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Quelques propositions royalistes pour sortir de la crise « par le haut »

Par Jean-Philippe Chauvin 

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L’année 2018 se termine sur l’incertitude, l’inquiétude et l’espérance, dans une sorte de valse endiablée que nul ne semble en mesure d’arrêter : le « Mai jaune », inattendue commémoration du précédent Mai d’il y a cinquante ans, n’en finit pas de rebondir, sous des formes diverses et parfois « scandaleuses » au regard de la démocratie représentative, fort malmenée par les manifestants au nom d’une forme de démocratie directe rebaptisée, peut-être abusivement ou maladroitement, « RIC » (Référendum d’Initiative Citoyenne).

L’incertitude devant la suite du mouvement des Gilets jaunes, l’inquiétude des classes dominantes souvent malmenées par les slogans des manifestants, mais aussi l’espérance, sous des formes diverses et des points de vue différents, d’une sortie de crise : une équation compliquée, qu’il ne s’agit pas de négliger mais dont il faut chercher, et tenter autant que faire se peut, la résolution sans trop tarder. 

Le président Macron, légalement et démocratiquement élu il y a moins de deux ans, se retrouve dans la situation la plus inconfortable qui soit, celle de la souveraineté impopulaire, voire discréditée, avec le risque de la paralysie et de la lente agonie d’un quinquennat désormais ensablé dans les mécontentements. La foudre qu’il était censé commander, en bon Jupiter présidentiel, s’est retournée contre lui, dans une sorte d’électrocution politique générale, et ni le gouvernement ni ses oppositions parlementaires n’en sont sortis indemnes. La défiance envers le président est devenue méfiance à l’égard de toutes les institutions de la démocratie partisane légale (y compris syndicales), et ce qui, aux dernières consultations électorales, se transformait en vote protestataire ou en abstention s’est tout d’un coup paré de jaune, désormais couleur de la colère ! 

Cette colère, cette sorte de fureur sociale incontrôlable, largement soutenue par les classes moyennes déclassées ou en voie de précarisation, n’est pas facile à calmer et la « classe discutante » (selon le mot de Weber) apparaît mal armée, intellectuellement et sémantiquement parlant, pour la comprendre complètement et, surtout, pour se faire entendre des manifestants devenus parfois émeutiers. En quelques semaines, la production éditoriale, avant la production universitaire et littéraire qui traitera du phénomène avec quelque recul temporel, a rempli les boîtes-archives de tous ceux qui, participants ou contestataires du mouvement, veulent garder une trace et un souvenir de « l’histoire en cours », mais elle n’a pas vidé les rues ni apaisé les réseaux sociaux et les sites de discussion électroniques. J’ai rarement vu, depuis que la toile régit notre temps de débat, une telle effervescence et de tels affrontements, confinant parfois à une sorte de « guerre civile verbale » qui n’est pas, en soi, forcément rassurante… 

La révolte débouchera-t-elle sur une révolution ? Une grande partie de la réponse dépend aussi de ce que l’on met sous le nom de révolution… S’il s’agit d’un changement d’état d’esprit, cela imposerait alors de rompre avec l’individualisme de masse et la société de consommation, avec cette « société distractionnaire » évoquée par Philippe Muray et cette « dissociété » dénoncée par le philosophe traditionaliste Marcel de Corte ; s’il s’agit d’un renversement des classes dominantes ou, mieux sans doute, de la fin de leurs féodalités financières et économiques, encore faudrait-il un Etat politique qui puisse assumer de recréer une forme de contrat social fondé sur les valeurs, non de jalousie et de ressentiment, mais de partage et d’équité, ce que certains nomment « justice sociale », et qui puisse imposer aux « puissants » d’intégrer un jeu social qui, sans renier leur liberté, leur rappelle leurs devoirs sociaux, comme cela pouvait être, en partie, le cas dans l’Athènes de Solon ; s’il s’agit d’un changement de régime politique, là encore la question de l’Etat est majeure, voire « première », et la nécessité de la sauvegarde et de la pérennisation du « pays ordonné » en relation, sans en être la vassale, avec les institutions internationales, d’Europe et d’ailleurs, s’imposerait… 

2307869059.jpgEn sommes-nous là ? Pas encore, sans doute, mais les révoltes accélèrent le temps et les processus, et il importe de savoir vers où elles peuvent mener, sans tabou, et vers quoi il serait bon qu’elles mènent ! En ce sens, le projet royaliste peut être un débouché intéressant et, surtout, positif autant qu’il peut nous sembler (mais je ne suis évidemment pas neutre, puisque « engagé car fidèle » selon la belle expression de Georges Bernanos) nécessaire : la Monarchie n’est-elle pas, en sa magistrature suprême, l’incarnation d’une autorité qui, aujourd’hui, manque au président, et d’une légitimité qui, désormais, ne se satisfait plus de la seule élection démocratique quinquennale ? 

