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Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." (8)

 

(retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

 

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Aujourd'hui : Sept mois de Gloire, et puis le Génocide...

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Michel Mourre commence son entrée "Vendée (guerres de)" par les mots suivants :

"Nom donné aux guerres menées par les catholiques et les royalistes de l'Ouest de la France contre la Révolution. Ces guerres eurent pour théâtre le bas Poitou, l'Anjou, le bas Maine et la Bretagne méridionale. Si la Vendée n'avait pas accueilli la Révolution avec le même enthousiasme que d'autres régions de la France, elle n'avait pas montré non plus une hostilité systématique aux réformes de l'Assemblée constituante. La vente des biens du clergé n'y avait pas suscité de révolte, et, parmi les acquéreurs, il y eut même des nobles, tels que Bonchamps et Lescure, qui se firent plus tard les chefs de l'insurrection. C'est la Constitution civile du Clergé (été 1790) qui provoqua la rupture morale entre la Vendée et le nouveau régime; la plupart des prêtres vendéens refusèrent de prêter serment, et, dès 1791, l'agitation se répandit dans la région..."

La Constitution civile du Clergé fut donc bien la première des étincelles qui devait mettre le feu aux poudres; ensuite vint la deuxième : l'assassinat du Roi, le 21 janvier 1793; la troisième - et, celle-là décisive... - eut lieu à peine deux mois plus tard lorsque la Convention décréta la Levée en masse de 300.000 hommes, le dimanche 10 mars 1793.

La Révolution ayant follement déclaré la guerre à l'Europe entière - alors que la France était en paix avec tout le monde... -  elle avait besoin de "sang" pour affronter ces nations auxquelles elle venait stupidement de s'attaquer, dans une aventure insensée qui ne s'achèvera qu'en 1814 et 1815, à Waterloo, avec la tragédie d'une France brisée dans son élan de "Grande Nation"...

Dans tout le pays, la population comprit fort bien, partout, ce sont il s'agissait, et les oppositions - armées - à la folie de plus en plus ouverte, de plus en plus violente et sanguinaire de cette Convention se multiplièrent, partout en France, et pas seulement dans l'Ouest : c'est dans les deux tiers des Départements nouvellement créés que les armes parlèrent...

Les soulèvement furent les plus tragiques dans l'Ouest de la France, avec un total d'environ deux cent mille tués et disparus en deux ans de guerres : plus de cent mille victimes dans le seul département de la Vendée (qui comptait 800.000 habitants en 1792) mais un nombre très important aussi dans les Provinces voisines de Bretagne, du Maine, de Normandie, d'Anjou (où l'on prit le nom de "Chouans"). À Nantes, sur ordre du représentant en mission Carrier, deux mille personnes furent noyés dans des gabarres coulées au milieu de la Loire, qualifiée par le sinistre Carrier et ses massacreurs de "baignoire nationale" !

Le jour même de la réquisition, le 10 mars 1793, les paysans, déjà révoltés par la Constitution civile du clergé et l'assassinat du Roi, attaquèrent ceux qui, envoyés par "Paris", venaient procéder à la-dite réquisition : ce fut un soulèvement spontanée, dans les Mauges, le Choletais, tout le bocage vendéen, le marais de Challans et le pays de Retz (toute cette région du sud de la Loire qui prendra bientôt le nom de Vendée militaire). Et ce fut le début des Guerres de Vendée, où, malgré l'atroce Génocide, des soubresauts importants se produisirent jusqu'en 1796 !...

Comme les paysans n'avaient pas de chefs, ils allèrent chercher les hobereaux locaux : d'Elbée (lieutenant de cavalerie), Charette (officier de marine), Bonchamps, d'Autichamp, Lescure, Sapinaud, Talmond... 

Le tout jeune Henri du Vergier, comte de la Rochejaquelein n'avait que 20 ans : sous-lieutenant de cavalerie, il accepta hardiment la demande des paysans, leur lançant son fameux : "Allons chercher l'ennemi : si je recule, tuez-moi; si j'avance, suivez-moi; si je meurs, vengez-moi !".

Simplement armés de leurs faux et de leurs fourches, les insurgés - qui ne tardèrent pas à s'appeler, et à être appelés, "les Blancs" - chassèrent "les Bleus" (les soldats républicains, dont l'unifomre était bleu...).

Ils trouvèrent sur place des fusils et des canons (à Beaupréau, à Vihiers, à Cholet le 17 mars, Chemillé le 11 avril, Bressuire le 12 mai, Thouars le 5, Fontenay le 25, Saumur le 9 juin...) et constituèrent une "Grande armée catholique et royale", d'environ 40 000 hommes. La bravoure palliant le manque d'expérience, cette armée va d'abord aller de succès en succès, jusqu'à conquérir Angers le 18 juin, et tenir en échec la sinistre Convention jusqu'en septembre. 

Le 1er août 1793, un premier décret de la Convention ordonna la destruction et l'incendie de la Vendée et confia la mise en oeuvre de ce plan au général François Westermann. Ce premier décret, monstrueux, fut confirmé deux mois plus tard - le premier octobre 1793 - par un second décret, de Lazare Carnot, qui organisait et détaillait le Génocide vendéen. Les Colonnes infernales du sinistre Turreau le mettront en oeuvre à partir du 21 janvier 1794, les républicains célébrant ainsi, à leur façon, le sinistre premier anniversaire de l'assassinat du Roi Louis XVI !...

La Convention décrète...

Article premier :
le ministre de la guerre donnera sur-le-champ les ordres nécessaire pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée ; Il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce, pour incendier les bois, les taillis et les genêts... Les femmes, les enfants et les vieillards, seront conduits dans l'intérieur ; il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l'humanité... Les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république.
(Extrait du décret de la convention nationale du 1er août 1793, A.D.V., 52J4).

Pourtant, le 14 août, l' "armée catholique et royale" défit les républicains dans la plaine de Luçon et menaça de marcher sur Paris. Prenant alors la mesure du péril, la Convention envoya 100.000 hommes en Vendée : les "Mayençais", qui venaient de capituler à Mayence, placés sous les ordres de Kléber et Haxo.

Du 19 au 22 septembre, les royalistes remportèrent encore cinq victoires en cinq jours.
Mais ensuite, ce fut... Cholet, hélas...

 

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