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Oui, Monsieur Blanquer, il faut dissoudre l’UNEF! Le gouvernement ne doit pas laisser cette association fracturer la société française, par Jean-Paul Brighelli.

La présidente de l'UNEF Mélanie Luce © JACQUES DEMARTHON / AFP

Lettre ouverte à Jean-Michel Blanquer, à propos de l’UNEF

Monsieur le ministre,

Après les aveux télévisés de la dirigeante de l’UNEF, qui organise bien des stages « racisés » — un mot innommable, du point de vue de la langue française, que nous pourrions aussi bien remplacer par « racistes » —, je m’interroge.

7.pngUn homme de culture comme vous, un juriste sensible au respect de la Constitution, peut-il tolérer que ce « syndicat » qui ne représente plus que lui-même siège encore dans des instances représentatives, le CNESER ou le CNOUS ? Comment admettre qu’il touche des subventions ? Vous l’avez souligné vous-même jeudi 18 mars, en notant que de tels comportements étaient « inacceptables », et que « nous sommes les enfants de la République, nous voyons d’abord des personnes humaines, des citoyens avant de voir les gens en fonction de leur couleur de peau, de leur religion ou de quoi que ce soit d’autre. » Alors, si nous passions aux actes ?

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Il fut un temps où l’UNEF témoignait d’une sensibilité de gauche largement répandue à l’université. Mais ce n’est plus le cas : elle ne représente plus qu’une addition de communautarismes. Vous êtes trop fin politique pour ignorer que c’est une nébuleuse, et que l’UNEF n’est qu’un relais du Parti des Indigènes de la République (dont personne en France ne comprend qu’il n’ait pas été interdit), faux nez de cette organisation identitaire dont la surenchère et la violence verbale sont les seuls modes d’expression.

Je vous demande donc instamment de proposer au gouvernement des mesures, qui seraient fort populaires, afin d’empêcher définitivement l’UNEF de nuire en lui donnant une plate-forme d’expression légale.

 

On regarde avec horreur l’entrisme d’organisations fanatisées dans ce qui fut le fer de lance de la contestation étudiante

 

Ce n’est pas toucher au droit syndical : l’UNEF est une association, non un syndicat. Elle a fini par ne plus représenter qu’elle-même. La jeune femme voilée qu’elle a envoyée récemment, en cheval de Troie, à l’Assemblée nationale, n’a aucune audience réelle auprès des millions d’étudiants aujourd’hui concernés prioritairement par leurs études, que le distanciel rend souvent aléatoires, et leur pain quotidien, qui se fait terriblement hebdomadaire. Et les universités sont désertées par ces mêmes étudiants qui souvent n’ont pas cru nécessaire de prolonger le paiement de loyers inutiles : aucun risque sérieux de manifestation, quelque manipulateurs que soient les agitateurs professionnels qui ont pris le contrôle de l’organisation que dirigeait Jacques Sauvageot en 1968: croyez-moi, les ex-gauchistes regardent avec horreur l’entrisme d’organisations fanatisées dans ce qui fut le fer de lance de la contestation étudiante.

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Le 17 septembre 2020, la représentante de l’UNEF Maryam Pougetoux a été autorisée à parler à l’Assemblée nationale dans un accoutrement islamiste. Image: Assemblée nationale.

Vous savez par ailleurs que les élections dans les universités sont une mascarade, et que l’UNEF ne représente au mieux que 4 ou 5% des étudiants — dont on ne sait trop s’ils sont réellement en poursuite d’études, ou s’ils cherchent une couverture sociale et un parapluie pour abriter leur militantisme.

Vous vous honoreriez en suggérant à votre collègue Gérald Darmanin la dissolution de cette organisation — et de toutes celles qui prétendent faire des différences fondées sur la couleur de la peau, les origines ethniques, ou l’orientation sexuelle. Ce qui est explicitement interdit par notre République, à laquelle je sais que vous êtes attaché.

Des députés LR, Eric Ciotti ou Bruno Retailleau, demandent déjà cette dissolution. Autant leur couper l’herbe sous le pied, en les empêchant de polémiquer sur une prétendue complaisance du gouvernement dont vous êtes membre envers des organisations qui visent à fracturer la société française. Le ministre de l’Intérieur a commencé à faire le ménage dans les organisations islamistes. Par effet de balancier, il en a profité pour dissoudre également Génération identitaire — comme le gouvernement de Georges Pompidou, en octobre 1968, avait dissous Occident après avoir interdit, en juin, la JCR d’Alain Krivine ou le PCMLF. Il serait tout à l’honneur du gouvernement de montrer de la fermeté face à tous les ferments de fracturation de la société française.

L’UNEF doit être dissoute, parce que son comportement est un comportement raciste, et parce que ce sera un signal fort envoyé à toutes les associations qui se font un paravent de la loi de 1901 en affichant des buts « culturels », alors qu’elles sont pleinement religieuses. Il ne s’agit pas de censure, comme les plus exaltés des islamo-gauchistes le suggèreront, mais de sauvegarde des libertés françaises — en particulier celle de s’associer sans considération du sexe ou de la couleur de peau.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le ministre, l’expression de mon respect attentif…

Jean-Paul Brighelli

 

Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur.
 

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