elle est évoquée, c’est pour des ajustements à la marge, jamais pour interroger le principe et demander leur avis aux autochtones. De fait, depuis la fin des années 1970, c’est entre 200 000 et 300 000 personnes qui pénètrent chaque année sur le territoire national, dont plus de 60 % viennent d’Afrique.

    Le tonneau des Danaïdes

    Dans un pays qui se prétend démocratique, la contradiction entre une politique constante, aux conséquences si lourdes, si profondes et si durables sur le corps social, et l’hostilité à celle-ci de la majorité de la population ne peut qu’interroger. Il ne s’agit en effet pas d’évolutions sociétales, comme le mariage homosexuel ou la suppression de la peine de mort, qui peuvent être adoptées en dépit des préventions de la majorité et bénéficient ensuite d’un effet cliquet. Il n’y a pas d’effet cliquet en matière d’immigration : c’est une volonté toujours renouvelée. D’où vient-elle ?

    Bien sûr, on est tenté de penser aussitôt aux belles âmes, aux discours sur l’accueil, la vocation universelle de la France, à la repentance post-coloniale, et de se dire que tout ceci est l’effet irrésistible d’une évolution des mentalités, que c’est donc en quelque sorte le sens de l’Histoire, et que toute autre motivation que l’on pourrait identifier ne serait que secondaire, bien loin derrière ce premier moteur du cœur et de l’esprit.

    Mais en vérité, admettre que l’immigration de masse acceptée, sinon encouragée, depuis un demi-siècle par nos élites puisse être l’effet d’un état d’esprit, d’une idéologie qui aurait saisi les cœurs, serait aussi naïf que de croire que le principal motif de la colonisation était à trouver dans les discours comme celui de Jules Ferry sur le devoir pour les races supérieures de civiliser les races inférieures, sans considérer qu’avant tout il y avait des fortunes à faire, et qui furent faites, dans les mines de charbon du Tonkin et de phosphates du Maroc.

    La gloire de l’Empire

    La colonisation. C’est précisément dans ce phénomène passé, si souvent utilisé pour neutraliser la révolte du Français autochtone sous un flot de culpabilisation, que se trouve le modèle de la politique immigrationniste.

    De cette colonisation de masse, les Français ne voulaient pas. Lorsqu’elle a débuté, dans les années 1870, leur cœur allait à l’Alsace et à la Lorraine qu’une défaite venait de leur arracher. Elle fut cependant un grand chantier, et un chantier constant, des élites de la IIIe République.

    Elle le fut parce qu’à la même époque, le monde occidental entrait dans la Grande Déflation (1873-1896) et la stagnation industrielle. Le grand capitalisme français ne trouvait pas, dans la métropole, d’espace de croissance suffisant pour ses profits : les salaires des ouvriers étaient bas, et le monde paysan, encore important, n’était pas porté à la consommation. Il fallait donc trouver des occasions de gros profits, et ces occasions furent trouvées dans la colonisation, et l’investissement du capital dans des activités à haut rendement : mines, exploitations agricoles…

    Durant ce quasi-siècle de l’Empire colonial français, la France dépensa plus que ce que ses colonies ne lui rapportèrent – ainsi que Jacques Marseille l’a montré jadis. Cependant, l’opération fut rentable pour certains, aux dépens des autres : car ce sont bien les deniers publics, l’argent des français métropolitains, à travers l’armée, le maintien de l’ordre, l’investissement dans des infrastructures,  qui permirent l’exploitation de ces ressources dont quelques-uns tirèrent longtemps de gros revenus.

    Cinquante ans de sollicitude

    Tout l’imaginaire colonial, par l’Education nationale, les Expositions, la propagande, réussirent à convaincre les Français, ou une grande partie d’entre eux, que tout cela était non seulement dans leur intérêt économique, mais moral, que c’était leur grandeur.

    Il  est aujourd’hui bien difficile, en tant que petites gens ainsi alarmés par ces vagues souvenirs, de ne pas plisser les yeux, froncer les sourcils et commencer à grogner en comprenant les ressorts de la supercherie, lorsque l’on se remémore les cinquante dernières années.

    1973, choc pétrolier, fin des Trente Glorieuses. La forte croissance s’éloigne, ne paraît plus atteignable. Et le grand capitalisme français se retrouve une nouvelle fois confronté à ce peuple français, resté si paysan dans sa mentalité, avec sa fâcheuse tendance à l’épargne,  à la thésaurisation, à la consommation modérée dans une France qui n’est plus à reconstruire. Que faire pour continuer à garantir une forte rentabilité pour les grandes entreprises, dans le bâtiment, dans la grande distribution en pleine expansion à la fin des Trente Glorieuses ?

    On trouve une idée dans les théories de Keynes : il faut stimuler la demande. On appelle cela « relance par la consommation », c’est le keynésianisme prisé des élites technocratiques, formées à l’ENA. Mais comment faire fonctionner cela quand on connaît la mentalité épargnante des ménages français ? Leur distribuer de l’argent serait risquer de le voir finir en trop grande partie dans des bas de laine. Et puis il y a de nombreux équipements dont la consommation n’est pas extensible : qui a besoin de trois lave-linges, quatre réfrigérateurs, dix services de vaisselle ? qui a besoin de deux, trois, quatre résidences secondaires ? Il faut donc des consommateurs vierges de tout patrimoine, des familles entières qu’il faudrait équiper intégralement en partant de rien.

    Colonisation à l’envers

    Et c’est à ce moment que commence cette colonisation à l’envers de l’immigration de masse, avec le regroupement familial, puis l’ouverture des vannes, et le développement massif du circuit économique de la colonisation à l’envers : les aides sociales, les transferts sociaux permettent de prendre l’argent que les Français trop économes auraient eu tendance à épargner, et de le déplacer non seulement au sein de la population française autochtone, mais aussi (surtout ?) vers de nouveaux arrivants qui sont démunis de tout et, par conséquent, devront tout acheter. Et pour faire bonne mesure, on double les transferts sociaux d’argent pris aux Français par l’impôt avec de l’argent supplémentaire emprunté en donnant en garantie le patrimoine des mêmes Français, grevant les générations futures d’une dette énorme.

    Et qui sont les premiers bénéficiaires de cette masse supplémentaire de consommation ? Les grands groupes français du bâtiment, de la grande distribution, plus tard des télécommunications. Les banques qui soutiennent des investissements immobiliers qui sont majoritairement remboursés par des aides sociales au logement. Etc.

    Et qui sont les dirigeants des grands groupes français, ou peuplent leurs conseils d’administration ?

    Les énarques. Les mêmes énarques qui conduisent la politique d’immigration de masse depuis cinquante ans. Les mêmes qui effectuent fréquemment des allers-retours dans des conseils d’administration de grandes entreprises bénéficiant de cette subvention indirecte qu’est l’immigration arrosée d’argent pour le consommer aussitôt.

    Non au conspirationnisme

    La critique socialo-communiste selon laquelle l’immigration est censée servir à provoquer une pression à la baisse sur les salaires, est fausse : si tel était le cas, l’immigration serait orientée vers de la main d’œuvre qualifiée selon les besoin des entreprises françaises, ce qui n’est pas le cas.

    La critique « conspirationniste » de l’immigration, selon laquelle celle-ci est une immigration de peuplement, qui sert à remplacer les autochtones, est fausse aussi.

    La réalité est que l’immigration est une immigration de consommation, une consommation qui a pour but de doper la rentabilité du grand capitalisme français en connivence avec la haute fonction publique énarchique. Elle a sans doute des effets accessoires sur les salaires, et un effet dramatique sur la composition démographique du pays, mais ce ne sont pas les effets d’abord recherchés.

    Ce modèle, qu’on peut qualifier de consumérisme immigrationniste, est donc fondamentalement un pacte entre les grands groupes français et la caste des énarques. Comme la colonisation, elle ruine la France, mais enrichit une poignée de gens. Comme la pour la colonisation, après quelques décennies de matraquage, on a réussi à faire croire aux Français qu’il s’agit d’une entreprise pratiquement désintéressée qu’ils doivent être fiers d’avoir menée et qu’il serait inhumain de critiquer. Pour protéger ce système de rentes, la presse française, subventionnée par l’Etat énarchique et détenue par les grands groupes, étouffe la dénonciation de « l’ensauvagement » et du terrorisme islamiste, conséquences encore plus graves de cette politique prédatrice.

    Il est temps de dénoncer cette mascarade, cette hypocrisie, cette escroquerie. Il faut comprendre que se battre contre des émotions et des idées qui servent à habiller des intérêts est vain, car c’est laisser intact et bien à l’abri le ressort de la mécanique. Il faut identifier et dénoncer l’intérêt qui la meut. Pour l’immigration de masse, c’est cet intérêt commun qui enrichit les énarques et les grands groupes en spoliant les Français.

    La colonisation n’a pratiquement pas survécu à la IIIe République. L’immigration de masse ne devrait pas survivre à la Ve.

  • Aux origines de la violence contemporaine, par François Dubreil.

    Manifestation de "zadistes" à Toulouse en hommage à Rémi Fraisse, février 2015 © Fred Scheiber/SIPA Numéro de reportage: 00705776_000036

    Violence. Ce mot est partout. Radios, télévisions, nouveaux médias et réseaux sociaux ne parlent que « d’ensauvagement » et relatent jour après jour des faits divers sans cesse plus atroces dignes de cette France Orange Mécanique dont Laurent Obertone annonçait l’avènement il y a quinze ans déjà.

    Quand tout cela a-t-il commencé ? Et plus encore, pourquoi cela a-t-il commencé ?

    13.jpgObertone – encore lui – liait directement cette montée de violence à l’installation massive de populations immigrées issues de régions de la planète aux mœurs moins policées. Ce n’est pas totalement faux, mais pas vraiment pour les raisons qu’il mettait en avant. On ne peut en effet se contenter de croire en une sorte de propension intrinsèque à la violence chez ces nouveaux arrivants, liée à leur origine ethnique ou leur appartenance religieuse. En dehors même des stéréotypes racistes que véhicule cette thèse, les contre-exemples sont en effet trop nombreux pour qu’elle puisse être valablement retenue. A ceux qui en douteraient, et qui considèrent par exemple que « tous les musulmans sont violents » et que « tous les asiatiques sont pacifiques », je conseille vivement d’effectuer un voyage à Dubaï puis en Birmanie, à titre de comparaison : les faits parleront d’eux-mêmes. Mais il est certainement possible en revanche d’imaginer que des personnes ayant grandi et vécu dans des pays marqués par la brutalité civile ou militaire puissent être quelque peu imprégnées par cette culture du rapport de force, et qu’elles puissent ainsi parfois transporter avec elles une part de la violence dans laquelle elles ont toujours baigné.

    Immigration et violence

    Le phénomène migratoire pourrait donc expliquer, pour partie, l’augmentation des crimes et délits en France au cours des six dernières décennies. Mais il ne saurait néanmoins en être la cause principale ou déterminante, car la hausse du taux de criminalité en France a de fait largement précédé le développement de l’immigration extra-européenne, qui n’est devenue réellement massive et pérenne qu’après la mise en place de la politique de regroupement familial en 1976. Si nous nous fions aux chiffres transmis par la Direction Centrale de la Police Judiciaire, nous voyons en effet que tout au long des années 50, et même jusqu’au milieu des années 60, notre pays présentait un niveau de violence très faible, avec des taux de criminalité annuels de l’ordre de 10 à 15 pour mille. Puis une hausse brutale s’est développée entre 1966 et 1980, date depuis laquelle le taux n’est plus jamais descendu au-dessous de 50 pour mille, dépassant parfois même largement les 60 pour mille. Au moins une autre cause que l’immigration a donc dû jouer un rôle essentiel. J’en retiendrai deux.

    Ce n’est qu’à partir de l’effondrement brutal de l’emprise chrétienne sur les consciences, au décours des années 1960, que la violence a pu se rendre visible, avant même de pouvoir devenir omniprésente

    Regardons un peu en arrière, pour commencer, et voyons quel était l’extrême niveau de violence en France à la Libération, à l’issue de cinq années de conflit extérieur et de guerre civile larvée entre « résistants » et « collabos ». Souvenons-nous du comportement de nos grands-parents lors de l’Épuration sauvage, des femmes tondues et des exécutions sommaires dans nos villes et nos villages… Souvenons-nous même, avec un brin d’horreur, que quelques années plus tôt encore (jusqu’en 1939, pour être exact), même les exécutions capitales « officielles » avaient encore lieu en public, et que tout un chacun pouvait donc alors, en France, venir voir le plus légalement du monde un homme se faire trancher la tête. Souvenons-nous enfin du fait que nos aînés, en Indochine puis en Algérie, ont été les acteurs de guerres d’une violence extrême, et ce jusqu’au début des années 1960 ; violence qui déborda d’ailleurs le simple théâtre des opérations militaires puisqu’elle s’invita aussi largement en France métropolitaine, via le terrorisme de l’OAS ou lors de la répression de la manifestation des Algériens à Paris en 1961 par exemple.

    Rendez-nous la violence légale et la justice

    Et pourtant à cette même époque, le taux de criminalité, lui, restait extrêmement faible. A quoi donc alors rattacher ce décalage manifeste ? Peut-être pour une part à « l’équilibre dissuasif » qu’établissait encore dans ces années 1945-1965 la persistance de l’usage traditionnel, au sein de l’appareil militaire, policier et judiciaire, d’un très important degré de violence légale. La remise en cause de cette stratégie immémoriale, opposant à la brutalité criminelle le déploiement d’une violence étatique équivalente – voire supérieure – avait pourtant commencé dans l’immédiat avant-guerre, avec la suppression de la déportation aux bagnes (1938) et la fermeture des colonies pénitentiaires pour mineurs (1939). Mais le regain de brutalité général engendré par le second conflit mondial puis les guerres coloniales vint ensuite ralentir pour une vingtaine d’années cette évolution de fond. Il fallut donc attendre le tournant des années 1960-1970 pour que l’action de juristes comme Robert Badinter ou de philosophes comme Michel Foucault (notamment via son fameux Surveiller et Punir, paru en 1975) vienne définitivement délégitimer le droit que s’arrogeait encore l’État de violenter les corps. On vit alors successivement disparaitre la peine de mort (1981) et les Quartiers de Haute Sécurité (1982), tandis que peu à peu la sévérité – et même la simple application – des peines carcérales prononcées par la justice pénale allait en décroissant.

