Pour mieux comprendre l'article qui va suivre : lafautearousseau pour un budget des Armées à 4% du PIB...
Afin de mieux "comprendre" l'article qui va suivre, lafautearousseau vous redonne ici quelques chiffres, concernant "l'effort de défense" français sur une durée de soixante ans, soit à partir de de Gaulle et des années 60; vous verrez très clairement que le budget de notre Défense est en déclin depuis ces soixante ans, la part de la richesse nationale consacrée a nos Armées par le Système - qui en a l'habitude - n'ayant cessé de cuter depuis les débuts de la Vème République...
Dans le monde dangereux qui est le nôtre (et, du reste, le monde a toujours été dangereux...) la plupart des pays consacrent des sommes énormes à leur armement/réarmement (Chine, USA...); et nous resterions comme d'autres, et comme souvent par le passé, à cause du Système, en dehors de ce mouvement d'armement/réarmement ?
Ce serait, comme par le passé, un aveuglement suicidaire : et, là, on ne peut pas dire que l'Histoire ne nous ait pas prévenus : Caveant consules !
lafautearousseau, dès sa création, a choisi de demander un budget militaire à 4% du PIB : 1% pour chacune des trois Armes, et 1% pour l'arme nucléaire.
Car il ne faut jamais oublier que dépenser pour nos Armées, c'est nous enrichir; c'est faire un bon placement, intelligent et utile; c'est nous acheter à nous-mêmes, et faire travailler nos ingénieurs, donc entretenir et développer leurs compétences, eux qui nous donneront demain des outils encore plus magnifiques que ceux qu'ils nous ont donné hier...
En 1960, sous de Gaulle, la France tire sa première bombe atomique en avril; elle a engagé des efforts immenses pour se doter - en partant de zéro ou presque - non seulement de l'arme atomique, mais aussi des vecteurs permettant de la lancer : des bombardiers Mirage IV, des sous-marins à propulsion nucléaire type Redoutable, des missiles M1 tirés en immersion, bientôt rejoints par des missiles SSBS tirés depuis le plateau d'Albion, sans oublier les engins Pluton de l'armée de terre. Les armements classiques ne sont pas oubliés puisque la France lance au début de la décennie deux porte-avions, le Foch et le Clemenceau, tandis qu'elle termine les dotations en armements modernes des armées de terre et de l'air. Ces extraordinaires efforts technico-militaires simultanés ont alors mobilisé des ressources importantes : 5,44 % du PIB en 1960. Cet exceptionnel coup de rein, exprimant la volonté farouche du général de Gaulle de se doter des moyens militaires lui permettant d'asseoir la "grandeur" de la France à l'international, a ensuite connu une véritable chute libre.
Quand de Gaulle quitte le pouvoir en 1969, la part du PIB consacrée à la défense est inférieure à 3,5 %, avant de chuter encore : à la fin de la période Pompidou, en 1974, l'effort a été stoppé et la défense ne représente plus que 2,5 % du PIB. Georges Pompidou n'avait d'ailleurs pas d'appétence particulière pour ce sujet et il faudra attendre l'intérim du président Alain Poher, entre la mort de Pompidou et l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, pour que l'ingénieur militaire Jacques Chevalier lui fasse signer le lancement du missile nucléaire à têtes multiples M4 ! Mais à la fin de la loi de programmation militaire lancée sous Giscard, qui se termine en 1982, le budget de la défense a remonté. Il est à 2,97 % du PIB.
Puis ce sont les années Mitterrand. Et les mêmes qui affirment aujourd'hui qu'il est impossible de baisser le budget militaire sous les fatidiques 1,5 % du PIB réclamaient alors qu'il ne descende pas sous les 3 %. Mais cette fois un déclin durable s'engage que ne fléchiront pas les périodes les plus dures de la guerre froide, durant les années 1980. Lorsque le mur de Berlin tombe, bientôt suivi par la dislocation de l'URSS, ceux qui réclament la perception des "dividendes de la paix", comme Laurent Fabius, ont toutes les raisons de se réjouir. La première guerre du Golfe n'y change rien. De ce point de vue, le graphique est limpide : malgré quelques minuscules rebonds, la chute de la part de la richesse nationale consacrée à la défense est régulière et rapide depuis 1981 : en trente ans, elle a baissé de moitié et ce n'est pas fini. Car les hypothèses les pires évoquées par Bercy aggravent la pente, pour amener la part du PIB à 1,15 % (le "vrai" chiffre est d'ailleurs plutôt 1 % tout rond)...