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  • Louis XIV ou le souci d'un roi : « Au moins qu'on ne voie plus dans tout le royaume ni indigence, ni mendicité »

     Louis_le_Grand;_Rigaud_Hyacinthe.jpg

    « On peut s'imaginer cependant, mon fils, quels effets produisaient dans le royaume les marchés vides de toutes sortes de grains,  

    Elle eût été sans comparaison plus grande, mon fils, si je me fusse contenté de m'en affliger inutilement, ou si je me fusse reposé des remèdes qu'on y pouvait apporter, sur les magistrats ordinaires qui ne se rencontrent que trop souvent faibles et malhabiles, ou peu zélés, ou même corrompus. J'entrai moi-même en une connaissance très particulière et très exacte du besoin des peuples et de l'état des choses. J'obligeai les provinces les plus abondantes à secourir les autres, les particuliers à ouvrir leurs magasins, et à exposer leurs denrées à un prix équitable. J'envoyai en diligence mes ordres de tous côtés, pour faire venir par mer, de Dantzig et des autres pays étrangers, le plus de blés qu'il me fut possible; je les fis acheter dc rnon épargne; j'en distribuai gratuitement la plus grande partie au petit peuple des meilleures villes, comme Paris, Rouen, Tours et autres; je fis vendre le reste à ceux qui en pouvaient acheter; mais j'y mis un prix très modique, et dont le profit, s'il y en avait, était employé aussitôt au soulagement des pauvres, qui tiraient des plus riches, par ce rnoyen, un secours volontaire, naturel et insensible. A la campagne, où les distributions de blés n'auraient pu se faire si promptement, je les fis en argent, dont chacun tâchait ensuite de soulager sa nécessité. Je parus enfin à tous mes sujets comme un véritable père de famille qui fait la provision de sa maison, et partage avec équité les aliments à ses enfants et à ses domestiques. 

    Je n'ai jamais trouvé de dépense mieux employée que celle-là... 

    Que si Dieu me fait la grâce d'exécuter tout ce que j'ai dans l'esprit, je tâcherai de porter la félicité de mon règne jusqu'à faire en sorte, non pas à la vérité qu'il n'y ait plus ni pauvre ni riche, car la fortune, l’industrie et I‘esprit laisseront éternellement cette distinction entre les hommes, mais au moins qu'on ne voie plus dans tout le royaume ni indigence, ni mendicité, je veux dire personne, quelque misérable qu'elle puisse être, qui ne soit assurée de sa subsistance, ou par son travail ou par un secours ordinaire et réglé... »   

    LOUIS XIV 

    Mémoires pour l'instruction du Dauphin

     

  • « Migrants » : Steeve Briois (FN) et Laurent Wauquiez (LR), même combat ? Mais, et les autres ?...

      

    Mur-bleu gds.jpgMaire d'Hénin-Beaumont (élu au premier tour, s'il-vous-plaît...) Steeve Briois, du Front National, vient de lancer ce qui est à la fois un slogan, un mouvement et un élan : « Ma ville sans migrants » ...

    Laurent Wauquiez, président « Les Républicains » de la région Auvergne-Rhône-Alpes a lancé le 16 septembre une pétition contre la création de nouvelles « jungles » de migrants sur l'ensemble du territoire; il a refusé d'accueillir les quelque 1.800 migrants prévus dans sa région par le plan de répartition du gouvernement; et il incite les maires de « sa » Région à ne pas se laisser « tordre le bras » par un gouvernement qui ne résout pas le problème, mais le déplace seulement (il a raison...). Il assure que « sa » Région mettra tout en oeuvre pour aider ceux qui prendront cette courageuse décision à résister à un Etat devenu dictatorial...

    Dans sa dernière page du Figaro (18 septembre), Yvan Rioufol prône l'union des droites, comme il y a une « discipline républicaine » des gauches, et comme cela se fait dans les autres démocraties du monde, afin de répondre aux défis et aux dangers immédiats que pose un Islam radical de plus en plus menaçant en France...

    Tout cela est bel et bon, mais, et les autres ? Ce ne sont pas seulement « les droites » qui doivent s'unir contre un danger qui grandit de jour en jour, mais tous les Français, y compris ceux qui sont à gauche mais font passer la France et leur patriotisme avant tout : ces notions « droite-gauche » sont périmées depuis bien longtemps, seule compte la France, les Français et le Bien commun. On sait très bien, par exemple, qu'un Hubert Védrine ferait un excellent ministre des Affaires étrangères du roi de France ... Sisco élit un maire PS-DVG, mais les Corses ne veulent pas de salafistes chez eux et scandent, eux aussi, « On est chez nous ! » ...  

    Le Système a pu, pendant des décennies, fonctionner sur un modèle de « guerre civile » permanente, cassant les Français en deux blocs « droite-gauche » : les réalités sont plus fortes que les idéologies, et les gens voient bien, maintenant, que ce qui nous menace, et ce qui nous unit, dépasse très largement les cadres habituels de ce qui est devenu « l'ancien régime d'aujourd'hui » : sclérosé, archaïque, dépassé, inefficace, incompétent, qui a échoué partout, et on en passe, et des meilleures... 

  • Société • Bouton rouge

     

    par Ph. Delelis

     

    Après sa victoire aux échecs, l’intelligence artificielle a réussi, récemment, à battre l’homme au jeu de go. Elle trouve désormais des applications pratiques dans de nombreux services en ligne et l’on prédit même la disparition de nombreux métiers humains (y compris celui d’avocat, parait-il, mais quid de la robe ?). Les progrès en IA sont considérables et ne suivent plus les prévisions des scientifiques. Certains d’entre eux s’émeuvent des conséquences possibles : Stephen Hawking, qui n’est pas un rigolo, estime ainsi que l’IA pourrait mettre fin à l’humanité.