Renforcer l’Etat et sa force de dissuasion (et de persuasion) face aux grandes féodalités économiques, en particulier mondialisées ; décentraliser les pouvoirs, y compris législatifs, selon le principe intelligemment appliqué de la subsidiarité, et en rendre une partie aux citoyens par le biais de « votations » locales ou professionnelles, en s’inspirant, par exemple, de ce qui se fait en Suisse ; favoriser une économie de proximité, autant dans le cycle de production que dans celui de la distribution, et un redéploiement rural des populations et des activités ; mieux valoriser le travail et non la spéculation ; etc. Voici quelques pistes pour sortir « par le haut » de la crise, et pour aider à retrouver une concorde nationale, concorde aujourd’hui gravement menacée par le processus de désaffiliation dont mondialisation et métropolisation sont deux vecteurs importants sans être uniques. 

Mais la République actuelle, tiraillée entre une tentation monarchique mal assumée et une tentation politicienne toujours vive, peut-elle répondre aux attentes, multiples, d’une France divisée et d’une société souvent conflictuelle ? Au regard des derniers quinquennats et des événements des dernières saisons, il est possible d’en douter. Le premier élément du projet royaliste, même s’il apparaît encore lointain (ce qui n’enlève rien à sa nécessité), est de « refaire l’unité française », entre bien commun accepté et convivialité sociale : il n’est pas certain que cela soit simple ou facile, mais c’est la condition première pour que la France sorte du cycle des révoltes et des crispations… ■  

Le blog de Jean-Philippe Chauvin

Commentaires

  • Beaucoup de sagesse et de science politique dans ces réflexions.

  • Je me joins à Benoît dont j'approuve entièrement la réaction à l'article de J.P Chauvin.
    Je ne suis cependant pas vraiment à l'aise avec LFAR dont j'apprécie beaucoup nombre d'articles mais je suis de conviction démocrate -la démocratie étant le pire des régimes exceptés tous les autres, selon le mot de Churchill - et le soubassement maurassien de cette école de pensée fait que je ne puis vraiment pas adhérer tout en éprouvant du respect pour ses responsables.

  • Je me permets de vous faire observer que la plus vieille démocratie européenne est la Grande-Bretagne qui est une monarchie, laquelle n'a pas de constitution écrite. Elle en a pourtant une, comme la monarchie française en avait une, mais elle n'est pas "écrite", quoique elle ait ses règles, très précises et scrupuleusement respectées. En ce sens, toutes les monarchies établies de longue date sont constitutionnelles. Elles ne sont pas des tyrannies ! Simplement, en France, la Révolution leur a substitué son idéologie, son juridisme et son venin destructeur. Nous en subissons les conséquences. Je suppose que vous les voyez.

  • Je suis adepte d’une monarchie constitutionnelle qui est beaucoup plus viable et qui existe ailleurs avec succès . L’êtat d’esprit n’est pas mûr pour un gouvernement sans participation populaire , encore moins maintenant.
    Actuellement nous glissons vers une dictature, celle qui existe est larvêé de quoi sera faite la suivante ????
    Bonne année à tous

  • oui, je suis suis aussi pleinement d'accord avec l'auteur. Mais en monarchie, le souverain doit être neutre dans tous les domaines s'il veut jouer un rôle de "régulation", d'arbitrage. Le prétendant actuel en prend-il la voie de cette neutralité, quand il affiche aussi fortement son orientation religieuse? comment peut-il envisager son rôle d'arbitre avec si peu de neutralité religieuse. Il peut avoir des convictions religieuses personnelles (corps physique du roi) mais il ne peut les afficher publiquement (corps sacré ou publique), sauf à perdre toute perspective de restauration par perte de neutralité. Je suis, entant que royaliste, un peu désespéré sur ce plan!

  • Peu importe le régime, si on ne revient pas au pacte de Reims, "Inutile de nous égarer aux rivages du Gange" ! Ce sera le chaos tôt ou tard !

  • Comment ne pas souscrire à cette analyse bien équilibrée de Jean- Philippe Chauvin .Appréciable que le mot de démocratie ( mot galvaudé ) soit une seule fois employé , outre le " démocratiquement élu " dans cet article fort habile , qui fait voir loin . ( ce qu'il faut car la propension à l'immédiateté est un fléau ) .

  • rectificatif : en plus , deux fois démocratie dans l'introduction outre un "élection démocratique quinquennale " .