    On pourrait toutefois, à ce propos, discuter la valeur dissuasive effective que pouvait avoir cette violence « officielle », notamment dans le cas emblématique de la peine de mort. C’est précisément un des angles d’attaque qu’utilisèrent ses opposants, et c’est d’ailleurs une critique parfaitement fondée. Mais ce n’est pas précisément notre sujet. Ce qui nous intéresse, c’est la valeur coercitive que pouvait entretenir une telle brutalité. Ce que provoque inévitablement en retour la réduction de la contrainte physique des criminels, par le jeu des remises de peine, des libérations anticipées, et des mesures alternatives à l’emprisonnement, c’est bien en effet une certaine forme de libération de leur violence dans l’espace public. Nous le voyons assez clairement dans le problème de plus en plus préoccupant de la récidive, chez des individus que le système n’éloigne plus désormais radicalement de la société par la mort, la relégation ou l’enfermement. Le même phénomène de libération de violence, d’ailleurs, s’est développé d’une façon très significative durant la même période en matière de gestion de l’ordre public. Depuis mai 1968, suivant un revirement radical par rapport aux périodes antérieures, la doctrine officielle vise ainsi désormais à épargner avant tout les vies des manifestants, y compris au prix d’une mise en danger des forces de l’ordre et d’une augmentation conséquente des dégradations commises sur la voie publique. Les rares morts survenues depuis lors de manifestations, de Malik Oussekine à Rémi Fraisse, ont donc été considérées par les autorités elles-mêmes non plus comme le résultat accidentel et inévitable de heurts plus ou moins délibérément provoqués, mais comme des drames inacceptables, aboutissant quasi-systématiquement à la condamnation – au moins morale – des forces de l’ordre et à leur paralysie progressive. Pour caricaturer à dessein, il ne serait plus venu l’idée à personne, même dans les esprits les plus réactionnaires de la Préfecture de Police, de traiter les plus violentes des actions des gilets jaunes en 2018 comme l’avait été une soixantaine d’années plus tôt la manifestation – pourtant pacifique – des Pieds Noirs d’Alger sur la rue d’Isly… Et gageons en retour que le saccage de l’Arc de Triomphe aurait certainement été évité si les CRS avaient ouvert le feu à l’arme automatique sur le rond-point de l’Etoile… L’affaiblissement (relatif, car la violence non létale reste encore largement employée) de la brutalité policière a donc inévitablement laissé davantage de champ à l’exercice de la violence des casseurs de tous bords. Nous l’avons vu clairement en 2016 lorsqu’une voiture de policiers isolée en marge d’une manifestation parisienne put impunément être caillassée puis incendiée devant les caméras sans qu’aucun des fonctionnaires à bord ne fasse usage de son arme de service, l’un d’eux ayant même été depuis décoré précisément pour la grande retenue dont il avait fait preuve tandis qu’un des casseurs s’en prenait physiquement à lui. Les agresseurs identifiés se virent certes sanctionnés par la suite, mais leur agressivité avait néanmoins pu se déployer sur le moment sans aucune entrave…

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    Le 18 mai 2016, une voiture de police est incendiée par des manifestants quai de Valmy à Paris. SIPA. AP21899220_000001

    Déchristianisation et exposition permanente de la violence

    A ce point de mon argumentaire, avant d’être accusé de crypto-fascisme, je tiens à préciser les choses : mon propos n’est pas ici de déplorer un quelconque laxisme, de faire l’apologie de la violence d’État, de demander le retour de la guillotine sur la place publique et des parachutistes dans les rues. Je tiens seulement à mettre (ou remettre, plus exactement) la société face à sa responsabilité : si elle choisit (pour toutes sortes de raisons morales) de renoncer à l’usage de la violence légale, elle doit assumer en retour de se trouver confrontée à une plus grande intensité de violence illégale… Pour reprendre un vieil adage, il est vain de déplorer les effets dont on chérit les causes…

    Mais j’avais évoqué deux explications à l’accroissement de la violence dans notre pays. Et de fait, une autre voie d’opposition que la permanente concurrence de brutalité entre les autorités d’un côté, les criminels et les casseurs de l’autre, existait jusqu’à une période récente dans notre tradition culturelle. Elle était vieille de deux mille ans, et depuis ses origines elle avait perpétuellement combattu (avec plus ou moins de conviction selon les époques, c’est vrai) le principe même de la violence. Le christianisme, car c’est bien de lui qu’il s’agit, avait ainsi proposé une réponse en retour basée non plus sur une brutalité équivalente, mais sur son contraire absolu : l’Amour. C’est d’ailleurs cette longue tradition de miséricorde et de charité – au sens étymologique – qui triomphe aujourd’hui dans le discours du pape François, mais son écho n’est plus que marginal, tant la déchristianisation de nos sociétés est désormais avancée. Ce message a néanmoins très largement précédé le pontificat actuel (il est directement issu des textes évangéliques) et il a d’ailleurs été relativement dominant dans l’Église chaque fois que celle-ci n’a pas eu partie liée – directement ou pas – avec le pouvoir temporel. Il a ainsi longtemps imprégné la société occidentale d’une très forte condamnation morale de la violence qui aboutissait, jusqu’à l’époque contemporaine, à une censure de fait de ses représentations littéraires et audiovisuelles. Et ce n’est donc qu’à partir de l’effondrement brutal de l’emprise chrétienne sur les consciences, au décours des années 1960, que la violence a pu se rendre visible, avant même de pouvoir devenir omniprésente. Les descriptions des horreurs des combats de 14-18 sont ainsi bien moins crues dans les Orages d’Acier de Jünger (pourtant acteur des faits) que dans Au Revoir Là-Haut de Lemaitre. De même, la vision donnée du Débarquement sur la plage d’Omaha dans Le Jour le Plus Long de Zanuck est infiniment plus édulcorée que celle qu’offrit Spielberg avec Il Faut Sauver le Soldat Ryan, bien que la familiarité des spectateurs avec les scènes de guerre fût indiscutablement bien plus grande en 1962 qu’en 1998. Ce carcan moral fondé sur les valeurs chrétiennes – qui se traduisait par une censure de fait – était plus fort encore dans les publications et émissions destinées à la jeunesse, qui devaient impérativement présenter un univers tout en douceur et en politesse. Ceux qui comme moi ont grandi dans les années 1970 se souviennent ainsi du choc symbolique que représenta l’arrivée sur nos écrans de Goldorak, après le long règne de Nounours et du Manège Enchanté. Le succès fut énorme, car la violence, comme le fascisme, est fascinante… Mais les conséquences ne le furent pas moins: désormais, partout, dans la littérature comme au cinéma, à la télévision et bientôt sur internet, la brutalité ne serait plus censurée mais exhibée à tous sous des jours de plus en plus complaisants en une permanente surenchère, de l’Inspecteur Harry jusqu’à Kill Bill… Là encore, mon propos n’est pas de juger ni de déplorer : j’aime tout autant Clint Eastwood que Quentin Tarantino, et il ne viendrait plus à l’esprit de personne, désormais, de sacrifier le réalisme à la morale. Mais qu’une trace de cette exposition permanente puisse ensuite s’imprimer dans les esprits et dans les comportements – en particulier des plus jeunes – me semble une évidence…

    Au mitan des années 60, donc, un nouveau monde émergea, tournant le dos à la fois à l’autoritarisme brutal des pouvoirs anciens et à la morale religieuse traditionnelle. C’est en 1964-1966 que Guillaume Cuchet fait débuter notre sortie du christianisme, et c’est en 1968 que commença l’effondrement de l’ordre gaullo-républicain. Nous autres, désormais, vivons sur une société issue de ces deux bouleversements gigantesques. L’explosion de violence à laquelle nous sommes confrontés, quoi qu’on en dise, est le prix à payer pour cela…

  • Le cas Georges Floyd : drame, drogue, deep state, par Marc Obregon.

    Source : https://lincorrect.org/

    Pauvre Georges Floyd. Non content d’être assassiné devant les caméras, le voilà qui devient l’emblème de la majorité hurlante des minorités, de ces foules psittacistes, de ces communautés glapissantes qui s’emparent cycliquement de l’opinion pour asséner leurs convictions d’enfants bornés, faites de mythologies abstruses et de repentir malsain.

    2.pngMuray dénonçait dès 1991 l’avènement de l’Empire du Bien, et nous y voilà toujours, barboteurs à jamais de ce petit bain où la démocratie fait taire ses plus douloureuses varices. « Qui était Georges Floyd ? » s’interroge avec componction la presse hexagonale, ou encore « De quoi Georges Floyd est-il le nom ? ».

     

    « Qui était Georges Floyd ? » s’interroge avec componction la presse hexagonale, ou encore « De quoi Georges Floyd est-il le nom ? ». D’un nègre mort, serait-on tenté de répondre pour paraphraser cette réplique culte de Pulp Fiction…

     

    D’un nègre mort, serait-on tenté de répondre pour paraphraser cette réplique culte de Pulp Fiction… Attention, que l’on soit bien clair : oui, la ségrégation raciale existe aux Etats-Unis, oui, une partie de la police s’en donne sans doute à cœur joie dès qu’il s’agit de molester un crackhead pour lui faire expier sa couleur de peau en sus de quelques chicots…

     

    Il y a bien un mal qui réside dans ce pays, un mal profond, séculaire, qui en fait une terre maudite, infestée par la violence, les rapports de force : nation fondée sur le génocide des peuples autochtones, puis sur la traite des africains, les Etats-Unis ont le meurtre dans le sang, et cette terre sur laquelle ne poussent désormais plus que des banlieues pavillonnaires sans fin, des Dunkin’ Donuts peuplés de blattes obèses et des campus pour hologrammes est une terre mauvaise, bourbeuse de sang et de viols, ce qu’avalise toute une tradition de l’horreur domestique, de Lovecraft à Stephen King. Mais alors, enfin, saperlotte, de quoi Georges Floyd est-il vraiment le nom, ô Incotidien ?

    Avec sa mort, et la récupération systématique de cette tragédie par les phalanges démocrates, c’est en réalité un nouveau drame de sa propre mise en spectacle que vit la population afro-américaine : les Etats-Unis, en particulier dans les années Obama, se sont  pensé politiquement et socialement comme une Nation post-raciale (c’était là les mots même d’Obama lors de son investiture), mais chassez la race, elle revient au galop : c’est précisément parce que la tradition philosophique états-unienne est fondée sur la critique rationaliste et arminienne, et sur le legs pesant de la révolution luthérienne, puis évangélique, que sa spécificité structurelle s’est transformée en dogme communautariste, qu’en cherchant à tout prix à fédérer les peuples sous la houlette d’un nationalisme prométhéen, elle a en réalité révélé toutes les coutures les plus grossières et toutes les impasses. Car oui, n’en déplaisent aux pleureuses de la Novlangue étatique, les races existent bel et bien.

     

    Elles existent et elles sont belles, parce qu’elles appartiennent à des terres, à des pans du cosmos, à des configurations précises de l’espace et du temps, qui les ont savamment faites évoluer comme dans des athanors, distillant les exceptions et les pugnacités de chacune avec la patience infinie que le travail des particules donne parfois aux millénaires. Les Etats-Unis, ce pays éprouvette de l’extinction des races, ont justement cherché par tous les moyens possibles, à taire la mystique raciale propre à chaque peuple afin de valoriser ses aspects les plus crapuleusement capitalistes.

     

    Grâce à une  ingénierie sociale constante, qui a commencé avec Angela Davis et qui a culminé avec l’investiture d’Obama, faux noir intégral, en passant par les opérations d’infiltration ordonnées par Hoover au sein des Black Panthers (via le fameux COINTELPRO, ou Counter Intelligence Program, qui s’est révélé être une véritable usine à dissidences contrariées) le pouvoir états-unien a modelé et a subjugué toujours un peu plus les afro-américains, et cette récupération n’en est que la phase terminale : après les avoir parqués dans des zones de non-droit, leur avoir distribué du crack pour qu’ils s’entretuent, leur avoir fait miroiter une réussite facile en valorisant le capitalisme sauvage grâce à la culture hip hop, cette musique frauduleuse qui n’a servi en réalité qu’à les bâillonner un peu plus, qu’à les conforter dans leur image de crétins violents et à les investir rituellement  dans une insertion au forceps ;

     

    Les Etats-Unis, ce pays éprouvette de l’extinction des races, ont justement cherché par tous les moyens possibles, à taire la mystique raciale propre à chaque peuple afin de valoriser ses aspects les plus crapuleusement capitalistes.

     

    voilà toutes ces foules de babtous écœurantes qui scandent le nom de Georges Floyd, ce nouveau mantra destiné à faire chuter Trump de son piédestal, pour mettre à sa place une tête de gondole un peu plus vendeuse, un peu plus aimable et un peu plus soumise à l’Etat Profond, qu’il s’agisse de l’éléphant de mer Michelle Obama ou du perv Joe Biden. Une nouvelle façon de réduire les afro-américains à leur couleur de peau, et surtout à taire les revendications sociales de toute une Amérique oubliée, pour laquelle Trump a pourtant œuvré depuis le début de son investiture en tentant de rétablir un productivisme qui a porté ses fruits.

     

    On oublie également, de notre point de vue français, le rôle déterminant joué par la drogue dans la ségrégation raciale et dans la violence quotidienne qui s’exerce dans les grandes villes américaines : dans les années 80 et 90 c’est l’épidémie de crack, touchant majoritairement les classes déshéritées, qui a forcé les pouvoirs publics à consolider leur appareil juridique : de nombreuses lois permettant des peines plancher systématiques ont abouti à des milliers d’incarcérations parmi les afro-américains.

     

    En effet, les lois sur les peines plancher autorisent encore aujourd’hui une disparité de 1 pour 100 pour le crack et la cocaïne, c’est-à-dire qu’une personne possédant 5 grammes de crack reçoit la même peine plancher qu’une personne possédant 500 grammes de cocaïne…une loi qui a entraîné une énorme discrimination raciale et qui a contribué depuis 25 ans à remplir les prisons fédérales, tout en provoquant une véritable bataille politico-juridique jusqu’au sommet du pouvoir… On  commence seulement à comprendre qu’il s’agissait davantage d’une crise sanitaire organisée que d’une cartellisation des quartiers, à l’heure où la crise des opioïdes tue aujourd’hui 60 000 américains par an, entraînant pour la première fois depuis 1918 une baisse de l’espérance de vie dans le pays. Ici la drogue légale ou semi-légale s’exerce comme un pouvoir ultime qui permet d’anesthésier une population entière pour éviter qu’elle ne se révolte.

     

    Avec la bénédiction des laboratoires, des médecins généralistes et même de la culture populaire, à commencer par ce bon vieux hip hop, qui en fait cyniquement les louanges, jusqu’en nos contrées. En célébrant ce qui détruit les quartiers, la culture rap ferme la boucle : aujourd’hui on apprend que Georges Floyd lui-même était drogué au fentanyl et que sa mort a probablement été précipitée par la détresse respiratoire qu’entraîne cet opioïde dix fois plus puissant que l’héroïne… Dans American War Machine l’universitaire Peter Dale Scott accuse l’État Profond américain, par la main de la CIA,  d’avoir facilité et organisé une partie du trafic de drogue afin de soumettre les populations les plus rétives : il parle d’une « connexion narcotique globale » qui aurait permis à l’État américain de s’enrichir, en passant des alliances contre nature avec les cartels et certains gouvernements mafieux (Birmanie, Venezuela), tout en s’assurant la soumission des communautés noires et latino-américaines.

     

    Dans American War Machine l’universitaire Peter Dale Scott accuse l’État Profond américain, par la main de la CIA,  d’avoir facilité et organisé une partie du trafic de drogue afin de soumettre les populations les plus rétives

     

    Un système d’oppression qui culmina selon lui avec le Triangle d’Or et qui a dû se repenser après son démantèlement : la crise des opioïdes, contre laquelle Trump a déclaré l’état d’urgence sanitaire en 2018, ne serait que la continuation officielle, à peine cachée, de cette tentative de soumettre un pays entier par la chimie. C’est évidemment une thèse fort débattue, et Scott fait partie des auteurs bien connus et rabâchés par la complosphère. Le cas Georges Floyd peut-il se voir sous ce prisme, comme une énième tragédie de cette domestication forcée du peuple par la sujétion narcotique ? On vous laisse le soin d’y réfléchir : l’Amérique questionne constamment son propre mythe, et si certaines théories ont été validées in fine par la déclassification des archives (l’opération Paperclip, le programme MK Ultra), l’implication de la CIA dans le trafic mondial de drogues reste une marotte conspirationniste un peu éculée.

     

    Trump joue probablement sa présidence, et on ne peut que saluer sa prestance dans une situation aussi complexe : il lâchait récemment lui-même qu’il se battait contre un état profond, sans doute parce que le thème fait florès au sein de même de son électorat, rompu aux vocables conspirationnistes. Néanmoins, parler d’état profond n’est pas totalement dépourvu de sens lorsqu’on sait que Trump est menacé d’impeachment depuis le premier jour de son investiture : aujourd’hui encore son élection constitue un drôle de bug dans la matrice, une sorte de dérèglement que certains ont encore du mal à gober.

