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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (205)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : 20 août 1927 : la conférence en exil, à Spa...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Léon Daudet prononça une mémorable conférence, "littéraire" - et non "politique, on va voir pourquoi... - à l'Apollo, de Spa, le 20 août 1927.

    C'est au début de son exil qu'il fut invité à faire cette conférence à Spa, au cinéma Apollo, le samedi 20 août, à 17 heures.
    Le thème de l'exposé était : "Les salons littéraires de la IIIème République".
    Après la conférence à l'Apollo et un détour par le Neubois, où il pensait pouvoir visiter l'abri du Kaiser, Léon Daudet fut invité à dîner chez le baron de Crawhez, route de la Sauvenière.
    Léon Daudet a raconté cela dans "Vingt-neuf mois d'exil", dont voici un extrait significatif :

    "...Tout de suite, les Cahiers mosans, dont s'occupent, avec talent et persévérance, Paul Dresse et Raymond Janne, m'avaient demandé de faire une conférence à Spa.
    Conférence littéraire, bien entendu. Car très résolu à continuer mes campagnes quotidiennes dans l'Action Française avec la même virulence que lorsque j'étais dans mon bureau de la rue de Rome, je n'étais pas moins décidé à ne manifester aucune activité politique en Belgique même et, bien entendu, à ne créer aucune difficulté, d'aucun ordre, au noble pays dont j'étais l'hôte.
    Il y a, à Bruxelles, un groupement important d'Action française, je veux dire de Français et de Belges, qui suivent les doctrines de Maurras et commentent le journal.
    Je n'y ai jamais mis les pieds, m'excusant auprès de nos amis et leur exposant de vive voix ce que je viens de dire.
    J'étais d'ailleurs averti que l'ambassadeur de France Herbette, le pauvre diable qui a eu récemment à Paris, pendant un séjour, la fin lamentable que l'on sait, était prêt à me chercher des poux et à tracasser le gouvernement belge à mon sujet. Mais il n'en eut pas le prétexte.
    Je n'avais jamais encore eu l'occasion de visiter Spa, où séjourna Guillaume II pendant la guerre européenne.
    C'est une ville d'eaux ravissante et luxueuse, située à l'entrée des Ardennes, entourée de vallonnements sauvages et nuancés, aux courbes harmonieuses.
    Il y a là des domaines et des villas de toute beauté, dominant des forêts à la Shakespeare et que l'on sent prêtes à se mettre en marche, comme dans Macbeth. Ces installations princières et d'un goût sobre, sans nulle flamboyance, rappelant les demeures écossaises, semblent propices à la poésie et au rêve. Parmi elles, celle des parents de Paul Dresse (son père fut jeté en prison pendant l'occupation) et de l'aimable bourgmestre, le baron Crawhez, me remplirent d'admiration.
    Nous déjeunâmes dans la première avant la conférence et nous dînâmes dans la seconde. Bien qu'on fût au mois d'août, il y avait un joli feu de bois dans les vastes cheminées.
    Tout se passa le mieux du monde. Des Camelots du roi étaient arrivés de Paris pour faire discrètement la police de la salle, certains bruits bizarres étant parvenus à nos services de renseignements.
    Je sus plus tard, de très bonne source, que ces bruits étaient fondés.
    Voici ce qu'on me raconta; des inspecteurs de la Sûreté générale avaient l'intention de passer la frontière, avec une forte automobile, de soulever un incident violent pendant que je parlerais et, à la faveur du brouhaha, de m'enlever de vive force !
    Le duc d'Enghien, au petit pied, quoi !
    Mais le baron Crawhez, ayant eu vent de ce complot, vint à la conférence avec son écharpe; sa présence et celle, vite éventée, des Camelots, firent réfléchir "ces messieurs", qui demeurèrent cois et inodores.
    Le public me manifesta chaleureusement sa sympathie.
    La Sûreté française ne prévoyait pas les conséquences d'une telle violation de territoire qui, aux yeux du peuple indépendant qu'est le peuple belge, fût apparue comme une intolérable injure.
    Il est heureux, pour les argousins, que le beau projet ait fusé".
    (tiré de "Souvenirs littéraires", Le Livre de Poche, pages 452/445).

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    Léon Daudet à Spa...

     



    L'illustration (en début de note) du compte-rendu de la conférence, dans L'Action française du 22 août 1927 (en "Une", partie inférieure de la deuxième colonne) étant peu lisible (même lorsque l'on clique dessus pour l'agrandir) en voici la transcription :



    La conférence de Léon Daudet à Spa.

    Samedi, lorsqu'à 5h14, Léon Daudet fit son entrée sur la scène de l'Apollo de Spa, la salle, pleine à craquer depuis de longs instants déjà, fit à notre directeur une ovation qui, pour quelques moments, le replonge dans l'atmosphère enthousiaste de ses vastes auditoires parisiens.
    En quelques mots émouvants, Léon Daudet montre la ressemblance des auditoires devant lesquels il lui a été donné de parler et de ses auditoires français; elle est telle que pour lui ils ne font qu'un, comme à ses yeux Belges et Français sont frères.
    Puis, devant un public suspendu à ses lèvres et qui, par des applaudissements répétés, bientôt devenus d'interminables ovations, lui marquent son plaisir et son admiration, Léon Daudet fait défiler les rénovateurs de la langue d'oc.
    Il glorifie ces félibres dont l'oeuvre prend chaque jour une place plus importante dans la littérature française, le maître, Frédéric Mistral, et ces deux très grands poètes, Roumanille et Théodore Aubanel.
    Puis il présente rapidement quelques uns des écrivains et savants qui se rencontraient autour de son père à Champrosay.
    Il campe et anime magnifiquement tour à tour Drumont, Rochefort, Clemenceau, Geoffroy, Paul Arène, Théodore de Banville.
    Sur chacun, anecdotes inédites, souvenirs curieux et caractéristiques, jugements fortement motivés qui font la joie de ses auditeurs et leur révèlent un Daudet trop peu connu des foules.
    Il est près de 7 heures lorsque cette magnifique conférence se termine.
    Elle soulève une ovation finale qui rappelle les beaux jours de Luna Park et de la salle Wagram.
    Quels que soient les bruits qui avaient pu circuler, aucun incident ne s'est produit; cela est d'autant plus heureux qu'un certain nombre de nos amis belges étaient bien décidés à faire respecter leur hôte et les traditions généreuses de leur patrie.

  • A nos lecteurs et amis.....

              Voici un mois, le 1° septembre, nous avons inauguré deux nouvelles Catégories dans "lafautearousseau".

              D'abord la Catégorie "Grands Textes", c'est-à-dire des textes majeurs et fondamentaux, qu'il est difficile, voire très difficile de se procurer : par exemple, et nous avons inauguré notre série avec lui, le discours-évènement d'Alexandre Soljénitsyne aux Lucs-sur-Boulogne en Vendée en 1993. Mais aussi le XXIV° chapitre du "Kiel et Tanger" de Charles Maurras, et un extrait particulièrement significatif du "Reprendre le Pouvoir" de Pierre Boutang.

              D'autres "Grands Textes" suivront, de Soljénitsyne encore ( comme le Discours d'Harvard), de Maurras ( les deux chapitres fulgurants de l'Avenir de l'Intelligence), de Gustave Thibon, de Vladimir Volkoff, d'Hilaire de Crémiers..... Nous désirons ainsi faciliter la lecture de ces passages fondamentaux, non seulement auprès de nos amis mais aussi et surtout auprès d'un public extérieur qui ne connaît pas, ou mal, nos idées. Il est bien connu que, lorsqu'on a découvert un trésor, le premier devoir -après s'en être nourri soi-même...- est de l'apporter aux autres. Nous constituerons ainsi peu à peu, tous les quinze jours et un lundi non l'autre, une sorte de banque de textes majeurs, envoyés comme autant de bouteilles à la mer sur Internet, et donc consultables par tous. Il faut espérer que beaucoup viendront les consulter et s'en nourrir, surtout encore une fois en dehors de notre lectorat habituel..... 

              Nous avons également fait un essai: celui de présenter, sous forme d'éphéméride, une sorte d'exaltation, de célébration de la France à travers son Histoire, tout simplement. Car si la France est une Personne, elle est aussi, en un certain sens, un mystère; elle est faite de tout cela, de tous ceux-là dont on peut faire mémoire chaque jour. Nous ne sommes pas des royalistes de l'abstraction : notre Royauté est incarnée dans une Famille, dans un Prince "héritier des siècles", et notre France est une France charnelle. Au vu de vos réactions, il nous a semblé que vous étiez assez nombreux à souhaiter que ces éphémérides continuent; nous les continuerons donc pendant tout le mois d'octobre -puisque beaucoup nous l'ont demandé...- et s'il s'avère qu'à la fin de ce deuxième mois on les demande toujours, alors nous les publierons tout au long de l'année.....

              Troisième et dernière chose, et elle est double : plusieurs d'entre vous nous ont dit qu'ils ( ou elles ) ne pouvaient pas envoyer les notes du blog à leurs connaissances. En fait, cela est tout à fait possible, et même archi-simple. Lorsque vous avez lu l'entame de la note, vous arrivez à la formule "lire la suite"; en dessous de cette mention, vous avez des lignes écrites en bleu :

              00:10 Publié dans....     Commentaires    Tracbacks    Envoyer cette note.

             Il vous suffit de cliquer sur cette dernière mention pour voir apparaître instantanément trois cadres : "envoyer aux e-mails", "votre adress e-mail", "votre message". Vous pouvez ainsi envoyer toutes les notes que vous le souhaitez, et non pas bien sûr à une seule mais à autant de personnes que vous le désirez. Comme au Loto, c'est facile, c'est pas cher et, pour nos idées, "ça peut rapporter gros..." !

              Nous avons en effet besoin d'étoffer nos fichiers Internet. La progression de"lafautearousseau" est constante depuis sa création, le 28 février 2007; et surtout depuis son passage au quotidien, le 24 juillet 2007; avec une note d'abord, puis deux à partir du 8 février 2008 ( avec la note "Ainsi va le monde..." ), et enfin trois maintenant, depuis le 1° septembre, avec l'éphéméride. Cependant, vous pouvez nous aider à maintenir et à augmenter encore cette progression en nous envoyant des adresses informatiques de personnes auxquelles nous pourrons envoyer nos lettres d'information hebdomadaires.

              Merci de nous aider à développer au maximum nos idées, et à toucher un public nouveau et de plus en plus nombreux.....        

