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L’Europe ou l’ancien monde en perdition, par Antoine de Lacoste

Géographie du mécontentement et du mal-être dans l'UE - Telos

 

Les expressions « Vieille Europe » et « Nouveau monde » n’auront malheureusement jamais été aussi actuelles. En observant les tourmentes incessantes provoquées par les initiatives de Donald Trump, Elon Musk et maintenant le discours de J.D. Vance prononcé à Munich, l’Europe semble très âgée. Nos dirigeants, même les plus jeunes d’entre eux, paraissent sortir de l’âge de pierre face au tourbillon provoqué par un homme de 78 ans.

Avec d’autres septuagénaires, l’Indien Modi, le Chinois Xi Jinping et le Russe Vladimir Poutine, Donald Trump met fin aux structures multilatérales en place depuis 1945 pour discuter en direct avec ceux qu’il estime devoir rencontrer ou appeler au téléphone. La France, l’Angleterre et l’Allemagne sont reléguées aux oubliettes de l’histoire. Les dirigeants de ces pays parlent beaucoup, agissent peu et mal. Ils sont plus jeunes pourtant mais beaucoup plus vieux en réalité.

La France est écrasée sous la dette, les impôts et l’immigration. Alors qu’il faudrait un remède de cheval trumpien, nous sommes incapables de baisser nos dépenses ou de juguler les vagues incessantes de l’invasion migratoire prophétisée par Jean Raspail. Nous ne savons même pas expulser un influenceur islamiste algérien. Et lorsqu’un maire refuse, avec bons sens, de marier un étranger sous OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) il encourt les foudres de la loi. Il suffit donc de la changer ? Non, car ensuite, le Conseil Constitutionnel censurerait au nom de sa jurisprudence constante, considérant que le mariage est un droit absolu. Et si le Conseil Constitutionnel inversait sa jurisprudence ? Rassurez-vous il y a la Convention européenne des droits de l’homme au nom de laquelle on demandera à la France de reprendre ses esprits.

Et comme il se doit, nous nous soumettrons. La maison est bien gardée. Pour s’en sortir, il faudrait renverser la table, comme font les Américains ou comme ont fait les Russes pour ne pas laisser l’Ukraine entrer dans l’OTAN ou envahir le Donbass. Mais nous ne le ferons pas car l’élan vital qui serait nécessaire a quitté nos dirigeants depuis cinquante ans.

Les Allemands non plus. Pour plaire à ses électeurs écologistes, Angela Merkel a mis fin à l’énergie nucléaire en Allemagne. Il ne restait plus que trois centrales en activité avec une fin programmée en 2023. Il était encore possible de faire machine arrière, mais non. Le 15 avril 2023, les trois dernières centrales ont été arrêtées. Sans raison. Et comme il n’est pas moral d’acheter du gaz russe abondant et bon marché, les dirigeants allemands ont relancé leurs très polluantes centrales à charbon, couvrent leur pays d’éoliennes dont la filière est en crise et achètent du GNL (Gaz Naturel Liquéfié) à l’Amérique. C’est très cher et c’est moral. Cela doit bien faire rire Trump.

A sa crise démographique majeure et inédite, qui la détruira, l’Allemagne ajoute donc volontairement une crise économique. La croissance a disparu et de nombreuses industries, ruinées par l’explosion du coût de l’énergie, ferment leurs portes ou se délocalisent aux Etats-Unis. Là aussi, l’élan vital a disparu et l’Allemagne ne croit plus en elle-même.

En Angleterre, c’est pire encore. Comme dans le reste de l’Europe, une immigration démentielle détruit progressivement cette nation qui fut si forte et si sûre d’elle-même. Les élites protestantes, à l’instar de l’Amérique, disparaissent, remplacées par de nouvelles générations d’individus « déconstruits », n’ayant plus aucun sens des intérêts de leur propre pays. Comme en France, comme en Allemagne. Ce refus du bien commun est au fond assez logique car il est le corollaire d’une apostasie générale, qui sévit dans les pays catholiques et protestants de la vieille Europe.

