I Troubaire Catalan... (I).
Première partie de I Troubaire Catalan (Aux Troubadours Catalans). Le poème comprend deux Parties, de douze strophes chacune.
Fraire de Catalougno, escoutas ! Nous an di
Que fasias peralin reviéure e resplendi
Un di rampau de nosto lengo: Fraire, que lou bèu tèms escampe si blasin
Sus lis oulivo e li rasin
De vosti champ, colo e valengo.
Dou Comte Berenguié, fraire, bèn nous souvén,
Quand de la Catalougno adus pèr un bon vènt,
Emè si velo blanquinelo
Intrè din noste Rose, e recaupè la man
E la courouno e li diamant
De la princesso Doucinello.
Prouvènço e Catalougno, unido pèr l'amour,
Mesclèron soun parla, si coustumo e si mour;
E quand avian dins Magalouno, Quand avian dins Marsiho, a-z-Ais, en Avignoun,
Quauque bèuta de grand renoum, N'en parlavias a Barcilouno
Frères de Catalogne, écoutez ! On nous a dit
Que vous faisiez au loin revivre et resplendir
Un des rameaux de notre langue: Frères, que le beau temps épanche ses ondées
Sur les olives et les raisins
De vos champs, collines et vallées !
Du Comte Bérenger, frères, il nous souvient bien,
Quand de la Catalogne amené par un bon vent,
Avec ses voiles blanches
Il entra dans notre Rhône, et qu'il reçut la main
Et la couronne et les diamants De la princesse Douce.
Provence et Catalogne, unies par l'amour,
Mélèrent leur langage, leurs coutumes et leurs moeurs.
Et quand nous avions dans Maguelonne,
Quand nous avions à Marseille, à Aix, en Avignon,
Quelque beauté de grand renom, Vous en parliez à Barcelone.