  • Notre ami Chauvin exprime d'excellentes propositions, mais les commentaires qui suivent traduisent d'évidents désaccords et quelques propositions que je trouve dangereuses comme celle d'une monarchie constitutionnelle.
    Une chose est certaine, il serait grand temps de parler, de confronter nos convictions et d'analyser le réel pour tenter de définir une stratégie. Il faut donc nous réunir au plus vite et organiser une véritable "disputatio".
    Une chose me paraît certaine, une éventuelle "révolution" ne pourra se faire, dans une première phase du moins, que par en bas en restaurant partout où cela est possible les libertés concrètes, communales en particulier..

  • Bonne analyse.
    Nous sommes, en quelques années, arrivé à l'Individualisme de masse par la société de consommation, parce que nous acceptons des produits mondiaux venant du tiers monde qui remplacent nos productions locales bien faites qui prenaient valeur avec le temps.: exemple un véhicule automobile perd de sa valeur commerciale dès sa sortie du magasin. Notre actuelle société s'écroule faute d'argent.
    L'individualisme est créé par notre Etat, depuis une quarantaine d'années. Pour qu'elle raison "déontologique" un ouvrier qui construit son pays devrait être bien moins payé qu'un pseudo présentateur de télé qui ne construit rien.
    L'Etat de Caligula accentue la construction d'une société à deux niveaux, les très riches et leurs serviteurs bien payés; et les pauvres, les esclaves du système. Les Français l'ont très bien compris , ils veulent un changement de vie, ce qui se traduit par un changement de régime.
    Celui qui dira la vérité , celui qui croira à la petite et à la moyenne classe, celui qui donnera l'espoir d'une vie meilleure, celui qui sera un chef, sera un grand roi. Démocratie peut être démagogie. La classe d'en bas souhaite seulement que le peuple puisse demander et que l'Etat analyse et exécute, puis dirige, mais n'impose pas.

    Si je ne fait pas erreur, les gilets jaunes ont de l'avenir devant eux, surtout quant on envoie les loups sur le petit troupeau de moutons, et quant nos dirigeants gonflent leurs poitrines devant les écrans de télé. ça fait peur, mais à qui?

  • Un roi-symbole,un roi rassembleur et unificateur n'a sûrement pas besoin d'une constitution pour faire son travail de roi, à la capétienne,si je puis dire.
    Faut-il dénombrer nos constitutions post-révolutionnaires qui ont toutes échoué ?
    La France a surtout besoin d'une dynastie pérenne qui rassure les Français pour leur présent et leur futur.Les constitutionnalises-que quasiment personne ne lit bénéfiquement-ne peuvent sûrement pas offrir l'unicité,l'autorité et la sérénité dont le pays a le plus grand besoin !
    Il a certes fallu 8 siècles aux Capétiens pour parvenir à réunir des Alsaciens,des Bretons,des Provençaux,des Basques,des Jurassiens,des.....lesquels, à la vérité, n'avaient que peu de choses en commun, hormis une commune foi chrétienne, souvent militante, il est vrai.
    L'important "grain de sel" de François 1er,à Villers-Coterets,cimenta l'oeuvre intelligemment l'oeuvre, en 1539.
    Aujourd'hui,nous avons surtout le devoir de continuer à dissiper les effluves diviseuses ,et même létales pour notre pays,- des soi-disant- Lumières,façonnées outre-manche par une Queen Ann stérile, haïssant autant la France que l'Eglise de Rome,et préfèrant installer-pour lui succéder en 1714-une dynastie hanovrienne, protestante et franc-maçonne !...Et reconnaissons humblement que son coup a parfaitement réussi-"urbi et orbi"-et au-delà de toute espérance !
    Que notre Dauphin manifeste -moins distinctement- son profond attachement à la religion catholique,(qui fut pourtant l'autre pilier de la construction française), est sans doute souhaitable, mais apparemment secondaire.

  • Pour répondre à Patrick Haizet, je ne crois pas que l'aspect religieux des déclarations de notre Dauphin soit secondaire; c'est le principal car il s'agit là bien à mes yeux d'une donnée fondamentale dans la possibilité qu'un jour le peuple recourre à lui, à savoir sa capacité à arbitrer, à réguler (Réguler, Roi!) et comme je l'ai dit on ne peut imaginer être en situation de réguler si on n'est pas neutre. Cette perspective me semble être la seule qui autorise de penser qu'un jour il y aura restauration et celle-ci pourrait s'effectuer dans le "simple" remplacement de la fonction présidentielle par une fonction indépendante et régulatrice qui nous manque cruellement aujourd'hui. Et cette fonction d'arbitrage est bien ce qu'avait imaginé de Gaulle au départ. En-dehors de cette perspective, je ne vois pas comment on peut penser aujourd'hui restauration monarchique sauf à rester dans la nostalgie.