    Des chercheurs en intelligence artificielle travaillent désormais sur la possibilité de désactiver un programme sans que celui-ci ne s’y oppose. En effet, dans le mécanisme d’apprentissage de l’IA, il est apparu que la « machine » pouvait trouver elle-même des solutions originales pour atteindre son but ou, au moins, éviter l’échec. On évoque ainsi ce programme de Tétris qui, pour éviter de perdre, s’était mis indéfiniment sur « pause »… Les chercheurs se demandent donc si, en intégrant un programme de désactivation – appelé « bouton rouge » – la machine ne chercherait pas aussi à le neutraliser. Ces mêmes spécialistes veulent nous rassurer en nous disant qu’ils ne cherchent pas à stopper des Robocops devenus fou-fous mais seulement à ce que « l’agent » apprenne correctement. Ce qui est fascinant dans ces recherches sur l’IA c’est que tout peut encore être inventé. Et surtout… évité.

    Rien de tel dans l’intelligence humaine. On le voit encore aujourd’hui : la France s’apprête à accueillir, du moins elle l’espère, plusieurs millions d’amateurs de football et, à cette occasion, certaines intelligences supérieures ont pensé que c’était une bonne idée de réduire drastiquement l’offre de transports intérieurs et internationaux, de transformer ses grandes villes – à commencer par Paris – en poubelles géantes, d’ignorer les effets des inondations récentes, de manifester contre un projet de loi qui ne concerne pas ceux qui manifestent, et, pour les plus enthousiastes, de casser quelques magasins, agresser des policiers et faire des feux de joie avec des voitures ou, au moins, leurs pneus.

    Où est le bouton rouge ? 

  • Guerre totale

     

    par Louis-Joseph Delanglade

    Publié le 14.03.2016, après l'attaque surprise des combattants de l’Etat islamique contre la petite ville tunisienne de Ben Guerdane, dont ils prirent, pour un temps, le contrôle. Repris le 28.07.2016 [Extraits]

    Ce qui s’est passé à Ben Guerdane pourrait bien se produire (en France) directement. Des gens connaissant les lieux, des armes de guerre, des individus « radicalisés », des complicités jusque dans l’armée et la police (où, si l’on en croit certaines notes pourtant étiquetées « confidentielles », le fondamentalisme progresse) : il n’est peut-être pas si lointain le jour où le drapeau noir flottera, même pour quelques heures, sur une « cité » ou un « quartier ». Ce jour-là on regrettera peut-être le traitement socio-psychologique que les bonnes âmes « humanistes » appliquent à l’engagement islamiste. Déradicaliser, même en jouant sur les mots, n’est pas éradiquer : il faudra bien finir par admettre que tout(e) « Français(e) » (quels que soient son âge et son « origine ») qui, de près ou de loin, collabore ou cherche à collaborer avec l’ennemi est un ennemi et le traiter en conséquence, c’est-à-dire d’abord l’empêcher de nuire (…). 

    Ne comptons pas pour cela sur l’Union européenne. Schengen est un fiasco et Mme Merkel, son accord avec le « Grand Turc » le prouve, ne cherche qu’à sous-traiter au prix fort un mode de fonctionnement plus « convenable » dans la gestion de la migration-invasion qui accable et islamise l’Europe.  

    Encore et toujours, le salut sera d’abord national. 

    Pour lire cet article intégralement ...

    Guerre totale

  • Religion & Médias • Torrent de boue contre le Primat des Gaules

     

    Par Jean-Louis Faure

    [Reçu dans les commentaires, le 18.03]

    Nous aurions tort de ne regarder le torrent de boue contre le Primat des Gaules comme uniquement une attaque anticléricale qui arriverait à un moment opportun (lequel ?). Je regarde cette ignominie comme la signature de notre société très malade, dans laquelle nous avons eu le grand tort de considérer des dérives portant atteinte à la biologie et aux lois sacrées de la Vie comme des crises d’acnés passagères. Je suis absolument convaincu que l’attaque vient des réseaux homosexuels dont on sous-estime absolument le pouvoir de nuisance et les ramifications au plus haut niveau de l’État (ou ce qu’il en reste …).

    Je reviens sur quelques exemples par ordre chronologique :

    - un certain Sarkozy fut toujours fasciné par cette communauté, au point d’en nommer à de très hauts postes de la République, tel Chef d’État Major des Armées dont tous les copains de promo à Saint Cyr n’ignoraient rien de sa tendance. Ce monsieur est aujourd’hui le Grand Chancelier de la Légion d’Honneur ! De passage à Paris, un général américain connu pour sa grande gueule (Stanley McKrystal) l’avait traité de « queer » (tarlouze) quasiment en public, provoquant gêne et hilarité.

    - l’attaque contre le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, qui eut l’impardonnable initiative de publier en octobre 2012 une dissertation de 25 pages impeccablement documentée qui fait référence (Benoit XVI la mentionna) « Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l’on oublie souvent de dire.». Dans les semaines qui ont suivi, les mêmes relais médiatiques qu’aujourd’hui, sortirent du chapeau une vague accusation de plagiat dans une de ses précédentes études, tintamarre suffisamment orchestré et assourdissant pour le pousser à la démission. Quel fut le rôle de sa propre communauté ?

    Notre corps social est profondément atteint comme des vers sont dans un fruit. Je suis pour cette raison violemment révolté quand j’entends dans les diners en ville, des intellos bobos qui jouent les grands tolérants devant une série d’ignominies. Quant à notre monde politique, il patauge dans la lâcheté au point de ne plus réagir sur aucune mise en cause de la dignité de l’humanité. Ne parlons pas d’être chrétien … 

  • Communication • Le Roi pourquoi pas ? La question demeure, l'image change ...

