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Racines (I) : Les très riches heures du Duc de Berry...

Le mois de février

Le mois de février

Cette miniature, exécutée entre 1438 et 1442 par un peintre anonyme à la cour de Charles VII, est, au contraire de celle du mois de janvier, consacrée à la rudesse de la vie paysanne en hiver. Au premier plan, dans un enclos (le plessis, destiné à tenir écartées les bêtes sauvages), nous voyons à gauche l'intérieur de la ferme avec une femme et deux jeunes gens qui se chauffent devant le feu. La maison est privée de son mur de façade pour que l'on puisse voir l'intérieur et en particulier les personnages qui s'y réchauffent. La femme soulève légèrement sa longue robe bleue pour mieux se chauffer, tandis que l'homme et la femme assis à côté, courts vêtus, ne portent manifestement pas de caleçons.
Au centre et à droite, une bergerie, quatre ruches, un pigeonnier, un arbre, des tonneaux, des fagots de bois et une charette. A l'extérieur au second plan, une meule de foin et trois personnages: l'un qui souffle dans ses doigts s'apprête à regagner la maison, tandis que l'autre abat un arbre. Tout en haut, un troisième mène un âne vers le village et son église.
Le blanc de la neige met en valeur tous les détails de cette scène réaliste qui se fondent pour donner une image précise d'une dure journée d'hiver dans un espace qui s'étend au loin. Les empreintes sur la neige, la lourde marche du paysan, qui s'achemine vers le village, la buée qui sort de la bouche du troisième personnage, construisent une image neuve de l'hiver et annoncent l'art de Bruegel.
Il est intéressant de constater qu'il reste des traces de l'esquisse qu'il faut sans doute attribuer à Paul de Limbourg et qui ne correspondent pas à la scène finale de la miniature.
Les quatre ruches en paille nous rappellent que le miel avait au Moyen-Age une importance capitale dans l'alimentation. Ce n'est que peu à peu que le sucre de canne se substitua au miel à partir du XIIIème siècle. D'un prix élevé, il ne se vendit longtemps qu'en très petites quantités, et il était considéré comme un médicament.