  • Le Roi, c'est la présence du Sacré dans le Pouvoir, la continuité de la France, le destin national incarné par un Souverain indépendant des acpprices du suffrage universel et du diktat des banques et de la haute finance internationale.

  • Pour répondre à Eric 38 d'où lui vient l'idée que le Roi doit être neutre, c'est à dire passif devant les grands enjeux. Le Roi doit certes laisser les courants 'opinions religieux ou non pouvoir trouver leur place légitime, s'exprimer dans les institutions, leur donner leur place et les prendre en compte, à condition bien sûr qu'ils ne constituent pas une menace mortelle, mais sa fonction est bien d'incarner et donc de décider. . le Roi d'Espagne a bien pris position sur la sécession de la Catalogne. Arbitre certes au dessus des partis, c'est d'ailleurs ce que souhaite consciemment on inconsciemment le peuple raisonnable, mais sa légitimité, celle du service, qu'on lui reconnait, vient de plus loin que lui, le transcende. C'est ce qu'est prêt à lui reconnaitre tout homme de bonne volonté, croyant ou non . Certes la France est divisée sur la religion , mais l’attachement du Dauphin à sa religion est aussi ce qui tisse sa légitimité, elle ne rend nullement otage d'un clan clérical et ne menace en vérité personne.

  • Merci à Richard d'avoir remis les pendules à l'heure.
    Eric oublie que, croyant ou incroyant, juif ou protestant, orthodoxe ou mahométan, nous pouvons et sans-doute devons tous reconnaître que le catholicisme est constitutif de la nation française. Le prince Jean est parfaitement fondé à professer sa foi personnelle, mais, ce faisant, il ne fait qu'assumer l'un des fondements de la réalité nationale. Toutes les religions admises à être pratiquées en France n'ont pas des titres équivalents par rapport à cette réalité. Alain Finkielkraut, juif, déclare : "La France est catholique, ce n'est pas négociable". Zemmour pense la même chose. Dans la tradition française, les autres religions sont des pièces rapportées. Elles ne peuvent être mises sur le même plan et doivent être traitées de façon différenciée.

  • Neutre ne veut pas dire passif et sans initiative. Neutre veut dire qu'il peut et doit être reconnu comme n'étant inféodé à aucune tendance ce qui permet d'agir en toute neutralité. A-t-on vu sur un stade de foot un arbitre qui soit l'élu d'une des deux équipes? Comment fera notre Dauphin s'il affirme publiquement son catholicisme quand il aura à arbitrer des différents entre religions? il ne sera tout simplement pas crédible et donc ne pourra être arbitre donc Roi! Autant il peut avoir des convictions personnelles (corps physique) et en aucun cas il ne doit les afficher publiquement (corps sacré/publique) sauf à ne plus faire espérer une quelconque restauration! Dire que la France est catholique est une vision du passé et ceux qui l'affirment ne travaillent pas à la restauration. Il faut être de son temps!

  • Un arbitre de foot ne touche pas la balle. Ce n'est pas le rôle du Roi. Il s'implique même et surtout s'il est au dessus des partis ou des ligues. La continuité n'est pas consentir à la destruction , mais bien à nous préserver. Il doit bien à un moment ou à un autre venir à la rescousse s'il y a défaillance grave.

  • Sur ce sujet de l'expression de la religion d ' un éventuel Souverain . En quoi devrait Il être moins libre que d'aucuns pour ce qui relève de la transcendance ?
    Plus prosaïquement et pour prendre l'exemple d'un autre système , Un président des E.U n'a pas à consentir des simagrées laïques comme nos Présidents français pour que nul ne se figure qu' il porte atteinte aux croyances de qui que ce soit .
    Pour ce qui est du royalisme dans un Etat républicain , l 'association d'idée " le Trône et
    l 'Autel " pourrait , il est vrai , éloigner certains - pas forcément des mauvais - Au pire le cercle deviendrait restreint et c'en serait fait de l'espoir d'une évolution significative en faveur de la restauration .

  • Reste à savoir quelles sont les réelles aspirations des Français. Aujourd'hui, mais aussi le jour où les perspectives d'un nouveau pacte capétien se préciseraient. Elles ne correspondent pas forcément aux schémas énoncés ci-dessus. Une nette majorité de Français se dit favorable à un régime plus autoritaire. Il n'est pas sûr que le roi "arbitre" corresponde à ce qu'ils veulent. D'autre part, face au danger islamique, il est bien possible qu'affirmer les racines chrétiennes de la France - au moins culturelles - soit populaire et n'empêche pas des relations équilibrées avec les autres religions. Peut-être au contraire. Les musulmans ne méprisent rien autant que les laïques. Méfions-nous de nos propres schémas. "Etre de son temps" ne signifie pas grand chose. Le bon-sens populaire n'a pas une opinion si positive que ça de "ce temps".