     


    2257976817.2.pngLes plus anciens attachés à la cause royale, parmi nos lecteurs, s'ils ont milité à l'Action française, ou se sont simplement intéressés à elle, vers la fin des années 1950, se souviendront du slogan ci-contre (image de droite) qui fit l'objet d'une affiche collée en grande quantité, dans toute la France, et spécialement dans le Midi, aux environs de ces années là. Il y en eut tant et tant sur les murs et les platanes de nos villes et régions que nul ne pouvait les ignorer. La recherche graphique était minimale, l'esthétique primitive. Mais tout le monde connaissait l'affiche avec son slogan à la forme interrogative; « le Roi, pourquoi pas ? » c'était une question qui revenait dans les conversations; et il fallut du temps pour que son souvenir s'efface. Remplacé, plus tard, dans des proportions au moins comparables par les affiches éponymes des rassemblements royalistes de Montmajour et des Baux de Provence, frappées de l'insigne des Camelots du Roi. Ainsi devenu célèbre hors de nos cercles ...

    Les temps ont passé et d'autres actions, d'autres slogans se sont imposés au fil des circonstances politiques, tandis que s'installait le règne impératif d'Internet, puis des réseaux sociaux qui ouvraient à la communication politique ce caractère immédiat, rapide, indéfiniment renouvelable, massif et quasi gratuit dont nous usons et peut-être abusons aujourd'hui. Tel est aujourd'hui pour une bonne part le service de nos idées, tandis que - il faut le constater - murs et platanes où l'on puisse coller des affiches en quantité sont devenus rares.

    Voici donc que les visuels tendent à supplanter les affiches d'antan, pour envahir les réseaux sur le net, et que de nombreux militants de toutes tendances - notamment dans la jeune génération d'Action française - s'emploient à en composer en tout aussi grand nombre, souvent avec talent, technicité, spécialisation.

    En revanche, le fond demeure. [La fuente permanece - la source demeure - dit un très beau chant espagnol]. A preuve, le visuel en tête de cette note - réalisé par un militant d'Action française Provence - lequel reprend - et actualise graphiquement - le vieux slogan (presque) oublié ... Demanderait-t-il à revivre ?

    Qu'en diront les plus anciens ? Qu'en pensent les plus jeunes ? On nous excusera de ces questions et considérations militantes que d'aucuns trouveront peut-être frivoles, mais qui nous paraissent pourtant avoir leur importance.  LFAR 

  • Policiers brûlés à Viry-Châtillon : Passé un certain seuil de violence, autoriser la police à tirer. A balles réelles ..

    Les deux fonctionnaires les plus gravement blessés effectuaient leur mission de surveillance lorsque « une dizaine d’individus s’en sont pris à eux avec des jets de cocktails Molotov » sur leur voiture de police.  Photo AFP

     

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    Trop, c'est trop ! Deux riveraines du carrefour où a eu lieu la tentative d'assassinat des policiers ont été interrogées sur BFM : l'une explique que pour aller à la grande surface d'à côté, elle fait un grand détour en partant d'abord vers l'autre côté de la ville, pour ne pas utiliser « son » carrefour ; la seconde dit simplement « on a peur ». Voilà, non pas la France, mais l'état dans lequel le Système a mis la France ; nuance ! Pour ce qui est des policiers, l'un des deux brûlés a été plongé dans un coma artificiel, et son pronostic vital est engagé.

    Bien évidemment, aucun nom, aucun visage, à part celui des deux riveraines : les autres personnes interrogées ont un accent qui dit suffisamment leur origine ; et on parle de « jeunes ». On a compris...

     

    On ne peut plus continuer comme cela. On ne peut plus continuer à entendre le sinistre trio Hollande-Valls-Cazeneuve débiter leurs rodomontades aussi grandiloquentes qu'inutiles : « rien ne sera toléré », mais chaque jour c'est pire ; « les coupables seront arrêtés », mais de plus en plus de violences se produisent, maintenant presque chaque jour; « tout sera fait », mais tout empire...

     

    Pour que cela cesse, il n'y a pas trente-six mille solutions : les voyous, délinquants, terroristes-assassins doivent être prévenus et recevoir ce genre de message : attention, au-delà d'un certain seuil de violence - par exemple s'il y a jet de cocktails Molotov ou blocage de portières pour empêcher les policiers de sortir d'un véhicule en feu - la police, les policiers tireront. Ils tireront à balles réelles. Ils tireront pour mettre hors d'état de nuire. C'est ce qu'ils font déjà, d’ailleurs, en face des terroristes : ils tuent des assassins avant que les assassins ne les tuent.

     

    Et que ceux qui ne veulent pas de cette mesure ne viennent pas se plaindre, après, si la violence augmente et si, d'aventure, ils en sont un jour victimes.

     

    Réagissons, ou ne nous plaignons pas ! 

     
     
  • Famille de France • Prince Jean : Retour sur un été riche et chargé

    Les 900 ans de l'Abbaye de Jospahat

       

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpg« Quand vient la fin de l’été … »

    Heureux de vous retrouver après un été long et chargé. Nous nous sommes quittés à Toulouse. Nous avons passé ensuite quelques jours en famille à Marseille et Saint-Tropez, puis à Toulon pour le 15 août où nous avons fêté Notre Dame du Cap Falcon et assisté à un show aérien de la Patrouille de France. Nous avons ensuite quitté la Côte d’Azur pour l’Autriche (en passant par Padoue) où nous avons célébré le mariage de ma belle soeur. Après un court séjour à Boston, me voilà de retour à Dreux pour la rentrée.