    L’Etat américain n’a semble-t-il jamais été aussi complexe, stratifié, travaillé par le sempiternel complexe militaro-industriel, par les cartels pharmaceutiques et par le nouveau pouvoir transverse que représentent les tech-évangélistes de la Silicon Valley, qui constituent encore une véritable inconnue dans l’équation. Contre le bégaiement mongoloïde de la contestation démocrate, il tente une poigne de fer à la Nixon, et une parole « nativiste » qui a déjà porté ses fruits lors de son élection, dans le sillage paléo-conservateur d’un Pat Buchanan : c’est quitte ou double.

     

    Au sein même de l’administration Trump le conflit fait rage : d’un côté son conseiller Jared Kushner le supplie de ne pas se couper de l’électorat noir américain, de l‘autre son chef de cabinet Mark Meadows semble prêt à faire l’impasse dessus. Ce qui se joue, finalement, c’est l’avenir des Etats Unis comme pays ou comme simple « intégrateur de contenus » : si Trump cède face aux communautaristes de tous bords, face à la percée des démocrates dont l’utopie se résume à une sorte de Silicon Valley géante, les Etats-Unis perdront probablement la seule chose qui leur restait : la possibilité d’une nation.

  • A quand les excuses d’Alger pour la traite des esclaves européens ?, par Bernard Lugan.

    Pères de l’Ordre des Trinitaires négociant le rachat d’esclaves français à Alger au début du XVIIe siècle.
     
    En ces temps de repentance et d’ethno-masochisme, puisque ceux qu’il est difficile de désigner autrement que par le terme d’ennemis, vu leur comportement à l’égard de la France, s’amusent à jongler avec le contexte historique, alors, faisons de même. 
     
    L’Algérie aux abois économiquement, ruinée par les profiteurs du Système qui depuis 1962 se sont méthodiquement engraissés en pillant ses ressources, a donc l’outrecuidance de demander des excuses à la France. Pourquoi pas d’ailleurs, puisque, comme le disait Etienne de la Boétie : « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » ? 

    bernard lugan.jpgDes excuses donc pour avoir tracé en Algérie 54 000 kilomètres de routes et pistes (80 000 avec les pistes sahariennes), 31 routes nationales dont près de 9000 kilomètres goudronnés, construit 4300 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, 23 ports aménagés (dont 10 accessibles aux grands cargos et dont 5 qui pouvaient être desservis par des paquebots), 34 phares maritimes, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels, 31 centrales hydroélectriques ou thermiques, une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités avec 800 000 enfants scolarisés dans 17 000 classes (soit autant d’instituteurs, dont deux-tiers de Français), un hôpital universitaire de 2000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Sans parler d’une agriculture florissante laissée en jachère après l’indépendance, à telle enseigne qu’aujourd’hui l’Algérie doit importer du concentré de tomates, des pois chiches et jusqu’à la semoule pour le couscous… 
     
    Or, tout ce que la France légua à l’Algérie en 1962 fut construit à partir du néant, dans un pays qui n’avait jamais existé et dont même le nom lui fut donné par le colonisateur... Tout avait été payé par les impôts des Français. En 1959, toutes dépenses confondues, l’Algérie engloutissait ainsi 20% du budget de l’Etat français, soit davantage que les budgets additionnés de l’Education nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce ! (Voir à ce sujet mon livre Algérie l’Histoire à l’endroit). 
     
    L’Algérie a exigé, et sur ce point comment ne pas être d’accord avec elle, que la France lui restitue les cranes de combattants vaincus par l’armée française lors de la conquête. Mais alors, quid des restes des dizaines de milliers d’esclaves européens dont des milliers de Français enlevés en mer ou par des razzia littorales, morts en Algérie et enterrés dans la banlieue d’Alger dans ce qui, avant la conquête était désigné comme le cimetière des chrétiens ? C’est en effet par dizaines de milliers que des hommes, des femmes et des enfants européens furent pris en mer ou enlevés à terre par les pirates barbaresques. De 1689 à 1697, Marseille perdit ainsi 260 navires ou barques de pêche et plusieurs milliers de marins et de passagers, tous ayant été réduits en esclavage. En 1718, la comtesse du Bourk, ses enfants et ses domestiques qui avaient embarqué à Sète pour rejoindre via Barcelone son mari ambassadeur en Espagne furent capturés en mer. La petite Marie-Anne du Bourk alors âgée de 9 ans, fut rachetée en 1720. 
     
    Grâce aux rapports des pères des Ordres religieux dits de « rédemption des captifs », qu’il s’agisse de l’Ordre des Trinitaires fondé par Jean de Matha et Félix de Valois, ou des Pères de la Merci, les Mercédaires, un ordre religieux fondé par Pierre Nolasque, nous connaissons les noms de milliers d’esclaves rachetés, ainsi que leurs villes ou villages d’origine, cependant que, faute de moyens, des dizaines de milliers d’autres ne le furent pas et moururent dans les chaînes.
     
    En 1643, le Père Lucien Héraut, prêtre de l’Ordre de la Trinité et Rédemption des Captifs, rentra en France avec 50 malheureux Français qu’il venait de racheter aux esclavagistes algérois. Faute de moyens, la mort dans l’âme, il avait laissé derrière lui plusieurs milliers d’autres Français, sans compter les milliers d’esclaves appartenant aux autres nations européennes enlevés en mer ou sur le littoral. 

    Dans une lettre d’une grande puissance de témoignage adressée à Anne d’Autriche, Reine-Régente du royaume de France, le père Héraut se fit l’interprète des captifs, s’adressant à la reine en leur nom, afin de lui demander une aide financière pour les racheter. Une lettre qui devrait clore les prétentions et les exigences d’excuses des descendants des esclavagistes algérois : « Larmes et clameurs des Chrestiens françois de nation, captifs en la ville d’Alger en Barbarie, adressées à la reine régente, par le R. P. Lucien Heraut, Religieux de l’Ordre de la Trinité et Rédemption des Captifs, 1643. 


    « (…) ainsi qu’il arrive ordinairement aux vassaux de vostre Majesté, qui croupissent miserablement dans l’horrible esclavage (…) cette mesme necessité addresse aux pieds de sa clemence et Royalle bonté, les larmes et soupirs de plus de deux milles François de nation Esclaves en la seule ville d’Alger en Barbarie, à l’endroit desquels s’exerce les plus grandes cruautés que l’esprit humain puisse excogiter, et les seuls esprits infernaux inventer. 


    Ce n’est pas, Madame, une simple exaggeration (…) de ceux, qui par malheur sont tombés dans les griffes de ces Monstres Affricains, et qui ont ressenty, comme nous, leur infernalle cruauté, pendant le long sejour d’une dure captivité, les rigueurs de laquelle nous experimentons de jour en jour par des nouveaux tourments: la faim, le soif, le froid, le fer, et les gibets (…) mais il est certain que les Turcs et Barbares encherissent aujourd’hui par-dessus tout cela, inventans journellement de nouveaux tourments, contre ceux qu’ils veulent miserablement prostituer, notamment à l’endroit de la jeunesse, captive de l’un et l’autre sexe, afin de la corrompre à porter à des pechés si horribles et infames, qu’ils n’ont point de nom, et qui ne se commettent que parmys ces monstres et furies infernales et ceux qui resistent à leurs brutales passions, sont écorchez et dechirez à coup de bastons, les pendants tous nuds à un plancher par les pieds, leur arrachant les ongles des doigts, brullant la plante des pieds avec des flambeaux ardents, en sorte que bien souvent ils meurent en ce tourment. Aux autres plus agés ils font porter des chaisne de plus de cent livres de poids, lesquelles ils traisnent miserablement partout où ils sont contrains d’aller, et apres tout cela si l’on vient à manquer au moindre coup de siflet ou au moindre signal qu’ils font, pour executer leurs commandements, nous sommes pour l’ordinaire bastonnez sur la plante des pieds, qui est une peine intollerable, et si grande, qu’il y en a bien souvent qui en meurent, et lors qu’ils ont condamné une personne à six cent coups de bastons, s’il vient à mourir auparavant que ce nombre soit achevé, ils ne laissent pas de continuer ce qui reste sur le corps mort. 


    Les empalements son ordinaires, et le crucifiment se pratique encore parmy ces maudits barbares, en cette sorte ils attachent le pauvre patient sur une manière d’echelle, et lui clouent les deux pieds, et les deux mains à icelle, puis après ils dressent ladite Eschelle contre une muraille en quelque place publique, où aux portes et entrées des villes (…) et demeurent aussi quelque fois trois ou quatre jours à languir sans qu’il soit permis à aucun de leur donner soulagement. 


    D’autres sont écorchez tous vifs, et quantitez de bruslez à petit feu, specialement ceux qui blasphement ou mesprisent leur faux Prophete Mahomet, et à la moindre accusation et sans autre forme de procez, sont trainez à ce rigoureux supplice, et là attachez tout nuds avec une chaine à un poteau, et un feu lent tout autour rangé en rond, de vingt-cinq pieds ou environ de diametre, afin de faire rostir à loisir, et cependant leur servir de passe-temps, d’autres sont accrochez aux tours ou portes des villes, à des pointes de fer, où bien souvent ils languissent fort long temps. 


    Nous voions souvent de nos compatriots mourir de faim entre quatre murailles, et dans des trous qu’ils font en terre, où ils les mettent tout vif, et perissent ainsi miserablement. Depuis peu s’est pratiqué un genre de tourment nouveau à l’endroit d’un jeune homme de l’Archevesché de Rouen pour le contraindre a quitter Dieu et nostre saincte Religion, pour laquelle il fut enchaisné avec un cheval dans la campagne, l’espace de vingt-cinq jours, à la merci du froid et du chaud et quantitez d’autres incommoditez, lesquelles ne pouvant plus supporter fit banqueroute à notre saincte loy. 


    Mille pareilles cruautez font apostasier bien souvent les plus courageux, et mesme les plus doctes et sçavants : ainsi qu’il arriva au commencement de cette presente année en la personne d’un Père Jacobin d’Espagne, lequel retenu Captif, et ne pouvant supporter tant de miseres, fit profession de la loy de Mahomet, en laquelle il demeura environ six mois, pendant lesquels (…) il avoit scandalisez plus de trente mille Chrestiens esclaves de toutes nations (…) il se resolu à estre brullé tout vif, qui est le supplice ordinaire de ceux qui renoncent à Mahomet (…)en suite deqoy il fut jetté en une prison obscure et infame (…) Le Bascha le fit conduire au supplice(…) il fut rosty à petit feu un peu hors de la ville près le Cimitiere des Chrestiens. 


    Nous n’aurions jamais fait, et nous serions trop importuns envers votre Majesté, de raconter icy toute les miseres et calamitez que nous souffrons : il suffit de dire que nous sommes icy traittez comme de pauvres bestes, vendus et revendus aux places publiques à la volonté de ces inhumains, lesquels puis apres nous traittent comme des chiens, prodiguans nostre vie, et nous l’ostans, lors que bon leur semble (…). 


    Tout cecy, Madame, est plus que suffisant pour émouvoir la tendresse de vos affections royales envers vos pauvres subjets captifs desquels les douleurs sont sans nombre, et la mort continuelle dans l’ennuy d’une si douleureuse vie (…), et perdre l’ame apres le corps, le salut apres la liberté, sous l’impatience de la charge si pesante de tant d’oppressions, qui s’exercent journellement en nos personnes, sans aucune consideration de sexe ny de condition, de vieil ou du jeune, du fort ou du foible : au contraire celuy qui paroist delicat, est reputé pour riche, et par consequent plus mal traitté, afin de l’obliger à une rançon excessive, par lui ou par les siens (…) nous implorons sans cesse, jettant continuellement des soupirs au Ciel afin d’impetrer les graces favorables pour la conservation de vostre Majesté, et de nostre Roy son cher fils, destiné de Dieu pour subjuguer cette nation autant perfide que cruelle, au grand souhait de tous les Catholiques, notamment de ceux qui languissent dans ce miserable enfer d’Alger, une partie desquels ont signé cette requeste en qualité, Madame, de vos tres humbles, tres obeyssants, tres fidels serviteurs et vassaux les plus miserables de la terre, desquels les noms suivent selon les Dioceses et Provinces de votre Royaume. » 


    Le numéro du mois de septembre de l’Afrique Réelle sera un numéro spécial consacré à la repentance et à l’esclavage et, le 1er septembre, je publierai un livre intitulé Esclavage, l’histoire à l’endroit, une arme de réfutation de la doxa culpabilisatrice. Les lecteurs de ce blog et les abonnés à la revue seront informés dès sa parution.


    Bernard Lugan
  • Retour des djihadistes, Traoré : Dupond Moretti commence fort, par Régis de Castelnau.

    Source : https://www.vududroit.com/

    Éric Dupond-Moretti, le bravache de la société du spectacle dont Macron dans un souci de diversion avec son lugubre remaniement nous a fait un Garde des Sceaux, n’ira probablement nulle part. Car quelles que soient ses intentions, et il y en a peut-être de souhaitables, nous savons bien qu’il ne pourra rien faire d’utile. Ne pouvant échapper à ce qu’il est, une caution sans pouvoir. Juste un exemple, la justice française une des plus pauvres d’Europe, est complètement en faillite, l’avons-nous entendu s’exprimer sur la nécessité absolue et urgente d’augmenter considérablement son budget ? Eh non, parce que là il s’agit d’affronter Bercy, où résident les vrais patrons du système Macron et où effets de manches et aboiements n’impressionnent personne.

    4.jpgOn l’entend en revanche plus facilement sur des sujets secondaires jetés en pâture à la polémique, comme par exemple le rapatriement des djihadistes de nationalité française partis rejoindre le terrorisme islamiste au Moyen-Orient, ou son ingérence dans la procédure judiciaire concernant la mort d’Adama Traoré.

    Djihadistes criminels : tout le monde à la maison !

    Soucieux de complaire au mainstream et de s’attirer les bonnes grâces des belles âmes des beaux quartiers nous rebattant les oreilles avec ce sujet, il demande le rapatriement des djihadistes français partis apporter la mort au Moyen-Orient, et avec comme seul argument, le fait qu’ils soient français. Au-delà du caractère indécent et provocateur de la posture, cette demande est complètement irrecevable, et pour plusieurs raisons :

    •            Tout d’abord la moindre des choses serait de respecter la souveraineté des États sur le territoire desquels les exactions ont été commises. Car c’est à eux qu’il appartient de donner à ces crimes les réponses prévues par leurs règles. La France n’a pas à s’ingérer et à donner des leçons de morale permanentes à des pays qui ont subi l’horreur, et dont la politique française, en particulier celle menée par Hollande est en partie à l’origine. Donc, modestie, respect de la souveraineté, et absence de ce paternalisme vaguement raciste seraient souhaitables.

    •            Ensuite, l’État français doit protection à ses ressortissants, mais cette protection ne consiste pas à les exonérer de leurs responsabilités vis-à-vis des pays dont ils ont violé les lois. Les consulats et les ambassades peuvent et doivent apporter une aide matérielle, mais en aucun cas s’ingérer dans les compétences d’états souverains.

    •            Ensuite toujours, il est possible de négocier avec des états des traités bilatéraux, qui permettent de faire exécuter en France des peines décidées dans un État étranger. C’est ce qui est arrivé à Bertrand Cantat condamné en Lituanie et qui a exécuté en France une partie de la peine après que celle-ci eut été infligée par le tribunal de Vilnius. Ce n’est pas le cas avec les pays concernés.

