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La haine vengeresse des progressistes, par Christian Vanneste.

Le 20 Janvier 2021, Joe Biden est devenu  le 46e président des Etats-Unis. Le 21 Janvier, eut lieu ce que Renan avait qualifié de suicide de notre pays : c’était en 1793, la décapitation du roi Louis XVI, suivie du meurtre judiciaire de la reine, et d’une folie de massacres, de destructions et de guerres, qui au nom du “progrès” ont définitivement fait quitter à la France le premier rang européen. 

christian vanneste.jpgPeut-être faut-il voir dans la hargne vengeresse des démocrates américains le signe de leur appartenance désormais évidente à ce courant dit “progressiste” par antiphrase puisqu’il correspond à la sourde volonté autodestructrice de l’Occident, et à ce qu’on devrait plus justement nommer décadence au lieu de progrès. La bienpensance internationale a sombré dans l’ivresse de la victoire. El Pais, ce journal espagnol qui a beaucoup contribué à la puissance des socialistes en Espagne, et à la décomposition du pays qui en résulte, n’a pas hésité à parler de la fin du “voyage au bout de la nuit des Etats-Unis et de l’Occident avec le Grand Timonier Trump à la barre”. Le sinistre Jack Lang avait déjà fait le coup du passage de la nuit à la lumière lors de la calamiteuse élection de Mitterrand en 1981. La véhémence, la haine destructrice de la gauche “morale”, là encore par antiphrase, sonnent toujours comme des aveux de ce qu’elle est : le contraire de la démocratie par son sectarisme, l’adversaire de la recherche du bien commun par sa volonté d’éradiquer définitivement l’opposant en le culpabilisant, en le jetant dans l’enfer du mal, aujourd’hui celui du “grand mâle blanc”. Trump a revêtu pendant quatre ans le vêtement approprié de la cible, parfois de façon caricaturale.

La politique de Trump peut évidemment être contestée, mais beaucoup plus à travers son style baroque, ses essais non transformés, ses déconvenues en fin de mandat que sur la base de ses fondamentaux : préserver la cohérence et l’identité de la nation américaine constituée par les “Wasp” et plus généralement les immigrés européens plutôt que d’entretenir le mythe d’une terre de liberté accueillant toute la misère du monde pour réaliser le projet commun de la recherche d’un bonheur pour chacun, d’ailleurs de plus en plus douteux ; relancer la puissance économique américaine en favorisant la production et l’emploi sur le territoire national, en privilégiant les ressources énergétiques plutôt que les peurs à la  mode ; fonder la politique internationale du pays sur le réalisme de la force militaire ou financière, et sur la négociation qu’elle permet, face aux vrais ennemis plus que sur les interventions directes et sur un quelconque messianisme moral ; maintenir les valeurs conservatrices de l’Amérique comme en témoigne son choix des derniers membres de la Cour Suprême. Pendant l’ensemble de son mandat, il a fait face à un déni de légitimité de la part de la grande majorité des médias nationaux et internationaux, des démocrates et de certains républicains américains, de l’Etat profond, enfin. Il a subi la crise sociale “racialiste” provoquée par la mort de George Floyd à l’origine d’une hystérie collective, d’émeutes et destructions de statues ou de plaques commémoratives, accompagnées d’un étonnant mouvement d’autoaccusation et de masochisme collectif. Puis la “divine surprise” du covid 19 est arrivée mettant au pilori le pays affichant le record mondial de létalité alors qu’il consacre, visiblement mal, 16 % de son PIB à la santé, un autre record ! Les données économiques et sociales avant la crise sanitaire étaient excellentes avec un chômage à 3,6%, une croissance de 3,2% début 2019, une augmentation des salaires de 3,2% sur la dernière année. Les Etats-Unis ont d’ailleurs mieux réagi à la crise que l’Europe et la France en particulier : la baisse du Pib a été mieux contenue (9,5%/13,5%), des mécanismes de protection sociale pour les ménages, de prêts garantis aux petites entreprises, et des mesures financières comme la baisse des taux d’intérêts ont eu des effets relativement positifs. Mais les chiffres négatifs associés au matraquage médiatique, tournant progressivement à la censure du président sortant, et peut-être une fraude bien ciblée, ont eu raison de celui-ci. On retiendra surtout la férocité de ses adversaires, qu’illustre l’acariâtre Nancy Pelosi tentant la destitution in extremis, et même post mortem, dans l’espoir de discréditer à tout jamais “l’usurpateur” et de le rendre inéligible, ce que certains républicains pourraient souhaiter pour se délivrer d’un poids encombrant.

“Vous n’aurez pas ma haine” déclarent les progressistes d’aujourd’hui comme les révolutionnaires français célébraient la fraternité et leur amour de l’humanité. Cependant, il y a une sorte d’effet compensateur entre les mots et les actes. Le réaliste accepte les affrontements, réunit les moyens d’en sortir victorieux, mais ne cherche ni à tuer l’adversaire, ni à lui imposer ses idées, car il y aura toujours d’autres adversaires et des idées concurrentes. L’idéaliste qui moralise la politique brise le socle de celle-ci en privilégiant une idéologie plutôt que le bien commun de la nation dont la permanence avec ses dissensions internes assumées, est l’absolue priorité. Pour lui, l’adversaire est plus dangereux que l’ennemi. C’est ainsi que les nations meurent.

Source : https://www.christianvanneste.fr/

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