  • Police : La proximité attendra

    Effrayés par l’annonce du déploiement parmi gendarmes et policiers de 110 000 tablettes numériques, les habitants des Quartiers de Reconquête Républicaine font amende honorable.

    Par Aristide Renou

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    « Tranquillité, incivilité, communautés ... »

    La police de proximité est une bonne idée. On le sait parce qu’elle a été testée et pratiquée avec succès outre-Atlantique. Mais en France, dans les quartiers perdus prétendument en reconquête, sa mise en œuvre est tributaire de la Justice, donc de Nicole Belloubet : tout est à craindre.

    La « police de sécurité du quotidien » était l’une des promesses de campagne du candidat Emmanuel Macron. Cette réforme a été lancée le 8 février 2018 par Gérard Collomb et Christophe Castaner a annoncé il y a deux mois la mise en place de nouvelles mesures dans le cadre de cette « PSQ ». On peut d’ores et déjà être à peu près sûr que la « police du quotidien » sera la grande réforme du quinquennat Macron en matière de sécurité, et qu’elle sera vendue comme telle lors de la campagne pour sa réélection. De quoi s’agit-il ?

    Un certain flou a longtemps entouré le contenu concret de la PSQ. Ce que l’on peut en dire aujourd’hui, plus d’un an après son lancement, est qu’elle repose essentiellement sur trois axes :

    1 D.jpg1. Des effectifs supplémentaires de policiers et gendarmes dans certains quartiers pompeusement baptisés « Quartiers de Reconquête Républicaine ». Il y en a aujourd’hui 47.

    2. Plus de numérique, avec notamment, selon Beauvau « le déploiement de 110 000 tablettes numériques et smartphones d’ici à 2020 permettant aux policiers et aux gendarmes de rester sur le terrain tout en ayant accès aux bases de données. »

    3. Une plus grande liberté laissée aux initiatives locales pour adapter la réponse policière à la réalité de la délinquance, et donc une plus grande proximité et collaboration avec la population et les acteurs locaux.

    Une réalité étatsunienne

    En France le concept de « police de proximité » a plutôt mauvaise presse, à cause du souvenir laissé, justement, par la police de proximité lancée par Lionel Jospin et euthanasiée par Nicolas Sarkozy. Sans s’attarder sur ce sujet, il est possible de dire qu’en effet la « Pol Prox’ » de Jospin était une manifestation de sa « naïveté » en matière de sécurité, naïveté reconnue publiquement par l’intéressé à la fin de son mandat dans un accès de sincérité peut-être un peu naïf…

    Pourtant, correctement entendue, la police de proximité a des résultats à faire valoir, notamment aux États-Unis où elle a pour nom community policing. Entre 1980 et 2010, la criminalité y a chuté de près de 50% pour la plupart des crimes, soit la plus forte baisse jamais enregistrée au XXe siècle dans un pays occidental¹. À New-York, ville-laboratoire en matière de lutte contre la délinquance, la criminalité a chuté de près 90% depuis le début des années 1990. Le passage au community policing y est pour beaucoup. Examinons donc ce community policing à l’américaine, nous pourrons ainsi nous faire une meilleure idée de la pertinence de la PSQ et de ses chances de succès. Le passage au community policing repose sur plusieurs constats.

    Tranquillité, incivilité, communautés

    Tout d’abord, ce que la population attend de la part des pouvoirs publics en matière de police, ce n’est pas seulement une réduction de la criminalité, c’est de pouvoir vivre au quotidien l’esprit en paix, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. La peur de la délinquance est assez rarement liée à une rencontre directe avec celle-ci. Elle est plus étroitement corrélée avec la présence de désordres et d’incivilités dans les espaces publics. Même lorsque la délinquance est élevée, la probabilité pour chaque individu d’être victime d’une agression, d’un vol ou d’un cambriolage reste heureusement assez faible. En revanche vous pouvez constater tous les jours les graffitis, les rues jonchées de détritus, les mendiants agressifs, les gens qui « s’oublient » dans la rue, les dealers qui opèrent à la vue de tous, le bruit, l’absence ostensible d’égards pour autrui manifestée par certains, etc. Vivre dans un tel environnement engendre une peur diffuse d’être un jour agressé et peut littéralement vous gâcher l’existence. Un gouvernement qui ne prend pas en compte cet aspect du problème ne remplit pas correctement son devoir régalien, et tant qu’il ne le fait pas, la population continuera à se plaindre de ce que « la police ne fait pas son travail ».

    2 D.jpgPar ailleurs, il existe un lien fort entre les incivilités et la criminalité proprement dite. Ce lien a été explicité au début des années 1980 par la théorie dite de « la vitre brisée² ». Sans rentrer dans de longues explications, la vitre brisée permet de comprendre pourquoi les petits désordres dans les lieux publics engendrent de plus grands désordres, qui eux-mêmes finissent souvent par engendrer de la vraie criminalité. Les incivilités qui ne sont pas correctement traitées brisent peu à peu le ciment de toute vie sociale : la confiance que les individus peuvent avoir les uns envers les autres. Elles font ainsi disparaître les contrôles sociaux informels par lesquels les habitants d’un quartier font spontanément respecter les règles de la vie en commun. Et une fois la vie collective suffisamment atomisée, la délinquance prospère. Pour les pouvoirs publics, la seule manière de rétablir ces contrôles sociaux indispensables est de répondre aux préoccupations exprimées par les habitants en matière de tranquillité quotidienne. La police doit se mettre à l’écoute des doléances de la population locale et guider son activité en partie sur elles.

    3 G.jpgEnfin, dans les grandes métropoles modernes où règne une grande diversité ethnique, culturelle et religieuse, le travail de la police est rendu particulièrement difficile par le fait que les taux de criminalité sont presque toujours très disparates selon les diverses « communautés ». L’action de la police aura alors vite fait de sembler « discriminatoire » ou « raciste » puisqu’elle se concentrera inévitablement sur les communautés ou les lieux où la délinquance est la plus élevée. Il est donc primordial d’essayer de maintenir une certaine confiance entre la police et la population en associant étroitement cette dernière à la « production de sécurité ».

    Une action régulière et décentralisée

    Sur la base de ces constats, le community policing se caractérise, notamment, par les éléments suivants. Les forces de l’ordre doivent s’attaquer autant aux incivilités et aux petits désordres qu’aux « vrais » crimes. Les agents doivent ainsi avoir une large latitude pour rechercher des infractions plus graves à partir d’une simple incivilité ou d’un petit délit. Cela signifiera par exemple vérifier l’identité de l’auteur d’une incivilité, l’interroger, éventuellement le fouiller, etc. L’expérience prouve en effet que les délinquants chroniques sont des transgresseurs polymorphes et qu’il n’est absolument pas rare qu’un individu « incivil » ait aussi des choses plus graves à se reprocher³.

    Contrairement à une idée répandue, cette police du quotidien ne signifie donc pas que les policiers doivent faire « ami-ami » avec les « jeunes » turbulents. Au contraire, le community policing sera souvent synonyme d’une action plus énergique et intrusive de la part de la police. La police doit aller très régulièrement à la rencontre de la population. Par exemple en organisant des réunions publiques, mais surtout en faisant quotidiennement des patrouilles à pied dans les quartiers concernés.

    4 G.jpgL’action policière doit être profondément décentralisée et une large marge d’appréciation doit être laissée aux agents sur le terrain pour orienter leurs interventions. Des outils permettant de suivre presque en temps réel et de manière géographiquement très fine l’évolution de la délinquance et les actions de la police devront donc être développés. À New-York cet outil s’appelle le Compstat, et il a été adopté par la plupart des grandes villes américaines.

    Une justice ferme et rapide

    Et derrière le community policing, la justice devra se montrer rapide et ferme avec les délits sérieux et les récidivistes pour débarrasser les rues de leur présence. Aux États-Unis, l’introduction du community policing au début des années 1990 a coïncidé avec un mouvement général de sévérité accrue envers la délinquance. En 1994, par exemple, a été adopté le « Violent crime control and law enforcement act » dont les dispositions prévoient notamment l’extension sensible du nombre de crimes punis de mort, la construction de maisons de correction pour les délinquants mineurs, le financement de cent mille postes de policiers ou encore l’ajout automatique de dix ans aux peines prononcées pour les crimes commis dans le cadre d’un gang.

    Si les États-Unis ont ainsi connu une baisse presque miraculeuse de la délinquance, ils ont aussi connu une augmentation très forte de la population carcérale. Le taux d’incarcération y est actuellement de l’ordre de 650 pour 100 000 alors qu’il tourne autour de 100 en France. Après ce (trop) rapide tour d’horizon, nous sommes donc en mesure de voir pourquoi la PSQ version Macron risque fort d’être de la poudre de perlimpinpin.

    Comme l’expliquait très bien un syndicaliste policier : « La PSQ ne sera viable que dans des quartiers pacifiés. Impossible d’engager le dialogue sous les insultes, les menaces, les coups et l’irrépressible peur des représailles pour ceux qui parleraient avec la police. » Il ajoutait :

    5 D.jpg« Comment des policiers peuvent-ils être crédibles et incarner l’autorité quand, à leur simple vue, les caïds du quartier, forts de leur sentiment d’impunité, les insultent et les agressent physiquement tout en revenant pérorer et bomber le torse le lendemain ? Ce sont eux l’incarnation de l’autorité dans les cités. Nous le redeviendrons uniquement si toute la chaîne pénale fonctionne […]. Il suffit souvent d’emprisonner les éléments les plus violents pour apaiser un quartier. C’est une dimension qui échappe trop souvent lors d’un jugement.⁴ »

    Mais Emmanuel Macron a renoncé à sa promesse de campagne de construire 15 000 places de prison supplémentaires (alors même que deux fois plus serait nécessaire) et Nicole Belloubet s’affirme un peu plus chaque jour comme l’héritière spirituelle de Christiane Taubira. Sa « réforme de la justice » entend développer (encore plus) les « alternatives à la prison » et limiter le plus possible les courtes peines de prison, comme au plus beau temps de la poétesse guyanaise…

    Bref, si la « police de proximité » est, sur le papier, une bonne idée, nous devrons sans doute attendre encore longtemps pour la voir correctement appliquée en France. 

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    Christophe Castaner n’oubliera jamais les conseils de close-combat donnés par Nicole Belloubet.

