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  • 21 Octobre 1914 ... Apprendre à faire la guerre comme les soldats de Jules César, il y a deux mille ans

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    Pendant les journées où les Allemands marchaient sur Paris, le général Von Bülow, commandant une des armées allemandes, s'invita, près de Reims, chez le comte Chandon de Briailles. Et après le dîner, mis en belle humeur, il daigna donner son opinion sur la guerre et sur nos soldats. Et, parmi d'autres choses, il dit en substance au sujet de notre infanterie : 

    - Elle est brave : elle n'est que trop brave. Vos français ont l'air de croire qu'à la guerre il s'agit de se faire tuer. Pas du tout : il s'agit de vaincre et de tuer l'adversaire, etc...

    Ces observations de l'Allemand s'accordent du reste avec l'ordre du jour où le généralissime Joffre, en rendant hommage à la bravoure des nôtres, leur conseillait plus de souci de leur propre vie.

    Or un observateur me montre, dans un livre de Francisque Sarcey* intitulé Le siège de Paris et qui eut beaucoup de succès après 1870, la page suivante :

    "Ils (nos officiers) continuaient de lancer leurs soldats à la baïonnette contre des murs crénelés tandis que les Allemands ne se découvraient jamais et ne marchaient en avant que sur des bataillons à moitié détruits par les boulets. Un de nos ambulanciers me racontait cette anecdote caractéristique.

    Tout en faisant ramasser les blessés et les morts, les officiers français et prussiens causaient ensemble avec la courtoisie qui est d'usage en pareille occurrence. Un des nôtres se mit à dire la belle conduite d'un capitaine à l'attaque de Montretout. Ce capitaine était resté debout sous une grêle de balles, et, se hissant sur un tronc d'arbre, à découvert, il n'avait cessé de crier : En avant ! et de montrer le chemin à ses soldats du bout de son épée. Frappé coup sur coup de trois balles, il était tombé poussant une dernière fois le cri : En avant !

    - Voilà qui est admirable, dirent les officiers français.

    - Voilà qui est absurde, reprit un des parlementaires prussiens. J'étais là, moi, et je puis vous affirmer que tous nos Allemands prirent ce capitaine pour un fou. A quoi lui servit cette parade de bravoure ? Il ne nous débusqua point de la position qu'il était chargé de prendre, il se fit tuer, et fit encore tuer par surcroît trois ou quatre de ses tirailleurs, qui nous démolissaient beaucoup de monde, à couvert derrière les arbres dont ils s'abritaient. Electrisés par son exemple, ils s'élancèrent, et ce fut fait d'eux.

    Le système de guerre de l'une et l'autre nation tient tout entier dans cette anecdote. Il est évident qu'il nous faudra changer le nôtre. Il est plus évident encore (sic) que ce ne sont pas nos vieux généraux tout imbus de leurs préjugés  de caste qui opéreront cette réforme." 

    Ainsi raisonnait, après l'expérience de 1870, ce Francisque Sarcey, qui passait en son temps pour l'oracle du bon sens. Le bon sens de ce temps-là se fiait à la démocratie et accusait les généraux "de caste". Quarante-quatre ans d'ignorantia democratica n'auront pas avancé l'électeur français, qui n'a appris qu'après quatre-vingt jours de meurtrière campagne à creuser des tranchées et à faire la guerre, ô progrès ! comme les soldats de Jules César, il y a deux mille ans.  u  

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    * Francisque Sarcey (1827-1899), critique littéraire au Temps. Jacques Bainville avait surpris son père en 1895 (il avait 16 ans) en répliquant à une critique de Sarcey dans une lettre  de lecteur au Temps.

     

  • Robert Ménard à Boulevard Voltaire : La France de 2015 n’est plus celle du gendarme de Saint-Tropez !

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    « Faire patrouiller des policiers municipaux sans armes, c’est tout simplement irresponsable ! »

    Depuis le 1er février, la police municipale de Béziers est armée. On imagine que ce genre de décision ne se prend pas à la légère. Cette mesure était donc selon vous devenue nécessaire ?  

    Evidemment ! La France de 2015 n’est plus celle du gendarme de Saint-Tropez ou même de François Mitterrand. Quand un Premier ministre en déplacement à Marseille voit son arrivée ponctuée par des tirs de kalachnikov, qui peut douter que nous avons changé d’époque ? 

    Faire patrouiller, de nos jours, des policiers municipaux sans armes, c’est tout simplement irresponsable. Et c’est également mentir. Mentir aux citoyens. Un policier désarmé ne peut accomplir l’ensemble des missions qui sont les siennes. Il peut gronder une maman qui fait traverser ses enfants en dehors des clous. Il ne peut pas contrôler une voiture avec à l’intérieur quatre individus louches. Ou alors à ses risques et périls…  

    Quand, depuis le 11 janvier, l’État nous demande d’aider à la protection de certains lieux, comment le faire si notre police n’a pas d’armes à feu ? Il faut être cohérent. À nouvelle situation, nouvelle réponse. Un jour viendra peut-être où les polices municipales ne seront plus nécessaires. Nous aurons alors un gouvernement qui protège les Français et qui enferme les délinquants. En attendant, nous avons Mme Taubira et François Hollande, comme nous avons eu M. Sarkozy.  

    Cette annonce fait d’autant plus de bruit dans la presse et sur les réseaux sociaux qu’elle a été accompagnée d’une campagne publicitaire choc. Sur une affiche, on peut voir un 7,65 semi-automatique avec ce commentaire : « Désormais, la police municipale a un nouvel ami. » On vous accuse de provocation, de cultiver un côté « Inspecteur Harry »… Quel est le but de cette affiche ?   

    Informer. Informer, d’abord, les Biterrois : leur police municipale est désormais armée. C’était une promesse de campagne. Or, une promesse de campagne réalisée, dans la France de la Ve République, c’est toujours un peu un miracle démocratique. Mais si les miracles ne s’expliquent pas, en revanche, ils font réfléchir. Ensuite, c’est un message à tous ceux qui pourrissent la vie des gens : les règles du jeu ont changé ! La police municipale de Béziers a acheté des 7,65. Pas des Kärcher. Bien sûr, nous aurions pu faire une affiche consensuelle, appelant au respect républicain et au vivre ensemble. Pour l’illustrer, nous aurions mis une licorne rose, avec des ballons de goûter d’anniversaire et une bonne bouteille de Champomy. Nous aurions précisé qu’il s’agit de pistolets à bouchon et que, bien évidemment, aucune arme ne sera dégainée sans une autorisation en trois exemplaires délivrée par une commission spéciale qui se réunit les premiers jeudis de chaque mois… Nous avons préféré une affiche efficace, à l’image des mesures que nous prenons et appliquons dans cette ville.  

    Ne craignez-vous pas, d’une part, une « bavure », – ce mot est évidemment omniprésent dans les journaux -, d’autre part, une surenchère de la violence ?
     
    Il y a dans ce pays, chaque jour, 200 viols. 2.000 agressions. Combien de bavures ? Un nombre infinitésimal en trente ans. Surenchère de la violence ? La police municipale – comme la nationale – ne sont pas « violentes ». Elles font régner l’ordre, elles répriment le désordre. Si un voyou abat un passant, c’est un acte violent. Quand un policier abat un voyou, il rétablit l’ordre. Voilà les mots de la réalité. Il faut cesser de parler comme la gauche, de relayer ses fantasmes. La gauche a perdu la bataille du sens. Pourquoi continuer à employer son langage ? Parce que c’est encore celui des médias ? Laissons l’usage de la langue officielle au système en place. Ce sont des antonymes. Ces mots visent à affirmer le contraire de ce qui est. Ainsi, « richesse de la banlieue » veut dire, en réalité, qui coûte cher. Dans ce contexte, « bavure » veut dire ordre républicain, protection des honnêtes gens, rétablissement de la norme.
      

    Aujourd’hui, quoi de plus révolutionnaire ?   