  • J'entends vos remarques. Mais je pense que le moment serait propice à une évolution en faveur de la monarchie. On voit où nous a mené le jeu des partis. D'ailleurs de toutes parts on sent la nécessité d'un renouveau, d'une évolution. Et cette évolution pourrait consister en une transformation (au sens du rugby!) des institutions actuelles: remplacer le président par un Roi qui règne (arbitre, régule) et laisse le 1° ministre gouverner. Il n'y aurait pas grand chose à faire, une simple adaptation constitutionnelle. Et ce serait le couronnement de la démocratie (avec ou sans jeu de mots!)! On en est pas loin, mais il faudrait que les royalistes abandonnent leur nostalgie et que le Dauphin y croie, pas gagné semble-t-il!

  • En admettant que les royalistes abandonnent leur nostalgie - comme vous dites - et que le Prince y croie - encore comme vous dites - comment voyez-vous que peut s'accomplir la réforme constitutionnelle dont vous parlez ? Qui en aurait l'initiative ? Sous quelle forme ? Comment serait-elle reçue par la hiérarchie en place dans l'Etat ? Comment serait-elle relayée dans les médias ? Croyez-vous que les hommes du Système rendront les armes de bon coeur ?

  • La réforme constitutionnelle est la résultante de l'évolution de notre démocratie, qui manque par l'absence d'un organe de régulation. C'est donc le bon moment! Et cela ne se fera bien évidemment qu'à partir du moment où le peuple le demande. Ceci dit, on peut préparer les consciences et les opinions, c'est notre rôle. Il faudrait qu'on (les royalistes) propose un projet de nouvelle constitution où le président est remplacé par un Roi/Régulateur et le reste est inchangé. Les partis sont toujours là, les hommes du système sont toujours là, la seule différence est que la vie politique serait régulée, enfin! Mais pour cela il faudrait avant toute chose déconstruire les clichés sur la monarchie - tyrannie - autocratie, mettre en avant la monarchie de Louis XVI (ou Louis XVIII) qui faisait appel à des 1° ministres pour gouverner. Ne plus faire référence à Louis XIV qui était un autocrate et cette image nous handicape. Abandonner la nostalgie, déconstruire les préjugés, adapter notre constitution, il y en a du pain sur la planche!

  • La réforme constitutionnelle, Macron la prépare dans l'indifférence absolue. Les constitutions s'écrivent quand, par la force des choses et des événements le pouvoir a changé de mains. Jamais avant. Ces choses là ne passionnent pas les peuples. Elles n'ont aucune chance de les intéresser. D'ailleurs les pays sans constitution écrite s'en trouvent très bien. Comme la Grande-Bretagne. Ce qui n'est pas rien. Je ne crois ni à votre conception de la monarchie, ni au processus vague que vous imaginez pour l'instaurer. Désolé.

  • Ce fut un plaisir de dialoguer! Dommage que les royalistes ne soient pas unis!

  • Ce n'est pas d'hier que les royalistes ne sont pas unis ! Et c'est logique car cela tient au fait de la conception de la monarchie qu'ils se font. Il y a ceux qui sont convaincus par la monarchie constitutionnelle ou parlementaire de type anglais, c'était le courant orléaniste, et il y a ceux, qui comme moi, sont convaincus d'un retour au sacre de Reims, c'est-à-dire, à la monarchie de droit divin, et d'un retour aux corps intermédiaires, c'est le courant légitimiste. La France est née royaume, soit elle le redevient, soit elle meure et le système maçonnique aura définitivement gagné !

  • Votre dialectique est un pu simple Ose et votre notion du droit divin est faible. Elle avance à l'exaltation et à l'obsession. Une dose de raison dans vos propos serait bienvenue. Sinon, c'est du n'importe quoi mystico-dingo.

  • déjà que ça va pas être commode de rétablir la monarchie, alors si elle faut qu'elle soit "de droit divin", avec moins de 10% de pratiquants (dont moi) en France, ça va pas être coton !

    Depuis quelque temps, je trouve que LFAR est pollué par les billevesées des derniers thuriféraires de l'ex-abbé de Nantes (le violeur compulsif de Saint Parres-lès-Vaudes) ; c'est bien dommage.

