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Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet

Portraits (VII) : Robert de Boisfleury

Portraits (VII) : Robert de Boisfleury

Ils "étaient", ils "faisaient" l'Action française" :

De "Vers le Roi", pages 32/33 :

"...Le lieutenant de Boisfleury, critique militaire éminent à "La Gazette de France", sous le pseudonyme de Saint-Sornin, catholique ardent, victime lui aussi des misérables inventaires et du ministre Marie-Georges Picquart, travailleur infatigable, accepta un secrétariat de rédaction qui n'a peut-être pas son pareil dans la presse française, pour la ponctualité et la lucidité d'esprit qu'il exige, entre onze heures du soir et deux heures du matin.
C'était à lui qu'il appartenait de réviser toute la copie, toutes les informations, les agences etc... et de rendre compréhensibles tant de nouvelles affluant, en vrac et en charabia, à partir de cinq heures de l'après-midi.
Son autorité et sa décision lui permettaient de dire "non" à la copie arrivant en retard, fût-elle remise par un des comités directeurs.
Frère Loup Vaugeois, débarquant à l'imprimerie, avec son filet, passé une heure du matin, avait beau pester, protester, invoquer son titre de "directeur politique", Boisfleury lui répliquait poliment : "Les formes sont descendues, cher ami, ce sera pour demain. "
"Il a raison, déclarait finalement Frère Loup, avec son étincelant altruisme; autrement nous ne paraîtrions pas à l'heure."
Cependant que Boisfleury, subrepticement, envoyait tout de même la copie au typo, avec l'espoir que le leçon servirait..."

Illustration : Lorsqu'il mourut, Robert Louis-Henry Jean Potiron de Boisfleury (1870-1940) était administrateur-délégué du quotidien, qui s'était établi à Lyon, durant l'occupation.