    Entretien avec Robert Ménard

    Maire de Béziers

    Ancien journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et de Boulevard Voltaire

    Propos recueillis par Gabrielle Cluzel.

  • Que devient l'Education nationale ? De Peillon à Hamon, elle est seulement passée de la révolution à la démagogie...

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    Telle est, du moins, sur cette importante question, l'analyse de la Lettre trimestrielle (n°124) d'Enseignement & Liberté, dont l'objet est de "signaler l’essentiel de ce qui concerne la liberté d’enseignement et la politique de l’école.". Nous croyons utile de mettre en ligne l'éditorial de cette dernière parution; éditorial signé du recteur Armel Pécheul. Pour être complets, nous signalons en fin de texte les coordonnées d'Enseignement & Liberté.  

    Dans l’éditorial du numéro daté de mars, je constatais, sans grand mérite, qu’à un ministre entreprenant succédait à l’Education nationale un ministre temporisateur qui se garderait bien de troubler l’équilibre du pouvoir entre les deux forces qui dirigent cette institution : l’administration et les syndicats. 

    Le discours révolutionnaire de M. Peillon, sa prétention affichée de créer un homme nouveau et le culte qu’il vouait à François Hollande, « Un homme d’Etat », paraissaient de plus en plus irréalistes au vu de la situation politique, économique et sociale de la France. 

    Là où la méthode Coué avait échoué, il ne restait plus comme recours que la démagogie. En s’attaquant à la notation des connaissances des élèves, Benoît Hamon s’est montré à la hauteur de la confiance que l’on pouvait lui faire en la matière. 

    La première réaction devant cette annonce est de la prendre pour ce qu’elle est, c’est-à-dire une annonce gratuite, qui ne sera suivie que de vagues recommandations. Elle aura cependant pour résultat indirect de contribuer à la dégradation de notre système scolaire et d’être révélatrice d’un usage dévoyé de la belle notion d’égalité. 

    L’égalité des chances est celle qui permet à chacun de réussir en fonction de ses talents et de son travail, quelles que soient les conditions de sa naissance ; c’est celle dont nous avons choisi l’image pour notre site Internet, de Charlemagne récompensant les bons élèves d’origine modeste et punissant les fils de leudes mauvais élèves.  

    L’égalité prônée par M. Hamon, celle qui refuse de « souligner les lacunes et les échecs des élèves, ce qui peut être très décourageant pour certains » est caractéristique des régimes totalitaires qui préfèrent le conformisme au mérite et renouvellent les élites par cooptation. 

    Le fond du problème est évidemment celui de l’omnipotence et de l’impunité d’un clan ou, pour utiliser un langage plus moderne, de réseaux qui n’ont pour fin que la conservation de positions acquises. 

    Ces réseaux irriguent le corps de l’Inspection générale, la FCPE, principale association de parents d’élèves de l’enseignement public et les syndicats progressistes d’enseignants, c’est-à-dire tous, à l’exception du SNALC.  

    Le bon fonctionnement de ces réseaux et le maintien des privilèges, tels que le choix de l’école de leurs enfants hors carte scolaire dont bénéficient leurs membres, nécessitent que l’ordre établi ne soit jamais remis en cause. Il ne faut pas chercher plus loin l’explication du maintien de la carte scolaire et celle du rejet de toute sélection à l’école. 

    L’enquête administrative déclenchée sans fondement sérieux à l’encontre du lycée sous contrat Gerson et la suspension de la subvention qu’il recevait de la région Ile de France, le test ADN sans résultat imposé, ce qui ne s’était jamais vu, à 539 professeurs et élèves du lycée Fénelon de La Rochelle, relèvent plus de l’intimidation et de la volonté de créer une suspicion envers l’enseignement libre que d’une saine administration de la justice.  

    La programmation du film Tomboy par la direction diocésaine d’Angers montre que les attaques ne viennent pas que de l’extérieur. 

    Recteur Armel Pécheul

     

    CHARLE~1.pngEnseignement & Liberté

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  • Fêtes de Pâques : Le pape a dénoncé la « furie djihadiste », la complicité de la « communauté internationale » et les am

    « Le vieillard en vêtements blancs qui siège au sommet du système catholique peut ressembler aux princes du sceptre et de l'épée quand il tranche et sépare, quand il rejette ou qu'il fulmine » Charles MAURRAS, Le Dilemme de Marc Sangnier, 1906

     

    (Avec AFP) – Le pape François et le Vatican ont haussé le ton en célébrant Pâques contre « le silence complice » et « l’indifférence » devant la « furie djihadiste », qui frappe les chrétiens et vient encore de se déchaîner au Kenya.

    Le pape argentin, qui a commémoré vendredi la « passion du christ » (sa crucifixion à Jérusalem), devait présider samedi soir la Veillée pascale, qui célèbre, selon la croyance chrétienne, la résurrection de Jésus.

    Sous le choc de la tragédie du Kenya, la dénonciation de la violence jihadiste a pris le pas sur tous les autres thèmes comme la paix et la justice, évoqués comme chaque année à Pâques.

    Jorge Bergoglio a condamné dès vendredi matin la « brutalité insensée » du massacre des jihadistes Shebab contre les étudiants de Garissa dans l’est du Kenya, qui a fait 148 morts. « Tous les responsables doivent redoubler leurs efforts afin de mettre un terme à une telle violence », a demandé le chef d’1,2 milliard de catholiques.

    Au Vatican, on s’irrite du fait que la multiplication des persécutions de chrétiens – par des individus ou des groupes islamistes – de l’Irak au Kenya en passant par la Libye, le Pakistan ou le Nigeria, ne soit pas plus dénoncée, y compris par les autorités occidentales et musulmanes.

    « Aujourd’hui nous voyons nos frères persécutés, décapités et crucifiés pour leur foi en Toi, sous nos yeux ou souvent avec notre silence complice », a accusé d’une voix sombre Jorge Bergoglio à la fin du Chemin de Croix vendredi soir au Colisée, s’adressant au Christ, « prince de la paix ».

    Les méditations de cette « Via Crucis » retransmise en mondiovision, ont rappelé que « des hommes et des femmes sont emprisonnés, condamnés ou même tués seulement parce qu’ils sont croyants ».

    « Ils n’ont pas honte de la Croix. Ils sont de magnifiques exemples », proclamait ainsi un lecteur, citant l’exemple du « martyr » catholique pakistanais, l’ancien ministre pour les minorités Shahbaz Bahtti, assassiné le 2 mars 2011.

    Auparavant, lors d’une célébration solennelle dans la basilique Saint-Pierre, « la furie djihadiste » avait été dénoncée.

    Le prédicateur de la Maison pontificale, le prêtre franciscain italien Raniero Cantalamessa, avait rappelé les 21 coptes égyptiens morts assassinés en février par un groupe djihadiste en Libye « en murmurant le nom de Jésus ».

    « Les chrétiens ne sont certainement pas les seules victimes, mais on ne peut ignorer qu’ils sont les victimes désignées et les plus fréquentes dans de nombreux pays », avait-il fustigé.

    « Qui a à cœur le sort de sa propre religion ne peut demeurer indifférent », avait-il ajouté dans un propos qui paraissait s’adresser aussi aux musulmans.

    Le Vatican – notamment par la bouche de l’énergique ministre du dialogue interreligieux, le cardinal français Jean-Louis Tauran – ne cesse de plaider pour que ses interlocuteurs musulmans comme l’université sunnite Al-Azhar du Caire prennent position, en se distançant des islamistes et de toute persécution anti-chrétienne.

    La prise surprise de la ville irakienne de Mossoul, à l’été dernier, par le groupe Etat islamique (EI) a été un tournant. Il a conduit le Saint-Siège à se montrer plus incisif face aux ambiguïtés de certaines autorités musulmanes.

    En novembre dernier, François a lui-même appelé « à une vaste mobilisation des consciences » de tous ceux « qui ont des responsabilités au niveau local et international ».