Il faut s’attarder un instant sur cette disparition des élites protestantes dont les conséquences sont majeures dans le monde anglo-saxon. Il ne s’agit pas bien sûr de les regretter, les nations catholiques ont payé pour connaître leur brutalité, leur cynisme, leurs mensonges toute honte bue, leur impérialisme sans scrupule. Mais elles ont démontré aussi leur efficacité politique et économique : elles ont bâti deux grandes nations capitalistes, l’Angleterre et les Etats-Unis.

Pourtant, ce monde est terminé. Emmanuel Todd, dans ses brillantes analyses (Il faut absolument lire La défaite de l’Occident)explique que ces pays sont entrés dans l’ère du post-protestantisme. L’Angleterre n’a pas réagi à sa destruction interne. Ses dirigeants sont soit d’une confondante médiocrité(Theresa May, Lise Truss,Rishi Sunak,KeirStarmer) soit à moitié fous comme Boris Johnson. Leur commune litanie est de faire la guerre à la Russie, en dehors de cela il n’y a rien. Le wokisme et l’antiracisme ont submergé le pays dans des proportions telles que des crimes sexuels de masse ont été masqués pendant des années car commis par des Pakistanais contre de jeunes Anglaises blanches issues de milieux très défavorisés. La police et la classe politique furent honteusement complices pour cacher tout cela afin de ne pas risquer d’être traités de racistes. Lâches à ce point-là, c’est tout de même peu commun.

Le dossier a resurgi sous l’impulsion d’Elon Musk qui, sur X (ex Twitter) a dénoncé ces crimes et l’inaction des autorités. Sans un mot de regret, et non sans fustiger le dénonciateur, le gouvernement a ordonné de se pencher sur ces dossiers embarrassants et d’écouter, enfin, les victimes.

L’Amérique aussi est entrée dans l’ère post-protestante. Mais le scénario est bien différent. Dans un climat de guerre civile latente, le pays s’est coupé en deux. Le monde wokiste, couvé par les démocrates, s’est durement affronté avec un aéropage disparate : libertariens, catholiques, évangéliques, conservateurs ou, tout simplement, des gens de bon sens. Une véritable tyrannie wokiste s’est imposée à l’école, dans les universités, dans de très nombreuses grandes entreprises. Les ténors du net, Google, Amazon, Wikipédia, etc ont joyeusement emboité le pas et hissé les symboles LGBT en toute occasion.

Mais la réaction est venue. Ron De Santis, gouverneur de Floride, a mis Disney et ses obsessions LGBT au pas. Des universités libres antiwoke ont été créées dans tout le pays. Des parents d’élèves ont exigé que l’on n’enseigne plus les théories du genre à leurs enfants. Des prêtres, des pasteurs sont montés au créneau. Musk a racheté Twitter et licencié tous les wokistes déclarés. Surtout, le Parti républicain s’est mis en ordre de marche derrière Trump. Ce dernier, avec l’instinct politique qui fait sa force, a compris que la dictature wokiste avait pris de telles proportions que les Américains n’en voulaient plus malgré les médias dominants qui n’étaient plus ni écoutés, ni crus.

Marié trois fois, il ne s’est pas trop paré des vertus chrétiennes pour justifier sa croisade antiwoke. Il l’a fait au nom de la volonté de la majorité du peuple et d’une notion toute simple,  le bon sens, rappelée le jour de son investiture.

Entre le gladiateur Trump et son slogan post-attentat devenu viral aux Etats-Unis (« Fight, fight, fight »), le libertarien Musk qui veut détruire l’Etat profond et le catholique Vance qui veut ramener la morale dans son pays (et même en Europe), l’attelage fonctionne. Pour l’instant.

En Europe, c’est la débandade. Personne n’est d’accord. La Hongrie et la Slovaquie penchent vers la Russie, la Pologne et l’Italie ne jurent que par l’atlantisme, l’Angleterre veut en découdre en Ukraine, Macron change d’avis tous les jours et l’Allemagne ne sait pas ce qu’elle veut. L’Europe à 27 ne fonctionne pas, il n’y aura jamais d’armée européenne.

Sept pays se sont rencontrés à Paris pour étaler leurs désaccords. Les vingt autres sont restés à la maison. C’est dire où en est l’Europe.

Au fond, ils ne sont d’accord que sur deux négations : pas de victoire russe en Ukraine et pas de victoire populiste en Europe. Deux négations ne feront jamais une politique.

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