    1. Barry Latzer, The rise and fall of violent crime in America, Encounter Books, 2016.
    2. James Q. Wilson, George L. Kelling, “Broken Windows: The police and neighborhood safety”, The Atlantic, March 1982. Une traduction française peut être trouvée dans le numéro 5 de la Revue Française de Criminologie et de Droit Pénal, octobre 2015.
    3. Maurice Cusson, Prévenir la délinquance, les méthodes efficaces, PUF, 2009.
    4. Institut pour la Justice, Tribune Libre n°18, janvier 2018.

    Aristide Renou

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    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

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    • EN MARCHE POUR LA VIE ! Paris, 17 janvier 2021...

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    https://enmarchepourlavie.fr/2020/07/23/rendez-vous-le-17-janvier-2021-pour-le-plus-grand-evenement-provie-de-france/

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    Samedi 24 Octobre à 18h30, l'Action française Chalons sur Saône vous invite à  son cercle d'étude pour une conférence dont le thème sera l'histoire du Royaume de France.

    (Ouverture des portes 18h00)

    Place limitées, les inscriptions se feront par MP ou par mail : chalonsursaone@actionfrancaise.net

    Nous vous communiquerons par la suite le lieu précis.

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    Vendredi 30 Octobre à 20h30, l'Action française La Rochelle vous invite à une conférence dont le thème sera vers une écologie intégrale animée par Francis Venciton, secrétaire général adjoint de l'Action Française.

    La Rochelle centre.

    Nous vous attendons nombreux à la conférence mais aussi autour de l'apéritif qui suivra.

    N'hésitez pas à nous contacter par Facebook ou par mail (inscrits sur le visuel) afin de confirmer ou d'infirmer votre présence parmi nous.

    Et pour que vive la France, vive le roi.

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    HONNEUR AUX MORTS

    Le Mercredi 11 Novembre prochain, l'Action française Toulouse rendra hommage aux soldats morts pour la France afin de ne jamais oublier ceux qui ont combattu pour que notre patrie reste libre

    Plus d'informations par mail (toulouse@actionfrancaise.net) ou par MP !

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Chaîne Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYlZgfsklLOeodytYauQONQ

    https://www.youtube.com/user/Politiquemag

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

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    Pages FB : https://www.facebook.com/publegraal/

     

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    Chers Amis du Graal, du Café Histoire de Toulon et de la paroisse de Saint-François de Paule.


    Après la longue interruption consécutive au Coronavirus, l'équipe du Café Histoire de Toulon a décidé de reprendre ses causeries à partir du mois d'octobre 2020, toujours dans le bar associatif des Missionnaires de la Miséricorde Divine, Le Graal  au 377 avenue de la République , 83000 Toulon. Toujours le dernier merci du mois. Le moment de convivialité "Pizza et bières" sera étendue à minuit.

    Pour mieux répondre à vos nombreuses demandes à " re-vivre ", l'équipe d'origine - constituée à l'initiative de l'abbé Fabrice Loiseau - s'étoffe, se professionnalise, se renouvelle et se... rajeunie. Elle vous propose un programme de causeries basé sur la publication d'ouvrages, présentés par leurs auteurs. Ces ouvrages pourront être achetés sur place et dédicacés grâce au soutien de La librairie de l'Enfant Jésus ( 81 rue d'Orvès - Toulon, @Enfantjesus.fr )

    Octobre 2020 : Olivier Barruel et son ouvrage sur la radicalisation islamiste (au Seuil) .
    Novembre 2020 : Jacques Trémollet de Villers sur Jeanne d'Arc aujourd'hui ( chez Perrin )
    Janvier 2021 : Philippe Conte et son ouvrage sur la vraie révolution spirituelle ( à l'Harmattan).
    Février 2021 : Julien Langella avec son livre sur le populisme : refaire le peuple ( à la Nouvelle Librairie).
    Mars 2021 : Alain Vignal sur son ouvrage en préparation de l'histoire du diocèse de Toulon

    Pour le 28 octobre, le Café Histoire de Toulon  vous informe de la causerie de d'Olivier Barruel sur « La radicalisation islamiste, une bombe humaine».
    Dernier avertissement avant explosion : Depuis qu’il est descendu aux enfers sur les traces d’Emilie König, djihadiste française, le visage d’Olivier Barruel a changé. Cet honnête homme, journaliste-réalisateur, est remonté des profondeurs du salafisme radical pour déciller les yeux des français, après cinq ans d’enquête. Une vérité glaçante pour qui suffoque dans le mensonge permanent des journaliste confinés.

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    Par ailleurs nous vous informons de la publication d'un très bel ouvrage de notre paroissien occasionnel Jean Sévillia sur "L'histoire de la France cartographiée, de la préhistoire à nos jours".
    En cinq parties – « Les origines », « Le royaume de France », « La nation française », « À l'épreuve du XXe  siècle» et « Vers la France de demain » – et plus de 100 cartes inédites et richement détaillées, de celle des principaux sites préhistoriques à celle de la pandémie du Covid-19, cet ouvrage novateur donne à voir, véritablement, une autre histoire de France, vivante, presque charnelle. La bataille d'Alésia, le partage de Verdun, la France des monastères de l'an 1000 au XIIe siècle, l'art roman ou gothique, les croisades, la France de François Ier, les principaux monuments de la Renaissance, les résidences de Louis XIV, l
  • Le Bien Commun n°28 d'Avril 2021 disponible.

    https://lebiencommun.net/kiosque/

    Nouveau numéro - le 28ème ! - et relance de la Page Facebook ! Au sommaire :

    • 4 Actualités françaises
    Entretien avec Guillaume Bernard : L'État de droit
    • 6 Un autre regard sur le dernier Alain de Benoist
    • 7 L'État et l'ingérence sociale
    • 8 Pour la chapelle Saint-Joseph de Lille
    • 10 Par-delà la commémoration
    • 11 La chronique de Stéphane Blanchonnet
    • 12 Politique étrangère
    Si les lumières s'éteignaient ?
    • 14 Philosophie
    La chronique de Rémi Soulié
    • 15 Entretien avec Rémi Soulié : L’image la plus éclatante de l’autorité est à mes yeux celle d’une Vierge à l’Enfant
    • 19 Entretien avec François Lefèvre
    • 21 À la recherche de l’enfance perdue
    • 22 Économie et Société
    La République part à vau-l'eau
    • 23 Dossier
    Sartre, titre titre titre titre
    • 24 Perles de Jean-Paul Sartre
    • 26 Sartre ou l'impossible morale
    • 29 Sartre est-il un possédé ?
    • 30 « Faux résistant et vrai porteur de valise, le justificateur de l'assassinat de ses compatriotes »
    • 32 Je préfère avoir tort avec Jean-Paul Sartre que raison avec Raymond Aron
    • 34 Histoire
    La réforme Maupeou
    • 40 Pour le Roi
    La chronique à vif de Diane de Rorruan
    • 41 Dans les poches du Camelot
    • 42 Idées politiques
    Lire le livre de Jonas : une invitation à relire le paradoxe du chemin de foi
    • 44 Littérature
    Michel Bernanos, entre errance et espérance
    • 45 Culture
    Le camelot aime le vin, chronique d'Antoine Lefort
    • Courrier des lecteurs
    • 46 318 noms « qui conjuguent la diversité de notre histoire »…
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  • Livres & Société • Adieu l’Argent-roi ! Place aux héros européens ! Critique de la civilisation de l’Argent - Apologie d

     

    Par Michel Klen                                            

    Une recension qui parlera aux contre-révolutionnaires, traditionalistes, antimodernes que nous sommes - ou, comme on voudra, révolutionnaires de l'anarchie politique et sociale d'aujourd'hui. L'héroïsme consiste-t-il plutôt à vivre ou plutôt à mourir pour sa patrie, sa civilisation, ses idéaux, sa communauté ? On sait que Maurras privilégiait le premier des deux termes de l'alternative. Et qu'à son engagement personnel n'a pas manqué la part de l'héroïsme. Plus français qu'européen, il n'ignorait pas, cependant, cette dernière dimension de notre identité. Nous non plus, d'ailleurs [Revue Défense Nationale - 02.2017]. Lafautearousseau

     

    sans-titre.pngLe message de Marc Rousset est fort : nous vivons l’époque de la civilisation individualiste de l’argent, de la civilisation hédoniste matérialiste sans idéal, sans âme, sans courage, sans héroïsme. Le constat est sans appel : le règne de l’argent « transforme toute chose en son équivalent monétaire avec un prix ! ». « De nos jours, les gens connaissent le prix de tout, mais la valeur de rien », remarquait déjà Oscar Wilde. Nous vivons « le monothéisme de l’argent » sous le signe du dollar, « vrai Saint-Esprit plus précieux que du sang », a renchéri Céline.

    Le carriérisme et la consommation effrénée en guise de bonheur ont remplacé dans l’esprit de nos contemporains l’idéal, la vocation, le sens de la transcendance, du sacré, du courage, le goût de l’effort, du dépassement, du don de soi, de donner un sens plus élevé à son existence. Et c’est bien là que le bât blesse. Le cri de colère de l’auteur porte précisément sur la perte de ces valeurs qui constituent le socle de l’héroïsme. Sur cette thématique, Marc Rousset est formel : une société se juge sur ses héros. Or, l’idéologie dominante tend à rejeter toute notion d’héroïsme. Ce « signe d’immortalité pour les Grecs et les Romains » a été rayé de notre imaginaire collectif. Les jeunes Français connaissent mieux les vedettes de la téléréalité que les hommes illustres de l’histoire de France ! L’auteur s’en inquiète : mais où sont passés les grandes célébrités, les mythes et les légendes européennes qui ont peuplé l’imaginaire de nos pères sans interruption depuis l’Antiquité ? « Pris dans une formidable bourrasque qui déracine, nivelle et normalise, les Européens encore lucides assistent hébétés, à la mise à mort de leur culture et voient se creuser derrière eux un fossé qui cherche à les couper de leur passé, de leurs racines et de leur identité ».