    Soyons sérieux et surtout faisons de la POLITIQUE (et pas de l'imprécation providentialiste)...

  • Quelle monarchie souhaitez vous défendre ? Si c'est une monarchie constitutionnelle ou parlementaire, alors quel intérêt ? Gardons la république maçonnique !

  • Mon camarade, on fera la monarchie qu'on pourra ! Si on prend le pouvoir (douce rêverie !) on se contentera de l'avoir, chimiquement pure ou non. on travaillera avec les démocrates, les communistes, les franc-maçons ralliés, les homos et les athées, comme Louis XVIII l'a fait avec les anciens Conventionnels.
    Si on parvient à rester plus de six mois au pouvoir, on pourra commencer le long travail de restauration de la cathédrale effondrée (comme disait Maurice Jallut) et on verra si on y arrivera, doucereusement ou vigoureusement. Le mec arrivé à la tête de l'État fera sacrer son fiston (ou un de ses fistons, ou sa fille, ou son neveu) à Reims ou au Trocadéro (avec ou sans colombe, avec ou sans ampoule) ; et tentera de restaurer petit à petit les sympathiques traditions.
    Et au bout de 25, 50 ou 100 ans (ou plus, ou moins) nous aurons un peu commencé le boulot.
    Ce que font les Kim, en Corée du Nord, devrait nous inspirer... Évidemment, ce n'est pas la ronflante "Charte de Fontevrault". C'est un petit bout de politique dans un siècle malade...

  • D'accord avec Pierre Bully sur le temps qu'il faudrait pour remettre en ordre . De même , le système républicain , entretenant , voire suscitant les divisions , une action réparatrice serait nécessaire pour réunir ; cela comprendrait de dépasser les catégories et sous catégories .

    Pour ce qui est de la " participation populaire " ce ne pourrait être exclu dés lors qu ' existerait une relation de confiance , un consentement mais aussi des cadres adaptés à cette participation . A l'échelon le plus simple , la vie courante montre ce que donne la " réunionite " ; c'est insupportable pour les participants en premier lieu .
    Les assemblées , et c'est la démocratie représentative , sont des lieux ou l'on dort souvent ( il y a aussi le maniement de téléphones portables ) faudrait il les faire pulluler au nom de la décentralisation ?
    En un sens , la participation pourrait être l'entreprise la moins aisée .

  • Pierre Builly a raison. Nos réflexions ici sont du domaine politique rationnel. Les propos mystico-dingo obsessionnels et exaltés ne sont pas de mise.Cela porte tort.

  • Sur la pointe des pieds...... il me semble que le dauphin aurait raison de se poser en chrétien, s’appuyant sur l’Histoire et sur une tout autre version de la Chrétienté. Car pour aujourd’hui, malheureusement’ c’est le pape et son équipe qui sont les plus grands opposants à la France et au roi et plus largement aux nations d’Europe . Qu’est devenue la France fille aînée de l’Eglise pour le pape actuel.? Étonnant que vous n’abordiez pas ce sujet , et pourtant je ne vous apprends rien . À moins que vous ne suiviez l’excellente Charlotte D’ Ornellas, qui tête baissée, échine ployée, préfère obéir au pape... 0n obéit au Père...dit elle ( bistro liberté il y a plusieurs mois)
    Croyez vous les français assez informés de leur propre histoire pour faire la différence ? Et quelles cruelles contradictions.

  • Pas de raison d'avancer sur la pointe des pieds. Vous avez bien raison d'aborder cette question, Dany Posey. Je crois que Lafautearousseau l'a fait avec courage et clarté. L'Eglise n'est plus aujourd'hui ce qu'elle fut au temps de Saint-Louis ou de Louis XIV. Oublier qu'elle joue aujourd'hui contre la France, l'Europe et ce qu'il reste de Chrétienté, c'est de l'inconscience et de l'incompétence politique. Politiquement, l'Eglise est devenue un adversaire. On le déplore mais c'est ainsi. Un prince chrétien d'authentique tradition monarchique et française devrait s'affronter à elle.

  • La réponse à ma question est dans le mépris de certains ! Intéressant !

  • On ne vous méprise pas, Ose. Je dis que vos raisonnements sont confus, les concepts sur lesquels ils se fondent mal définis, et hors le temps. La monarchie que nous voulons a été définie par Maurras en des termes qui, eux, demeurent d'actualité. Tenez, Ose, lisez ou relisez "Dictateur et roi".

