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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (69)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Du jour où je rencontrai Maurras (III et fin)...

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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 Le "60 rue de Verneuil" aujourd'hui; c'est dans cette rue (qui tire son nom d'un fils légitimé d'Henri IV) qu'habita Maurras, avant de déménager rue de Bourgogne...

 

De "Vers le Roi", pages 15 à 21 (troisième et dernière partie, pages 19/20/21, suite immédiate du document précédent) :

"...Si le dreyfusisme et Waldeck-Rousseau, au lieu de se heurter à la Patrie Française, à Lemaître, Drumont, Coppée et Rochefort, s'étaient heurtés à Maurras, à Vaugeois et à l'Action française, l'issue du combat "pro aris et focis" eût été différente.
Les articles de Maurras dans la Gazette de France, aux pires moments de l'Affaire tragique, notamment lors du suicide du noble commandant Henry, réconfortaient les patriotes, mais n'étaient reproduits par la presse nationale que timidement.
Le polémiste, chez Maurras, vaut le politique, ou mieux, sa polémique n'est qu'une dépendance de sa politique,
"Comme elle infatigable, et comme elle assénée".
Après mes premières rencontres avec cet envoyé de la sagesse royale à la folie républicaine et démocratique, je songeais :
"La Nature (comme disaient les Anciens), ou la Providence (comme nous disons) n'a pas délégué pour rien ici-bas un Charles Maurras.
Sous l'impulsion de ce génie politique, la monarchie sera restaurée. Pourvu que ce soit avant que le pays n'ait trop souffert".
Il faut que vous sachiez aussi que, les uns et les autres, nous prévoyions la guerre européenne et que cette prévision était entre nous un lien très fort.
Elle nous a donnée, cette prévision, une grande partie de la jeunesse française, dont le malaise, maintes fois constaté entre 1900 et 1914, consistait tout juste en ceci qu'elle sentait obscurément venir la tourmente.
La fondation des Camelots du Roi, dont tant et tant devaient tomber en héros au champ d'honneur, de 1914 à 1919, est due à cette singulière rencontre du "noûs" (comme disait Vaugeois) de Maurras et du pressentiment de cette magnifique jeunesse.
C'était la réponse des immolés futurs à la Pythie. Nous y reviendrons.
De 1906 à 1908, j'allai, fréquemment d'abord, puis assidûment, aux réunions politiques qui se tenaient chez Maurras, dans son petit appartement, encombré de livres et de journaux, de la rue de Verneuil. Ce sera là, plus tard, un endroit historique, que dépeindront, avec plus ou moins d'exactitude, les Lenôtre de l'avenir.
L'aspecte seul de l'assistance donnait l'impression d'une conjuration intellectuelle pour le service de la Patrie.
Quelques uns étaient assis autour d'une table, où l'on rédigeait un filet, un tract, une affiche. D'autres demeuraient debout, cependant que le fidèle serviteur de Maurras, érudit lui-même de haute valeur, Louis Gonnet, prenait des notes et versait au débat les documents utiles.
C'est là que je fis connaissance de Léon de Montesquiou, de Jacques Bainville et de Lucien Moreau, puis de Bernard de Vesins, de Dimier, de Robert de Boisfleury, de Delebecque, de Pujo, de Laserre
et de tous ceux qui composaient les comités directeurs de l'Action française.
Je remarquai que ces hommes, ces écrivains, ces militaires, ces universitaires, de formations différentes, venus de milieux divers, convergeaient et se rejoignaient en un point, qui était la pensée de Maurras, la doctrine du Roi.
Ils avaient reconnu, les uns et les autres, que là était la vérité, le salut, et ils apportaient leur intelligence et leur énergie, sans arrière-pensée, à cette entreprise.
D'où une indéniable impression de certitude, de sécurité, de grandeur.
La mort a fait ses trous noirs dans nos rangs. Le souvenir de ce départ en commun, pour la haute mer et le rivage ardu, est impérissable.
Nous savions les luttes qui nous attendaient et nous les acceptions, par avance, d'un coeur joyeux, confiants dans l'entr'aide réciproque, l'avenir et la solidité de la cause; bien convaincus, en fin de compte, que là et nulle part ailleurs, était l'espoir de préserver et de sauver la Patrie..." (fin).

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