    •            Ensuite toujours, on peut certes juger en France des nationaux pour des crimes commis à l’étranger. Dès lors que le criminel recherché est sur le territoire national, et en application du principe que l’on n’extrade pas les nationaux, la justice française est alors compétente. C’est ce qui est arrivé à Éric Robic, français, et Claude Khayat, franco-israélien, deux chauffards qui avaient renversé et tué une jeune femme sur un passage protégé à Tel-Aviv avant de s’enfuir pour retourner en France.

    •            Ensuite toujours, la demande de rapatriement formulée par Éric Dupond Moretti qui n’a donc aucun support juridique, nécessiterait obligatoirement négociations et contreparties parfaitement opaques pour la remise à l’État français de ces nationaux. Qui par leurs actes et leurs déclarations se sont posés en ennemis de leur pays. Que l’État fasse tous les efforts, y compris financiers, pour essayer de faire libérer des otages innocents c’est une chose, mais il n’est pas envisageable de demander la même chose aux Français pour ceux qui leur ont déclaré la guerre.

    •            Enfin, même si par extraordinaire et à l’encontre de ce que souhaite manifestement l’opinion publique, des tractations inavouables permettaient ce rapatriement, ceux qui se sont rendus coupables de crimes à l’étranger ne pourraient pas être jugés dans des conditions conformes aux principes constitutionnels français et aux conventions internationales que nous avons signées. Le droit au procès équitable est un principe fondamental, qui nécessite une identification claire des faits, afin qu’accusation et défense aient des armes égales pour en établir la vérité judiciaire, aboutissant à une décision légitime. Ce droit au procès équitable vaut bien sûr pour la défense mais également pour l’accusation qui représente rappelons le, les intérêts du peuple français. Comment imagine-t-on que l’on puisse établir une réalité factuelle pour des faits qui se sont déroulés dans des circonstances exactes que l’on connaît si peu ? Dans quelles conditions de sérénité et de sécurité intervenants et témoins pourraient-ils être sollicités ? Le renvoi dans la nature des criminels ne serait pas évitable.

    Il n’y avait rien de plus urgent, Monsieur le Garde des Sceaux ?

    Adama Traoré, saint et martyr

    Le deuxième sujet est relatif à l’étonnement manifesté par Éric Dupont Moretti devant le fait qu’Assa Traoré, partie civile dans la procédure ouverte à la suite de la mort de son frère, n’ait pas encore été reçue par les juges d’instruction. Rejoignant en cela la complaisance de son prédécesseur place Vendôme et les délires de celui de Gérald Darmanin inventant la loi républicaine à géométrie variable, dès lors que l’on manifeste son soutien à la pègre des quartiers. La première observation concerne le fait que, les juges d’instruction entretenant les rapports prévus par la procédure avec les avocats de la partie civile, n’ont jusqu’à présent aucune obligation légale de ce type. La deuxième pour rappeler que depuis quatre ans le comité Adama Traoré avec la sœur du disparu à sa tête a passé son temps à insulter les magistrats, les prétendant partiaux et soumis à la raison d’État. Ce qui n’est peut-être pas la meilleure façon de solliciter une audition.

    Mais ne pourrait-on pas se dire aussi que le ministre de la justice aurait été bien inspiré d’être modeste et de ne pas apporter de l’eau au moulin de tous ces journalistes, tous ces élus, tous ces manipulateurs, qui font passer un criminel pour le martyr innocent d’un crime raciste de la gendarmerie française. Parce que dans toute cette affaire il y a quand même quelque chose de stupéfiant c’est de voir des gens de plus ou moins bonne foi s’accrocher à un mensonge et une imposture dont l’évidence saute aux yeux. Assa Traoré et les militants qui l’entourent relayés par des dirigeants politiques, des parlementaires, des élus, des journalistes, prétendent qu’Adama Traoré a été interpellé parce que noir, c’est faux. Qu’il a été tué par les gendarmes parce que noir, cela n’est non seulement pas établi, mais les dernières investigations disent le contraire. En particulier, le témoignage réclamé par la partie civile d’une personne déjà entendue au début de l’enquête, et dans l’appartement duquel Traoré réfugié a été arrêté. Et qui n’a fait que confirmer sa première déposition, à savoir que le fugitif était déjà dans un très mauvais état après sa course et avant même l’arrivée des gendarmes. Déçue, la partie civile a immédiatement déposé plainte contre lui pour faux témoignage…

    Assa Traoré, présente ses frères délinquants comme des victimes, les qualifiant de « prisonniers politiques ».  Casiers judiciaires aidant, on sait ce qu’il faut penser de cette présentation. Mais ce qui est plus intéressant, c’est alors qu’on était confronté à de la délinquance crapuleuse du genre « extorsion de fonds sur personne vulnérable, violences volontaires, menaces de mort, tentative de meurtre », le palmarès vient de s’enrichir d’une qualification d’un autre calibre.

    Adama Traoré avait fait l’objet d’une plainte pour viol d’un de ces anciens co-détenu. L’instruction n’a pu avoir lieu, du fait de son décès l’action publique étant éteinte. En revanche, le frère de Traoré et un de ses amis se sont emparés du plaignant et lui ont fait subir des violences pour lesquelles ils ont été condamnés, excusez du peu, à 18 mois de prison ferme. Mais le plus intéressant, est la décision rendue en mars dernier par la Commission d’Indemnisation des Victimes (CIVI) qui en matière d’infractions pénales se substitue aux coupables pour indemniser les victimes en faisant l’avance sur fonds publics des dommages intérêts. À charge pour elle de se retourner contre le responsable ou ses ayants droits pour les récupérer. C’est ce que la CIVI, saisie par l’ancien codétenu plaignant, a fait en rendant une décision considérant les faits comme établis ce qui permettait de l’indemniser du préjudice subi du fait du viol. Nous avons donc la décision d’une instance juridictionnelle qui dispose de l’autorité de la chose jugée et qui a tranché la question de la réalité de l’infraction : « la matérialité des infractions d’agressions sexuelles dénoncées doit être considérée comme établie ». Ce n’est pas une reconnaissance de culpabilité, seule la juridiction pénale le peut, mais c’est en revanche une reconnaissance de l’existence des faits.

    On ajoutera que la CIVI a également décidé d’indemniser la jeune victime, toujours sur fonds publics, pour son passage à tabac par le frère d’Adama, qualifié par le procureur au moment de l’audience correctionnelle de « sauvage agression ».

    Il y a parmi ceux qui s’acharnent à relayer le mensonge visant à faire passer une fratrie lourdement délinquante pour des combattants de la liberté, des gens qui sont hélas de bonne foi mais désormais inaccessibles au réel. Mais parmi les politiques élus et militants, il y a nécessairement ceux qui savent très bien ce qu’ils font. Nullement effarouchés par la manipulation, pensant que leur intérêt est de s’appuyer sur cette pègre, ils la laissent prospérer et veulent qu’on leur abandonne les quartiers populaires et ceux qui les habitent.

    Éric Dupond Moretti n’appartient peut-être à aucune des deux catégories, mais cette volonté de paraître et de prendre la pose sur ces sujets ou la discrétion s’imposait, en dit long sur l’impasse politique dans laquelle nous allons risquer de rapidement nous trouver.

  • Orban répond à l’agression de Soros.

    Nom­breux sont ceux qui pensent que le chef du gou­ver­ne­ment d’un pays n’a pas à débattre avec George Soros. Pour eux, Soros est un délin­quant éco­no­mique, qui a gagné son argent par la spé­cu­la­tion, par la ruine de mil­lions de per­sonnes, et même par le chan­tage exer­cé sur rien moins que des éco­no­mies natio­nales.

    Tout comme les gou­ver­ne­ments ne peuvent pas dis­cu­ter avec des ter­ro­ristes, les chefs de gou­ver­ne­ment ne peuvent pas non plus débattre avec des délin­quants économiques.

    J’y suis tout de même contraint aujourd’hui, parce que George Soros, le mil­liar­daire spé­cu­la­teur d’origine hon­groise, a publi­que­ment impar­ti des ordres aux diri­geants de l’Union euro­péenne dans un article paru le 18 novembre sur le site dénom­mé Pro­ject Syn­di­cate, dans lequel il leur intime de punir sévè­re­ment les Etats-membres qui se refusent à s’intégrer dans un empire euro­péen glo­bal et uni­fié sous la ban­nière de la socié­té ouverte.

    Tout au long de l’histoire, ce sont tou­jours les nations qui ont don­né sa force à l’Europe. Bien que les nations for­mant l’Europe soient d’originesperses, les racines com­munes de notre foi les ont réunies. Le modèle de la famille repo­sant sur la tra­di­tion judéo-chré­tienne a été le fon­de­ment de nos com­mu­nau­tés. C’est la liber­té chré­tienne qui a assu­ré la liber­té de la réflexion et de la culture et a créé une concur­rence béné­fique entre les nations de l’Europe. Le mélange ver­tueux des dif­fé­rences a fait de l’Europe, pen­dant des siècles, la force motrice du monde.

    Toutes les ten­ta­tives visant à cher­cher à uni­fier l’Europe sous l’égide d’un empire ont échoué. C’est pour­quoi l’expérience his­to­rique nous fait dire que l’Europe ne sera de nou­veau grande que lorsque ses nations le seront éga­le­ment, et qu’elles sau­ront résis­ter à toute ten­ta­tive impériale.

    Des forces puis­santes sont de nou­veau à l’oeuvre pour faire dis­pa­raître les nations euro­péennes et uni­fier le conti­nent sous l’égide d’un empire glo­bal. Le réseau Soros, qui imprègne de toutes parts la bureau­cra­tie euro­péenne et les élites poli­tiques, tra­vaille depuis des années à faire de l’Europe un conti­nent d’immigration. Aujourd’hui, le plus grand dan­ger qui menace les Etats de l’Union euro­péenne est repré­sen­té par le réseau Soros et la socié­té ouverte, employés à pro­mou­voir l’élimination des cadres natio­naux. Les objec­tifs du réseau sont clairs : au tra­vers de l’accélération de la migra­tion, créer une socié­té ouverte mul­ti­cul­tu­relle et eth­ni­que­ment mélan­gée, déman­te­ler les pro­ces­sus de déci­sion natio­naux et les remettre entre les mains des élites globalisées.

    L’Union euro­péenne est à la peine. Elle est atteinte depuis 2008 par une crise éco­no­mique inédite, depuis 2015 par une crise migra­toire, et en 2020 par une pan­dé­mie dévas­ta­trice. Elle n’est même pas sor­tie de ses crises pré­cé­dentes qu’elle doit faire face aux consé­quences encore plus lourdes de la pan­dé­mie du coro­na­vi­rus. Les signes en sont déjà là. La dette publique, le chô­mage, l’état de l’économie atteignent des niveaux cri­tiques dans nombre de pays. L’on n’a jamais eu davan­tage besoin de la soli­da­ri­té euro­péenne et du ras­sem­ble­ment des nations euro­péennes pour se venir mutuel­le­ment en aide.

    Lors d’aucune de ces crises le spé­cu­la­teur qui se dit phi­lan­thrope ne s’est pré­oc­cu­pé des inté­rêts des Euro­péens. Il a chaque fois agi en fonc­tion de ses propres inté­rêts. L’on se sou­vient, au moment de la crise éco­no­mique, de son attaque contre le forint et contre la plus grande banque de Hon­grie ain­si que, au moment de la crise migra­toire, de son plan visant à l’accélération de l’implantation, de la répar­ti­tion et du finan­ce­ment des migrants. A pré­sent, au lieu de la soli­da­ri­té et de l’entraide mutuelle, le voi­là qui se pré­sente avec une pro­po­si­tion visant à nous punir les uns les autres.

    Le réseau diri­gé par George Soros ne recule même plus devant l’intervention ouverte. Il veut pla­cer les Etats-nations sous la pres­sion la plus forte pos­sible. Il dresse les uns contre les autres les peuples d’Europe. Les moyens employés par le réseau sont mul­tiples et actifs sur les scènes les plus variées de la vie publique. La liste est longue des res­pon­sables poli­tiques, des jour­na­listes, des juges, des bureau­crates, des pro­pa­gan­distes poli­tiques maquillés en repré­sen­tants de la socié­té civile qui émargent aux fiches de paie éta­blies par George Soros. Et bien que le mil­liar­daire accuse tous ses adver­saires de cor­rup­tion, il est lui-même l’homme le plus cor­rom­pu de la terre. Il paie et achète tous ceux qu’il peut. Ceux qu’il ne peut ni payer ni ache­ter ont droit aux rigueurs de la redou­table arme du réseau : le déni­gre­ment, l’humiliation, l’intimidation, l’annihilation au tra­vers de la presse de gauche.

    De nom­breux bureau­crates de haut niveau de l’Union agissent de concert avec le réseau de George Soros en vue de la créa­tion d’un empire uni­fié. Ils sou­haitent mettre en place un sys­tème ins­ti­tu­tion­nel visant à impo­ser aux nations libres et indé­pen­dantes d’Europe un mode de pen­sée unique, une culture unique, un modèle social unique. En leur ôtant le droit de tout peuple à déci­der lui-même de son sort. C’est le but de leur pro­po­si­tion appe­lée Etat de droit, qui ne recon­naît tou­te­fois pas la pré­do­mi­nance du droit, mais celle du plus fort.

    Les dif­fé­rences sont évi­dentes. Soros veut une socié­té ouverte (Open Socie­ty), nous vou­lons quant à nous une socié­té pro­té­gée (Safe Socie­ty). Pour lui, la démo­cra­tie ne peut être que libé­rale, pour nous elle peut être aus­si chré­tienne. Pour lui, la liber­té ne peut ser­vir que l’affirmation inpi­duelle, pour nous la liber­té peut aus­si consis­ter à suivre l’enseignement du Christ, elle peut aus­si être mise au ser­vice de la patrie et de la pro­tec­tion de notre famille. La base de la liber­té chré­tienne est la liber­té de déci­der. C’est ce qui est mis en dan­ger aujourd’hui.

    Etats-membres vivant du côté orien­tal de l’Union, nous savons très bien ce que signi­fie être libres. L’histoire des nations d’Europe cen­trale a été un com­bat inces­sant de la liber­té contre les grands empires, afin d’arracher jour après jour, face à eux, notre droit à déci­der de notre sort. Nous savons d’expérience que toute aspi­ra­tion impé­riale rend esclave. Nous sommes encore un cer­tain nombre, issus de la géné­ra­tion des com­bat­tants de la liber­té – les pays de l’ancien Bloc de l’Est de l’Estonie à la Slo­vé­nie, de Dresde à Sofia – qui avons encore une expé­rience per­son­nelle de ce que veut dire résis­ter à l’arbitraire, au fait du prince, et à sa ver­sion com­mu­niste. Inti­mi­da­tion, anni­hi­la­tion maté­rielle et morale, vexa­tions phy­siques et spi­ri­tuelles. Nous n’en vou­lons plus.

    Les diri­geants occi­den­taux, qui ont vécu toute leur vie à l’abri de la liber­té et de l’Etat de droit dont ils ont héri­té, devraient main­te­nant écou­ter ceux qui ont com­bat­tu pour la liber­té et qui sont à même, du fait de l’expérience de leur propre vie, de faire la dif­fé­rence entre l’Etat de droit (Rule of Law) et la volon­té d’un seul (Rule of Man). Ils doivent accep­ter que nous ne puis­sions pas sacri­fier au 21ème siècle la liber­té que nous nous sommes gagnée au 20ème.

    L’issue du com­bat pour ou contre le nou­vel empire bruxel­lois n’est pas encore tran­chée. Bruxelles semble tom­ber, mais une bonne par­tie des Etats-nations résiste encore. Si nous vou­lons conser­ver notre liber­té, l’Europe ne peut pas faire allé­geance au réseau Soros.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Régis Debray, du romantisme de la révolution à la nostalgie de la nation, par Eugénie Bastié.