    Le fil directeur de cet ouvrage très documenté repose sur une apologie de l’héroïsme. Les références historiques abondent. Il y a les héros du Moyen Âge et notamment la chanson de Roland, ce poème épique célébrant les vertus de la chevalerie, de l’honneur féodal et de la foi, une chanson de geste qui a transformé en légende un fait historique. Les exemples sur lesquels s’appuie Marc Rousset sont diversifiés. Il cite le grand compositeur Richard Wagner qui a montré dans ses œuvres « le pouvoir maléfique de l’argent tout en mettant en avant le mythe salvateur du héros ». Il mentionne aussi Saint- Exupéry qui a loué dans son roman Vol de nuit la bravoure des pilotes de l’aviation commerciale pour qui la mission d’acheminement du courrier avait un caractère sacré : « Ils doivent agir comme si quelque chose dépassait, en valeur, la vie humaine ». L’auteur accorde une place poignante dans ce chapitre sur les héros à l’historien et essayiste Dominique Venner, qui s’est suicidé dans la cathédrale Notre-Dame de Paris le 21 mai 2013. Pour Marc Rousset, Venner s’est donné la mort dans ce lieu hautement symbolique, non par désespoir, mais par espérance. Par ce geste, il a voulu faire comprendre que « la victoire ne peut s’obtenir, dans toute l’histoire des peuples, que si les combattants sont prêts à mourir pour leur cause ». Le code d’honneur japonais (Bushido) rentre également dans cette thématique. Cette règle de vie a emprunté au bouddhisme l’endurance stoïque, le respect du danger et de la mort, au shintoïsme le culte religieux de la patrie, au confucianisme une culture morale et artistique ainsi que la morale des relations au sein de la famille et dans la société. Or aujourd’hui, la gloire, l’héroïsme et les vertus militaires ne parlent plus aux générations actuelles. Le général Bigeard en était d’ailleurs parfaitement conscient : « Le regard que je porte sur notre pays et sur la plupart des gouvernants me montre bien que se battre pour les autres, pour la patrie et pour la gloire, de manière totalement désintéressée, est une notion qui semble dépassée, d’un autre siècle, d’une bonne partie de ce XXe siècle que j’ai vécu tambour battant ». 

    Au vu d’un tel recul des valeurs, Marc Rousset pose la question : est-ce la fin de l’honneur ? L’histoire est riche d’exemples de grands soldats qui n’ont pas failli à cette dignité morale. Le commandant Hélie de Saint-Marc, chef de corps du 1er REP (régiment étranger parachutiste), fer de lance de la révolte militaire au putsch d’Alger (22 avril 1961), a justifié, à l’occasion de son procès, son engagement par la notion sacrée qu’il avait de l’honneur : « On peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier. On ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de mentir, de se renier, de se parjurer ». C’est aussi au nom de l’honneur que le général François Meyer, à la fin de la guerre d’Algérie, a outrepassé les ordres pour sauver trois cent cinquante harkis. Alors que les directives officielles de Paris intimaient l’ordre aux officiers de laisser leurs soldats musulmans en Algérie, le jeune lieutenant de l’époque installa ses harkis en France, faisant le tour des chantiers et des usines pour placer ses compagnons d’armes délaissés. « L’honneur ce n’est pas une idée, c’est une pratique », souligne le général. Une pratique qui remonte au XVe siècle : « Il était de tradition, chez les amiraux de Castille, de choisir la mort plutôt que d’abandonner un seul de ses hommes » conclut cet officier courageux.

    Les carences de la société occidentale à donner un sens à la vie dans un monde livré au matérialisme ont fait le lit des islamistes qui ont exploité ce vide pour diffuser leur idéologie morbide. Certains s’étonnent que, dans un continent où on apprend depuis plusieurs décennies aux jeunes Européens de souche à détester leur propre histoire, de jeunes musulmans aillent chercher ailleurs « l’accomplissement d’une virilité et d’un héroïsme qu’on tourne désormais en ridicule sur la terre d’Europe ! ». Sur ce registre d’une actualité brûlante, Marc Rousset nous prévient dans une diatribe virulente : « Les fous de Dieu musulmans, incultes, déséquilibrés, drogués, manipulés, intéressés par le martyre de la Félicité divine et qui s’en prennent à des civils ne sont pas des héros ».

    « L’idéologie islamiste s’empare de paumés déculturés et en quête de réification* identitaire, des irrécupérables dès lors que la mort n’est rien pour eux ». Mourir en martyr « comme un petit crétin fanatisé ou diminué intellectuellement » pour accéder au paradis n’est pas une action héroïque. Les leçons des attentats du 13 novembre 2015 à Paris renforcent ce jugement : les terroristes ne sont ni des héros idéalistes, ni des musulmans pratiquants mais « des jeunes socialement ou ethniquement frustrés, sanguinaires, haineux, jaloux et inassimilables ».

    Marc Rousset parle avec ses tripes. Ce diplômé de HEC et de plusieurs universités américaines, docteur ès sciences économiques, n’utilise pas la langue de bois. Son livre, très érudit, est intéressant par la diversité des thèmes abordés, ses anecdotes et ses innombrables citations empruntées aux plus grands auteurs. Avec ses multiples références, ce document a demandé onze années de travail à son auteur. 

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    * Transformation d’un rapport social, d’une relation humaine en « chose. » Le concept est dû à Marx.

    Michel Klen                                            

  • Aux Mercredis de la NAR : #42 - François-Marin FLEUTOT pour son livre “Les Rois de France excommuniés ”.

    Mercredi 13 mars, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions François-Marin Fleutot pour son livre “Les Rois de France excommuniés ”.

    Éditeur, historien et essayiste, François-Marin FLEUTOT a publié une dizaine d’ouvrages, dont « Des royalistes dans la Résistance » qui fait aujourd’hui référence. Nous le recevons cette année pour le livre qu’il a consacré aux “Rois de France excommuniés”.

    On se souvient d’ordinaire de l’excommunication d’un ou deux rois de France alors que, de Hugues Capet à Louis XIV, seize Capétiens ont subi les foudres vaticanes parce qu’ils refusaient d’obéir à Rome, récusaient l’infaillibilité pontificale ou refusaient d’appeler à la croisade. Au fil de ces conflits se dessine une politique constante fondée sur le principe d’indépendance du royaume à l’égard du pouvoir temporel des papes. Dans la politique de souveraineté qui s’affirme, nous pouvons lire la préhistoire de notre laïcité.

    #NAR #Royalisme #Excommunications

  • Culture & Loisirs • Le Puy du Fou veut ouvrir en Chine et en Espagne

    La « cinéscénie », le spectacle de nuit du Puy du Fou. - Photo : Alain Moneger

     

    Le Puy du fou, une réussite à la française

    Le parc d'attractions, qui fête ses 40 ans cette année, compte ouvrir trois sites à l'étranger, à l'horizon 2027.

    A 40 ans, le Puy du Fou est en pleine forme. Avec 2,2 millions de visiteurs accueillis l'an dernier (8% de plus qu'en 2015), le parc revendique la place de numéro deux en France en termes de fréquentation, loin derrière Disneyland Paris, mais devant le Futuroscope.

    En 2016, son chiffre d'affaires a franchi la barre des 100 millions d'euros de chiffre d'affaires (+21% par rapport à 2015). «En cinq ans, le parc a doublé son chiffre d'affaires et le nombre de visiteurs a progressé de 30% en trois ans», se félicite Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou.

    Fort de ce succès, le Puy du Fou, élu «meilleur parc du monde» en 2012 et 2014, veut accélérer hors de France. Son président annonce vouloir ouvrir trois nouvelles adresses dans le monde, d'ici 2027.

    Parcs consacrés à l'histoire de l'Espagne et de la Chine

    La première ouverture à l'étranger devrait se faire en Espagne, près de Tolède dans la région de Castille. Des discussions sont en cours avec les autorités locales. Ouverture prévue en 2021 pour ce parc, dont le thème sera consacré à l'histoire du pays. La construction doit débuter en 2019. Il représenterait un investissement de 140 millions d'euros, qui sera financé par des investisseurs.

    Parallèlement, des discussions sont en cours avec plusieurs partenaires chinois, pour exporter le Puy du Fou en Chine. «Nous serons fixés dans l'année sur la faisabilité d'un premier projet. Nous avons déjà repéré des lieux. Notre objectif est d'ouvrir un parc dans le pays, d'ici 2025», assure Nicolas de Villiers. Ce parc retracerait l'histoire de la Chine. Montant estimé du projet: 300 millions d'euros, là encore supporté par des partenaires.

    Un troisième parc, annoncé à l'horizon 2027, pourrait ouvrir soit en Chine, soit en Europe.

    Déjà des spectacles en Angleterre et au Pays-Bas

    «Des porteurs de projets -publics et privés- viennent nous voir depuis 2010, pour lancer des spectacles signés Puy du Fou, explique Nicolas de Villiers. Depuis quatre ans, nous en avons lancé un aux Pays-Bas, baptisé le Raveleijn Show, avec un partenaire hollandais. Nous avons conçu ce show, et les acteurs sont tous membres des équipes du Puy du Fou. En juillet 2016, nous avons inauguré avec un partenaire anglais, un spectacle nocturne de 8000 places assises, dans le château d'Oakland, au nord du pays. Il a affiché complet tout l'été. Nous souhaitons maintenant aller plus loin, en ouvrant de nouveaux parcs». Les ambitions en Russie, qui avaient donné lieu à un accord signé en 2014 entre Philippe de Villiers et Vladimir Poutine pour l'ouverture de deux parcs, en sont au point mort.

    Une dizaine d'autres pays ont été regardés depuis, avant que l'Espagne finisse par l'emporter.

    30 millions d'investissements cette année en France

    Le parc vendéen n'oublie pas pour autant la France. Les nouveautés de 2017 représentent un investissement record de 30 millions d'euros, destinés à financer un nouvel hôtel qui doit ouvrir en avril, deux nouveaux spectacles et deux restaurants.

    Créé en 1977, le Puy du Fou est une société par actions simplifiée (SAS), qui a deux actionnaires: deux associations de loi 1901. L'une s'occupe de la «cinéscénie» jouée par des bénévoles, l'autre protège l'incorporel (propriété intellectuelle). Depuis sa création, le parc a investi plus de 450 millions d'euros pour son développement. Les bénéfices qu'il réalise chaque année, soit «8 à 9% du chiffre d'affaires», sont tous réinvestis dans le parc. «Le Puy du Fou ne perçoit pas un centime d'argent public», insistent ses responsables.

    En plus de 3800 bénévoles, il emploie 1800 employés permanents et saisonniers. 