    En décembre, il était plus précis encore en demandant à « tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux, universitaires » de « se prononcer clairement » contre la violence des djihadistes. Il prenait soin de parler des autres minorités religieuses persécutées comme les yazidis.

    Récemment, le Souverain pontife reprochait enfin à la communauté internationale de « vouloir cacher » les persécutions contre les chrétiens.

    Selon un éditorial du quotidien La Stampa, « l’islam doit bannir des mosquées ceux qui prêchent le terrorisme. Trop souvent derrière les condamnations du terrorisme par le monde musulman résonne l’écho d’une compréhension. L’islam doit sortir de l’ambiguïté ». 

    Source : Pascal Bories Causeur, 4 avril

     

  • A la veille du second tour des élections départeentales .... Le discrédit malheureux de la politique, par Jean-Philippe

     

    A vrai dire, nous avons aimé cet article de Jean-Philippe Chauvin, qu'il vient de mettre en ligne sur son blog. Il dit à la fois son dégoût, au mieux son indifférence, pour la politique politicienne, son regret de constater le discrédit qui frappe la Politique au sens noble et la passion qu'il persiste à lui porter. Nous partageons ces sentiments.  Lafautearousseau

     

    arton8470-7b8cd.jpgJ'ai suivi d'une oreille distraite la soirée électorale de l'autre dimanche et j'ai parcouru d'un œil non moins indifférent les articles de presse et leurs commentaires sur les « leçons des départementales » : suis-je pour autant un mauvais citoyen ? En fait, j'aime trop la politique et particulièrement le débat d'idées pour aimer ce qu'elle est devenue, entre rappels constants à la « République » et « petits crimes entre amis », entre oukases vallsiens et revanche libérale.

    D'ailleurs, en ce dimanche électoral ensoleillé et pollué, j'ai préféré lire le livre de M. Bertrand Le Gendre sur le dialogue entre de Gaulle et François Mauriac, livre que m'avait conseillé le matin même Jean-Philippe M., socialiste de grande culture avec lequel il est toujours agréable - et instructif - de converser, mais aussi, dans l'après-midi, poursuivre la lecture du « journal » de Friedrich Reck-Malleczewen, cet aristocrate allemand, monarchiste impénitent et antinazi virulent qui paya de sa vie cet engagement intellectuel contre la barbarie.

    Avec ces deux ouvrages (sur lesquels je reviendrai dans de prochaines notes), on apprécie mieux la valeur des idées (et leur prix de sang, parfois...) et l'art de la conversation, au sens noble du terme, et les querelles politiciennes d'aujourd'hui nous paraissent bien vaines ou, plus exactement, bien méprisables. Non pas que tous ceux qui se soumettent au jeu des urnes le soient eux-mêmes (j'en connais qui, de droite ou de gauche, méritent le respect et ont de la politique une grande idée, de celle qui impose de grands devoirs...), mais le « système », entre jeux médiatiques et croche-pieds partisans, entre dévoiements des intelligences et trahisons des électeurs (quand il faudrait parfois savoir leur parler, pour les convaincre, non pour les tromper...), décrédibilise la politique à laquelle il ne laisse plus, en somme, que le soin de « gérer la crise » quand il faudrait qu'elle s'impose à l'économique et à cette « gouvernance » qui n'est rien d'autre que l'inféodation du politique et des États aux exigences de l'hubris libérale. Les politiciens sont d'autant plus odieux qu'ils renoncent à cette capacité de résistance aux idées reçues qui devrait être leur raison d'être, et d'agir.

    Je ne suis pas un « idéaliste » qui verrait en la politique un chemin de roses tout comme je ne la vois pas seulement comme un « combat de rosses » : j'ai lu Mazarin et je connais la politique et les manœuvres de Richelieu, voire ses bassesses. Mais la « fin » (le service du souverain, de l’État, de la France) pouvait justifier certains « moyens » qui, utilisés aujourd'hui pour des fins moins nobles et plus individuelles (plus individualistes...), m'apparaissent détestables et condamnables. C'est aussi cela qui fait que je suis royaliste, fidèle et non idolâtre, politique et non servile... 

     

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • Il y va fort Robert Ménard avec la République !

     
    On a comme l'impression que plus on l'invoque, à longueur de discours, de phrases, d'éditoriaux, de professions de foi, plus il y a d'esprits, d'intellectuels, ou d'hommes d'action, pour critiquer, relativiser, moquer la République et ses valeurs auto-satisfaites ... De droite ou de gauche. De Robert Ménard à Denis Tillinac ou à Michel Houellebecq qui n'est pas précisément un homme de droite. Qui est, très probablement de quelque part ailleurs, de beaucoup plus important et de beaucoup plus profond. Sans-doute, la monarchie royale que nous prônons ici, n'est pas en vue, du moins pour demain, du moins à vue humaine. L'épuisement du Système, lui, est en vue ... Il convient d'y réfléchir. Que sera le futur nouveau régime nécessaire à la France ? Il est temps d'y penser ! Lafautearousau   
     
     
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    Il fut un temps lointain où les politiques lisaient les philosophes, et un temps encore plus reculé où ils les comprenaient. Dans une époque où on lit peu et où ne pas comprendre est encore la meilleure façon de se protéger de la réalité, il n’est plus extravagant de voir un Premier ministre monter en chaire médiatique pour sermonner un philosophe.

     

    Le crime de Michel Onfray est d’une gravité extrême. D’abord parce qu’il s’agit d’un crime contre la République. De cette République qui n’en finit plus de pourrir sur pied comme une récolte dont nul ne veut plus. En Ve République, l’intelligence est bannie de la cité. Nul ne doit lui donner eau et pain. Même l’évidence est jetée du haut des remparts avec les ordures et les cadavres. Préférer une idée juste à une idée fausse n’est pas une erreur, mais un péché, un mal. Tous les docteurs en républicanisme le savent : on reconnaît une idée juste au fait qu’elle est professée par un savant de gauche. On reconnaît une idée fausse quand c’est un énergumène de droite qui cause.

     

    Michel Onfray a eu la tranquille audace de dire préférer une idée juste d’Alain de Benoist à une idée fausse de Bernard-Henri Lévy. Il aurait pu, cruel, ajouter qu’Alain de Benoist n’a jamais fait bombarder la Libye ni pousser à la guerre en Ukraine… Émoi et vitupération du Premier ministre. L’œil noir du corbeau tournoyant sur les charniers médiatiques. Et pourtant…

     

    Hormis d’être de « droite », même si, sur le tard, il s’en défend, Alain de Benoist porte surtout la tare d’avoir mené, en dehors du tohu-bohu soixante-huitard, une œuvre puissante et immense. Mais pour le condamner, encore faudrait-il l’avoir un peu lu. Encore faudrait-il avoir le goût de la pensée, de l’analyse, de la confrontation, du débat. Régis Debray, intellectuel de gauche, l’a compris qui a su parler avec Alain de Benoist.

     

    Michel Onfray a raison sur un autre point : ce mince épisode médiatique pose la question de la gauche politique. Celle-ci a coupé ses liens avec sa matrice métapolitique. Pour des raisons différentes, mais dans un même but, il en était allé de même pour la droite dans les années soixante.

     

    Alors, s’il n’y a plus de gauche, s’il n’y a plus de droite, et s’il y a de moins en moins de République, que reste-t-il à leurs orphelins ? La liberté, le courage et le devoir. Quand un cycle s’achève, l’année zéro approche. Et, durant ce compte à rebours, il n’est pas interdit – encore ! – de penser que la lecture de Michel Onfray ou d’Alain de Benoist est d’une urgente nécessité.   

     

    Robert Ménard 

    Maire de Béziers

    Ancien journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et de Boulevard Voltaire

     

     

  • 18 Novembre 1914 ... Les Français n'étaient pas prêts...