    Régis Debray. SERGE PICARD/Le Figaro Magazine

    L’écrivain et médiologue publie D’un siècle l’autre, une autobiographie intellectuelle qui rembobine son parcours, des geôles de Bolivie au jury Goncourt, en passant par la case Mitterrand. Rencontre avec un «anywhere» devenu «somewhere», sans jamais se renier.

    1.jpg« L’actualité, je m’en fous » ment-il, enfoncé dans un fauteuil club élimé, pantoufles aux pieds dans sa maison de campagne aux confins de l’Île-de-France. Au coin de la cheminée, Régis Debray feuillette un volume original, magnifiquement relié, de Psychologie de l’art, de Malraux. Dehors, pèse le ciel gris de l’automne, dans l’air flotte une odeur d’encens, sur son visage l’ombre d’une moustache rasée depuis longtemps. Il y a plus d’un point commun entre le romancier ministre de la Culture et l’intellectuel qui fut conseiller de Mitterrand: le goût de l’aventure, l’intérêt pour l’art comme médiation, la nostalgie de la transcendance, le tiers-mondisme, et le « gaullisme d’extrême gauche ». «Malraux et moi, on s’est manqué», soupire Debray.

    Il raconte cette rencontre ratée et bien d’autres, réussies, dans son nouveau livre, D’un siècle l’autre (Gallimard), sorte d’autobiographie intellectuelle où il rembobine son parcours, des bancs de Janson-de-Sailly, prestigieux lycée du 16e arrondissement, où étudia ce fils de bonne famille, au jury du Goncourt, où il siégea, de 2010 à 2015, en passant par la case prison en Bolivie, son bureau de conseiller à l’Élysée et ses travaux de médiologue. Il y raconte ses mentors, de Jacques Muglioni, un hussard noir de la République, à Althusser, le philosophe gardien de la doxa marxiste à l’École normale supérieure.

    « Ma génération a eu le privilège d’avoir vu mourir un monde et en naître un nouveau », écrit-il. Né en 1940, « l’année où Hitler visita la capitale un beau matin, salué par nos agents de police au garde-à-vous », Régis Debray, comme Chateaubriand, a vécu entre deux temps, mais s’il quitte avec regret le vieux rivage où il est né, il ne nage pas avec espérance vers la rive inconnue du nouveau monde. Boomer mélancolique ? Il est né trop tard pour être résistant, trop tôt pour jeter des cailloux aux CRS. Si la « pensée d’un homme est avant tout sa nostalgie » (Camus), la sienne ne porte pas sur le bon vieux temps du plein-emploi et des Trente Glorieuses, mais sur l’époque où « une thèse pouvait prendre dix ans de travail, une phrase, trois lignes, et une conférence, une heure et demie.»

    « D’un naturel confiné »

    Réac, Régis ? « Qui embrasse trop étroitement son temps n’en sortira pas vivant », écrit-il. N’aurait-il pas eu le parcours inverse de Victor Hugo, son maître ? Hugo eut une jeunesse romantique de droite, attaché au drapeau blanc de la monarchie pour finir sa vie en figure tutélaire de la IIIe République. Debray crut, à l’orée de sa vie, au romantisme de la révolution pour se convertir au gaullisme, à la nation, au goût de la terre et des morts. Ce ne fut pas l’exil de Guernesey, mais la prison en Bolivie, après le « chemin de Damas de l’engagement ». À 25 ans, alors que la jeunesse estudiantine mime la Révolution dans les rues de Paris, lui croupit dans une geôle bolivienne pour avoir participé à la guérilla aux côtés de Che Guevara. « Régis a risqué sa peau », relève son ami Jean-Pierre Chevènement, qui souligne le caractère déterminant de cette épreuve : « Il n’y a pas de destin pour qui le front n’a pas été nimbé du prestige des armes. Le bien-fondé du projet n’est pas l’essentiel mais la découverte de soi au fond d’un cachot, avec chaque matin un cliquetis qui pourrait bien être celui du peloton d’exécution.» Échapper à Mai 68 lui a évité bien des illusions, et des désillusions.

    Revenu en 1973 à Paris, il ralliera le candidat de l’union de la gauche François Mitterrand, heureux d’avoir pêché ce gros poisson marxiste, à tendance tiers-mondiste. L’ancien ministre Hubert Védrine, son ami de longue date, se souvient de leurs premiers pas communs à l’Élysée, où ils s’occupaient tous deux des relations internationales. Après un déjeuner, où ils avaient papoté avec Garcia Marquez, les jeunes gens s’étaient promenés dans le palais vide, à la recherche de bureaux. Debray est resté quatre ans auprès de Mitterrand. On lui doit notamment le lyrique discours de Mexico (1981), qui commence ainsi: « Aux fils de la révolution mexicaine, j’apporte le salut fraternel des fils de la révolution française ! » Le « seul discours que Mitterrand n’a pas retouché en quatorze ans », d’après Védrine.

    Debray, Chevènement, Védrine : ils forment un trio, celui d’une gauche gaullo-mitterandienne, qui n’a jamais cédé aux sirènes du gauchisme culturel, est restée intraitable sur la question de la laïcité et défend la souveraineté nationale. « Debray est aux antipodes d’une partie de la gauche qui a découvert son impuissance une fois au pouvoir et a évolué vers les questions sociétales. Régis n’est jamais tombé là-dedans », souligne Védrine. Une gauche d’avant l’écriture inclusive où l’on ne décrivait pas les succès d’une candidate à l’aune de sa couleur de peau. « En 1960, juger les individus d’après leur race, leur sexe et leur physique était le fait de l’extrême droite ; en 2020, c’est celui de l’extrême gauche », écrit-il, dans D’un siècle l’autre.

    Debray, c’est l’histoire d’un anywhere devenu somewhere, d’un là-bas devenu ici, avec tout de même une permanence, le souci d’être contre. S’il a changé, Debray ne s’est jamais renié. « Je n’ai pas trop à rougir quand je feuillette mes paperasses » : page 137 de son livre, il fait la liste de ses prédictions qui se sont réalisées. Entre autres : le retour en grâce de De Gaulle (À demain de Gaulle, 1989), de la frontière (Éloge des frontières, 2010) et du sacré (Jeunesse du sacré, 2012).

    « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020», a dit le président de la République. «Et d’avoir 80 ans en 2020 ? », demande-t-on à Régis Debray alors que sa femme, Isabelle, nous fait des grands gestes pour nous alerter de la gaffe en cours. « J’ai 55 ans de ressenti », répond-il de sa voix chuintante et moqueuse, si caractéristique. « Nous sommes d’un naturel confiné, c’est pourquoi cette année n’a pas changé grand-chose à nos habitudes », dit-il. Le médiologue a une tablette, mais manie peu l’art du smartphone. Il se qualifie lui-même d’« illectronique ». «Pendant le premier confinement, Edgar Morin, qui, à 99 ans, est bien plus au fait que moi, m’a appris à me servir de Snapchat », confie-t-il, un brin ironique envers lui-même. « Facetime », corrige sa femme, avant qu’on ait eu le temps d’imaginer les deux vieux amis s’envoyer des selfies.

    Nous sommes quelques jours après la décapitation de Samuel Paty, professeur tué pour avoir enseigné la liberté d’expression en classe. « Profs, ne capitulons pas »: dans une célèbre tribune publiée après l’affaire du voile de Creil en 1989, Debray avait déjà inventé la formule « Munich de l’école républicaine », pour qualifier la démission de l’État face à l’entrisme islamiste. Il a également fait partie de la commission Stasi, chargée de la réflexion sur l’application du principe de laïcité. On lui doit notamment la distinction entre république et démocratie: « La démocratie, dirons-nous, c’est ce qui reste d’une république quand on éteint les Lumières ». On lui parle de l’ambiance du moment, du débat sur la laïcité à l’école. «C e que je pense du sujet ? Si notre civilisation doit se réclamer face au monde de la caricature, on est mal partis. Mais je ne peux pas vous dire ça comme ça. Je ne peux m’expliquer sur ce sujet qu’en 20 pages », balaye-t-il. L’écrivain, qui ne va jamais à la télévision, se dit paralysé, inhibé, intimidé par la puissance des réseaux sociaux, qui tronquent les propos et déclenchent une polémique sur la base d’une phrase isolée. « C’est un surmoi négatif qui oblige à être terne. Quand on a le goût de la bourrasque, c’est horrible de devoir passer entre les gouttes

    Alors Debray ne tweete pas, mais il écrit. Et les formules filent sous sa plume avec une facilité prodigieuse. « Il m’a appelé après le confinement, en me disant qu’il avait bien travaillé, ça m’a immédiatement fait tomber en dépression », raconte Alain Finkielkraut. « Il n’est pas tourmenté, il pense sur ses deux oreilles. Je l’envie pour sa prolixité », dit celui qui a toujours l’impression d’écrire son dernier livre. « Ne faites pas de moi un polygraphe », s’inquiète Régis Debray, qui a publié 60 essais et trois romans, dont un prix Femina (La neige brûle, 1977). Il tient à la dimension littéraire de son œuvre et ne voudrait pas qu’on le réduise à la catégorie aussi floue qu’étriquée d’« intellectuel ».

    Génie de la formule

    « Bien sûr que c’est d’abord un écrivain », dit de lui Bernard Pivot, qui l’a fait entrer au jury du Goncourt en 2010. Lui qui a refusé l’Académie française, charge à vie bien trop lourde, a accepté pendant quatre ans cette mission moins permanente mais plus chronophage. « Il fait partie des écrivains dont on reconnaît immédiatement le style, analyse l’ancien animateur d’« Apostrophes ». Un mélange de langage philosophique, une diversité extraordinaire de vocabulaire qu’il rompt avec des expressions populaires, des jeux de mots, comme “tout à l’ego”, l’un de ses préférés ».

    Son maître, l’écrivain Julien Gracq, lui reprochait son art trop consommé de la formule. Il est vrai qu’il a le génie si français de la maxime qu’il double d’une obsession pour le rythme ternaire (« thèse, antithèse et foutaise ») hérité de la matrice khâgneuse. Si sa famille intellectuelle s’enracine à gauche, sa généalogie littéraire puise à droite: pour le verbe, il descend des Hussards plus que de Sartre ou d’Aragon. « On écrit plus âpre, fouetté et charnu à droite qu’à gauche », reconnaît-il, définissant à demi-mot son propre style.

    Dans son salon rempli de livres (qu’il classe par thèmes), trône la sculpture de Jean-Louis Faure représentant Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir refusant de serrer la main à Arthur Koestler. Le couple avait repoussé le dissident soviétique par pur sectarisme stalinien. L’œuvre est intitulée : Bêtise de l’intelligence. Un travers que Debray ignore. « Je n’ai pas forcément les idées de mes amis, ni les amis de mes idées », aime-t-il à dire. Il peut dire du bien d’Éric Zemmour (« Qui dit des bêtises à la télé, mais est très intelligent ») et a voté Jean-Luc Mélenchon. Debray est un ton plutôt qu’un système. S’il a cru un jour à la politique, il se réfugie aujourd’hui dans les livres et dans le temps long de l’histoire, loin du bruit quotidien des polémiques et de la fureur du temps ininterrompu.

    « Régis a pris de l’altitude, constate Jean-Pierre Chevènement. Unir, transmettre, croire, l’élucidation de ces mystères l’occupent à plein temps. C’est la marque d’un esprit supérieur. » Il a gagné l’amplitude mentale de Victor Hugo, à qui il ressemble de plus en plus physiquement, et regarde avec une sorte d’animisme les fourmis et les nations se batailler sous le vent de l’histoire. Hubert Védrine se souvient d’une discussion il y a une quinzaine d’années, où l’écrivain lui disait : « Nous sommes comme dans l’an mil, des pères abbés se concentrant sur des enluminures dans un océan d’ignorance et de barbarie. De temps en temps, nous enfourchons un mulet pour nous rendre visite ». Il est heureux que le père Régis sorte de temps en temps de son cloître pour éclairer la nuit de notre temps. Alors, à demain, Debray ! 

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    D'un siècle l'autre

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Un nouveau front, poujadiste ?, par Michel Corcelles.

    L’establishment est ébran­lé : de crise sani­taire en menace sécu­ri­taire, de mon­tée du chô­mage en pau­pé­ri­sa­tion, le sys­tème et son socle idéo­lo­gique sont sou­mis à rude épreuve.

    Dans un tel contexte peut paraitre déri­soire la réflexion sur un phé­no­mène daté et contem­po­rain d’une socié­té que moder­ni­té et post moder­ni­té sem­blaient avoir défi­ni­ti­ve­ment enter­ré : le pou­ja­disme. Et pourtant !

    Le Mou­ve­ment des gilets jaunes a été qua­li­fié de « pou­ja­diste » , terme com­mode pour dési­gner tout mou­ve­ment des classes moyennes infé­rieures trop liées au « sys­tème » pour bas­cu­ler dans un gaucho/syndicalisme post mar­xiste mais suf­fi­sam­ment mar­gi­na­li­sé par le « sys­tème » pour bas­cu­ler dans une contes­ta­tion vio­lente. Une révolte « petite bour­geoise » pour reprendre la ter­mi­no­lo­gie léni­niste, située à l’intersection des artisans/commerçants, des lais­sés pour compte de la socié­té d’abondance et, pour l’avoir consta­té sur les ronds-points « des petits blancs déclas­sés » avec en prime une domi­nante rurale.

    Quoique approxi­ma­tif le terme de pou­ja­disme per­met de situer, d’une manière évo­ca­trice pour tout le monde, ce mou­ve­ment dans le pay­sage poli­tique français.

    Peu à peu la marque de fabrique rurale s’estompait et le mou­ve­ment se poli­ti­sait sous une influence par­ta­gée en cor­po­ra­tisme et gau­chisme mais aus­si se consti­tuait au fil des semaines un enca­dre­ment spon­ta­né plus en phase, du point de vue de sa struc­tu­ra­tion, avec ce que fut le pou­ja­disme des années 50 ou les révoltes pério­diques des « petits commerçants ».

    Cette poli­ti­sa­tion était en passe de se concré­ti­ser alors même que la masse de manœuvre ten­dait à s’effilocher. Sur­vint le COVID. Le pay­sage chan­gea et les « Gilets jaunes » furent appa­rem­ment englou­tis dans la tem­pête sani­taire lais­sant tou­te­fois une cendre sous laquelle conti­nuait de bru­ler la braise.

    La crise sani­taire peut à pre­mière vue sem­bler étran­gère à des consi­dé­ra­tions sur un pou­ja­disme archaïque, réel ou phan­tas­mé. Et pour­tant la crise aura frap­pé en toute prio­ri­té une par­tie de ces caté­go­ries sociales qui ont his­to­ri­que­ment four­ni des troupes au pou­ja­disme et aux Gilets Jaunes. A contra­rio, même si toute la socié­té subit le choc éco­no­mique, résistent mieux à la crise les popu­la­tions rétives tant au pou­ja­disme qu’aux Gilets jaunes à com­men­cer par les sala­riés cen­sés être (pour l’instant) cou­verts par les plans d’aide à l’entreprise, les ensei­gnants, fonc­tion­naires et retraités.

    En revanche les classes moyennes infé­rieures, les com­mer­çants (avec des nuances sui­vant les com­merces), les indé­pen­dants, et tous ceux qui pour des rai­sons médi­cales, cultu­relles, éco­no­mi­que­ment se retrouvent au propre ou au figu­ré, à la rue : à com­men­cer par les hôte­liers sur­tout mais aus­si res­tau­ra­teurs ou tenan­ciers de bars et dis­co­thèques, coif­feurs, fleu­ristes … . Une belle masse de manœuvre qui sau­ra le cas échéant (re)faire la jonc­tion avec les anciens Gilets Jaunes.