    Une rentrée qui se fait sur les chapeaux de roues avec les inscriptions des enfants (le conservatoire, les activités sportives et la reprise des programmes) mais aussi avec plusieurs événements qui ont rythmé notre rentrée : les 900 ans de l’Abbaye de Josaphat, lieu abritant la Fondation d’Aligre qui accompagne handicapés et personnes âgées, un peu à contre courant des idées d’aujourd’hui ; un concert de trompes de chasse pour la restauration de plusieurs vitraux de la Cathédrale de Chartres ; la Saint Fiacre à Dreux, patron des jardiniers, et pour moi l’une des plus belles manifestations qui ont lieu dans notre belle ville. Pour l’occasion nous avions prêté quelques unes de nos poules et nos deux oies, Gertrude et Joséphine. Un rapide aller retour à Chambord pour une manifestation autour du 1er Régiment de Hussards parachutistes.

    J’aurai l’occasion, au cours de l’année qui vient, d’évoquer d’autres activités mais aussi d’aborder plus en profondeur certains thèmes auxquels je suis attaché.  

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    La famille de France rencontre David Hasselhoff à Vienne

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    Saut du 1er RHP au dessus de Chambord


    Jean de France, duc de Vendôme
    Domaine Royal le 19 septembre 2017

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • Enquête aux pays du Levant, par Louis-Joseph Delanglade

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    A voir les images télévisées de Kobané, ville kurde de Syrie, drapeau noir de larmée islamique sur certains bâtiments et chars turcs massés de lautre côté de la frontière, on se félicite que la France ne soit pas allée trop loin dans son engagement : on peut juger symboliques, voire dérisoires, les quelques frappes de nos Rafale, limitées au seul territoire irakien, mais cest très bien ainsi car, si pour des raisons intérieures et extérieures évidentes et déjà évoquées dans ces colonnes, la France ne pouvait se récuser, elle na manifestement pas les moyens ni même sans doute aucun intérêt à aller au-delà.

    Il nous sera peut-être possible, avec, cest un fait, le soutien logistique non négligeable (indispensable ?) des Etats-Unis, de « sécuriser » au mieux les territoires de certains des pays issus des ex-A.O.F. et A.E.F. (Afrique-Occidentale et Afrique-Equatoriale françaises). En revanche, on peut raisonnablement penser quune victoire sur « lEtat islamique » nest pas pour demain et que la « coalition » sest engagée dans un processus qui risque de durer (très) longtemps et de coûter très cher. 

     

    M. De Villepin souligne fort justement que lislamisme, « considéré ici comme une barbarie, est brandi là-bas comme un étendard ». M. Frachon, directeur éditorial du Monde, va jusqu’à affirmer quon peut contenir ou affaiblir « lEtat islamique » mais quon ne peut le vaincre. Admettons-le en effet : on pourra tuer des (dizaines de) milliers dislamistes, dautres sont déjà nés qui les remplaceront - avec laide, même inavouée, de certains Etats sunnites. Qui pis est, ces islamistes sont déjà partout dans ce Proche-Orient décomposé, même au Liban, dans la montagne à la lisière de la Syrie. 

     

    De toute façon, une solution de long terme ne peut être que politique. On en est très loin, pour la seule et bonne raison que les Américains, et dans une moindre mesure les Européens, ont fait tout ce qu

  • Libye : la solution n’est pas démocratique, par Bernard Lugan.

    Les-uns après les autres, les sommets internationaux sur la Libye échouent à réparer les conséquences de l’injustifiable guerre faite au colonel Kadhafi.
    Ils échouent parce que, comme le disait Albert Einstein : « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui l’a généré ». Or, la guerre contre le colonel Kadhafi fut officiellement déclenchée au nom de la démocratie et toutes les solutions proposées sont démocratiques ou d’ordre démocratique…

    AVT_Bernard-Lugan_2614.jpgDe plus, comment prétendre mettre un terme au conflit quand :

    1) Les tribus, pourtant les seules vraies forces politiques du pays sont écartées, alors que la solution passe précisément par la reconstitution des alliances tribales[1] forgées par le colonel Kadhafi ?

    2) Reconnu depuis le 14 septembre 2015 par le Conseil suprême des tribus comme son représentant légal, Seif al-Islam, le fils du colonel Kadhafi qui représente une des solutions, est systématiquement écarté par les Européens. Or, il est l’un des très rares leaders libyens en mesure de pouvoir faire cohabiter centre et périphérie, comme l’avait fait son père, en articulant les pouvoirs et la rente des hydrocarbures sur les réalités locales, avec un minimum de présence du pouvoir central.

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    Le littoral urbanisé de Tripoli constitue un cas particulier. Ici, le pouvoir appartient aux milices dont seule une infime minorité se revendique de l’islam jihadiste. Nous sommes dans le monde des trafics qui permettent aux miliciens de faire vivre leurs familles. Or, ils auraient tout à perdre d’une victoire du général Haftar puisque ce dernier a promis de les mettre au pas. Voilà pourquoi ils soutiennent le pseudo-gouvernement de Tripoli, lui-même porté par la Turquie.
    La situation en Tripolitaine est donc très claire : si le général Haftar ne réussit pas à s’y imposer militairement, Tripoli et les villes littorales demeureront donc au pouvoir des milices.

    Pour espérer l’emporter le général Haftar devrait donc proposer à certains chefs miliciens une porte de sortie qui en ferait de futurs acteurs politiques dans les régions qu’ils contrôlent et dans lesquelles ils ont acquis une réelle légitimité.
    Là est la seule solution qui pourrait les détacher de la Turquie. Le but de cette dernière est de maintenir à Tripoli un pouvoir lui devant sa survie et lui permettant de justifier l’extension de ses eaux territoriales aux dépens de la Grèce et de Chypre. Ce thème est expliqué et cartographié à l’intérieur de la revue.

