À la Fête de L’Huma, tout le monde va… même la droite !, par Gabrielle Cluzel.
Ils sont venus, ils sont tous là, pas un ne veut louper la Fête de L’Huma. C’est tellement sympa. Thomas Piketty, Philippe Martinez, Sandrine Rousseau, Anne Hidalgo, Gabriel Attal, et même Valérie Pécresse.
S’il était un symbole de l’hégémonie idéologique de la gauche, ce serait celui-là. Foin des millions de morts du communisme. Foin de la présence tonitruante d’Assa Traoré – Sandrine Rousseau poste même fièrement, sur Twitter, un selfie avec elle -, foin du concert, vendredi soir, du rappeur marseillais, ancien dealer et repris de justice Soso Maness, et de la foule en délire qui a scandé avec lui « Tout le monde, tout le monde déteste la police ».
Gérald Darmanin, faisant chorus aux syndicats de police, a dénoncé la scène. Valérie Pécresse, lors de la table ronde à laquelle elle participait, samedi après-midi, a précisé, sous les huées de la foule, qu’elle soutenait les forces de l’ordre… mais n’en a pas moins maintenu sa venue.
Les faits, pourtant, n’ont rien d’étonnant et ceux qui s’en émeuvent aujourd’hui ne peuvent exciper de leur surprise. Assa Traoré est présente en fanfare à la Fête de l’Huma depuis 2017. Cette « petite polémique » (sic) est d’ailleurs jugée parfaitement « ridicule » par les intervenants du média communiste Regards, qui évoquent dans une vidéo des “pudeurs de gazelle” : ce slogan est finalement pour eux assez banal, ils suffit de fréquenter les manifs de leur bord pour le savoir, alors qu’« à la Fête de l’Huma, ça se dise, ça ne [les] surprend pas ».
S’il est inquiétant de voir deux femmes de gauche briguant la magistrature suprême cautionner, par leur présence, de tels propos, s’il est choquant de voir un membre du gouvernement en faire autant, il est assez simple de comprendre les motivations des trois larrons : la quête éperdue d’un électorat populaire porté disparu.
Mais que venait donc faire dans cette galère Valérie Pécresse ? Quelle onction venait-elle chercher ? N’a-t-elle pas tout à perdre – en troublant son électorat – et rien à gagner… sinon un brevet de respectabilité ?
Dans son entourage, on dit qu’il est important de savoir dialoguer avec tout le monde. Sauf que le seul dialogue, la seule ouverture que s’autorise la droite est à la fois bigle et unijambiste : elle louche toujours vers la gauche. « Tu imagines, cher Éric Ciotti, ironise Gilles-William Goldnadel, sur Twitter, si tu t’étais rendu à une fête bleue et blanc autrement plus pacifique ? Tant que la droite sotte n’osera pas sortir de cette hémiplégie, la gauche s’autorisera ce type d’ignominie. » Et l’avocat de fustiger « la droite imbécile : tandis qu’Hidalgo se pavane avec ses alliés communistes à cette Fête de l’Huma où tout le monde déteste la police, les républicains tremblent à se faire gaule à discuter avec MLP ou Zemmour à la nuit tombée. Union des droites au second tour ».
Et, cerise sur le gâteau, si l’on en croit Libération, la région d’Île-de-France, dont Valérie Pécresse est présidente, « sponsorise la Fête ». Une information dont nous n’avons pour le moment eu, de la part des intéressés, ni confirmation ni infirmation.
Après Xavier Bertrand, qui préfère les communistes aux identitaires, Valérie Pécresse, qui se rend à la Fête de l’Huma… sans vouloir déranger, il faudra un jour songer à parler à la droite ?