    Mathilde Visseyrias           

    Le Figaro, 28.02

  • LE PREMIER MORT, par François Marcilhac *

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    C’est tombé sur un militant écologiste ; ç’aurait pu tout aussi bien être, il y a quelques mois, un manifestant du Printemps français ou de la Manif pour tous. Certes, on nous dira que les seconds ont été exemplaires alors que les écolos, trop souvent, attirent à eux une faune interlope qui, comme à Notre-Dame-des-Landes, cherche moins à promouvoir une contre-société qu’à casser pour le plaisir de casser.  

    C’est vrai, mais lors qu’on se rappelle la brutalité et le mépris des libertés publiques avec lesquelles Valls et, dans une moindre mesure le 5 octobre dernier, Cazeneuve, son clone à tête de croque-mort, ont réprimé des manifestations pacifiques, voire bon enfant en plein Paris, il fallait bien se douter que le curseur, comme on dit aujourd’hui, était monté d’un cran. N’ayant plus d’enfant dans des poussettes ou de mère de famille à gazer, de vieillard à tabasser et faute de pouvoir se faire la grenade offensive sur les trafiquants de drogue et les petites frappes des « quartiers » auxquels il n’est pas question de toucher — laisser s’étendre le cancer de l’économie parallèle permet d’acheter la paix sociale —, il fallait bien occuper nos forces de l’ordre, même s’il n’y avait qu’un terrain vague à défendre.

    L’Action française ne se fait aucune illusion : si un militant royaliste, un « Manif pour tous » ou un « Printemps français » était tombé de la même façon, ses parents n’auraient pas eu droit à la compassion du président de la république, sa mémoire aurait été salie par la gauche, les écolos et la droite bien-pensante et, à la demande du pouvoir, les media, en boucle, auraient justifié sa mort. Tout cela, nous le savons. Mais justement, nous ne voulons pas leur ressembler. C’est pourquoi nous nous inclinons devant la mémoire de Rémi Fraisse, un jeune Français.

    FRANÇOIS HOLLANDE, LE BOULET DE MANUEL VALLS ?

    A l’heure où ces lignes paraîtront, le président de la République se sera exprimé devant les Français pour son mi-mandat. Parions que, comme lors de ses précédents entretiens télévisés, il parlera pour ne rien dire, justifiant à longueur de questions complaisantes son échec en matière économique et sociale. Peut-être fera-t-il une annonce politicienne — des observateurs s’excitent déjà à la pensée qu’il instaurerait la proportionnelle pour les législatives —, mais comme toujours, elle fera flop, car Hollande est l’homme des demi-mesures et des compromis bâtards. Selon un sondage Odoxa pour RTL, publié lundi 3 novembre, 97 % des Français estiment qu’il a d’ores et déjà échoué et lui préfèrent son premier ministre dans une mise en concurrence surréaliste — on parle de « cohabitation » comme si Valls était l’opposant de Hollande !, 71% de nos compatriotes déclarant « faire plus confiance » au premier qu’au second. Un chiffre qui peut paraître contradictoire avec les petits 30% de popularité du premier ministre dans un sondage TNS Sofres pour Le Figaro, paru le 30 octobre. Il n’en est rien. La question n’est pas la même. Entre deux hommes, et subséquemment deux lectures de la Constitution, et compte tenu du caractère falot du chef de l’Etat, c’est le chef du gouvernement que privilégient les Français, faute de mieux. L’action de Valls peut paraître auprès des plus naïfs comme entravée par l’inaction du chef de l’Etat. François Hollande, le boulet de Manuel Valls ? On peut toujours faire semblant d’y croire.

    "TINA"

    Car Valls doit jouer avec sa majorité et un centre qui ne s’est jamais vendu qu’au plus offrant. Surtout, libre d’agir comme il l’entendrait, son masque d’homme efficace tomberait très vite, car que ferait-il de plus qu’Hollande ? Et qu’est-ce qu’Hollande l’empêche de faire ? Les électeurs de l’UMP qui voient en lui un homme de centre droit ne se trompent peut-être pas. En revanche, ils se trompent sur la révolution qui consisterait pour le pays à adopter la politique qui irait avec l’emballage. Valls, mais également Juppé, Sarkozy ou Fillon ne feraient qu’à la marge « une autre politique », pour reprendre un slogan qui fleure bon ses années 1970. « TINA » [1] : Margaret Thatcher avait raison, il n’y a pas d’autre politique possible, toutefois, en ce qui concerne la France de 2014, tant que nous gardons l’euro, tant que nous restons au sein de l’Union européenne, tant que nous accroissons notre allégeance à l’égard des Etats-Unis en signant « rapidement », comme le souhaitent non seulement Hollande, mais Valls et toute la classe politique, le traité transatlantique. Oui, il n’y a alors pas d’autre politique possible que celle du chômage, de la déflation, de la récession, celle dont la pauvreté et l’insécurité, l’immigration et le communautarisme sont les fruits les plus désastreux. Oui, il n’y a alors pas d’autre choix que celui du renoncement et du déclin. Or si cette politique est évidemment celle de Hollande, elle serait également celle d’une Valls libéré de son actuel boulet élyséen et serait celle de tous ceux qui, à droite comme à gauche, lorgnent du côté de l’Elysée pour 2017, voire, déjà 2022... Comme si la France pouvait attendre jusque-là ! Entre Hollande et son premier ministre, mais également les prétendants de la droite parlementaire, il n’y a qu’un jeu de chaises musicales. Au fur et à mesure que passeront les mois, les candidats se déclareront toujours plus nombreux avant que la campagne, petit à petit, n’élimine les moins crédibles et qu’il n’en reste plus que deux, pour un seul siège. Comme d’ordinaire, les programmes concoctés par les états-majors n’engageront que ceux qui y croiront.

    LA FRANCE "PÉRIPHÉRIQUE" ? LA VRAIE FRANCE

    A moins que... Étudiant cette France périphérique, composée des Français de souche et des immigrés anciens, qu’ostracise la France métropolitaine des centres-villes (les bourgeois dénationalisés) et des « quartiers » (les immigrés récents, à la fois agents et victimes du mondialisme), Christophe Guilluy [2] note que « la montée de l’abstention ou du vote FN [est] la preuve d’une émancipation par le bas d’une part majoritaire de la population. Ces “affranchis” sont en train de remettre en cause l’essentiel de la doxa des classes dirigeantes qui n’ont toujours pas pris la mesure du gouffre idéologique et culturel qui les sépare désormais des classes les plus modestes. Ces dernières, qui n’acceptent plus aucune forme de tutorat ni politique ni intellectuel, développent le propre diagnostic de la société : le “populisme” selon la terminologie des élites. »

    Ce “populisme” n’est que l’expression de la colère du pays réel, qui doit prendre une forme politique pour se métamorphoser en une prise de conscience claire des enjeux à venir. L’abstention doit déboucher sur l’engagement ; quant au vote FN, même s’il n’est plus seulement de protestation et est devenu d’adhésion, il risque de susciter bien des déceptions en l’absence d’une ligne précise, pleinement conforme à l’intérêt national et à celui de la société, à l’heure où la banalisation du parti comme force politique crédible débouche trop souvent sur une normalisation politicienne qui hypothèque le bouleversement politique dont la France a besoin. C’est que le régime des partis est en lui-même nuisible. L’avenir du pays ne passera pas par une simple alternance politicienne, mais par un changement radical de paradigme politique.

    François Marcilhac

    [1] « There is no alternative ». [2] Christophe Guilluy, La France périphérique, Flammarion p. 89.

    * Éditorial de L’AF 2000 n°2896

     

  • Monarchie, Aristocratie et Noblesse - Cambo Costa.


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  • Un nouveau Premier ministre pour rien ? Pourquoi la France a plus besoin d’une vision assumée que d’un En-Même-Temps au

    Source : https://www.atlantico.fr/

    Tous les nouveaux chemins mènent à Rome... ou nulle part

    Jean Castex incarne-t-il le tournant politique annoncé par Emmanuel Macron au moment du déconfinement et attendu par les Français ? Le "En même temps" s'observe-t-il d'avantage dans la méthode de gestion politique que dans la vision politique qui est censée l'accompagner ?

    Atlantico.fr : Le nouveau Premier ministre choisi par Emmanuel Macron, Jean Castex, incarne-t-il le tournant politique annoncé par le président au moment du déconfinement et attendu par les Français ? 

    Edouard Husson : Emmanuel Macron est face à plusieurs contradictions. L’une est liée à sa personne: le président de la République doit être, d’une manière ou d’une autre « l’homme de la nation »; or le président, fondamentalement, est mal à l’aise avec les électeurs français; d’où son besoin de premiers ministres apparemment plus proches des électeurs: Jean Castex, comme Edouard Philippe, est un élu local. La deuxième contradiction est liée au refus, qu’il partage avec ses prédécesseurs, d’assumer le modèle gaullien: l’homme de la nation devait, selon le modèle institué par le Général de Gaulle, vérifier régulièrement qu’il avait la confiance des Français. La crise des Gilets Jaunes a été une telle secousse qu’il était indispensable, à moins d’abimer encore un peu plus le système politique français, de provoquer des élections législatives ou une présidentielle anticipée. On dit d’ailleurs qu’Emmanuel Macron a joué avec ces deux idées depuis la fin du confinement; pour finalement proposer juste un changement de Premier ministre. La troisième contradiction, elle aussi partagée avec ses prédécesseurs - y compris le Général de Gaulle - vient du refus de l’importance des partis pour structurer la vie politique française. De Gaulle pensait avoir réintroduit l’héritage de la monarchie dans la République: le président devait être au-dessus des partis; mais dès l’élection de 1965, on a vu que l’élection présidentielle tend à polariser la vie politique française. Et il aurait fallu aller au bout de cette logique. La tradition anglo-saxonne sait bien qu’il n’y a pas de vie démocratique sans des partis solides pour canaliser l’opinion populaire, la polariser en mimant la guerre civile, pour mieux la résoudre. La Constitution de la Vè République permet de stabiliser la vie politique française, enfin, loin du rêve de l’unanimisme (comme si la monarchie n’avait pas été traversée de luttes de factions terribles) comme de l’émiettement de ce que de Gaulle appelait « système des partis ». C’est bien ainsi que les choses ont commencé sous Pompidou, Giscard et Mitterrand. Mais la cohabitation, pensée par Giscard et réalisée par Mitterrand, a cassé une véritable alternance à la française. On est entré dans une République hybride, où les petites manoeuvres au centre s’accompagnent d’une présidence forte et de l’exclusion d’une partie de l’opinion de la représentation (le Rassemblement National) au gouvernement. Voilà où en est Macron, qui finit par concentrer les dysfonctionnements de la Vè République, les caricature, avec son autoritarisme, d’une part, et ses manoeuvres au centre pour casser LR, d’autre part.