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    [1] Pour tout ce qui concerne les tribus et leurs alliances, voir mon livre Histoire et géopolitique de la Libye des origines à nos jours.

    Plus d’informations sur le blog de Bernard Lugan

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  • Dans Politique Magazine : Le Covid-19 et l’économie française, par François Schwerer.

    Passé l’optimisme de rigueur, l’Europe et la France mondialistes découvrent à quel point elles ont lié leur destin à la Chine. La souveraineté économique est à nouveau à l’ordre du jour. Mais qui a fait en sorte que les états souverains ne puissent la garantir ?

    Au début de la crise sanitaire qui a pris sa source dans la ville de Wuhan en Chine, le ministre français de l’économie, Monsieur Bruno Le Maire n’a pas craint de dire que l’économie française n’en souffrirait pas significativement. D’après lui, elle ne coûterait à la France que 0,1 point de croissance. Cet optimisme, alimenté par des calculs statistiques de technocrates, semble sous-estimer trois facteurs qu’il est important de prendre en considération : une donnée historique, des conséquences purement internes et enfin une interrogation sur le modèle de développement économique.

    françois Schwerer.jpgLes rapports privilégiés entre Wuhan et la France

    Le ville nouvelle de Wuhan (regroupement de trois vieilles cités glorieuses : Wuchang, Hanyang et Hankou) n’est pas seulement celle où, en octobre 1911, Sun Yat-Sen a lancé la Révolution qui a chassé le dernier Empereur de Chine, elle est aussi une métropole jumelée avec la ville de Bordeaux, dont la croissance démographique a été l’une des plus fortes de Chine depuis le début du XXIe siècle. Mais cela n’est pas tout. Elle est le lieu privilégié des investissements français en Chine. Cet ancien comptoir français accueille le siège chinois de nombreuses entreprises françaises comme PSA (les pièces détachées de Citroën y sont fabriquées), Renault (et aussi Nissan), Seb, Danone, Kéolis, Sanofi, Suez, EDF… pour ne citer que quelques marques célèbres. Depuis 2016, une liaison ferroviaire bihebdomadaire la relie à Lyon dans le cadre de la « Nouvelle Route de la Soie ». Dans le domaine intellectuel, l’université de Wuhan entretient des rapports privilégiés avec celle de Lille-II et dans le domaine sanitaire, c’est le CHU de Nancy qui est en relation avec les hôpitaux de Wuhan. L’enseignement du Français y est important et les échanges d’étudiants avec la France sont significatifs.

    C’est dans ce contexte que la France a, contre l’avis des Américains, participé à l’installation d’un laboratoire de « haute sécurité biologique P4 »[1], destiné à devenir « un fer de lance de notre lutte contre les maladies émergentes », comme l’avait dit solennellement Monsieur Cazeneuve quand il était venu l’inauguré le 23 février 2017. Dégageant un budget d’un million d’euros par an sur cinq ans, le Premier ministre français justifiait la décision de son Gouvernement par « les crises sanitaires [qui] portent avec elles des risques considérables de déstabilisation économique, sociale et politique ». Ce laboratoire qui devait apporter « à la recherche fondamentale un soutien décisif et la [mettre] au service de la prévention de risques qui nous menacent tous », a travaillé depuis sur les virus, notamment ceux véhiculés par les chauves-souris. Or, comme l’avait souligné alors Monsieur Cazeneuve, « la France mettra en outre à la disposition de la Chine son expertise technique pour soutenir l’amélioration continue de la qualité et de la sécurité du laboratoire ». Enfin, « la France et la Chine ont choisi d’exploiter ces atouts pour promouvoir ensemble, à Wuhan, un modèle urbain de développement innovant, celui de ville durable » !

    Des conséquences immédiates

    Au-delà des rapports économiques privilégiés entre la France et la province chinoise de Hubei, la crise sanitaire qui a conduit à arrêter plusieurs usines, d’abord en Chine, mais maintenant en Italie et peut-être demain ailleurs, a dès maintenant des conséquences non négligeables. Dans son analyse Monsieur Le Maire était parti du fait que la crise économique serait immédiatement suivie d’un rebond de production qui, en quelques semaines permettraient d’en gommer les effets. Il se référait à ce qui s’était passé avec la crise du SRAS en 2003. Mais, à l’époque, aucune mesure de confinement n’avait été prise. En faisant tourner des chaînes de production plus longtemps et plus intensément, une fois l’alerte passée, on comprend que l’on puisse rattraper le retard. Mais les voyages touristiques annulés, les nuits d’hôtel et les consommations au restaurant perdues ne se récupèrent pas de la même façon. Les avions cloués au sol pendant plusieurs jours ne peuvent pas, dans les jours suivants, doubler le nombre de leurs rotations.

    Mais ceux qui risquent d’en pâtir le plus, ce sont les commerçants, déjà fragilisés par la crise des gilets jaunes, qui ne pourront pas renouveler leurs stocks et verront donc encore leur chiffre d’affaires rester en berne. Si l’on prend l’exemple du textile, il ne faut pas simplement considérer le fait que 27 % des vêtements vendus en France sont fabriqués en Chine. En effet, l’Italie est aussi un important fournisseur. Or les vêtements fabriqués en Italie, notamment dans la région de Florence, le sont souvent par des sociétés chinoises, s’approvisionnant exclusivement en Chine[2]. Pour faire bonne mesure, l’Union européenne a décidé le 12 février de suspendre le libre accès au marché européen du Cambodge puisque ce pays ne respecte pas les droits humains et les systèmes de gouvernance qu’elle promeut. Or les trois-quarts des exportations cambodgiennes à destination de l’Europe concernent les textiles et 11 % les chaussures.