    Jaures.JPGL'Allemagne ne perd pas espoir de désunir les alliés et de conclure une paix séparée soit avec la Russie, soit avec la France. Elle continue avec nous en temps de guerre ce système de douche écossaise qu'elle avait adopté pendant la paix : ce sont des alternatives de violence et de flatterie. En ce moment, les Allemands voudraient nous faire croire que l'invasion n'a été qu'une bourrade amicale. Entre les avances qu'elle nous fait, il vient d'arriver à La Gazette de Cologne d'écrire quelque chose d'humoristique et de terrible à la fois : "La meilleure preuve que les Français ont été entraînés dans cette conspiration contre l'Allemagne, qu'ils n'ont pas, à la différence de leurs alliés, prémédité cette agression contre nous, c'est qu'au point de vue militaire ils n'étaient pas prêts."

    Nous n'étions pas prêts et le gouvernement de la République faisait une politique étrangère qui menait droit au plus grand conflit des temps modernes. Le Livre bleu anglais fournit la preuve que, dès la première heure, M. Sazonof et notre ambassadeur étaient d'accord et résolus à conduire la guerre avec énergie jusqu'au bout. On saura peut-être un jour les dessous de cette grande intrigue, l'histoire vraie des missions malheureuses qui se sont succedées à Petrograd depuis le marquis de Montebello (l'amiral Touchard, Bompard, Georges Louis), la rencontre de l'activité bien connue de l'ambassadeur Isvolski à Paris avec l'esprit d'entreprise de Delcassé*, ses ambitions de grande diplomatie. Or, depuis l'Affaire Dreyfus, Paléologue** est l'auxiliaire le plus intime de Delcassé.

    Dans le journal où un Français habitant Petrograd - le capitaine de C... - a écrit ses impressions des journées décisives du conflit, journal publié par Le Correspondant du 10 septembre, je trouve ceci : "31 juillet : je vais à l'ambassade de France... Je trouve l'ambassadeur fort occupé... M. Paléologue paraît tout à fait certain de la guerre, et s'en réjouit presque en songeant que la situation actuelle est la plus favorable que l'on ait jamais pu espérer..."

    Ainsi, le 31 juillet, quand on annonçait à Paris que la diplomatie faisait tous ses efforts pour conserver la paix, l'ambassadeur de France en Russie "paraissait tout à fait certain de la guerre" et "s'en réjouissait presque". Ô peuple souverain ! Ô volonté des électeurs !

    Le 1er août, le même témoin note encore : "Une petite inquiétude est dans l'air au sujet de l'Angleterre; mais, en, tout cas, pas à l'ambassade de France. - La guerre sera terrible, affreuse, me dit l'ambassadeur, mais nous devons l'envisager d'un coeur hardi, car jamais, jamais nous n'avons été aussi appuyés, aussi prêts et surtout aussi affermis dans notre bon droit..."

    Comment, dès le 1er août, pouvait-on ne aps douter du concours de l'Angleterre, qui affirmait au contraire que le conflit ne l'intéressait pas ? Il y a là une énigme qui sollicite toutes les curiosités...

    On me dit que le général Joffre demande 500.000 hommes pour arriver à chasser les Allemands de France. Le fait est qu'il importe d'en finir. L'envahissement, depuis trois mois qu'il dure, prend le caractère d'une véritable occupation. Je lis dans les journaux allemands qu'une commission impériale des mines est nommée pour établir le régime de la métallurgie dans le bassin de Briey. La presse française ne souffle pas mot de cela.

    Un amiral, dans Les Tablettes des Deux-Charentes, déplore l'inactivité de notre flotte, qui, depuis trois mois, dans l'Adriatique, n'a pas fait autre chose que couler un croiseur et bombarder Cattaro. Au fait, avons-nous intérêt à sacrifier nos marins et nos navires pour détruire la flotte autrichienne et prendre Trieste, c'est-à-dire tirer les marrons du feu pour les Italiens ?  ♦ 

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    * Gustave Lannes, conte de Montebello, de 1891 à 1902, Louis Bompard de 1902 à 1908, le vice-amiral Touchard de 1908 à 1909, Georges Louis de 1909 à 1913, Théophile Delcassé de février 1913 à janvier 1914.

    ** Maurice Paléologue (1859-1944) avait été délégué du ministère des Affaires étrangères auprès de la Cour de cassation puis du tribunal de Rennes lors du jugement du capitaine Dreyfus en 1899. Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères en 1920 sous Alexandre Millerand, il sera l'un des parrains de Jacques Bainville lors de sa réception à l'Académie française en 1935.

  • Les partis politiques sont-ils une plaie pour la France ? C'est la question que pose Florian Toumit, journaliste, dans B

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    Nous ne sommes pas seuls à contester le régime politique qui détruit la France. Dans le concert des dénonciations de ce que nous appelons aussi le Système, nous devenons même largement minoritaires. Ces analyses, cette remise en cause, empruntent souvent à l'héritage de l'Action française : on le verra ici en lisant l'article qui suit, signé Florian Toumit, dans Bouleverd Voltaire. Mais, bien souvent ces analyses du contexte actuel précèdent les nôtres, vont plus loin. La crise - pas seulement économique, mais totale, globale - est passée par là et ouvre les yeux de nos compatriotes. Tant mieux, décidément ! Lafautearousseau  •  
     

    eb5ba875c43c79e0bff1fd8cddc077b9.jpegUn (trop) grand pan de la politique actuelle est de se soucier de l’intérêt du parti, de l’appareil, bien plus que de l’intérêt de ses militants et – pis !- de la France.

    Les élections départementales de mars 2015 se rapprochent petit à petit et déjà voit-on pointer (comme l’iceberg) le bout des tractations politiciennes pour sauver ou engrosser les différents partis.

    Entre chaque élection, les luttes internes se mettent en place, les transfuges se montrent, chaque parti compte ses troupes, ses élus et ses électeurs comme on compte sa monnaie. Cet imbroglio est terrible quand il se fait devant la chute des derniers pans de la société française.

    Justement, la société française a fourni assez d’intelligence pour y puiser et trouver, en elle-même, la solution à ses problèmes actuels. On peut notamment citer la philosophe Simone Weil et sa brillante Note sur la suppression générale des partis politiques.

    « L’idée de parti n’entrait pas dans la conception politique française de 1789, sinon comme mal à éviter. Mais il y eut le club des Jacobins. C’était d’abord seulement un lieu de libre discussion. Ce ne fut aucune espèce de mécanisme fatal qui le transforma : c’est uniquement la pression de la guerre et de la guillotine qui en fit un parti totalitaire.
    Les luttes des factions sous la Terreur furent gouvernées par la pensée si bien formulée par Tomski
     : “Un parti au pouvoir et tous les autres en prison.” Ainsi sur le continent d’Europe le totalitarisme est le péché originel des partis.
    C’est d’une part l’héritage de la Terreur, d’autre part l’influence de l’exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. Le fait qu’ils existent n’est nullement un motif de les conserver. 
    »

    La bataille des opinions va faire rage et le théâtre, le cirque, va recommencer dans une sempiternelle tragi-comédie dont le peuple de France est la victime (famille, social, immigration massive, politique étrangère).

    L’historien de l’Action française, Jacques Bainville, le déplorait déjà au début du XXe siècle :

    « Dans un siècle où la pensée dispose de la télégraphie sans fil [aujourd’hui, nous dirions Internet, NDLR], où le voyage à vol d’oiseau est rendu possible, où tout va si vite qu’on n’a plus de temps pour rien, le Parlement reste le seul endroit où l’on jauge les hommes à l’abondance de leurs paroles — c’est-à-dire en somme à leur difficulté de s’exprimer clairement. »

    Ainsi ces épiciers, tous progressistes sur les idées et tous réactionnaires sur leurs privilèges de rentier de la politique, restent accrochés aux différents partis comme des moules à plusieurs rochers » (les allers-retours dans l’hémicycle se multiplient). Jacques Bainville poursuit :

    « Une minorité, c’est un régime de république. Des partis, des factions s’y forment. Les grands parlent haut. L’opinion a voix au chapitre et l’intérêt public n’a plus de gardien sûr. »

    La France a traversé plusieurs régimes politiques. Qu’en sera-t-il de celui-ci et de ses partis ?  