    LE MONDE COMMERCANT SE MOBLISE

    La deuxième vague covi­dienne a plus encore révé­lé la pré­sence des com­mer­çants au cœur de la crise, comme vic­times col­la­té­rales. On a pu consta­ter, soit à l’occasion de décla­ra­tions indi­vi­duelles ou col­lec­tives, de mani­fes­ta­tions de rues (500 com­mer­çants déter­mi­nés à Bayonne …) que les pro­fes­sions évo­quées ci-des­sus étaient en ébullition.

    Les pré­si­dents des quatre fédé­ra­tions repré­sen­ta­tives des pro­fes­sions com­mer­ciales – Fran­cis Palom­bi, pré­sident de la Confé­dé­ra­tion des com­mer­çants de France (CDF) ; Jacques Ehr­mann, pré­sident du Conseil natio­nal des centres com­mer­ciaux (CNCC) ; Jean-Claude Delorme, pré­sident de la Fédé­ra­tion fran­çaise des asso­cia­tions de com­mer­çants (FFAC) et Jean-Pierre Leh­mann, pré­sident de la Fédé­ra­tion natio­nale des centres-villes « Vitrines de France » (FNCV) – ont déci­dé de « faire front » en deman­dant notam­ment que les ventes en lignes soient limi­tées aux seuls pro­duits de pre­mière néces­si­té » excluant de toute les ventes de pro­duits habi­tuel­le­ment ven­du par des maga­sins fer­més par voie admi­nis­tra­tive. Éga­le­ment deman­dées l’interdiction de Black Fri­day et la réou­ver­ture toute pro­chaine de la plu­part des commerces.

    Le pou­voir tout à son confi­ne­ment fait la sourde oreille et les 4 fédé­ra­tions de sou­li­gner que ces dis­po­si­tions sani­taires ont pour effet « de trai­ter de manière inéga­li­taires les com­mer­çants phy­siques et les mar­chands du web, au péril des pre­miers et au pro­fit exclu­sif des seconds ».

    Le com­mu­ni­qué des 4 fédé­ra­tions pour­suit « la fer­me­ture des com­merces dits « non essen­tiels » avan­tage dan­ge­reu­se­ment les pla­te­formes de com­merce en ligne déjà régu­liè­re­ment accu­sées de concur­rence déloyale, comme Ama­zon et Ali­ba­ba qui redoublent désor­mais de pro­pa­gande pour atti­rer les clients, nos clients »

    Il est à noter que ces fédé­ra­tions n’ont pas l’habitude de signer des com­mu­ni­qués com­muns et que la crainte d’une explo­sion sociale n’est pas étran­gères à leur sou­daine uni­té car si aucun des signa­taires ne se sent héri­tier du pou­ja­disme tous en craignent la renaissance.

    Reste encore que ces orga­ni­sa­tions jouent le jeu des ins­ti­tu­tions et sont un fac­teur de « main­tien de l’ordre ». Jusqu’à quand ?

    DE LA RUE AUX BARRICADES ?

    Cela dépen­dra de l’ampleur des dégâts, de ce qui est rat­tra­pable et de ce qui ne l’est pas. Cer­taines pré­vi­sions font état d’un anéan­tis­se­ment de 40% de la pro­fes­sion hôte­lière, d’autres envi­sagent 30% de dépôt de bilan dans la res­tau­ra­tion et des dégâts majeurs dans la plu­part des commerces.

    Beau­coup de per­sonnes donc à la rue (crise sociale) mais com­bien … dans la rue (révolte) et com­bien …sur les bar­ri­cades (révo­lu­tion) ? La réponse dépend d’abord de la déter­mi­na­tion de cette popu­la­tion, ensuite de son enca­dre­ment, enfin des alliances qui se noue­ront ou ne se noue­ront pas avec les autres vic­times des oligarchies.

    A pro­pos des Gilets Jaunes un obser­va­teur proche du pou­voir avait remar­qué « nous avons été vic­time d’une illu­sion : nous avons cru que ce mou­ve­ment était le sur­saut d’une popu­la­tion qui ne vou­lait pas mou­rir ; ce n’était que le sou­bre­saut d’une popu­la­tion déjà morte ». Se trou­ve­ra-t-il un mou­ve­ment pour le détromper ?

     

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Prince chrétien et immigration-islamisation, par Ger­main Philippe.

    Au titre de la crois­sance sans limite, la socié­té indus­trielle a lan­cé un pro­ces­sus d’immigration mas­sif. Au titre du sou­tien à la consom­ma­tion, la Tech­no­cra­tie a trans­for­mé cette immi­gra­tion de tra­vail-escla­vage en une immi­gra­tion de peu­ple­ment.

    philippe germain.jpgCelle-ci, à par­tir de la révo­lu­tion ira­nienne (1979) a géné­ré une isla­mi­sa­tion cultu­relle ram­pante consti­tuant la menace prin­ci­pale pour la France.

    Cette menace puis­sante, pres­sante, pesante, la Répu­blique est impuis­sante à y faire face. Les esquives et dénis du pays légal ne trompent plus le pays réel. Dans ses pro­fon­deurs, il gronde. Il est de moins en moins dupe des men­songes et autres entour­loupes de l’élite médiatique.

    Ne tour­nons pas autour du pot, l’unique bonne réponse au dji­had cultu­rel mené par le pole idéo­lo­gique isla­miste, passe par une refon­da­tion de la laï­ci­té répu­bli­caine. Cette solu­tion exige de mettre un terme au Sys­tème poli­tique actuel. Oui, l’histoire de France nous enseigne qu’une refon­da­tion de la laï­ci­té n’est envi­sa­geable que dans un cadre monarchique.

    C’est pour­quoi l’Action fran­çaise tra­vaille au retour du Prince Chré­tien. Mais qu’en pense l’intéressé ? Le plus simple est d’aller à la source, son ouvrage Un Prince fran­çais. Voyons ce que pense Mon­sei­gneur le comte de Paris, Jean IV de France sur l’immigration, l’Islamisation, la France chré­tienne et enfin la laïcité.

    Com­men­çons par la pro­blé­ma­tique migra­toire, source de l’Isla­mi­sa­tion, en sou­li­gnant six axes de la pen­sée du Prince :

    « La France est en effet un pays d’im­mi­gra­tion, ce qui s’ex­pli­quait autre­fois par une démo­gra­phie dépri­mée et, pen­dant les Trente Glo­rieuses, par le dyna­misme de notre indus­trie. De nom­breux étran­gers ont contri­bué acti­ve­ment à la crois­sance fran­çaise, et je crois néces­saire de le sou­li­gner. Mais notre éco­no­mie n’est plus aus­si dyna­mique. La crise ne nous per­met plus d’ac­cueillir digne­ment tous ceux qui vou­draient s’ins­tal­ler ici. Il faut avoir le cou­rage de le leur dire. Je crois utile de ren­for­cer notre poli­tique de coopé­ra­tion avec leurs pays d’o­ri­gine pour qu’ils ne soient plus contraints à I ‘exil et puissent contri­buer au déve­lop­pe­ment de leur propre pays. C’est notre inté­rêt comme c’est le leur. Pour les mêmes rai­sons et dans le même esprit, nous devrions aus­si ren­for­cer les contrôles aux fron­tières, qui ont été exa­gé­ré­ment allé­gés depuis que nous avons rejoint I ‘espace Schen­gen : Nous ne pou­vons pas aban­don­ner à nos voi­sins euro­péens la sur­veillance de nos frontières.

    « J’a­joute que la France a long­temps conduit une poli­tique d’as­si­mi­la­tion des étran­gers qu’elle lais­sait entrer sur son sol. Elle y a renon­cé dans les années 1980. On ne fait plus aimer la France aux Fran­çais, ni à ceux qui veulent le deve­nir. On ne leur apprend plus que la France peut jus­ti­fier cer­tains sacri­fices, en contre­par­tie de l’ac­cueil qu’elle leur a réser­vé. Com­ment alors les inté­grer à la Nation ? Ce renon­ce­ment est une erreur, qu’au­cun gou­ver­ne­ment n’a vrai­ment ten­té de cor­ri­ger et qui pour­rait encore s’ag­gra­ver avec la mise en place subrep­tice de mesures de dis­cri­mi­na­tion posi­tive. Il me paraî­trait aber­rant que la France y ait recours au moment où les Etats-Unis constatent publi­que­ment l’é­chec de telles mesures. La dis­cri­mi­na­tion posi­tive ne pour­rait que favo­ri­ser le mul­ti­cul­tu­ra­lisme, c’est-à-dire la coexis­tence sur notre sol de com­mu­nau­tés sans liens les unes avec les autres, sans pas­sé ni ave­nir com­muns. Ce serait périlleux pour la cohé­sion nationale… 

    « Nos gou­ver­ne­ments ont fait venir en France, sous la pres­sion du patro­nat, de très nom­breux étran­gers, pour des rai­sons éco­no­miques, sans se sou­cier des consé­quences sociales. Ces tra­vailleurs y ont trou­vé un inté­rêt maté­riel et se sont ins­tal­lés en France quand le regrou­pe­ment fami­lial a été auto­ri­sé. Mais, au lieu de les encou­ra­ger à s’as­si­mi­ler à la Nation, nous leur avons dit, dans les années 1980, que la France était un espace mul­ti­cul­tu­rel, où cha­cun pou­vait s’ins­tal­ler sans contre­par­tie. Les droits, mais pas les devoirs. Résul­tat : des com­mu­nau­tés qui se côtoient sans par­ti­ci­per à une his­toire com­mune. Le cadre natio­nal devient flou.

    « Il me semble, dit Jean IV, qu’il faut dis­tin­guer la ques­tion de la reli­gion de celle de ses impli­ca­tions sociales. Il y a sur notre sol des confes­sions dif­fé­rentes : C’est un fait. La ques­tion se pose aujourd’­hui du sta­tut de l’is­lam. Le prince, garant de l’ex­pres­sion reli­gieuse ? Oui ! Mais il ne peut pas tolé­rer les entre­prises de désta­bi­li­sa­tion sociale, que cer­tains vou­draient fon­der sur de fal­la­cieux argu­ments religieux. »

    Cer­tain nous diront : mais nous savions tout cela et cela ne sert à rien de le dire. Certes, mais pour nous maur­ras­siens, ce pha­sage avec les posi­tions du prince nous semble impor­tant à rap­pe­ler. Il récon­forte notre approche stra­té­gique. Citons par exemple le ren­for­ce­ment de notre poli­tique de coopé­ra­tion avec les pays d’o­ri­gine prô­née depuis plus de 30 ans par Pierre Debray ; le ren­for­ce­ment des contrôles aux fron­tières constam­ment défen­du par les natio­na­listes inté­graux face à l’oligarchie euro­péiste ; la néces­saire poli­tique d’assimilation aban­don­née par les socia­listes au pro­fit du foi­reux creu­set d’intégration répu­bli­caine. La dénon­cia­tion du mul­ti­cul­tu­ra­lisme, tou­jours par Pierre Debray, contre les fana­tiques du dif­fé­ren­tia­lisme. La res­pon­sa­bi­li­té des gou­ver­ne­ments répu­bli­cains dans l’immigration escla­va­giste expo­sée par Fran­çois Mar­cil­hac et Fran­çois Bel-Ker. Le cou­rage d’oser poser la ques­tion du sta­tut de l’Islam. Oui de grandes choses pour­raient être faites avec le Prince chrétien !

    Alors main­te­nant pas­sons à la France chré­tienne et à la laï­ci­té.

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam enne­mi n° 1 bis », cli­quer sur les liens.

    1. France, mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Expulsions: l’État de droit dans le mur. Le transfert du pouvoir des élus vers les juges empêche de lutter contre l'isla

    Le centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, 18 septembre 2019.© Stephane de Sakutin/AFP

    Ancien préfet, Michel Auboin connaît de l’intérieur les rouages et chausse-trappes du système administratif chargé de l’expulsion des étrangers dangereux. Son constat: aujourd’hui ces rouages sont grippés à cause d’un transfert de pouvoir des élus et des fonctionnaires vers les juges. Encore un mauvais coup des énarques!

    3.jpgPour répondre à l’émotion légitime des Français, le ministre de l’Intérieur a annoncé des mesures immédiates. Les préfets sont à la manœuvre et la manœuvre est délicate, car les actes de police administrative qu’on leur demande de prendre sont semés d’embûches et de chausses-trappes. L’une de ces mesures concerne la fermeture de la mosquée de Pantin. La fermeture d’un lieu de culte où est prêchée l’incitation au crime terroriste est prévue à l’article L. 227-1 du Code de sécurité intérieure et elle est régulièrement utilisée. Mais, comme elle touche « à la liberté de conscience et au libre exercice des cultes », le Conseil constitutionnel l’a fortement encadrée. Elle ne peut, ainsi, excéder six mois. Dans un pays comme le nôtre qui compte plus de 2 500 mosquées et un grand nombre de salles de prière, on ne voit pas bien en quoi la fermeture de l’une d’entre elles nuit à l’exercice du culte. Personne ne s’émeut de la fermeture d’une gare, qui nuit pourtant à la liberté de se déplacer, ou de celle d’un commerce essentiel à l’alimentation des habitants en milieu rural.

    Le Conseil constitutionnel est animé par d’éminents membres du Conseil d’État, la plus haute instance de la juridiction administrative, dont toute la jurisprudence, depuis des décennies, consiste à défendre les droits des usagers contre l’empiétement de l’administration. Cette jurisprudence a créé un corpus juridique qui verrouille et encadre l’élaboration de la norme, qu’elle émane de la représentation nationale élue par le peuple (la loi) ou du gouvernement en charge de diriger le pays (le règlement). Ce verrou est d’autant plus puissant que les mêmes membres du Conseil d’État, sortis premiers de leur promotion de l’ENA, occupent dans l’administration les postes les plus en vue et que certains finissent même Premier ministre. Tous les directeurs d’administration centrale redoutent le passage d’un texte qu’ils doivent défendre devant cette « haute » assemblée qui gère le dialogue comme un grand oral. Je n’ai pas fait exception à la règle.

    Le Conseil constitutionnel est un verrou puissant

    De décision en décision, le Conseil constitutionnel, faisant de la Constitution une lecture parfois contestable, a déplacé le curseur qui permettait d’assumer le juste équilibre entre la défense des intérêts collectifs – ce que nous appelions auparavant l’intérêt général – et les libertés des individus. Ce faisant, il a privé le décideur politique (le ministre) ou administratif (le préfet ou le maire) d’une grande partie de son pouvoir. Il le soumet à tout moment au contrôle du juge. Il multiplie les voies de recours qui entravent son action. On est arrivé à cette situation absurde où l’administration, convoquée comme coupable dans les procès engagés par des tiers, est contrainte de prendre des avocats pour se défendre.

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    La mosquée radicale de Pantin, qui avait critiqué sur Facebook le professeur assassiné à Conflans Sainte Honorine, est menacée d’une fermeture administrative de 6 mois © CHRISTOPHE SAIDI/SIPA Numéro de reportage : 00986850_000004

    Les autres mesures prises par les préfets à la demande du ministre de l’Intérieur (il n’existe plus beaucoup de mesures que les préfets prennent de leur propre chef) concernent le droit des étrangers. Dans ce domaine, l’action est plus compliquée encore, car la loi a ajouté au contrôle du juge administratif celui du juge judiciaire, investi du rôle de « juge des libertés ». Le ministre a annoncé des expulsions, mais en l’écoutant attentivement, les spécialistes ont compris qu’il ne parlait pas d’expulsion, mais de reconduite à la frontière, ce qui n’est pas la même chose. La reconduite à la frontière concerne les individus de nationalité étrangère vivant en France en situation irrégulière. Ce sont pour l’essentiel des étrangers qui ont passé la frontière sans en avoir été autorisés (des clandestins) ou des déboutés du droit d’asile invités à quitter la France, mais qui y sont restés. L’expulsion concerne, en revanche, des étrangers admis à séjourner en France. Cette confusion a conduit plusieurs commentateurs de la presse télévisée à soulever, par ignorance, la question enterrée de la double peine, sans comprendre que la reconduite de personnes incarcérées n’est pas un effet de leur condamnation, mais de leur situation au regard du droit au séjour. La plupart des prisonniers en situation irrégulière font l’objet d’une mesure de reconduite, parce que l’administration, les ayant sous la main, préfère les cueillir à la sortie de leur détention plutôt que d’attendre qu’ils se soient volatilisés dans la nature. De ce point de vue, la portée de l’annonce est assez relative.