    Le Gouvernement français est conscient de ces difficultés que va rencontrer le commerce de détail – et dont les effets ne se rattraperont pas – aussi a-t-il annoncé qu’il allait donner des facilités de trésorerie et différer le recouvrement de certains impôts, taxes et contributions. Le 31 janvier, il a pris un décret pour faire verser par la Sécurité sociale – déjà déficitaire – aux salariés faisant « l’objet d’une mesure d’isolement, d’éviction ou de maintien à domicile » à cause de l’épidémie de Covid-19, les indemnités journalières prévues par le Code du travail. Que la mesure soit socialement juste, nul ne le conteste, cependant, économiquement parlant, elle viendra s’ajouter à la facture totale.

    La remise en cause du modèle de développement économique

    Mais ces mesures de court terme ne règlent pas la question de fond. Or, sur ce point, le mieux est de se référer à ce qu’en a dit la collaboratrice directe de Monsieur Bruno Le Maire, la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher[3], répondant à un journaliste de La Croix, le 26 février. Pour elle les mesures prises par le Gouvernement chinois « soulèvent deux difficultés : d’une part il peut y avoir des perturbations sur les chaînes de production, et d’autre part, les Chinois réduisant leur consommation, l’industrie du luxe, du vin ou encore du tourisme font face à une baisse d’activité » !

    Après cette constatation préliminaire elle a expliqué qu’elle a « demandé aux entreprises de vérifier leur degré de dépendance aux fournisseurs chinois », ajoutant qu’en fait, bien souvent, elles ne peuvent pas répondre à cette question « car elles achètent des pièces à des sociétés dont elles ne connaissent pas les fournisseurs ». Tout naturellement, elle en arrive donc à s’interroger sur la pertinence des délocalisations, sans aller pour autant à se poser la question de savoir si l’externalisation de certaines activités intermédiaires, pratiquée à outrance par les grands groupes internationaux, est légitime. Pour elle, dans de nombreux cas, les entreprises devront donc rechercher « un fournisseur alternatif ». Mais cela prendra beaucoup de temps car, lorsque l’on a délocalisé certaines productions, on a privé ceux que l’on mettait au chômage de la faculté de maintenir leur savoir-faire. Elle constate simplement que « dans l’automobile, cela peut prendre plus d’un an pour des outillages. Pour une pièce d’avion, il faut quatre ans pour qu’elle soit certifiée… ».

    Comme il ne faut cependant pas inquiéter les populations ni dire que les décisions prises jusqu’à présent étaient mauvaises, elle se risque à une note d’optimisme : « La transformation vers l’entreprise du futur, plus automatisée et personnalisée, permet d’envisage des relocalisations, d’autant que les coûts augmentent en Asie ». Après avoir cité quelques-uns des secteurs de production considérés comme stratégiques et pour lesquels les relocalisations sont indispensables et urgentes elle en arrive à cette découverte merveilleuse : « Avec cette épidémie, on mesure à quel point les chaînes de production sont imbriquées. Et cela pose des questions de souveraineté économique, mais aussi des questions environnementales avec des composants qui traversent le monde, parfois plusieurs fois, avant de s’intégrer dans un produit fini. C’est absurde ». Il manque deux points dans son intervention : quels sont les responsables de cette situation qu’elle qualifie elle-même d’absurde et qui aura le courage de nous en faire sortir ?

    [1] Avec le soutien du laboratoire Mérieux de Lyon.

    [2] Selon Le Courrier International du 27 février 2020, citant La Republica, la population chinoise qui travaille à Prato représente 25 000 personnes sur les 195 000 habitants. Ils y font tourner « quelque 6 000 entreprises, dont 4 000 dans le secteur du prêt à porter ». Après y avoir phagocyté les petites entreprises artisanales de la région, cette « industrie textile […] fournit les grandes marques de la mode ».

    [3] Cette secrétaire d’Etat en charge de « la reconquête économique » fait partie des Young Leaders de la France-China Foundation, au même titre qu’Edouard Philippe, Franck Riester, Brune Poirson, Matthieu Gallet ou encore Sibyle Veil, et aussi Alain Mérieux.

    Crédit photo : UGO AMEZ/SIPA/2001232159

  • Vu sur le blog ami de la La Couronne : Notre album « le Royaume de France en images » s’enrichit de 8 nouvelles photos.

    En cette période de confinement, le blog de La Couronne vous propose de vous évader, à travers un voyage sur les traces du Royaume de France dans notre espace urbain…

    Notre album « le Royaume de France en images » continue de s’enrichir, aujourd’hui, nous vous proposons 8 nouvelles photos trouvées sur le net, des traces du Royaume des lys dans notre espace urbain.

    Durant plus de 800 ans, la fleur de lys fut le symbole naturel de la France . La Monarchie française, grâce à sa dynastie nationale, fit de ce symbole, le symbole inégalé d’une France forte, riche et puissante. Dès lors, la France devint le Royaume des lys et chaque province, chaque ville du Royaume arbora, non seulement dans ses armoiries mais également dans son paysage urbain, avec fierté, la fleur de lys.

    Malgré la folie destructrice de la révolution française, qui s’acharna minutieusement sur nos lys nationaux, la puissance du Royaume des lys, ne pouvait pas totalement disparaitre. Aujourd’hui le Royaume des lys n’est plus, mais l’ombre de sa puissance elle demeure…Car les lys de France sont éternels.

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  • Noël : Communiqué de L'Action française

    Noël en France 

    Alors que le gouvernement laisse pourrir la grève pour disqualifier ses opposants, alors que les antifas témoignent chaque jour qu'ils sont les idiots utiles de la mondialisation, le peuple français s'apprête à fêter Noël.