     

    Boulevard Voltaire

  • En marge du colloque « Dessine-moi un roi », entretien avec Philippe Mesnard sur Boulevard Voltaire ...

     

    Entretien paru aujourd'hui sur Boulevard Voltaire. Lafautearousseau reviendra prochainement sur ce colloque.

    Le journal L’Action Française a organisé, le 9 mai, un colloque de réflexion politique : « Dessine-moi un roi ». Il a réuni de nombreux intervenants parmi lesquels Hilaire de Crémiers, Gérard Leclerc, Frédéric Rouvillois. Philippe Mesnard, son rédacteur en chef, revient sur cet événement.

    La monarchie en France en 2015 : une nostalgie, une utopie ou une espérance ?

    Je ne pense pas qu’aujourd’hui la monarchie soit une nostalgie : c’est une possibilité. Il y a évidemment une dimension historique, fondamentale, dans l’analyse que les royalistes font de l’état actuel du pays et du recours au système monarchique comme solution pour la France. Mais l’analyse historique est une pure évidence, au niveau des régions comme au niveau du monde. Pour tenter un parallèle, Emmanuel Todd et Barack Obama sont eux aussi dans l’analyse historique, le premier avec ses catholiques zombifiés, le second avec sa géopolitique aberrante. Recourir à l’histoire, ce n’est pas se vautrer complaisamment dans un passé fantasmé, c’est tenir compte de ce qui a structuré l’espace physique et social, et qui le structure encore suffisamment pour que beaucoup veuillent en détruire ce qui en reste. Sinon, bien sûr, c’est une espérance : quel Français, inquiet du sort de sa patrie et blessé par ce que vivent ses concitoyens, n’espèrerait pas que son pays sorte du régime qui le détruit ? Et quant à notre colloque, « Dessine-moi un Roi », il a une dimension utopique, ou plutôt uchronique : imaginer quelles seraient les conditions et règles d’exercice d’une monarchie, en France, aujourd’hui, dans le monde tel qu’il est. On voit bien, d’ailleurs, qu’il ne s’agit pas de nostalgie : nous ne cherchons pas à ressusciter un décor, nous cherchons à déterminer les formes actuelles d’un bien commun délivré de la dictature des partis et de l’idéologie républicaine. C’est sans doute son originalité, et je suis très heureux qu’il y ait des représentants de la plupart des mouvements royalistes dans les intervenants pour partager ces réflexions.

    En quoi pour vous, notre république est-elle finissante ?

    La république est perpétuellement finissante, abattue, dissoute par ses propres fervents. Quand elle ne verse pas dans le césarisme, elle pourrit dans le parlementarisme et doit sans cesse être refondée, réinventée : aujourd’hui, les partis les plus divers réclament une VIe ! Mais surtout, la république se meurt de son propre mouvement, en se coupant du peuple qui est sa seule légitimité théorique (et le déluge ahurissant de critiques contre le populisme est symptomatique, ainsi que l’absence complète de démocratie directe), et se meurt en se fondant dans l’Europe : la république règne sur un territoire au frontières floues, aux peuples mouvants, aux lois étrangères, sans monnaie, sans souveraineté, sans identité. C’est un cénotaphe, un sépulcre blanchi. La seule chose qui est vivace, c’est le féroce appétit de ses élites.

    La laïcité à la française est elle compatible avec votre conception de la monarchie ?

    Si la laïcité consiste à séparer la spirituel du temporel, oui : c’est d’ailleurs une invention médiévale, qui a répondu aux vœux tout à la fois semblables et antagonistes de l’Église et des états, désireux d’indépendance mutuelle. Si la laïcité à la française consiste à nier que le fait religieux existe, et plus encore à lui nier toute existence politique et donc toute capacité sociale, non : il faut être un idéologue aveugle, un pur produit de l’anticléricalisme républicain français, pour croire que l’humanité puisse se passer de religion – et surtout pour continuer à le proclamer aujourd’hui, avec ce que nous vivons. La monarchie française intègrera bien sûr le fait religieux dans sa gouvernance, ce qui ne signifie pas avoir une religion d’état.

    Un mot sur le Prince ?

    Le colloque a plus été l’occasion de parler du cadre du gouvernement que de la personne même du Prince ou de son arrivée au pouvoir, même si l’AF a théorisé à plusieurs reprises, de Maurras à Michel Michel, les conditions d’accession – théories très théoriques ! Un pouvoir réel doit être un pouvoir incarné, c’est certain, et une continuité historique est un symbole fort. Cela dit, si le symbole est nécessaire, c’est la capacité à gouverner qui est cruciale, une capacité fondée sur la personne du Prince et presque plus sur les institutions. Ce sont celles-ci qui seront l’objet de notre attention. Je ne doute pas que lorsque le moment sera venu, le choix d’un prince revêtira ce caractère d’évidence qu’il a toujours eu.  

  • Histoire & Actualité • Le grand panache du Puy du fou : un hommage aux martyrs de la Vendée

     

    Par Floris de Bonneville

    Cette semaine s’ouvre un nouveau spectacle dans une salle unique au monde que les Villiers ont baptisé le Théâtre des Géants.

     

    5e9f2e42c77ed5986d2c94b0b67aaf3c.jpeg.jpgInutile de revenir sur l’étonnant succès du Puy du Fou, de son Grand Parc et de sa cinéscénie, qui n’arrête pas de glaner les plus hautes récompenses mondiales et qui a drainé l’an dernier plus de 2 millions de visiteurs.

    
Mais cette semaine s’ouvre un nouveau spectacle dans une salle unique au monde que les Villiers ont baptisé le Théâtre des Géants. Géant par les 7.500 m² de la nouvelle salle où les dernières technologies permettent de mettre en scène d’autres géants : ceux qui, pour Dieu et le Roi, ont affronté les troupes révolutionnaires et sanguinaires de la Convention de 1793 à 1796. Une guerre civile qui s’est terminée par un véritable « populicide » qui aura coûté la vie de 270.000 à 700.000 Vendéens, décimant cette province de ses habitants et la transformant en champ de ruines brûlantes.



    Pour le 20e spectacle du Puy du Fou, Philippe de Villiers et son fils Nicolas ont choisi de rendre hommage à François Athanase Charette de la Contrie, le plus emblématique des chefs royalistes vendéens. Et cet hommage est grandiose. 40 comédiens évoluent dans des décors réels ou virtuels qui reconstituent la vie mouvementée de ce héros oublié de nos livres d’histoire. Un héros qui traversera l’Atlantique pour libérer l’Amérique de ses envahisseurs anglais, puis viendra se battre contre les colonnes infernales de Turreau.

    Pour suivre Charette, le spectateur est embarqué dans un gigantesque travelling, comme au cinéma. Il a fallu des mois de réglages pour imaginer un système de rotation conforme aux exigences du récit. La technologie est omniprésente puisque les décors en vidéo projections, les lumières, le son et tous les effets spéciaux suivent l’action à 360°. On se laisse emporter par l’émotion. 33 minutes intenses pendant lesquels les tribunes se déplacent au gré des tableaux.

    Le spectacle débute sur l’Ile de Sainte-Hélène où Napoléon rédige ses mémoires et évoque la figure héroïque de Charette. Une belle mise en bouche avant que nous ne soyons emportés sur l’Océan Atlantique reconstitué sur un plan d’eau très agité de 60 mètres de long, sur lequel vogue une frégate à bord de laquelle Charette accompagne Lafayette. Lui qui détestait la mer, il avait été forcé par son père de suivre l’École de Brest. Victorieux des Anglais, il est décoré par le général Washington avant de revenir en France où les paysans lui commandent de mener la révolte contre les bleus qui ont reçu l’ordre de la sinistre Convention d’anéantir les brigands.