    Répondre aux actes criminels de l’islam politique par des mesures de police des étrangers ne suffit pas à éradiquer le mal, car nous savons, depuis longtemps, le loup dans la bergerie. Une grande majorité des agitateurs, des sympathisants et des exécutants/exécuteurs de l’islam politique est de nationalité française. Beaucoup sont même des Français d’origine française. Mais il va de soi que commettre un crime dans un pays où l’on ne vit que comme invité ne mérite aucune clémence.

    Peu de reconductions pour les étrangers en situation irrégulière

    Les reconduites à la frontière sont mises en œuvre par les préfets et leurs services. Il faut reconnaître que, dans ce domaine, le gouvernement fait mieux que les précédents. Pourtant, les difficultés de procédure ne manquent pas. En 2018 (ce sont les derniers chiffres connus), 110 000 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés, 39 400 ont été placés en centre de rétention administrative (dont 25 300 en métropole), mais seuls 15 700 ont été effectivement reconduits, dont seulement 7 300 vers des pays autres que ceux de l’Union européenne. Cette incroyable déperdition est liée à toute une série de facteurs. Dans près de la moitié des cas, l’administration n’a pas réussi à récupérer à temps le laissez-passer consulaire (LPC) qui permet à l’étranger de prendre l’avion ou le bateau, ce dernier ayant pris soin de faire disparaître son passeport. Certains pays rechignent, et on les comprend, à fournir ce document pour ne pas avoir à accueillir chez eux des individus hautement indésirables. Beaucoup contestent même leur nationalité, y compris lorsque tout les désigne. Et la France ne dispose, en la matière, d’aucun fichier fiable.

    Grâce à un meilleur dialogue avec les États concernés, la délivrance des LPC a été améliorée, mais elle est loin d’être satisfaisante. Si l’on prend l’exemple de l’Algérie, pourtant le premier pays d’émigration vers la France, seuls 1 800 éloignements ont été exécutés sur 13 900 mesures prononcées. Le Quai d’Orsay, sur ce point, devrait montrer plus d’empressement à accompagner les démarches du ministre de l’Intérieur.

    Manque de diligence des pays d’origine

    Mais le problème ne tient pas qu’au manque de diligence des pays d’origine, il tient aussi aux délais qu’on leur impose, contraints eux-mêmes par la durée de la rétention. Quand la référence européenne est de dix-huit mois, la France, elle, n’applique qu’une durée maximale de quatre-vingt-dix jours (elle a doublé en 2018). Et si elle ne peut faire mieux, c’est parce que les centres de rétention sont saturés et qu’il n’est pas prévu d’en construire d’autres. Nous sommes là dans la même situation que pour les prisons ou les centres éducatifs fermés, la question des murs conditionne les orientations politiques. La construction coûte trop cher dans un pays qui perd chaque année une partie de ses capacités d’investissement. La question est d’autant plus incompréhensible que les entreprises françaises construisent partout en Europe des centres adaptés et moins coûteux. Avec seulement 23 centres de rétention, en métropole, pour 1 571 places, la France ne possède que 4,7 % des capacités de l’Union européenne, alors qu’elle est le premier pays d’accueil des demandeurs d’asile. Il faut donc en construire et trouver un mode de gestion plus économe (le coût de fonctionnement est de 215 millions d’euros par an), en confiant au secteur privé ce qui ne relève pas stricto sensu de la compétence de la police.

    L’obstacle des LPC n’est pas le seul. Les personnes placées en rétention sont invitées à saisir à la fois le juge judiciaire, sur le fondement de la privation de liberté, et le juge administratif, sur la légalité de la mesure prise par le préfet. En 2018, 4 600 étrangers ont été libérés par un juge judiciaire, 1 750 par un juge administratif. Par ailleurs, même si le droit l’autorise, il devient de plus en plus difficile d’éloigner des familles entières, et donc des parents, cette position de principe étant intervenue pour répondre aux exigences d’associations issues du corps enseignant.

    Comparée à la reconduite, l’expulsion est rarement mise en œuvre. Elle concerne à titre principal les étrangers en situation régulière qui présentent une menace grave pour l’ordre public, qu’ils aient été ou non condamnés. Les activités à caractère terroriste sont précisément visées par le Code. La personne menacée par une procédure d’expulsion est convoquée devant une commission d’expulsion, qui se réunit au tribunal de grande instance et comprend son président, un magistrat de l’ordre judiciaire et un magistrat de tribunal administratif. J’ai un souvenir assez cuisant de cette procédure. Elle concernait un imam considéré comme très dangereux officiant dans une salle de prière de la région parisienne. N’ayant jamais auparavant participé à une commission, je pensais m’y retrouver entre personnes de bonne compagnie. Je fus mis au banc des accusés, mortifié, obligé de justifier une mesure qui tombait pourtant sous le sens, quand le prévenu, de son côté, était interrogé avec égards. Les rapports émis sur l’individu provenaient d’un service de renseignement non autorisé à les signer, et les juges n’entendent pas les arguments formulés par des institutions anonymes. Heureusement pour moi, ce sinistre personnage avait fait violer sa fille de 13 ans pour la marier de force et cet acte odieux a fini par emporter la conviction du juge.

    Il est parfois difficile d’être seul contre tous, quand vous savez de surcroît qu’une mesure prise en application d’un texte de loi peut être contestée par votre ministre lui-même parce qu’entre-temps un groupe de pression influent a fait valoir son point de vue. Tout en sachant qu’on vous reprochera une absence de mesure si cette défaillance conduit à un acte criminel, comme l’a appris à ses dépens un ancien préfet de Lyon.

     

     
    Michel Aubouin est un haut fonctionnaire, essayiste français et ancien préfet. Il a publié une dizaine de livres, dont une Histoire de la police, signée avec Jean Tulard. Ses deux derniers ouvrages sont des biographies, consacrées l'une au révolutionnaire Brissot et l'autre à Madame de Staël.
     
  • Islamisme et République, les deux ennemis de la France, par Phi­lippe Schneider.

    L’ÉDITORIAL de la Lor­raine Royaliste

    Dans le numé­ro 3700 du remar­quable heb­do­ma­daire « La France Catho­lique » (1), j’ai –entre autres – rele­vé un article de Fré­dé­ric Guillaud inti­tu­lé : La Répu­blique, l’Islam et Hegel… Il s’interroge sur les réac­tions après les der­niers atten­tats (déca­pi­ta­tion du pro­fes­seur Paty et tue­rie dans une église à Nice) en redou­tant la sur­ve­nue d’autres…

    Ces ter­ro­ristes atta­quaient la France non la répu­blique qui n’est « qu’une somme de droits for­mels et de prin­cipes abs­traits ». Elle n’est que néga­tions : « Son seul sacré, écrit-il, la désa­cra­li­sa­tion. Son seul conte­nu : l’ironie à l’égard de tout conte­nu. La Répu­blique n’a ain­si qu’un pro­gramme à offrir pour nour­rir l’âme et pour com­battre l’ennemi : le vide ». Il rap­pelle ensuite qu’il y a une res­sem­blance éton­nante entre l’islamisme et la nais­sance de la répu­blique : fana­tisme, déca­pi­ta­tions, des­truc­tions des œuvres du pas­sé, du patri­moine his­to­rique… Il conclut son article en écri­vant : « Le deux grands cultes ido­lâ­triques de notre temps – l’islamisme d’un côté et l’égalitarisme abso­lu de l’autre – sont incom­pa­tibles avec la nature des choses et sté­ri­lisent la vie spi­ri­tuelle et morale. Il est donc par­fai­te­ment absurde de sau­ter sur sa chaise en répé­tant que la Répu­blique est le rem­part contre l’Islam : la Répu­blique n’a rien à oppo­ser de concret aux fana­tiques musul­mans. Après avoir fait le vide chez nous et fait de notre pays un ter­rain vague, elle leur pro­pose de faire le vide chez eux. Mais la nature a hor­reur du vide. Le seul rem­part, c’et la France. »

    Tout ceci est très juste mais qui parle encore de la France aujourd’hui chez nos diri­geants ? Ils n’ont que le mot « répu­blique » en tête ou « valeurs répu­bli­caines » ( ?) qu’ils se gardent de défi­nir et pour cause car elles n’existent pas ! Les seules « valeurs » que pré­co­nisent nos gou­ver­nants semblent être que la volon­té de détruire la France en déni­grant son his­toire, sa culture, sa langue… Elle n’est pour eux qu’une région qui doit se fondre dans une Europe supra natio­nale voire dans un mag­ma mondial.

    Quelle réponse au dan­ger ter­ro­riste ? Le gou­ver­ne­ment va faire une loi non contre l’islamisme, ou le sépa­ra­tisme (mot ne vou­lant pas dire grand-chose !) mais loi « confor­tant les prin­cipes répu­bli­cains » ( ?). Pour défi­nir cet inti­tu­lé, on hésite entre « risible », « stu­pide » ou « affli­geant ». Je pren­drai plu­tôt le der­nier pour dési­gner ceux qui ont trou­vé cette nomi­na­tion… Nous voyons bien là le « vide » de leur pen­sée ! Dans cette loi, il n’y a rien de sérieux pour com­battre le ter­ro­risme isla­mique, le seul auquel nous sommes confron­tés aujourd’hui. Rien sur l’immigration en par­ti­cu­lier. Il est amu­sant de consta­ter que nos diri­geants, géné­ra­le­ment athées, rai­sonnent sur l’Islam avec un prisme catho­lique : Ils consi­dèrent l’Islam comme une reli­gion à l’image du Catho­li­cisme. Ain­si ils ne veulent pas voir qu’il n’y a pas chez eux de sépa­ra­tion entre le reli­gieux et le poli­tique, l’Islam étant avant tout une loi civile, une manière de vivre, devant s’imposer à tous. Par ailleurs, ils oublient qu’il n’y a pas de « cler­gé » dans la reli­gion musul­mane (sauf chez le chiites), pas de hié­rar­chie, qu’un Imam peut-être « auto­pro­cla­mé » et que celui qui aurait reçu une for­ma­tion n’est pas « supé­rieur » à un autre qui ne l’est pas… Il n’y a pas de contrôle pos­sible à moins de créer une sorte d’Islam fran­çais diri­gé par l’Etat, ce serait stu­pide et d’ailleurs non sui­vi – à juste rai­son – par les musul­mans français.

    La seule pos­si­bi­li­té d’éviter au maxi­mum le « sépa­ra­tisme » serait déjà (à défaut d’en conver­tir le maxi­mum au catho­li­cisme, ce qui serait l’idéal et, heu­reu­se­ment, beau­coup d’organisations catho­liques s’y emploient par le dia­logue comme les mis­sion­naires de la misé­ri­corde divine) serait de leur faire aimer la France, toute la France avec son his­toire, sa culture. Mais c’est l’inverse que nos gou­ver­nants avec l’Éducation dite natio­nale font. Et, hélas, le pré­sident montre le mau­vais exemple avec ses déclarations.

    Si cette loi échoue­ra dans son objec­tif avoué, elle risque de réus­sir dans son véri­table objec­tif qui est de réduire encore les liber­tés des Fran­çais. C’est en par­ti­cu­lier affi­ché dans la volon­té de sup­pri­mer la liber­té des parents de don­ner un ensei­gne­ment chez eux. Certes, notre gou­ver­ne­ment dit qu’en Alle­magne, c’est déjà le cas, oubliant de signa­ler qu’il s’agit chez eux d’une loi de 1938… Macron serait-il un admi­ra­teur du dic­ta­teur qui y sévis­sait  à ce moment là ? Il est pro­bable que ce n’est qu’un pré­lude, si on le laisse faire, à la sup­pres­sion des écoles libres hors contrat…

    Dans son très bon livre (La France a besoin d’un Roi) que nous évo­quons dans ce numé­ro, le père Michel Viot écrit fort jus­te­ment : « La royau­té héré­di­taire est fon­dée sur le res­pect des règles fami­liales et donc sur le res­pect total de sa struc­ture fon­da­trice : la famille. Y tou­cher pour la défi­gu­rer ou la tra­ves­tir, c’est faus­ser le sys­tème poli­tique lui-même sur qui devrait repo­ser la France. N’oublions jamais que tous les régimes tota­li­taires, aus­si bien que ceux qui ont vou­lu por­ter atteinte aux liber­tés fon­da­men­tales de l’individu, se sont tou­jours ingé­niés à cor­rompre la famille, et à lui prendre ses enfants le plus tôt pos­sible pour les for­ma­ter à son idéo­lo­gie. En France, le roi ne peut être roi que parce qu’il est le chef d’une famille. C’est ain­si qu’il pou­vait appa­raître comme étant aus­si le père de ses sujets…. »

    Tout est dit et notre gou­ver­ne­ment pour­suit bien la poli­tique répu­bli­caine de des­truc­tion des struc­tures même de notre pays et d’abord de la famille.  Il faut pour eux que les indi­vi­dus soient dés­in­car­nés, seuls, inter­chan­geables, faci­le­ment mani­pu­lables par les groupes éco­no­miques et finan­ciers pour leurs plus grands pro­fits. Il faut abso­lu­ment empê­cher les hommes de s’organiser libre­ment. Le même but est pour­sui­vi par toutes les direc­tives concer­nant offi­ciel­le­ment la lutte contre le « COVID 19 » sans comp­ter l’ambigüe loi sur la sécu­ri­té et  les dis­crets décrets  du 4 décembre auto­ri­sant de ficher les Fran­çais selon leur « opi­nions poli­tiques, reli­gieuses ou appar­te­nances syn­di­cales ». C’est la dic­ta­ture répu­bli­caine « en marche » !

    Il est temps que les Fran­çais se rendent compte que ce régime détruit nos liber­tés en même temps que notre pays et que seul notre Roi pour­rait nous sau­ver. Tous nos lec­teurs, tous nos amis doivent par­ti­ci­per acti­ve­ment à ce com­bat de salut public. Il n’y a pas d’espoir dans une « bonne élec­tion » républicaine !

    • 21 rue de Varize, 75016, Paris

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Balayons le défaitisme démocrate, par Philippe Germain.

    Il nous faut main­te­nant balayer le second argu­ment défai­tiste répan­du au sein du pôle « catho­lique et fran­çais toujours ».

    Il joue sur la note démo­crate du « cli­quet » et s’exprime de la façon sui­vante : « Il serait contre­pro­duc­tif de s’en prendre à la laï­ci­té répu­bli­caine car pour la très grande majo­ri­té des Fran­çais elle est un fait acquis ».

    philippe germain.jpgEffec­ti­ve­ment, si le pôle « catho­lique et fran­çais tou­jours » admet volon­tiers l’intérêt de consti­tuer un état d’esprit monar­chiste, l’entente est donc loin d’être acquise sur la remise en cause de la laï­ci­té répu­bli­caine. L’objection vient des esprits dési­reux de faire montre de bon sens et de modé­ra­tion. A l’inverse, les maur­ras­siens jugent qu’il n’est pas tout à fait sage de l’être trop. Alors reve­nons sur la laï­ci­té et sa soli­di­té dans les têtes françaises.