    Un Noël inquiet car la France est appauvrie et divisée. Macron et son gouvernement, exécuteurs des commandements du bloc élitaire, s'efforcent chaque jour d'arracher la France à son histoire et les Français à leur terre.

    Les prétendues réformes s'enchaînent sans que la France soit mieux soignée, mieux desservie, mieux défendue. Au contraire, et malgré des déclarations ronflantes et quelques centaines de millions jetés comme des aumônes, les Français voient leur horizon se refermer. Au-delà des statistiques, la vérité est qu'il y a moins d'emplois, moins d'hôpitaux, moins de revenus – et surtout moins de libertés.

    La république encadre tout, contrôle tout, décide de tout et, sous prétexte d'émanciper les citoyens, elle les asservit toujours plus étroitement à son contrôle, tout en laissant les banlieues faire sécession et en encourageant l'extrême-gauche à vandaliser les villes et terroriser les prétendus "fachos" qui ne sont que les opposants légitimes au pouvoir.

    Les Français vont donc fêter Noël, le cœur lourd, et peut-être sans espoir. Mais Noël est un message d'espoir. Il n'est pas une fête mercantile, il est la manifestation d'un amour divin, et non pas jupitérien, qui s'incarne chez les pauvres, au lieu de leur dire de traverser la rue.

    Quand les Français fêteront Noël, qu'ils se rappellent cette culture chrétienne qu'on veut éradiquer : voilà la vraie fraternité, qui ordonne de tout partager avec ses proches ; voilà la vraie égalité, qui propose à tous la même loi, sans exception, passe-droit ni haut-commissariat ; voilà la vraie liberté, qui propose à chacun d'aimer les autres.

    Noël peut être rempli de l'espoir que les choses peuvent changer : que les Français se souviennent qu'ils détiennent un pouvoir qui fait trembler l'État, celui de ne pas être servile, et qu'ils se rappellent que l'enfant qui est né a engendré un mouvement qui a transformé le monde.


    Qu'ils mettent leur espoir en eux-mêmes plutôt que dans les partis, et qu'ils deviennent, sans l'aide du gouvernement, artisans de fraternité comme sur les ronds-points.

    L'Action française souhaite à tous les Français un joyeux Noël. 

  • A la découverte de l'homme Maurras : Maurras et les premiers établissements phocéens sur la côte provençale...

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Maurras et les premiers établissements phocéens sur la côte provençale...

    (extraits du texte Inscriptions sur nos ruines, texte du 26 décembre 1941, in Maurras.net)

     

    Cinq ou six semaines ont passé depuis une promenade poignante à ce tragique plateau de l'Avarage sur lequel reposent notre classique Mur Grec et ses vingt-cinq siècles chargés des mystères de la première Provence hellène, déterrés en 1934 par notre ami Henri Roland 1. Nous venions de longer les 800 mètres de belles pierres blondes, admirablement taillées, dignes sœurs de celles qui soutiennent encore l'Acropole d'Athènes. Par un admirable après-midi de soleil, la double solitude de la terre et de l'air étendait ses arceaux de lumière stratifiés sur les couches vert sombre de kermès et de genévriers alternant avec le rocher nu. Au bas de la falaise, reposaient dans leur pourpre et leur aigue-marine les quatre étangs salés, Lavalduc, Engrenier, Citis, plus loin la Stouma et, toute dorée, la grande mer latine dont nous séparait une langue de terre, sous le château de Fos ; vaste monde immobile où la végétation comptait peu, où l'homme était à peine discernable, et qui offrait, avec son cœur, la pure et simple image du repos que rien ne trouble, pacemsolitudinem, la paix, la solitude, comme dans Tacite 2

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    Car enfin, ce désert a été populeux. Pas une anfractuosité de cette côte, pas une embouchure de ces étangs, στοηαλίμναι 3, qui n'ait possédé ville, citadelle, entrepôt ou comptoirs. D'Arles à Marseille, l'Itinéraire d'Antonin compte toutes sortes de postes et d'habitats, et il faut bien que des échanges importants y fussent faits, puisque cette voie littorale était doublée d'une autre route, intérieure, également frayée par la jeune Rome, et qui suivait, entre Aix et l'Étang de Berre, à peu près le même tracé qu'aujourd'hui la grande ligne de Paris-Lyon-Méditerranée. Et c'était aussi l'époque où Gaulois, Ligures, Grecs, Romains, sans parler des anciens habitants des factoreries phéniciennes, vidaient leurs longues querelles séculaires, incorporant aux besoins de leur vie la verve inexorable de l'éternel combat. Sur l'horizon couchant, brille le seuil de Galéjon d'où partaient, jusqu'au pied des Alpilles, les canaux et les galères de Marius, qui s'y était retranché contre le premier flot germain.

    On ne peut regarder cette plane étendue des terres et des eaux sans évoquer le mouvement perpétuel des populations, descendant sur la rive quand les corsaires arrêtaient d'y promener la dévastation, remontant à la hâte vers les hauteurs et s'y fortifiant dès que les barques suspectes réapparaissaient à l'horizon. Voilà, au loin, le Fort de Bouc. Il a été construit par Vauban. C'est seulement au XVIIe siècle qu'une tour solide a mis nos étangs à l'abri des Barbaresques ; encore s'y remontrèrent-ils de temps à autre tant qu'Alger ne fut pas conquise. En 1830, c'est d'hier.