    Pendant trois ans, Charette sera pourchassé de village en forêt, de ferme en château avant que son destin ne bascule dans une fantastique et tragique épopée. Son ultime combat pour la liberté s’achèvera à Nantes, le 27 mars 1796. Condamné à mort, il ordonnera lui-même de faire feu avec sa célèbre réplique « lorsque je fermerai les yeux, tirez droit au cœur ». Il refusera d’ailleurs de se faire bander les yeux, et fera sienne, avant de mourir, la réplique « Seigneur, entre tes mains je remets mon esprit ». On reconnaît la discrète patte religieuse que Philippe de Villiers impose à tous ses spectacles.


    Vous pourrez assister en direct à cette exécution jusqu’au 25 septembre dans ce Théâtre des Géants, après avoir parcouru la tranchée des Amoureux de Verdun qui vient d’être sacrée par les Thea Awards de Los Angeles, « meilleure attraction du monde » ! Nul ne peut douter que ce Dernier Panache lui succédera, l’an prochain.
  

    Journaliste
    Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma
    Boulevard Voltaire
     
     
     
     
  • « Encore et toujours l'axe germano-américain » vu par Éric Zemmour

     

    L'Allemagne est devenue l'interlocuteur incontournable des États-Unis en Europe, brisant les dernières illusions françaises d'un couple franco-allemand au premier plan. Grand lecteur de Jacques Bainville, Eric Zemmour [Figaro magazine du 29.04] analyse la situation présente à la lumière d'un siècle d'histoire. Dont Bainville a démonté les mécanismes en son époque, qui, à bien des égards, préfigure le nôtre. Zemmour prolonge l'analyse jusqu'à nous avec pertinence. Et, comme au siècle dernier, la faiblesse de la France tient de même en tout premier lieu à son système politique. LFAR            

     

    XVM46b79742-8908-11e5-8758-aadd64fa74f8.jpgIl ne fait même plus semblant. Quand Obama vient en Europe, il ne s'arrête qu'à Berlin. Ne discute qu'avec Angela Merkel. Ne fait l'éloge que de la chancelière. La petite classe française, italienne, et même anglaise, est priée de se déplacer. Comme si les Américains avaient fini par trouver le fameux numéro de téléphone que Kissinger cherchait en vain pour l'Europe ; un numéro à l'indicatif berlinois. Comme s'il y avait la première et la deuxième division. Une hiérarchie qui ruine les illusions françaises sur le couple franco-allemand. Quand on se souvient que le général de Gaulle comptait sur l'Europe des six - dirigée par la France - pour «retrouver la place qu'elle avait perdue depuis Waterloo, la première du monde» - on évalue à sa juste mesure la décadence française. Et l'éclat de la revanche allemande. Obama n'est pas le seul à agir ainsi. Le sultan turc Erdogan a, lui aussi, négocié en tête-à-tête avec Merkel l'affaire des réfugiés syriens.

    Les Turcs ont renoué avec le tropisme berlinois des Ottomans. L'Amérique aussi. Les deux guerres mondiales ne doivent pas nous aveugler. A chaque fois, le ralliement américain aux armées franco-anglaises fut tardif et décisif. Mais il effaçait surtout dans les mémoires le soutien constant que l'Amérique avait apporté à son adversaire allemand. Soutien financier, diplomatique, et idéologique qui renforçait une proximité née de l'immigration allemande en Amérique, et d'une même obsession de la puissance industrielle, qui fonde l'impérialisme des armes. En 1870, les Américains se réjouissaient déjà de la défaite de Napoléon III dont ils venaient de se débarrasser dans leur arrière-cour mexicaine. A la fin de la Première Guerre mondiale, ils empêchaient Foch et Pétain de rentrer victorieux à Berlin. Les Allemands resteront persuadés de ne pas avoir perdu la guerre. Pendant les années 20, les Américains soutiennent financièrement, médiatiquement et diplomatiquement la «pauvre» République de Weimar assaillie et occupée par les «méchants» bellicistes français. Ce soutien, financier en tout cas, se poursuivra encore sous Hitler. Après 1945, les Français et les Anglais ont convaincu les Américains de transformer l'Allemagne en pays agricole. Mais ceux-ci font marche arrière. La menace soviétique fait taire les récalcitrants. En 1963, Kennedy prononce le fameux discours « Ich bin ein Berliner », non pour défendre Berlin contre les chars russes, mais pour couler l'alliance privilégiée des «deux vieillards», Adenauer et de Gaulle, scellée quelques mois plus tôt. Et en 1990, alors que Margaret Thatcher menace Kohl d'une guerre, c'est l'Américain Bush qui donne sa bénédiction à la réunification allemande. La messe est dite. La France a renoncé à se battre. La France de Sarkozy essayait d'être reconnue par le maître américain comme le meilleur élève de la classe otanienne. Ambition dérisoire que Hollande n'a même plus. 

    Eric Zemmour           

  • Brexit, la grande peur des eurobéats

     

    par David Desgouilles

    La stratégie de la peur est contre-productive.

    Pour persuader nos voisins britanniques de rester dans l'Union européenne, médias et politiques du monde entier multiplient menaces et prophéties apocalyptiques. Par le passé, cette stratégie n'a pourtant jamais influencé la vox populi, sinon en sens contraire... C'est ce que David Desgouilles a exposé avec talent et pertinence dans Causeur [29.04]. Nous partageons d'autant plus volontiers son analyse - reprise ici - que, selon nous, avec ou sans Brexit, la Grande Bretagne a toujours été, est et sera toujours de toute façon hors de l'Union Européenne. Quel que soit son vote, le 23 juin prochain. Ce qui ne veut pas dire qu'il sera sans importance ni signification.  LFAR

     

    David Desgouilles.pngLe Brexit fait peur. Ou on nous fait peur avec le Brexit. Il y a quelques jours, le journal de France 2 nous concoctait un petit reportage comme il en a le secret. On nous annonçait l’Apocalypse au cas où les sujets de Sa Gracieuse Majesté décidaient de quitter l’Union européenne en juin prochain. L’OCDE, le FMI et tous les cabinets de consultants économiques qui ne se trompent jamais – d’ailleurs, tous ces gens avaient prévu la crise financière de 2008 - l’indiquaient avec force : le Brexit serait une catastrophe pour les Britanniques. Chute de la croissance, chômage, sécession de l’Ecosse, marginalisation de la City… La rédaction de France 2 est restée modérée ; elle n’a pas mentionné les invasions de criquets, les rivières de sang, les séismes et l’envahissement par les eaux de toute la surface de la Grande-Bretagne. Nous sommes habitués. En 1992 puis en 2005, alors que nous devions nous prononcer sur le Traité de Maastricht et le TCE, nous mangions de ce genre de reportage matin, midi et soir. Cela ne nous a pas empêchés de maintenir le suspense jusqu’au bout en 1992 et de dire Non massivement en 2005. Ce qui est curieux, c’est que France 2 et les autres tentent de nous convaincre, nous pauvres Français, alors que ce sont les Britanniques qui devront se prononcer. L’habitude, sans doute…

    Le week-end dernier, Barack Obama himself est venu faire la leçon à Londres. Voilà que le président américain manifeste son mécontentement devant la tentation du Brexit. Que ses cousins britanniques se le disent ! S’ils quittent l’UE, ils seront désavantagés dans les négociations commerciales du Traité transatlantique. Pourquoi ces menaces ? Les Etats-Unis craignent-ils de perdre leur fameux cheval de Troie au sein de l’Union européenne ? Ou redoutent-ils  la dislocation d’un ensemble qu’ils ont toujours couvé tant il leur paraissait docile ? Les menaces ne viennent d’ailleurs pas que de Barack Obama. L’immense Emmanuel Macron les a aussi menacés. Si les Britanniques votaient le Brexit, nous Français laisserions passer tous les migrants en Angleterre, a-t-il juré. Pourtant, le Royaume-Uni n’est  pas dans l’Europe de Schengen et c’est le traité bilatéral franco-britannique du Touquet qui établit les règles en la matière. Bien entendu, la France pourrait le dénoncer en mesure de rétorsion mais il s’agirait dans ce cas de représailles que notre gouvernement devrait assumer en tant que telles. Pourquoi faire mine de croire que le Brexit annulerait automatiquement les dispositions d’un traité en rien concerné par une sortie d’un des deux pays de l’UE ?