    Mathieu Mucherie : Je n’en sais rien ; je ne soupçonnais pas l’existence de cet individu jusqu’à cette semaine. Comme Edouard Philippe avant le printemps 2017, en fait. Je ne sais pas bien quel est son métier, et comme il n’a pas publié grand-chose, allez savoir. Il parait qu’il est à la fois haut fonctionnaire et élu de terrain, sarkoziste et gaulliste social, et macronniste, en même temps, dans la même journée. Il existe aussi des poissons volants, même si ce ne sont pas les plus nombreux de l’espèce.

    On en revient toujours aux mêmes problèmes avec Macron : a/ le manque d’épaisseur du banc (en lien avec une victoire volée en 2017), les difficultés RH en dépit d’une cour pléthorique, un vivier qui n’est qu’un marigot, b/ étant donné le manque total d’idées, la sur-communication sur les questions de personnes, mais en contradiction entre elles, et en contradiction avec le point a/. Le simple fait d’avoir eu Castaner de Toulon au ministère de l’intérieur donne une idée du vide et du danger. Heureusement pour Macron, la droite classique et lettrée, conservatrice ou libérale, n’existe plus vraiment dans le pays : elle a été remplacée par une élite managériale complètement débile ; sans quoi il serait soumis à une pensée critique et à de vrais contrôles (je n’appelle pas contrôle un Conseil d’Etat qui annule de justesse une grave menace contre la liberté d’expression ; ça c’est le minimum).

    Etant donnée la situation des finances publiques, de la sécurité publique et du débat public après 3 années de macronneries diverses, il faudrait un premier ministre légitime, une figure, une autorité susceptible d’équilibrer un gamin narcissique et de remettre un peu d’ordre dans la pagaille des conflits d’intérêts (dans le secteur de la santé, et au-delà), et capable de peser suffisamment dans les arbitrages pour ne pas avoir à créer un caca-nerveux compensatoire comme les 80 km/h par exemple. Un choix aux antipodes vient d’être effectué, avec un personnage qui n’a pas de consistance politique propre ; ce qui m’incite à penser que le but du jeu est de gérer vaguement le pays, et d’éviter au passage toute concurrence interne potentielle, pour préparer les seules choses qui comptent, les élections en 2022. Une présidence de classes prépas, de bout en bout, nous le disions il y a quelques temps dans ces colonnes ; sans priorités, puisque tout y est prioritairement prioritaire. 

    Ce n’est pas un tournant, c’est le tournis. Et les chaises musicales, dans l’indifférence générale. La toupie Macron continue, protégée par des institutions dont le but d’origine était de protéger la décision, non l’indécision. On a eu droit à la convention citoyenne toute truquée, on aura peut-être droit à un référendum à choix multiples (mais sans sanction : gaullisme de pacotilles), et à des initiatives pseudo-vertes contre notre pouvoir d’achat et contre nos libertés, mais on n’aura pas le droit à un vrai moment de vérité démocratique (des législatives anticipées, ou mieux : des présidentielles sans trop d’intrusion du parquet socialiste financier), ou à de vrais choix publics assumés (discours plus vert que vert, subventions à Airbus, Renault et Air France… ; statues indéboulonnables, mais pas vraiment).  

     

    Le "en même temps" si cher à Emmanuel Macron s'observe-t-il d'avantage dans la méthode de gestion politique que dans la vision politique qui est censée l'accompagner ? Emmanuel Macron sait-il où mène le chemin qu'il souhaite tracer ? 

    Edouard Husson : Il y a plusieurs composantes dans le radical-socialisme autoritaire de l’actuel président. Nous venons de voir comment la Vè République a évolué loin du point d’équilibre qu’elle aurait dû atteindre après l’élection de François Mitterrand, celui d’une vraie alternance entre la droite et la gauche. Il y a aussi la composante personnelle. Emmanuel Macron est un enfant de 1968. Il est victime de l’effondrement du système d’éducation et du système scolaire consécutif à la poussée hyperindividualiste des années 1960. Le « en même temps » est fils du « Il est interdit d’interdire ». On ne doit pas faire de choix car le choix exclut en choisissant un des termes aux dépens des autres. Les soixante-huitards ont adhéré à l’Europe sans frontières et à la domination de la finance car cela permettait d’assouvir tous les désirs. Emmanuel Macron est un concentré de volonté de puissance, mais non pas celle qui construirait pour un dessein plus grand que lui. Non, il ne veut rien, au fond, pour la nation; il n’est pas non plus un constructeur d’empire. Il veut assouvir une ambition purement personnelle, qui ne mène nulle part. Le « en même temps » et le gouvernement au centre sont une manière de tout attirer à lui, de vampiriser le système politique. Le président est beaucoup plus habile pour détruire le système politique existant qu’en construire un nouveau. Il sait détruire LR, progressivement. En revanche il n’a rien construit avec LREM, qui reste un assemblage hétéroclite. 

    Mathieu Mucherie : Macron trace un chemin, le sien. Mais c’est un chemin assez sinueux, plus un typhon qu’une voie à suivre. La question vers 2017 était : cette toupie du Touquet qui ne manque pas de toupet va-t-elle agréger assez de monde assez longtemps ? et puis : pour faire quoi, au juste ? Les éléments de réponse commencent à apparaitre de plus en plus clairement (ils étaient très clairs pour moi dès le départ…) : en trichant un peu avec une formule de Churchill : Macron, c’est comme Christophe Colomb, en beaucoup moins bien ; il sait où il voudrait aller (a) mais il ne sait pas vraiment où il se trouve, et quel est le bon chemin (b), il en est fier, et tout cela se fait avec l’argent du contribuable (c).   

    a/ il sait où il voudrait aller : la République eurolandaise franco-allemande. Un machin encore en vogue chez nos énarques de centre-droit et de centre-gauche, qui se figurent que c’est la dernière chance pour eux de peser un peu dans les affaires du monde ; alors qu’en réalité l’Europe féfédérale ne se fait pas, et quand elle se fait c’est à Francfort et à Luxembourg, sur des bases très peu avouables. Dans les faits, l’Allemagne n’en fait qu’à sa tête (depuis 20 ans, on ne parle plus du « couple » que dans les médias parisiens), et 25 peuples sur 30 n’ont pas l’air franchement enthousiastes, et Macron lui-même flirte depuis quelques semaines avec des notions souverainistes et protectionnistes pratiquement à chaque phrase, en contradiction totale avec ses discours d’il y a moins de trois ans !   

    b/ il ne sait ni où il est, ni quel est le bon chemin : comme un navigateur qui débarquerait aux Bahamas en pensant trouver la Chine (mais il a moins d’excuses que le Génois), Macron débarque dans une contrée en crise (un pays qu’il connait mal, et un pays peu estimable en plus, puisque selon lui coupable de crime contre l’humanité en Algérie !), pays qu’il confond un temps avec une start-up ; et il commence son œuvre par une loi de moralisation de la vie publique sans rien faire contre le pantouflage, sujet qu’il connait pourtant par cœur ; puis il se dit que la seule façon d’aligner de faire converger cette meute de réfractaires avec les donneurs de leçons germaniques est de moderniser les entreprises françaises depuis l’Elysée (contre-sens total : c’est l’Etat qu’il faudrait réformer en France !) ; le plus drôle est qu’il n’a aucune chance d’atteindre son but tant que les allemands garderont la même mentalité (et la même constitution, comme nous l’a rappelé la Cour de Karlsruhe début mai), a fortiori depuis notre confinement raté. Drôle en effet, sauf qu’il met tous ses échecs sur le compte de l’équipage, ou du gros temps, sans jamais trop se poser des questions dérangeantes ni sur la fiabilité de sa boussole, ni sur la compétence de ses officiers de bateaux-lavoirs (c’est toutefois assez logique de sa part : quand Amélie de Montchalin parle de Macron, on croirait qu’elle a vu le Christ), 

     c/ et tout cela se fait avec l’argent du contribuable : Toutanmakron lâche des milliards aux classes moyennes face aux gilets jaunes (là où il ne coutait rien de se débarrasser de dizaines de lois liberticides et vexatoires, là où il coûtait très peu de remettre une partie de leurs dettes issues du crédit revolving à l’âge des taux « bas »), en contradiction avec sa « stratégie allemande », puis il lâche tout le budget de 180 dynasties égyptiennes pour réparer ses erreurs épidémiologiques face au coronavirus (le confinement le plus absurde du monde, des gens verbalisés sur des plages désertes en plein vent, plusieurs points de PIB perdus bêtement), en attendant de nouvelles bacchanales budgétaires et réglementaires pour les besoins de la triangulation plus-vert-que-moi-tu-meurs-de-chaud (en contradiction, bien souvent, avec le « redressement » des entreprises françaises ; passons). Après tout, pourquoi pas diront les cyniques : les taux d’intérêt sont nuls ou négatifs, et il faut bien arroser en vue d’une qualification du chef au 2e tour de 2022. Mais alors, par pitié, pas dans le cadre le plus hypocrite jamais vu depuis au moins Toutmosys III : en déclarant tous les jours qu’on ne montera pas les impôts (!), mais que, dans le même temps, la BCE n’annulera jamais les dettes placées à son bilan (!!) ; et puis quoi encore, se dit le bas peuple, qui épargne donc logiquement en vue du choc fiscal dans 24 mois. 

    Ce n’est donc pas que Macron n’a aucune vision politique, c’est que cette vision est si datée et contradictoire (et impossible à financer durablement) qu’elle en devient ridicule et comme inexprimable. Il lui faut désormais avancer masqué (je veux dire, encore plus que d’habitude), et colorer son « action » des dernières modes, le vert et le néo-souverainisme politiquement correct en ce moment, et tout ce qui passera à hauteur à peu près mainstream d’ici 2022, le tout « en même temps ». Il va suivre le mouvement et feindre de l’organiser, comme les français font semblant de consommer et comme les parlementaires font semblant d’auditionner Buzyn ou Bachelot. Je le vois bien demander une commission d’enquête internationale sur le virus en Chine, et nommer Benjamin Stora ambassadeur du FLN à Paris, si ce n’est pas déjà fait. Puis en 2022 il demandera à être jugé sur ses intentions, pas sur ses réalisations. Et il continuera, au maximum, à faire du bruit en présentant de multiples facettes. C’est le destin de la toupie de continuer tant qu’il lui reste de l’énergie, et même si cela n’a plus aucun sens. 

