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Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.

...et le "principe des nationalités".

...et le "principe des nationalités".

Révolution, Républiques, Empires - pour ce qui est des "affaires allemandes" - ont toujours agi contre l'intérêt national, par germanophilie, et méritent le reproche d' "intelligence avec l'ennemi" : 3. Le "Principe des nationalités"...

De Michel Mourre, Dictionnaire Encyclopédique d’Histoire, page 3121 :

« Nationalités » (principe des) :
Le principe des nationalités constitue un élément essentiel de l’idéologie nationaliste issue de la Révolution française. Il affirme le droit à l’unité et à l’indépendance des peuples unis par une race, une langue, une histoire et des traditions communes. Il s’oppose à l’ancien droit dynastique, qui ne tenait aucun compte d u caractère particulier des peuples. Napoléon 1er fit du principe des nationalités une des bases de sa politique européenne. A Sainte-Hélène, il disait encore à Las Cases :
"Une de mes plus grandes pensées avait été l’agglomération, la concentration des mêmes peuples géographiques qu’ont dissous, morcelés les révolutions et la politique. Ainsi, l’on compte en Europe, bien qu’épars, plus de trente millions de Français, quinze millions d’Espagnols, quinze millions d’Italiens, trente millions d’Allemands : j’eusse voulu faire de chacun de ces peuples un seul et même corps de nation. C’est avec un tel cortège qu’il eût été beau de s’avancer dans la postérité et la bénédiction des siècles"
Si l’empereur n’eut pas le temps de réaliser complètement c e grand dessein, il amorça du moins une réorganisation de l’Europe selon ces principes nouveaux : dès 1802, il avait créé une République italienne, qui devint, en 1805, le Royaume d’Italie. En Allemagne, le recès de 1803 détruisit une multitude de principautés médiévales, et le nombre des Etats allemands fut réduit de 300 en 1789 à moins de quarante. Ainsi Napoléon 1er fut-il à l’origine des mouvements nationaux qui aboutirent au Risorgimento italien et à l’unité allemande de 1866/71.
En vain le Congrès de Vienne s’efforça-t-il de fonder à nouveau l’équilibre européen sur le principe dynastique. L’idée des nationalités domina toute l’histoire de l’Europe au XIXème siècle. Elle hâta le démembrement des empires des Habsbourgs et des Ottomans. Invoqué par les fameux quatorze points de Wilson en 1918, le principe des nationalités ne fut appliqué qu’imparfaitement par les vainqueurs de la Première Guerre mondiale : la résurrection de la Pologne, la naissance de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie, l’agrandissement de la Roumanie firent naître de nouveaux problèmes de nationalités (Allemands des Sudètes, Croates, Hongrois de Transylvanie etc…) »

Considéré du point de vue de la France et de ses intérêts, ce "principe" était non seulement une absurdité mais surtout une folie criminelle, qui devait très vite se retourner contre nous, et que nous devions payer très cher en 1814/1815, 1870, 1914, 1939...
La sage politique des Rois de France était de diviser l’Allemagne en une multitude et poussière de micro-Etats, inoffensifs envers nous, et nous assurant ainsi, du côté de l’Allemagne, non seulement la paix mais aussi et surtout la possibilité d’extensions répétés, jusqu’à atteindre la réunion de la totalité de la rive gauche du Rhin.
Cette politique fut brisée par la Révolution, les deux Empires et les Républiques, qui créèrent, au contraire, le monstre de l’unité allemande, qui devait nous faire tant de mal...
La République aime bien condamner pour "intelligence avec l’ennemi" (de Marie-Antoinette à Charles Maurras…) : mais – de la République ou de la Royauté - quel régime est vraiment celui de l’intelligence avec l’ennemi, sinon celui – la République – qui a "fait" la puissance allemande, alors que les Rois avaient réalisé le chef-d’œuvre absolu de l’émiettement allemand par les Traités de Westphalie, et "fait", ainsi, la prépondérance française en Europe ?

Illustration : appliqué à l'Allemagne, et mené à ses conséquences extrêmes, "le principe des nationalités" exige logiquement "l'Anschluss", c'est-à-dire l'unification de l'Allemagne et de l'Autriche !
Folie de ceux que Maurras appelait (c'est le titre de l'un de ses livres) "Les Princes des nuées"...