  • Enfin Eric 38 j'ai été enseignant dans un pays Musulman et connu comme se reconnaissant franchement catho. Est ce que cela m'a empêché d'arbitrer entre mes élèves là bas et aussi en France, - toujours connu comme tel!? . Le Prince ,quand il se reconnait chrétien, s'enracine garde son " hile" lisez la préface à "Dostoïevski et le problème du mal" où le grand théologien orthodoxe Oliver Clément cite dans sa préface Boutang : " quand l'homme perd son "lieu ontologique" qui est la grâce, quand selon l 'étymologie établie par Pierre Boutang ( nihil=ne hilum) il rompt son " hile ce pédoncule qui relie la graine à la gousse , à la plante, à toute l'immensité de la vie, ce mouvement qui est à l'origine du dynamisme vers Dieu, ne pouvant plus animer l’approfondissement de soi et la communion des autres devient pure déplacement dans l'immanence, dualisation multiplicité etc.. " Le nihilisme d'avance de moins en moins masqué, Est-ce par une conception purement positiviste de la monarchie "qu'on peut déchirer le voile des nuages, où il veut nous engloutir"? ( Citation d'Hans Scholl août 1942)
    Croyez vous que le Prince parce qu'il est en toute toute sincérité enraciné dans sa foi , aura moins de prestige, moins d'allant pour arbitrer entre Musulmans? (Vous les connaissez très mal. ( j'ai vu le Prince faire faire visiter Saint Denis à des ... Musulmans justement.. ils étaient bouches bées.) Et entre agnostiques ou Athées ? ,Ne les mésestimez pas non plus. avec les cercles d e pensée mortifères, ils vont bien devoir aussi évoluer, s'il leur reste un zeste d'amour de leur pays! ( Fouché a bien reconnu les Bourbons) et reconnaitre leur erreur mortelle conduisant au nihilisme généralisé. La foi n'est pas une affaire d'opportunité mais de fidélité. Maintenant je vous concède volontiers qu'avoir la foi pour un Prince ne suffit pas, il faut savoir aussi faire preuve de prudence, de savoir faire. , de force de caractères, de ruse, c'est même, c'est même suggéré par l’Évangile .
    Enfin, je sais bien que ce n'est pas ma sensibilité qui triomphera si le Prince enfin est en position de nous pacifier - peu m'en chaut- et de nous permettre de poursuivre notre histoire, mais au moins cela donnera un sens à nos pauvres efforts pour transmettre ce qui nous fait vivre . D'ici là tâchons de ne pas construire sur du sable,mais de transmettre notre héritage d'amour à notre pays comme " une lettre scellée" aurait dit le grand poète Rilke.

  • Cela dit, je trouve beau et inspiré l'article Jean-Philippe Chauvin, qui par son métier est au cœur du problème: c'est à dire de l’incomplétude effarante de notre régime, qui rend son " encre noire" comme je l'avais dit , il y a plus de quinze ans. Il y a pour nous un travail énorme à faire, merci donc à Jean-Philippe Chauvin. Comment? Mettons nous là où nous pouvons au travail tout simplement en transcendant notre propre sensibilité. Le royalisme, c'est aussi une ascèse,

  • Oui , 39 commentaires ! L'on peut dire que J;P Chauvin a réussi à susciter un débat et c'est un des mérites de l'excellent article .

    Il est très bien , que FABRE ait parlé de la Monarchie britannique , sans constitution écrite ( et pourtant , épargnée des convulsions révolutionnaires ) .
    Royaume qui a le bonheur , il est vrai , d'avoir une reine comme Elisabeth II et le bel hymne du Royaume Uni va parfaitement .
    Ceci ne pourrait il inspirer la France ?

  • Merci au Blog-mestre d 'voir rectifié la mise en place du commentaire ci- dessus .

  • L'hymne britannique est français à la base. Il avait été composé par les religieuses de Saint-Cyr pour le rétablissement du roi Louis XIV qui devait subir une lourde opération chirurgicale. Un chroniqueur anglais, présent sur les lieux, l'a ramené en Angleterre et la France aura, plus tard, la Marseillaise. Ce n'est pas la même chose !

  • Non, ce n'est pas la même chose. Et c'est pourquoi il faut différencier sans nécessairement opposer. Le régime britannique sort d'une histoire et de données géopolitiques spécifiques. Nous avons les nôtres qui ont donné d'autres résultats. Nous prônons une monarchie telle qu'elle se dégage des profondeurs de notre histoire. Des données ont changé. Par exemple, le catholicisme d'aujourd'hui très globalement n'est plus ce qu'il était du temps de Saint-Louis. Il ne joue plus pour l'ordre, les nations, la chrétienté. On ne peut l'ignorer, faire comme si ... Sous peine d'un anachronisme mortifère. Exemple parmi d'autres données nouvelles.