    Alors qu'Emmanuel Macron renforce ses responsabilités présentielles par la nomination de Jean Castex au poste du chef de gouvernement, peut-il proposer aux Français la vision dont ils ont besoin ?

    Edouard Husson : Emmanuel Macron ne sait pas ce qu’est la France. Il est capable un jour d’aller célébrer Jeanne d’Arc à Orléans et quelques jours plus tard d’expliquer en Algérie que la colonisation française est un « crime contre l’humanité ». Le président attend de Jean Castex que, mieux encore qu’Edouard Philippe, il s’occupe des Français pour que lui-même puisse se projeter sur la scène européenne et mondiale - au moins en paroles. C’est pourquoi je crois plutôt qu’il va laisser un espace à son nouveau Premier ministre, exactement comme pour Edouard Philippe. Il faut bien quelqu’un pour s’occuper des Français ! Emmanuel Macron ne s’intéresse pas aux Français. Il a été élu par effraction, suite au suicide de LR (lorsque Nicolas Sarkozy et Alain Juppé se sont entendus pour tuer François Fillon) et il entend profiter de ce cadeau inattendu de la « droite la plus bête du monde » pour rester au pouvoir coûte que coûte, alors même que sa façon d’être, une arrogance assumée, et ses centres d’intérêt européistes et mondialistes, devraient le mener tout droit à la défaite. Jean Castex est un système de réassurance pour un Emmanuel Macron qui se préoccupe moins de la vision des Français que de sa propre projection sur la scène internationale. Si tout se passe comme le président de la République l’espère, il finira son second mandat à l’âge de cinquante ans ! Au même âge, Giscard était au début de son septennat et aucun des autres présidents de la Vè République n’avait été élu. Il serait en position de choisir le poste qu’il veut dans la gouvernance mondiale qu’il appelle de ses voeux. La réélection en 2022 vaut bien un Jean Castex. 

    Édouard Husson est historien. Professeur des universités, il est ancien directeur général de l’ESCP Europe. Il a été élu en 2009 professeur d’histoire contemporaine à l’université de Picardie puis en 2018 à l’université de Cergy-Pontoise.

    Mathieu Mucherie est économiste de marché à Paris, et s’exprime ici à titre personnel.

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    • EN MARCHE POUR LA VIE ! Paris, 17 janvier 2021...

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    Mercredi 25 Novembre à 18h, l'Action française-Restauration Nationale vous convie à une audio-conférence dont le thème sera la démocratie animée par Enzo Sandré, responsable national de la jeunesse d'Action française, sur Discord.

    L'accès sur le Discord est public, joignez-vous à nous !

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    Mercredi 25 Novembre à 20h, l'Action française Brest vous convie à une audio-conférence pour un cercle de niveau 1 dont le thème sera le quadrilétère maurrassien animée par Lézard, sur Discord.

    Lien du discord en message privé.

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    Vendredi 27 Novembre à 19h, l'Action française Bordeaux vous convie à son Cercle Léon de Montesquiou pour une audio-conférence dont le thème sera l'art de la guerre de sun tzu quelles applications ? animée par Gauvin Stilgenbauer, sur Discord.

    Vous êtes tous les bienvenus ! Lien du discord en message privé.

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    Vendredi 27 Novembre à 19h, l'Action française Saint-Etienne vous convie à une audio-conférence dont le thème sera Maurice Barrès animée par un militant, sur Discord.

    Si vous êtes intéressé n'hésitez pas à nous contacter en mp.

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    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

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    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

     

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    • CERCLE DE FLORE LYON

     

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    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

     

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    • URBVM

     

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    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

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    • Les Mardis de Politique magazine

     

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    Chaîne Vidéos : https://www.youtube.com/channel/UCYlZgfsklLOeodytYauQONQ

    https://www.youtube.com/user/Politiquemag

     

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence

     

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    • Le Café Histoire de Toulon

     

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    Chers Amis du Graal, du Café Histoire de Toulon et de la paroisse de Saint-François de Paule.


    Après la longue interruption consécutive au Coronavirus, l'équipe du Café Histoire de Toulon a décidé de reprendre ses causeries à partir du mois d'octobre 2020, toujours dans le bar associatif des Missionnaires de la Miséricorde Divine, Le Graal  au 377 avenue de la République , 83000 Toulon. Toujours le dernier merci du mois. Le moment de convivialité "Pizza et bières" sera étendue à minuit.

    Pour mieux répondre à vos nombreuses demandes à " re-vivre ", l'équipe d'origine - constituée à l'initiative de l'abbé Fabrice Loiseau - s'étoffe, se professionnalise, se renouvelle et se... rajeunie. Elle vous propose un programme de causeries basé sur la publication d'ouvrages, présentés par leurs auteurs. Ces ouvrages pourront être achetés sur place et dédicacés grâce au soutien de La librairie de l'Enfant Jésus ( 81 rue d'Orvès - Toulon, @Enfantjesus.fr )
     

    Novembre 2020 : Jacques Trémollet de Villers sur Jeanne d'Arc aujourd'hui ( chez Perrin )
    Janvier 2021 : Philippe Conte et son ouvrage sur la vraie révolution spirituelle ( à l'Harmattan).
    Février 2021 : Julien Langella avec son livre sur le populisme : refaire le peuple ( à la Nouvelle Librairie).
    Mars 2021 : Alain Vignal sur son ouvrage en préparation de l'histoire du diocèse de Toulon


    Par ailleurs nous vous informons de la publication d'un très bel ouvrage de notre paroissien occasionnel Jean Sévillia sur "L'histoire de la France cartographiée, de la préhistoire à nos jours".
    En cinq parties – « Les origines », « Le royaume de France », « La nation française », « À l'épreuve du XXe  siècle» et « Vers la France de demain » – et plus de 100 cartes inédites et richement détaillées, de celle des principaux sites préhistoriques à celle de la pandémie du Covid-19, cet ouvrage novateur donne à voir, véritablement, une autre histoire de France, vivante, presque charnelle. La bataille d'Alésia, le partage de Verdun, la France des monastères de l'an 1000 au XIIe siècle, l'art roman ou gothique, les croisades, la France de François Ier, les principaux monumen
  • Mutation mondialiste du pays légal (La technocrature, maladie sénile de la démocratie : 8/10), par Philippe Germain.

    Table des matières

    Résumé  : En 2017 la technocrature a pris le pouvoir  pour sauver la démocratie disqualifiée par son élite politique. Insatisfaite de l’explication par le complotisme d’ultragauche et celle du référentiel populiste, l’Action française  analyse la technocrature comme un phénomène de physique sociale. Utilisant la loi historique «  du développement d’oligarchies nouvelles  », elle découvre que Bonaparte a crée une nouvelle classe de privilégiés. Ce «  pays légal  » est un système oligarchique circulaire où trois élites financière, politique et médiatique s’épanouissent dans le cadre du régime républicain. Les commis de l’élite politique, les technocrates se sont ensuite constituée en une élite, bientôt déstabilisatrice du système oligarchique circulaire.

    philippe germain.jpgHégémonie du capitalisme financier

    Le début du septennat de Valéry Giscard d’ Estaing, correspond au clap de fin des trente glorieuses. Peu d’acteurs perçoivent l’enclenchement du vieillissement de la société Industrielle. La pathologie est masquée par les mesures sociétales progressistes prises par l’élite politique de centre-droit. Encore moins d’observateurs perçoivent que la Technocratie va entamer la mutation du pays légal vers le mondialisme.

    Sous Giscard (1974-1981), héritier de la nouvelle classe bonapartiste et pur produit de la Technocratie, l’Etablissement va pouvoir régner sans partage. Symboliquement le premier président de la République énarque fait appel à Jean-Jacques Servan-Schreiber, figure de proue de la Technocratie européiste. Pour s’enrichir par le pillage de l’Etat, l’élite financière va profiter des pouvoirs de la Technocratie à travers un soutien sans faille.

    Le ratage de la décolonisation africaine par le gaullisme a rapatrié en France un capitalisme non industriel discréditant le capitalisme industriel. Les technocrates de la Haute Administration laissent alors les banques refuser les crédits à notre industrie, au profit du financement de «  contrats du siècle  » en Iran et Irak. De plus, la garantie de l’Etat sur ces contrats à l’international protège l’élite financière de tout risque. L’Etablissement peut donc s’enrichir effrontément par la complicité de la Technocratie. C’est elle qui porte la responsabilité de l’hégémonie du capitalisme financier sur capitalisme industriel français.

    Désindustrialisation de la France

    Cette décision technocratique impliquant la désindustrialisation est aggravée par le second choix stratégique de ne pas automatiser les chaines de production automobiles. La Technocratie d’Etat mais aussi privée, juge plus rentable de recruter des OS en Afrique, permettant le maintien des salaires extrêmement bas. Les jeunes Français sont ainsi détournés de l’industrie et poussés vers les bureaux du secteur tertiaire. La désindustrialisation est une métastase affectant les classes moyennes et les régions. Un demi siècle plus tard cette métastase démocratique dégénéra en révolte des «  Gilets Jaunes  ».

    Au refus de l’automatisation au profit de l’esclavagisme africain, la Technocratie de la société industrielle ajoute la mesure prise par l’énarque Jacques Chirac, du «  regroupement familial  ». Cette ouverture à l’immigration de peuplement constituera le futur foyer de haine de la société multiculturelle. Pourtant, aux yeux de la Technocratie, ce choix déjà mondialiste se justifie car les familles immigrées augmentent la consommation qui alimente fiscalement les caisses de l’Etat-Providence. Comment imaginer que l’Immigration islamique est à son tour une métastase, rongeant une laïcité se voulant le creuset de l’intégration républicaine  ?

    Imbue d’elle-même, coupée du réel, enfermée dans sa logique quantitative, la Technocratie fait des choix contraires aux intérêts de la France mais allant dans le sens de ceux de l’Etablissement. Sûre d’elle-même, la Technocratie persévère dans son choix d’un Etat Providence, celui d’une République faible mais omnipotente, dont la Technocratie redistribue un tiers de la richesse nationale avec des prestations sociales considérablement étendues, dont le coût augmente de 6,6 % par an aboutissant à une augmentation des prélèvements obligatoires de 37  % à 43  % du PIB. A cette fiscalité exorbitante s’ajoute deux autres symptômes  : l’infantilisation du citoyen et une bureaucratie administrative galopante. De quoi inciter à relire le fondamental Dictateur et roi, écrit par Maurras dès 1899.