    On se demande si ces rodomontades peuvent avoir une influence réelle sur les électeurs. Si elles n’auraient pas au contraire un effet contre-productif. Car enfin, Les Britanniques n’ont qu’à regarder autour d’eux : la Norvège a beau ne pas appartenir à l’UE, cela en fait-il un pays à mi-chemin entre le Venezuela de Maduro et l’Albanie d’Enver Hoxha ? La Suisse est-elle à ce point isolée que son système bancaire est le moins attractif du monde et la place financière de Zurich, complètement marginale ? La récente renonciation de l’Islande à l’adhésion à l’UE lui a-t-elle causé des dommages  économiques ? Les partisans du Brexit ont beau jeu de leur rappeler ces faits incontournables. On explique souvent que les adversaires de l’UE jouent sur les fantasmes. En l’occurrence, à chaque référendum, d’Athènes à Amsterdam et de Paris à Londres, ce sont ses partisans zélés qui usent à l’envi de l’argument de la peur.

    Soyons généreux ! Donnons un conseil amical aux défenseurs la sainte construction européenne. Si jamais le Brexit advenait et qu’aucune des prévisions alarmistes ne se réalisait, à l’avenir, changez de tactique en cas de référendum français sur le sujet ! 

    David Desgouilles
    est blogueur et auteur du roman "Le bruit de la douche"

  • Des sanctions judiciaires contre l'Action française à l'heure des casseurs de l'ultragauche ? C'est une rigolade !

    Les casseurs à proximité des Invalides, à Paris, à la fin de la manifestation du 14 juin 2016. (DOMINIQUE FAGET/AFP)

    logo lfar.jpgA cause de l'incurie de la droite régionale, la région provençale ne dispose que d'une presse quotidienne de gauche ou d'ultragauche monocolore. A la soviétique. Qu'elle s'en prenne à la droite politicienne - plutôt que de balayer devant sa porte, d'ailleurs désertée - n'est pas notre affaire. Qu'elle diffame l'Action française, qu'elle ait le culot de réclamer contre elle des sanctions judiciaires - autrement dit sa dissolution - au moment même où les casseurs de la gauche radicale mettent le pays à feu et à sang, face à un gouvernement incapable - cela, en revanche, nous importe.  

    Aussi, le communiqué qu'on va lire, publié mardi dernier par l'Action française Provence nous est-il apparu particulièrement intéressant et bienvenu. Il remet les pendules à l'heure alors que non seulement la gauche, mais aussi la droite politicienne et l'ensemble du Système s'effondrent dans une sorte de chaos généralisé.  Lafautearousseau 

     

    Aix-en-Provence, le 14 juin 2016

    A l'attention du service politique

     

    Communiqué de presse

     

    13458714_899577830152310_8236999007255915833_o.jpgMensonges : la gauche récidive

    « Les violentes exactions de l'Action française se multiplient mais aucune sanction judiciaire n'est encore tombée », pouvait-on lire samedi* dans La Marseillaise et La Provence. La gauche, se croyant investie de l'autorité judiciaire. accuse et condamne. Généreuse avec les délinquants et les casseurs, elle est sans pitié avec ses opposants, qu'elle verrait bien derrière des barreaux. La démonstration vaut son pesant de cacahuètes : « Si des syndicalistes mènent une action dans les locaux d'une organisation politique ou contre un siège social, cassent du matériel et cognent sur les gens. le quart d'heure d'après, ils sont en taule. » Or, selon ses dires, l'Action française est coupable de « rassemblements fracassants, d'une tentative d'incendie, de menaces de mort et de distributions de coups ». Et « au marché, quand ils vendent leur torchon, ils crient 'Mort à la juiverie internationale !' » Par conséquent. il faut des « réponses judiciaires aux exactions de l'Action française ».

    Nous signalons aux staliniens et autres robespierristes qui s'étonnent « d'une situation stupéfiante du point de vue du droit » que leurs déclarations audacieuses n'en demeurent pas moins diffamatoires et susceptibles de poursuites pénales. A vouloir trop charger la barque, celle-ci craque sous le poids de leurs mensonges, plus fantaisistes les uns que les autres : peut-on croire un seul instant que des militants prétendument armés auraient pu faire l'objet d'un simple contrôle d'identité ? Le Parti socialiste et le Syndicat de la Magistrature. s'indignant de l'impunité supposée dont bénéficierait l'Action française, semblent ainsi convaincus d'un complot royaliste au sommet de l'État — à moins que ce ne soit un simple effet de leur imagination désordonnée.

    La lutte contre l'Action française. voilà un combat à la mesure de ces organisations syndicales, associatives et partisanes, incapables de faire plier le gouvernement sur la Loi Travail. L'épouvantail de l'extrême-droite se révèle fort utile : on peut se décharger de ses propres responsabilités et se refaire à peu de frais une virginité politique en l'accusant d'être violent et, surtout, à onze mois de l'élection présidentielle, il permet de battre le rappel des troupes divisées, ce que ne cachent d'ailleurs pas ceux qui demandent notre dissolution : « Tout le monde doit se mobiliser, d'autant plus à la veille d'élections cruciales lors desquelles le Front national compte s'imposer ».

    Un constat s'impose : la gauche est en faillite, elle n'existe plus qu'à travers nous. Les progressistes en pantoufles peuvent fulminer, la jeunesse de France leur a d'ores et déjà tourné le dos. Qu'à cela ne tienne, s'ils ne peuvent gagner. ils renverseront la table. « Après nous le déluge ! », semble être la conclusion de quarante années d'échecs et de politiques mortifères. Cela, nous ne pouvons l'accepter, et nous ne les laisserons pas nous priver de notre avenir, de celui de notre pays. Demain nous appartient. 

    * 11.06

  • Jean Sévillia : « Au lieu de créer une rue Robespierre à Paris, débaptisons les autres »

    Portrait de Maximilien de Robespierre, vers 1790, musée Carnavalet  

     

    La Conseillère de Paris Danielle Simonnet a formulé le vœu qu'une rue de Paris porte le nom du révolutionnaire Maximilien de Robespierre. Dans un entretien paru sur Figarovox [13.06], Jean Sévillia donne son point de vue : cette décision serait une position régressive et une grave erreur historique. Point de vue partagé à 100% par Lafautearousseau !

     

    XVM06e8d676-796d-11e5-ba18-c49418e196fb - Copie.jpgLa conseillère de Paris (Parti de Gauche) Danielle Simonnet propose la création d'une rue Robespierre à Paris. Cette demande avait déjà été formulée, sans succès, en 2011. Que vous inspire cette proposition ?

    On observe une constante à l'extrême gauche qui consiste à vouloir à tout prix ressusciter le mythe de la Révolution en général et de Robespierre en particulier. Mais il s'agit d'une position régressive. Jusqu'aux années 1960, l'histoire universitaire de la Révolution française était écrite par les marxistes ; la Terreur était assumée en tant que telle par la gauche qui estimait qu'elle était une phase nécessaire d'un processus historique. François Furet, communiste dans sa jeunesse, homme de gauche devenu libéral et qui n'a jamais adopté le point de vue contre-révolutionnaire, a joué un rôle considérable dans le monde intellectuel en bouleversant la façon d'envisager cette période. Furet a travaillé sur la Révolution, et s'est demandé comment distinguer 1789 de 1793. Dans ses premiers livres, il estime que 1793 est un dérapage par rapport à 1789, puis, au fur et à mesure, il vient à la conclusion que 1789 portait en elle les germes de 1793.