    • Les termes  laï­ci­té, laï­ci­ser, laï­cisme, laï­ci­sa­tion appa­raissent en 1871 car une nou­velle géné­ra­tion répu­bli­caine, anti­chré­tienne, posi­ti­viste et scien­tiste, oppose  la  rai­son  au catho­li­cisme. Elle joue sur les mots car le terme laïc dési­gnait le peuple chré­tien. Ce concept va lui per­mettre de construire la IIIème Répu­blique par des mesures chris­tia­no­phobes. Faut-il en énu­mé­rer ? En 1879, la Com­mis­sion des Hos­pices et des Bureaux de bien­fai­sance est laï­ci­sée ; en 1880, le repos domi­ni­cal obli­ga­toire est sup­pri­mé ; en 1881, les hôpi­taux et cime­tières son laï­ci­sés ; en 1882, l’enseignement reli­gieux est inter­dit dans les écoles publiques ; en 1884, les aumô­ne­ries mili­taires sont sup­pri­mées ;  en 1886, les reli­gieux sont inter­dits d’enseignement dans les écoles publiques ; en 1900 le ministre de la Guerre, orga­nise un sys­tème de déla­tion des offi­ciers « qui assistent à la messe » ; en 1903 plus de 400 congré­ga­tions sont inter­dites ; en 1904 les congré­ga­nistes n’ont plus le droit d’en­sei­gner et plus de 2.500 écoles reli­gieuses doivent fer­mer ; en 1905 la loi de sépa­ra­tion de l’Église et de l’État est votée ; en 1906 ce laï­cisme sou­met les biens des 70.000 églises à des inven­taires en uti­li­sant l’Armée.

     

    • Fina­le­ment la guerre de 14 – 18 intègre les catho­liques dans la Répu­blique. Sur­tout  la défaite du nazisme per­met à la laï­ci­té de se poser comme son rival et vain­queur et en1946 elle devient consti­tu­tion­nelle. La IVème  Répu­blique s’affirme d’abord indi­vi­sible, puis laïque, ensuite démo­cra­tique et enfin sociale. La laï­ci­té devient la reli­gion d’État, une reli­gion de sub­sti­tu­tion. C’est un dogme moderne, une affir­ma­tion infon­dée, pos­tu­lée, mais indis­cu­table. On ne jus­ti­fie pas la laï­ci­té mais on la défend.

     

    • Face à une Église en crise depuis Vati­can II, la laï­ci­té semble s’apaiser jus­qu’à 1989, ou l’Islamisation est expo­sée au grand jour par l’affaire des fou­lards de Creil. La laï­ci­té est en situa­tion de blo­cage. Et oui, cette reli­gion d’État étant la seule vraie,  elle ne tolère les autres que  dans la mesure où elles ne menacent pas la véri­té laï­ciste. Allez donc faire com­prendre cela aux musul­mans. La laï­ci­té répu­bli­caine devient LE pro­blème de la France. A la fois pour les fau­cons du laï­cisme (les catho­liques ont bien plié, pour­quoi pas les maho­mé­tans ?) mais aus­si pour les colombes laï­cistes du mul­ti­cul­tu­rel (il nous faut des voix !) car mal­gré la dif­fé­rence de méthodes, fau­cons et colombes laï­cistes visent le même but : le rejet du reli­gieux dans le domaine pri­vé des indi­vi­dus. Impos­sible pour un musulman.

    A l’issu de ces trois grandes étapes, « Dans un contexte natio­nal mar­qué par des débats ani­més et par­fois vio­lents sur la laï­ci­té », pour l’Observatoire de la laï­ci­té « il appa­raît néces­saire de recueillir régu­liè­re­ment l’opinion des Fran­çais sur la laï­ci­té ». Que voi­là un bien étrange sou­ci pour une laï­ci­té répu­bli­caine qui serait consi­dé­rée comme un fait acquis car pour la très grande majo­ri­té des français.

    Que révèle l’enquête de 2020 ?

    • Que la laï­ci­té répu­bli­caine est un prin­cipe de mieux en mieux com­pris mais… mais que des cli­vages géné­ra­tion­nels per­sistent quant à sa connais­sance et à son atta­che­ment. Tra­dui­sons, la laï­ci­té est sur­tout com­prise des papy-boo­mers pas­sés par le pilon­nage des cours d’instruction civique de l’école « à la Jules Fer­ry » des années 1945 – 1965. La com­pré­hen­sion des jeunes elle, a bais­sée de 10% dans la seule année 2019 !

     

    • Pas­sons sobre­ment sur le fait qu’« une large majo­ri­té (68%) la juge comme « ins­tru­men­ta­li­sée par les per­son­na­li­tés poli­tiques ». Ah bon ?

     

    • C’est sur­tout la conclu­sion finale qui mérite l’attention des « rai­son­nables » du pôle  « catho­lique et fran­çais tou­jours » : «  seule une mino­ri­té de Fran­çais estiment que « la laï­ci­té, en pra­tique, est un prin­cipe qui ras­semble ». En logique pro­po­si­tion­nelle cela se tra­duit par : une majo­ri­té de fran­çais estime que la laï­ci­té est un prin­cipe divi­seur ! Et boum, comme elle est crue la réalité.

    Alors oui, c’est vrai il est sou­vent repro­ché à l’Action fran­çaise de consi­dé­rer que sa force prin­ci­pale est d’avoir rai­son. Et on a par­fois rai­son, mais en l’occurrence sur les argu­ments que lui opposent les « gens sérieux » du pole idéo­lo­gique « catho­lique et fran­çais tou­jours », la série des échecs dans la créa­tion d’institutions repré­sen­ta­tives per­met­tant de diluer l’Islam dans la laï­ci­té ain­si que la per­cep­tion de l’opinion publique sur le reli­gion d’État, confirment bien la cré­di­bi­li­té de l’analyse de l’Action fran­çaise. A elle de convaincre les meilleurs élé­ments du pôle « catho­lique et fran­çais tou­jours » que le seul dilemme qui se pose est : L’Islamisation ou la monar­chie populaire.

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série «  L’Islam menace prin­ci­pale », cli­quer sur les liens.

    1. France,  mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la République
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la France
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complémentarité
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle idéo­lo­gique des valeurs républicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique d’abord !
    11. Prince chré­tien et immi­gra­tion islamisation
    12. Le Prince et la France chrétienne
    13. Le Prince chré­tien et la laïcité
    14. balayons le défai­tisme républicain

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • L’insolite silence de l’Elysée face aux inacceptables « exigences » algériennes, par Bernard Lugan.

    En parlant de la colonisation comme d’un « crime contre l’humanité », Emmanuel Macron a ouvert une boite de Pandore qu’il ne pourra plus refermer. Déjà, le 15 juillet 2019, Mohand Ouamar Bennelhadj, secrétaire général par intérim de l’ONM (Organisation nationale des moudjahidines, les anciens combattants), avait appelé les députés algériens à voter une loi criminalisant la colonisation française. 

    bernard lugan.jpgMaintenant qu’il y a tout à craindre du rapport de la « commission Stora » sur la « mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie » qui devrait remis au début de l’année 2021, voilà déjà les demandes de « réparations » qui s’accumulent. Certaines exigent la remise des archives de l’Algérie française, d’autres formulent des demandes de « dédommagement » s’élevant à 100 milliards de dollars !!!
    L’Etat semblant avoir renoncé à défendre l’image de la France et ses intérêts face à ces exigences à la fois surréalistes et insupportables, il ne reste donc que la réaction citoyenne et la mobilisation du « pays réel » à travers les réseaux sociaux. Tel est le but de cette analyse.
     
    Puisque le « Système » algérien veut faire les comptes, nous allons donc lui présenter l’addition de ce que l’Algérie a coûté à la France entre 1830 et 1962…sans parler du coût colossal de l’immigration depuis cette dernière date…
     
    Au mois de juillet 1962, au terme de 132 années de présence, la France avait créé l’Algérie, lui avait donné son nom, l’avait unifiée et lui avait offert un Sahara qu’elle n’avait, et par définition, jamais possédé puisqu’elle n’avait jamais existé auparavant. La France avait drainé ses marécages, avait bonifié ses terres, avait équipé le pays, avait soigné et multiplié par dix ses populations. Elle avait également fait entrer dans la modernité des tribus jusque-là dissociées qui n’avaient jamais eu conscience d’appartenir à un tout commun supérieur.
     
    La France laissait en héritage à l’Algérie indépendante :
    - 70.000 km de routes, 
    - 4300 km de voies ferrées, 
    - 4 ports équipés aux normes internationales, 
    - une douzaine d’aérodromes principaux, 
    - des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), 
    - des milliers de bâtiments administratifs, de mairies, de casernes, de gendarmeries, 
    - 31 centrales hydroélectriques ou thermiques,
    - une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie, 
    - des milliers d’écoles, d’instituts de formation, de lycées, d’universités, d’hôpitaux, de maternités, de dispensaires, de centres de santé, etc.
     
    Tout cela avait été créé par la France, pensé et réalisé par des ingénieurs et des architectes français, et payé par les impôts des contribuables français.
     
    En 1959, toutes dépenses confondues, l’Algérie engloutissait à elle seule 20% du budget de l’Etat français, soit davantage que le budget de l’Education nationale ou ceux, additionnés des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce. 
     
    Et cela, en pure perte car, économiquement, l’Algérie n’avait pas d’intérêt pour la France. Qu’il s’agisse des minerais, du liège, de l’alpha, des vins, des agrumes etc., toutes les productions algériennes avaient en effet des coûts supérieurs à ceux du marché. Ainsi, alors que le vin comptait pour près de 54% de toutes ses exportations agricoles vers la métropole, le prix de l’hectolitre qu’elle vendait à la France était largement supérieur à celui produit en Espagne, ce qui n’empêcha pas la métropole de se fermer au vin espagnol pour s’ouvrir encore davantage au sien… 
    En 1930, le prix du quintal de blé était de 93 francs alors que celui proposé par l’Algérie variait entre 120 et 140 f, soit 30 à 50% de plus. 
     
    Quant au pétrole, il avait lui aussi été subventionné par la France. Découverts en 1956, les hydrocarbures du Sahara furent mis en production entre 1957 et 1959, avec une exploitation qui débuta véritablement en 1961, quelques mois donc avant l’indépendance. Or, comme Daniel Lefeuvre l’a clairement montré, l’Etat français fut quasiment contraint d’imposer à des compagnies réticentes de s’investir dans cette production. En effet :
    - Le pétrole algérien devait obligatoirement être vendu sur le marché mondial car il était trop léger pour la transformation en fuel dont avait alors besoin l’industrie française.
    - A cette époque le marché mondial était saturé. L’URSS bradait ses huiles à bas prix et les gros producteurs du Moyen-Orient limitaient leur production. 
    - L’Algérie et la Libye arrivant en même temps sur le marché la chute des cours allait être accélérée, d’autant plus que le pétrole libyen était plus facile à exploiter et à écouler que celui d’Algérie.
    - Le brut algérien était cher : 2,08 $ le baril contre 1,80 $ au cours mondial. 
     
    Résultat : là encore, la France a surpayé un pétrole dont elle avait pourtant financé les recherches et la mise en exploitation, phénomène qui se poursuivra d’ailleurs après l’indépendance.
     
    Quant à l’immigration algérienne en France, et là encore, contrairement à tous les poncifs, elle n’a correspondu à aucune nécessité économique, l’absence de qualification et de stabilité de cette main-d’œuvre nécessitant la mise en place de mesures d’adaptation inutilement coûteuses. De plus, contrairement à la vulgate, l’afflux d’Algériens en métropole, dans les années 1950, n’a pas répondu aux besoins en main d’œuvre de l’économie française au cours des années de reconstruction ou des « Trente Glorieuses » puisque, sur 110 000 Algériens recensés en 1950 dans la région parisienne, Daniel Lefeuvre a montré que 50 000 n’avaient pas de moyens d’existence réguliers. De même, en 1957, sur 300 000 Algériens vivant en France le nombre de sans-emploi était de 100 000… 
     
    En Algérie où tout était plus cher qu’en métropole, année après année, la France a comblé la différence. Par comparaison avec une usine métropolitaine, l’ensemble des dépenses, salaires et accessoires était ainsi de 37% plus élevé en Algérie, ce qui faisait qu’une usine qui y était construite n’étant pas rentable, il lui fallait donc, non seulement un marché subventionné par la France, mais en plus un marché protégé… 
     
    Au lieu d’avoir pillé l’Algérie comme l’affirment contre la vérité historique et économique les dirigeants algériens, les culpabilisateurs et les « décoloniaux », la France s’y est au contraire ruinée. 
     
    Par le labeur de ses colons la France avait également permis à l’Algérie d’être alimentairement auto-suffisante. Aujourd’hui elle est le premier importateur africain de biens alimentaires pour un total annuel moyen de 12 à 14 milliards de dollars (Centre national algérien de l'informatique et des statistiques-douanes-CNIS). 
     
    Pour mémoire, en 1961, l’Algérie exporta 600.000 quintaux de grain et 700.000 quintaux de semoule. Aujourd’hui, la moyenne annuelle des importations de ces produits se situe entre 5 et 30 millions de quintaux par an. 
    L’Algérie n’exporte plus d’oranges alors qu’avant 1962, les exportations étaient de 200.000 tonnes. Elle n’exporte plus de tomates (elle en exportait 300 000 quintaux avant 1962), de carottes, d’oignons, de petits pois, de haricots verts, de melons, de courgettes etc., toutes productions qui faisaient la richesse de ses maraîchers avant 1962. Avant cette date, les primeurs algériens débarquaient à Marseille par bateaux entiers. Notamment les pommes de terre nouvelles dont les exportations annuelles oscillaient entre 500.000 et un million de quintaux alors qu’au 4e trimestre 2020, rien qu’en semences, et pour la seule France, l’Algérie en a importé 4300 tonnes (Ouest-France 14 décembre 2020). Toujours avant 1962, l’Algérie exportait 100.000 hectolitres d’huile d’olive et 50.000 quintaux d’olives tandis qu’aujourd’hui, la production nationale ne permet même pas de satisfaire la demande locale. La seule facture de lait en poudre et de laitages atteint en moyenne annuelle quasiment 2 milliards de dollars.
     
    Alors que la moitié de la population a moins de 20 ans, le pays est dirigé par des vieillards dont la seule « légitimité » repose sur le mythe de la résistance à la colonisation et sur d’auto-affirmations « résistancialistes » le plus souvent imaginaires. Quant aux nombreuses associations d’ « ayants-droit » auto proclamés acteurs ou héritiers de la « guerre de libération », dont les Moudjahidines ou Les enfants de martyrs, elles bloquent la jeunesse sur des schémas obsolètes qui tournent le dos à la modernité. Avec 6% de toutes les dotations ministérielles, le budget du ministère des Anciens combattants est ainsi supérieur à ceux de l'Agriculture (5%) et de la Justice (2%)…
    La cleptocratie d’Etat qui, depuis 1962 a fait main-basse sur l’Algérie indépendante a dilapidé l’héritage laissé par la France avant de détourner des dizaines de milliards de dollars de recettes gazières et pétrolières sans songer à préparer l’avenir. Après avoir ruiné le pays, il ne lui reste donc plus que son habituelle recette : accuser la « France coloniale ». 
    Et pourquoi cesserait-elle d’ailleurs de le faire puisque, à Paris, les héritiers des « porteurs de valises » boivent avec tant volupté au calice de la repentance…encouragés en cela par le président de la République lui-même…
     
    Pour en savoir plus, on se reportera à mon livre Algérie l’histoire à l’endroit.
     

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    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/