    Fragilisation de l’élite politique libérale

    Et l’élite politique  ?  Le démantèlement de l’ORTF  l’a fragilisée au profit de l’élite médiatique. Sous Giscard s’est totalement réalisée la prophétie de l’Avenir de l’Intelligence, celle du pourrissement de la culture par l’argent. Dans un pamphlet retentissant le maurrassien Pierre Boutang dénonce l’étroite relation entre l’élite financière et l’élite médiatique. Il pousse le comte de Paris à soutenir François Mitterrand pour la présidentielle de 1981 car il espère «  que les premiers coups soient portés au règne et au gouvernement de l’argent, installé depuis deux siècles. Qu’ils soient portés d’abord à la racine du mal aggravé pendant les sept dernières années  : toutes les conditions de l’esprit, toute la communication et la diffusion des idées sont tenues et détournées par l’argent.  » 

    A cet affaiblissement de l’élite politique de centre-droit, s’ajoute sa perte de crédibilité dans l’opinion, à la suite de nombreuses «  affaires  » comme l’assassinat de Jean de Broglie, la mort suspecte de Robert Boulin, les avions renifleurs et les diamants de Bokassa. 

    En 1981, le rejet par le pays réel est total et l’élite politique de gauche prend le pouvoir. Le système circulaire du pays légal va-il être perturbé  ? Que vont devenir l’élite financière – l’Etablissement –  et son partenaire privilégié, l’élite technocratique  ?

    L’Etablissement et la Gauche

    La grande illusion de Pierre Boutang sur l’élite politique de centre-gauche face à la domination de l’élite financière, vient de son maurrassisme métaphysique ignorant la physique sociale. L’autre héritier de Maurras, son double Pierre Debray, préfère utiliser l’empirisme organisateur pour entamer une «  Autopsie du pouvoir socialiste  », à l’intention de  l’Action française.

    Avant tout Debray pose la question de la persistance du modèle oligarchique révélé par l’empirisme organisateur  : «  Le nouveau pouvoir socialiste reste-t-il aux mains de l’Etablissement  ? Si oui rien ne sera changé, sinon les apparences. On nationalisera. Et après  ? L’Etablissement ne s’intéresse pas à l’entreprise mais au profit. Jamais il n’a pris le risque d’innover. Il laisse ce soin à des industriels…. Il ne s’enrichit que par le contrôle qu’il exerce sur l’Etat. Nationaliser des entreprises, surtout si elles marchent bien – c’était le cas de Renault – lui permet de se les approprier. Ses enfants (ou ses gendres) y feront de fructueuses carrières et pourront, par le biais de commandes à d’autres entreprises, celles-ci non nationalisées, réaliser de gros bénéfices…Il y a tout avantage à nationaliser puisque plus le secteur étatisé est vaste, plus il doit sous-traiter et cela au profit d’affaires dominées par l’Etablissement.  »

    La réponse sur la persistance de l’Etablissement, Debray la trouve en passant au crible l’élite du centre-gauche, en s’appuyant sur la documentation d’ Henry Coston, l’archiviste politique si controversé  mais si bien documenté. Au final rien n’a changé si l’on considère  la composition du gouvernement et l’entourage du président. La France reste gouvernée au centre pour le seul profit des quelques centaines de familles composant l’Etablissement. Le pillage de l’État va être renforcé par le biais des nationalisations et les banques d’affaires vont  perdre leur autonomie au profit des banques étrangères mais «  l’Etablissement s’en moque car il ne s’enrichit nullement en pratiquant l’esprit d’entreprise mais en parasitant l’appareil étatique. Plus celui-ci est puissant et plus l’enrichissement est rapide.  »  L’expression «  Gauche caviar  » va rapidement faire son apparition.

    La gauche et la Technocratie

    L’Etablissement perdure donc malgré l’alternance de l’élite politique du centre-droit au centre-gauche, mais la Technocratie  ? Rapidement l’élite politique socialiste se heurte à l’insatisfaction de son électorat qui ne se contente pas de l’abolition de la peine de mort. Il attend des changements plus substantiels que des mesures sociétales. Pour protéger l’Etablissement, l’élite politique socialiste désigne alors un bouc émissaire par la critique de l’élite technocratique sur le mode «  trop de privilèges, pas assez de services  ». L’élite politique retrouve ses racines jacobines.

    L’historien Jean-Pierre Rioux a synthétisé cette critique : «  Par son emprise sur les postes clefs, par la complicité de ses membres, elle [la Technocratie] contrôle avec insolence le gouvernement, le Parlement, les partis politiques, les médias, les grosses sociétés industrielles et financières  : l’hégémonie de cette caste brouillerait les rapports entre les pouvoirs, instaurerait une confusion entre l’intérêt général et les intérêts privés. Elle favoriserait l’affairisme des initiés et la morgue des décideurs alimenterait rumeurs et scandales. Une élite repliée sur elle-même et coupée des réalités sociales régnerait impunément sur le pays  ». L’élite politique de centre-gauche, figé sur le passé révolutionnaire, joue au le retour des «  grands ancêtres  »  ; des têtes doivent tomber.

    Technocratie et internationalisation polymorphe du marché.

    L’adversaire n’est pas les «  200 familles  » de l’Etablissement mais la technocratie dominatrice  : logique car la contradiction s’est exacerbée entre l’élite politique et l’élite technocratique émancipée sous Giscard. Initialement le modèle oligarchique circulaire fonctionnait bien car les technocrates renforçaient leurs commanditaires de I‘élite politique en étendant la compétence du Parlement par I ‘intervention législative en matière économique et celle du Gouvernement par le recours à la procédure des décrets-lois et des lois cadres. 

    Puis le modèle s’est grippé car pour la Technocratie, le système parlementaire est devenu I’obstacle à contourner en raison de l’inertie du suffrage universel et de I’immobilisme des assemblées, I’un et I’autre incompatibles avec les contraintes de l’économie — sans parler des députés défendant les intérêts électoralement les plus rentables. La gestion rationnelle de l’économie, idole des technocrates, se heurte ainsi à des difficultés croissantes liées à l’élite politique. D’où l’insatisfaction progressive de la Technocratie vis-à-vis de la toxicité de ses commanditaires de l’élite politique.

    Finalement un compromis est passé entre les deux élites car François Mitterand lançant le «  social  » à outrance a crée de la dette. La technocratie va donc aider l’élite politique qui a mis la France au bord du dépôt de bilan, à recourir massivement à la finance internationale. Au total un endettement de plus de 1 500 milliards en quinze ans, que la Technocratie devra financer par l’émission de titres publics et d’obligations du Trésor sur les marchés internationaux. 

    Cette tactique cosmopolitise les pratiques de la Technocratie et lui fait prendre conscience que les carrières tendent à se fabriquer maintenant au sein d’organismes internationaux. La technocratie commence alors à devenir le commis apatride de l’internationale des grandes affaires. Où pour éviter la très instrumentalisée suspicion de complotisme, préférons le vocabulaire savant de Pierre-André Taguieff «  d’internationalisation polymorphe du marché  ».

    Le mondialisme par l’Europe

    Ce virage mondialiste de la technocratie par la dette est accentué par un virageeuropéiste. Dès 1983-84 l’échec des programmes nationaux-keynésiens relance la construction européenne. Le technocrate Jacques Delors, ministre de l’économie et des finances, fait triompher le slogan «  la France par l’Europe  ». Le vieux rêve saint-simonien  se réalise en 1992 lorsque Mitterrand fait passer la République par la case Maastricht afin d’unifier les peuples sous la férule technocratique. Le OUI au référendum l’emporte d’un petit 51  %. Aucun des porte-parole du NON ni même M. Marchais ou M. Le Pen, n’a déclaré qu’il ne voulait pas de l’Europe. Tous se sont proclamés meilleurs Européens que les partisans du OUI. L’Action française s’est retrouvée isolée contre l’Europe des technocrates. 

    Paradoxalement, l’élite politique de centre-droit affirme que la grande vaincue du OUI à Maastricht est l’« eurocratie » et que l’Europe des nations a triomphé tandis que s’effondre celle des technocrates. On reste pantois, sauf si on comprend que ce mensonge masque le stade avancé de la maladie républicaine car le «  meneur  » du NON, le gaulliste Philippe Seguin avait prévenu  : un OUI mettrait en jeu la «  survie de la République  » au profit du fédéralisme technocratique européen.

    Les héritiers de Jean Monet avaient mis quarante ans à ce que l’Europe technocratique des bureaux devienne la muselière empêchant le chien national et démocratique de morde. L’élite politique ne mordra plus. La démocratie s’enfonçait dans sa pathologie dont le symptôme est décrit par Alain Peyrefitte : «  Seize mille fonctionnaires coupés du monde, sans assise populaire, sans légitimité, passant leur vie et même leurs loisirs entre eux, finissent par se croire investis d’une mission providentielle. Ils sont au demeurant si compétents et si courtois qu’ils gagnent peu à peu les parlementaires ou ministres européens qui devraient les contrôler, et qui finissent par leur rendre les armes. Car le ministre court. Le député passe, les fonctionnaires restent.  » 

    Seguin avait annoncé la troisième métastase  : celle de la perte d’indépendance nationale au profit au fédéralisme technocratique européen. L’élite technocratique s’y retrouve facilement car une conséquence du OUI est la mutation des hauts fonctionnaires vers le mondialisme. Ils  se frottent à d’autres modes de décisions et à d’autres univers culturels. De développeur, l’Etat républicain devient régulateur et met en œuvre les décisions communes des Etats-membres. La Commission européenne et les réunions collégiales deviennent des lieux de réinvestissement des technocrates assurant la navette entre Paris et Bruxelles. 

    En trois septennats, la technocratie à entamé la mutation du pays légal vers le mondialisme  ; d’abord la financiarisation du capitalisme, ensuite le rapprochement avec la finance internationale et enfin la perte de l’indépendance nationale au profit  de l’Europe de Maastricht et de sa banque centrale

    Germain Philippe

    (A suivre )

    Pour suivre les 7 précédentes rubriques de la  série «  La Technocratie, maladie sénile de la démocratie  »

    Hold-Up démocratique
    Complotisme d’ultra-gauche intéressant
    Comment analyser les élites du pays légal