Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (12)
(retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)
Aujourd'hui : À Lamalou (4) : Guérir !
---------------
ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...
De "Devant la douleur", pages 237/238 (fin du chapitre VII) :
"...Or, le changement d'orientation de mes contemporains immédiats, les nombreuses écoles que j'ai faites depuis vingt ans et aussi les transformations des conceptions médicales et politiques m'ont prouvé que presque aucun mal n'est fatal, que presque tout est curable, sujet à révision et à amélioration, et qu'on peut intervenir efficacement jusque dans l'hérédité.
Autant l'optimisme béat, c'est-à-dire inactif, est une sottise, autant l'optimisme, compagnon de l'effort, pour sortir des difficultés, des souffrances, des lésions fonctionnelles ou organiques, est légitime.
L'école de l'immobilité, l'école de la Salpêtrière a fait son temps.
Non seulement par l'application des sérums, mais encore par les greffes animales, par l'étude des minéraux, des colloïdaux, des substances radioactives, de la volonté humaine nous arrivons aujourd'hui à intervenir victorieusement là où naguère on se croisait les bras.
Le moment approche où les centres nerveux eux-mêmes, si abrités et cachés qu'ils soient, devront compter avec les messages chimiques, physiques, endoscopiques ou moraux que nous leur adresserons.
Ceci soit dit pour rassurer les malades ou les inquiets qu'auraient attristé mes peintures.
Il s'agit, non de la faillite de la science - comme le prétendait ce nigaud tendu de Ferdinand Brunetière - mais d'une application nouvelle de la science, collaboratrice de notre énergie, et dans le sens de notre bien.
Pour quiconque veut fermement revenir à la santé mentale, matérielle ou politique, le retour à la norme n'est jamais, jamais, jamais impossible.
Il faut seulement que chacun apprenne à connaître ses ressources.
Celles-ci, Dieu merci, sont infinies."