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Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (19)

 

(retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

 

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Aujourd'hui : Cadoudal...

 

25 juin 1804 : Cadoudal refuse de demander sa grâce. Onze ans après l'année terrible de 1793, l'échafaud se dresse toujours en plein Paris ! Depuis la Terreur, on n'avait jamais vu en un seul jour répandre tant de sang : on va tuer onze de ses compagnons avec lui !

Fils d'un meunier du Morbihan, "Georges", le colosse, rebelle indomptable et Chouan depuis la première heure, resta fidèle jusqu'au bout au Roi et à la Foi. Ferme jusqu'au dernier moment de son existence, il dit au bourreau :

"Monsieur, on a dû vous apprendre que j'ai demandé à mourir le premier. C'est à moi, d'ailleurs, de montrer l'exemple."


Il avait été nommé Lieutenant Général par le Comte d'Artois.

Après avoir eu la vie de fidélité et d'héroïsme que l'on sait, il atteint au sublime en déclarant à ses compagnons :

"Nous avions assez souvent battu les bleus pour avoir droit à la mort de soldats ; mais nous ne devons rien regretter, en nous rappelant que l'échafaud sur lequel nous allons monter a été consacré par le martyre de notre roi !"


Il retrouvait là la veine épique et héroïque de cette femme Tricot qui, pour réconforter ses parents qu'on allait guillotiner, leur lança :

"Souvenez-vous que votre Dieu est mort sur une Croix, et votre Roi sur l'Echafaud !..."

 

Cadoudal, vu par Napoléon...

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"...Tenez, par exemple, il y a parmi les conjurés un homme que je regrette ; c’est Georges.
Celui-là est bien trempé; entre mes mains un pareil homme aurait fait de grandes choses.
Je sais apprécier tout ce que vaut la fermeté de son caractère, et je lui a aurais donné une bonne direction.
Je lui ai fait dire par Réal que s’il voulait s’attacher à moi, non seulement il aurait sa grâce, mais que je lui aurais donné un régiment.
Que sais-je ? je l’aurais peut-être pris pour aide-de-camp. On aurait crié; mais cela m’eût été, parbleu, bien égal.
Georges a tout refusé; c’est une barre de fer. Qu’y puis-je ? Il subira son sort, car c’est un homme trop dangereux dans un parti; c’est une nécessité de ma position.
Que je ne fasse pas d’exemples, et l’Angleterre va me jeter en France tous les vauriens de l’émigration; mais patience, patience ! j’ai les bras longs, et je saurai les atteindre s’ils bougent.
Moreau n’a vu dans Georges qu’un brutal, moi j’y vois autre chose. Vous devez vous rappeler la conversation que j’eus avec lui aux Tuileries, vous étiez avec Rapp dans la pièce à côté. Je n’ai pu parvenir à le remuer. Quelques-uns de ses camarades furent émus au nom de la patrie et de la gloire, mais pour lui il resta froid.
J’eus beau tâter toutes les fibres, parcourir toutes les cordes; ce fut en vain, je le trouvai constamment insensible à tout ce que je lui disais. Georges ne parut alors à mes yeux que froidement avide du pouvoir, il en demeurait toujours à vouloir commander les Vendéens. Ce fut après avoir épuisé tout moyen de conciliation que je pris le langage du premier magistrat. Je le congédiai en lui recommandant surtout d’aller vivre chez lui, tranquille et soumis, de ne pas se méprendre sur la nature de la démarche que j’avais faite vis-à-vis de lui, de ne pas attribuer à faiblesse ce qui n’était que le résultat de ma modération et de ma force : "Dites-vous bien, ajoutai-je, et répétez à tous les vôtres que, tant que j’aurai les rênes de l’autorité, il n’y aura ni chance ni salut pour quiconque oserait conspirer".
Je le congédiai alors, et la suite a prouvé si j’avais raison de lui recommander de se tenir tranquille. Réal m’a dit que quand Moreau et lui s’étaient trouvés en sa présence avec Pichegru, ils n’avaient pu s’entendre, parce que Georges ne voulait pas agir autrement que pour les Bourbons. Eh bien, il avait un plan, mais Moreau n’en avait aucun : il voulait renverser mon pouvoir sans savoir ce qu’il mettrait à ma place. Cela n’avait pas le sens commun..."

(Cité par Louis Antoine Fauvelet de Bourrienne, Mémoires)

 

Blason des Cadoudal, à partir de 1815...

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La famille Cadoudal est anoblie en 1815, et reçoit le blason suivant :

"D'azur au dextrochère de carnation, armé d'or, mouvant du flanc dextre, tenant une épée d'argent garnie aussi d'or, à l'écusson d'hermine chargé d'une fleur de lys de gueules, brochant en bouclier sur le dextrochère"

 

Cadoudal, "Georges", à Paris...

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À l'angle des rues de Varenne et du Bac (Paris 7ème) , on peut voir un immeuble qui abritait sous l'Empire le Cabaret des Deux-Anges, d'abord dit de "La Cloche d'or".
C'est au 2ème étage que logea Cadoudal en 1804, alors qu'il ourdissait un complot contre Bonaparte.
Il se fit arrêter peu après...

L'immeuble a subi de sérieuses modifications depuis l'Empire, mais l'enseigne des Deux-Anges est toujours là... ainsi que la Plaque commémorative apposée en 1989 sur la facade donnant sur la rue du Bac...

 

Mausolée de Cadoudal...

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...à Auray, sur la colline de Kerléano, tout près de sa maison natale.

Il fut édifié sous la Restauration, au même moment où Louis XVIII ennoblissait la famille Cadoudal.

 

 

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