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Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet

... et Caran d'Ache.

... et Caran d'Ache.

De "L'Entre-Deux-Guerres", pages 89/90 :

"... Il n'était pas de taquineries dont Forain ne criblât Caran, lequel supportait tout avec placidité, se contentant de murmurer de temps à autre : "Peux-tu êtl'embêtant, tout de même, mon pauvl'ami."
Mais il admirait son tourmenteur et ses inventiosn verbales l'enchantaient.
Puis, tout à coup, laissant le frivole, ces deux grands artistes s'entretenaient de leur métier et s'élevaient, Forain par ses formules, Caran par ses constatations aigües, jusqu'aux sommets de l'art.
J'ai gardé le souvenir d'une de ces causeries, sous les étoiles, au bord de la mer, où Forain fut étourdissant.
Mais comment fixer l'étincelle, le jet, la déflagration de cette intelligence universelle ?..."

Illustration : Portrait d’Emmanuel Poiré, dit Caran d’Ache (Moscou, 6 novembre 1858 - Paris, 26 février 1909), par Nadar.
Le grand'père d'Emmanuel Poiré, venu en Russie avec l'armée napoléonienne, y était resté; son petit-fils fils n'avait donc pas la nationalité française lorsque, à vingt ans, il décida de retourner dans la terre de ses ancêtres, où il mit son talent de dessinateur au service de son nationalisme aussi ardent qu'intransigeant...
Son pseudonyme, Caran d'Ache, vient du mot russe "karandach", qui signifie "crayon"...