    A partir de 1970, après les travaux publiés par Furet, la gauche n'ose plus défendre la Terreur. A l'exception de cette extrême gauche qui réactive le mythe de Robespierre, allant à l'encontre des données actuelles de la recherche historique. A titre d'exemple, la biographie de Robespierre récemment publiée par Jean-Clément Martin - universitaire qui refuse par ailleurs de considérer qu'il y a eu un « populicide » (selon le mot de Babeuf) en Vendée en 1793-1794 - laisse un profond malaise car on a l'impression que l'auteur cherche à exonérer Robespierre des crimes de la Terreur, au mépris de la réalité historique.

    On devrait plutôt débaptiser les rues Robespierre qui existent depuis des dizaines d'années. Robespierre est l'homme de la Terreur qui justifie la violence et le pouvoir totalitaire avant la lettre. Dans notre pays qui se veut le pays des droits de l'homme et qui se vante d'avoir mis en œuvre la démocratie moderne, exalter Robespierre, qui a contribué à déclencher des mécanismes politiques totalement contraires aux droits de l'homme et à la démocratie est un non-sens.

    Mais précisément, le Parti de Gauche dénonce une manipulation historique dans la représentation actuelle de Robespierre…

    Manipulation historique ? C'est un compliment qui peut être retourné ! Rappelons que Robespierre est cet homme qui était un piètre orateur mais qui a conquis son aura par le verbe au club des Jacobins. Son magistère de la parole séduit cette gauche qui ne voit pas l'aspect monstrueux et glacé d'un personnage sans vie privée, un idéologue pur et sans âme. Dans un discours de février 1794, il défend « la Vertu sans laquelle la terreur est funeste et la Terreur sans laquelle la Vertu est impuissante » - défendant une alliance indéfectible entre la Vertu et la Terreur. Y sont défendus la pureté révolutionnaire absolue et le don de soi pour une cause idéologique. Le décret du 22 prairial - 10 juin 1794 - qui institue la Grande Terreur et précède d'un mois la chute de Robespierre est sidérant en ce qu'il postule que chacun est suspect et même potentiellement coupable. Ne sont prévus, en matière de justice, ni système de défense, ni accusation, ni interrogatoire, ni même de témoins ! C'est le règne de l'arbitraire total. La France est livrée à une secte criminelle. Est-ce un hasard si Pol Pot admirait Robespierre ?

    Dans le Dictionnaire critique de la Révolution française dirigé par François Furet et Mona Ozouf paru en 1988, Patrice Gueniffey écrit dans un article pertinent : « Robespierre porte le discours idéologique à son plus haut degré d'accomplissement parce qu'il est lui-même l'idéologie incarnée ». Ou encore : « La Terreur est dans ce magistère de la parole que Robespierre porte à son niveau le plus accompli. Aussi son art rhétorique n'est-il pas simplement une arme parmi d'autres dans le combat politique: cette parole terrorise ». Ces deux phrases me paraissent résumer ce que fut ce funeste personnage de Robespierre, qui est un ancêtre des totalitarismes modernes. 

    Rédacteur en chef adjoint au Figaro Magazine, essayiste et historien, Jean Sévillia est notamment l'auteur de Historiquement correct et de Histoire passionnée de la France, tous deux parus aux éditions Perrin.

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    Entretien réalisé par Eléonore de Vulpillières            

  • Société • Ivan Rioufol : À Nice, la charia ne passera pas

     

    Par Ivan Rioufol      

    Dans ce billet d'humeur qu'on ne peut qu'approuver [Figarovox, 8.06] Ivan Rioufol réagit au récent incident survenu à Nice : une serveuse a été frappée par deux hommes pour avoir servi de l'alcool pendant le ramadan.

     

    2048x1536-fit_une-serveuse-de-bar-place-des-terreaux-de-lyon-le13-avril-2011-cyril-villemain-20-minutes.jpgLes féministes, les démocrates, les républicains, la gauche, la droite ... ont-ils si peu à dire devant les intimidations de l'islam radical qui veut imposer la charia ? Cette fois, c'est une serveuse d'un bar du centre de Nice qui a été violemment agressée par deux hommes, lundi au premier jour du ramadan, parce qu'elle servait de l'alcool. L'un d'eux, en arabe : « Tu devrais avoir honte de servir de l'alcool en période de ramadan (…) Si j'étais Dieu, je t'aurais pendue ». Elle (musulmane, pratiquant aussi le ramadan) : « Tu n'es pas Dieu pour me juger ». Les deux hommes feignent de partir, puis l'un revient et gifle à toute volée la jeune femme qui s'effondre. Elle explique à l'Obs : « Ce n'est pas parce que je sers de l'alcool que je n'accomplis pas mon devoir. Si je le fais c'est parce que je suis serveuse. En Tunisie, j'exerçais le même métier et je n'ai jamais eu le moindre problème. Je ne pensais pas qu'en France, pays de libertés, je puisse être agressée pour ça ». Les indignés ne se bousculaient pas, ce mercredi, pour dénoncer cette violence machiste et obscurantiste, dont l'un des auteurs serait de surcroit un étranger en situation irrégulière. Il est vrai que cette terreur intégriste est déjà le quotidien des cités françaises gagnées par le salafisme et par l'emprise des Frères musulmans. Cela fait des années que la République, désarmée et conciliante avec les minorités, recule devant ce totalitarisme islamiste qui a pour objectif revendiqué de dominer l'Occident droit de l'hommiste, y compris sur son propre sol. Les féministes de salon, qui le 15 mai annonçaient face au sexisme : « Nous ne nous tairons plus », sont de ces innombrables tartuffes qui rampent devant l'islam politique, qui se comporte de plus en plus comme en terrain conquis. Qu'attendent-elles pour déclarer, à la barbe des illuminés : « La charia ne passera pas ! ».

    Ce renoncement à résister au nazislamisme, soutenu par une extrême gauche qui voit dans le musulman le nouveau damné de la terre, est évidemment la pire des solutions pour éviter l'affrontement civilisationnel. A ce compte, en effet, la France millénaire est vouée à disparaître à terme sous un multiculturalisme laissé à la loi du plus fort, du plus brutal. Ce sont ces risques que je décris, dans La guerre civile qui vient (Editions Pierre-Guillaume de Roux, mars 2016). Si les médias audiovisuels maintiennent l'omerta sur mon essai, je constate que Gérald Darmanin, maire LR de Tourcoing (nord), partage pour sa part l'analyse. Il déclare (l'Opinion, lundi) : « Non seulement la guerre civile couve mais, si elle advient, est sera la pire de toute : elle sera religieuse ». Il serait loisible de discuter ce point : je crois cette guerre davantage politique que religieuse, dans la mesure où elle défend un projet de société cohérent défendu par un islamo-gauchisme qui consolide ses alliances. Mais Darmanin à raison, quand il met en garde contre la montée en puissance des exigences communautaires, qui se multiplient dans l'indifférence des politiques. C'est ainsi que vient d'être lancée, sous les encouragements d'Edwy Plenel (Médiapart), Téléramadan, « la revue des musulmans qui en ont marre de s'excuser d'exister ». Ses promoteurs (dont Mouloud Achour, ex-animateur sur Canal +) écrivent : « Nous sommes le Grand Remplacement. Sûrement pas celui que les fous peuvent fantasmer. Nous sommes un grand remplacement naturel (…). Nous sommes le Grand Remplacement d'un système archaïque (…) ». Renaud Camus ne dit pas autre chose. Au fait, Téléramadan prendra-t-elle la défense de la jeune femme humiliée par ces brutes?   

    Ivan Rioufol 

    Ivan Rioufol est éditorialiste au Figaro. Retrouvez ses chroniques sur son blog.