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    Ici, sur le plateau des ronces et des roches on peut faire le compte des constructions et des destructions. Aucun vestige punique n'y a été relevé sans doute. Peut-être un habitat ligure, dont le nom d'Avarage et, plus loin, Varège a gardé la trace. Ensuite, la grande ville grecque attestée par cette Acropole, derrière laquelle aucune fouille n'a percé jusqu'à présent ; ville innomée encore (si ce n'est la première Marseille), à laquelle succède une ville latine, probablement Maritima Avaticorum, dont Martigues, là-bas, dans la plaine, fut la « colonie ». Puis, un oppidum bas-latin ou du haut moyen âge, Castellium Vetus, avec ses rondes tours barbares, couronnant le Mur Grec de leur suite presque continue et qui se retrouve encore un peu au delà, sous le nom de Castel Veyre… Castel Veyre a été saccagé au XIVe siècle par les bandes du vicomte de Turenne 4.

    Mais la vie ne s'est pas éteinte, elle y subsiste dans un village appelé Saint-Blaise, couronné d'une chapelle du XIIe siècle, réparée en 1614, et qui se trouve dédiée, comme par hasard, à Notre-Dame de Vie ! Qu'en reste-t-il ? Un pèlerinage, tous les 8 septembre, une procession, avec des vêpres en plein air qu'on chante sous les pins… Voilà sur un territoire si bref ce qui florit durant deux mille ans, murs écroulés l'un sur l'autre, remparts renversés près de leurs merlons, et sous lesquels, au delà de longues nécropoles creusées dans la roche vive, il faut bien situer des guerriers sans lesquels on n'imagine point les places où se sont entassés tous ces monuments !

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    Dans le jardin de Maurras, devant le mur des Fastes, ce portrait/buste de Maurras, offert par une confrérie de pêcheurs, est l'oeuvre du sculpteur Henri Bernard, Grand prix de Rome; il a été placé sur un merlon grec, provenant de l'établissement Grec de Saint Blaise, et offert à Charles Maurras par Henri Rolland.

    Ce merlon remonte à l'arrivée des Grecs en Provence, il est contemporain des vestiges de Marseille, l'antique Massalia, et ramène donc vingt six siècles en arrière...

     

    1. Henri Rolland (1887–1970) et non Roland (contrairement au texte, que nous avons respecté), archéologue provençal, membre de diverses sociétés savantes et ami de Maurras. Il est notamment à l'origine de l'exhumation du « mur grec » de Saint Blaise.

    2. Allusion à un passage célèbre du discours de Galgacus, dans la Vie d'Agricola, XXX : « Auferre, trucidare, rapere, falsis nominibus, imperium, atque, ubi solitudinem faciunt, pacem appellant.  » Soit : « Enlever, massacrer, piller, voilà avec des mots trompeurs ce qu'ils appellent l'empire, et là où ils font un désert, ils l'appellent la paix.  » 

    3. Littéralement : les bouches des étangs. 

    4. Raymond de Turenne (1352–1413), personnage considérable de l'époque de la Papauté d'Avignon. Suzerain d'un domaine couvrant une grande partie de l'actuel Sud-Ouest de la France, son orgueil et sa rigidité d'esprit l'amenèrent, par respect de la lettre du droit féodal, à ravager la Provence au cours de la dernière décennie du quatorzième siècle. 

    lafautearousseau

  • Libye : la solution n’est pas démocratique, par Bernard Lugan.

    Les-uns après les autres, les sommets internationaux sur la Libye échouent à réparer les conséquences de l’injustifiable guerre faite au colonel Kadhafi.

    Ils échouent parce que, comme le disait Albert Einstein : « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui l’a généré ». Or, la guerre contre le colonel Kadhafi fut officiellement déclenchée au nom de la démocratie et toutes les solutions proposées sont démocratiques ou d’ordre démocratique…

    Bernard Lugan.jpgDe plus, comment prétendre mettre un terme au conflit quand :

    1) Les tribus, pourtant les seules vraies forces politiques du pays sont écartées, alors que la solution passe précisément par la reconstitution des alliances tribales[1] forgées par le colonel Kadhafi ?

    2) Reconnu depuis le 14 septembre 2015 par le Conseil suprême des tribus comme son représentant légal, Seif al-Islam , le fils du colonel Kadhafi qui représente une des solutions, est systématiquement écarté par les Européens. Or, il est l’un des très rares leaders libyens en mesure de pouvoir faire cohabiter centre et périphérie, comme l’avait fait son père, en articulant les pouvoirs et la rente des hydrocarbures sur les réalités locales, avec un minimum de présence du pouvoir central.

    Le littoral urbanisé de Tripoli constitue un cas particulier. Ici, le pouvoir appartient aux milices dont seule une infime minorité se revendique de l’islam jihadiste. Nous sommes dans le monde des trafics qui permettent aux miliciens de faire vivre leurs familles . Or, ils auraient tout à perdre d’une victoire du général Haftar puisque ce dernier a promis de les mettre au pas. Voilà pourquoi ils soutiennent le pseudo-gouvernement de Tripoli, lui-même porté par la Turquie.

    La situation en Tripolitaine est donc très claire : si le général Haftar ne réussit pas à s'y imposer militairement, Tripoli et les villes littorales demeureront donc au pouvoir des milices.

    2.jpgPour espérer l’emporter le général Haftar devrait donc proposer à certains chefs miliciens une porte de sortie qui en ferait de futurs acteurs politiques dans les régions qu’ils contrôlent et dans lesquelles ils ont acquis une réelle légitimité.

    Là est la seule solution qui pourrait les détacher de la Turquie. Le but de cette dernière est de maintenir à Tripoli un pouvoir lui devant sa survie et lui permettant de justifier l’extension de ses eaux territoriales aux dépens de la Grèce et de Chypre. Ce thème est expliqué et cartographié à l’intérieur de la revue.