  • Les rois de France ont toujours été les défenseurs de l'Eglise, excepté peut-être, Philippe le Bel qui s'en est pris à Boniface VIII et aux Templiers. Il a rompu le sacre de Reims et la crise dynastique va conduire à la guerre de Cent Ans. Un roi de France contre l'Eglise est voué à l'échec !

  • L'opposition que vous faites entre Philippe le Bel et les autres rois n'est pas justifiée. Philippe le Bel s'est opposé à une politique pontificale qui avait pour but d'instituer un califat chrétien. Mais il ne faisait que suivre la politique royale depuis toujours ; l'un de ses prédécesseurs sur ce point n'était autre que Saint Louis! Oui, les rois de France étaient les défenseurs de l'Eglise, MAIS à la condition que celle-ci ne sape pas l'ordre voulu par Dieu et l'autorité légitime des nations. Leur sacre, leur onction frontale, leur insertion dans la hiérarchie de l'Eglise au niveau des évêques leur donnait le droit de corriger les errements des pontifes trop ambitieux de grandeurs terrestres. Aujourd'hui, le roi de France serait en mesure de tenir tête aux malfaisantes obsessions du pontife argentin, sans obérer le legs de la Foi.

  • Ma question est : comment rêver a un roi dans un pays où on ne peut dire «  à bas la république » sans être taxé de dangereux individu ?

  • Comment se pourrait-il qu'un roi comme Louis IX, canonisé par l'Eglise, devenu Saint-Louis se soit opposé à elle ? Il n'en va pas de même pour Philippe le Bel qui, certes veut être maître chez lui et c'est la raison du conflit entre le pape et lui. Certes également, cette querelle va mettre un terme, non pas à "un califat chrétien" mais plutôt à un empire chrétien, restons catholique ! Le roi affirme ainsi sa volonté de monarchie nationale en refusant toute ingérence extérieure. Ceci dit, il n'a pas hésité à s'en prendre directement à la personne du pape et ce dernier n'y survivra pas. Son attitude autoritaire vis à vis des Templiers n'était pas légitime. Faire périr Jacques de Molay sur le bûcher n'a pas grandi le roi. La dynastie capétienne aura à en souffrir et la France avec !

    Par ailleurs, pourquoi vouloir crier "A bas la République" ? Ce n'est pas la peine, elle tombera comme un fruit mur. On sent déjà ses fondations vaciller. A vue humaine, difficile de connaître l'avenir mais le passé est une précieuse lumière que l'on ne peut ni ne doit négliger !

  • "Comment se pourrait-il qu'un roi comme Louis IX, canonisé par l'Eglise, devenu Saint-Louis se soit opposé à elle ?" C'est pourtant bien ce qu'il fit. Dans la suite de la Réforme grégorienne, à partir de la fin du XI° les papes entrent en conflit avec le pouvoir temporel des empereurs et des rois (d'Angleterre et de France entre autres). Avec Innocent III poussé par Saint Bernard, le but est d'instituer un califat chrétien, dans lequel les papes nommeraient et déposerait les souverains. Ex: Frédéric II Hohenstaufen. Précisément Saint Louis s'opposa à cette prétention en développant une diplomatie du refus. Philippe le Bel a donc bien continué fidèlement Louis IX.

  • Pour Cincinnatus qui se pose la question de "comment rêver a un roi dans un pays où on ne peut dire « à bas la république » sans être taxé de dangereux individu ?". Pour moi c'est simple et les temps s'y prêtent: remplaçons le Président de la République par un Roi que j'appelle aussi Régulateur ou Arbitre. La République (Res Publica: chose publique) est maintnue, les partis contenus, les lois qui contredisent l'intérêt de la France sont rejetées par le Roi lequel renvoie le 1° Mnsitre s'il ne conduit pas le Gouvernement en fonction des intérêts de la France. C'est simple, compréhensible par tout le monde et il y a même des exemples en Europe! Il suffirait de s'unir, tous les royalistes, pour mener cette perspective à son but. Les temps s'y prêtent! On est tout près du but!

  • Saint Louis ne s'est pas opposé au pape, il a été opportuniste. Il a profité du conflit entre l'empereur et le pape, profité aussi de la mort prématurée du premier et l'affaiblissement du second pour faire cavalier seul afin d'échapper au vieux mythe impérial et d'établir de nouvelles relations avec la papauté. Il n'y a pas eu de conflit entre Saint Louis et l'Eglise, ce qui n'est pas le cas avec Philippe le Bel et Boniface VIII.

  • L’intéret pour la Monarchie augmente à mesure que la République éloigne la France du Bien Commun.

    CHARLES MAURRAS a démontré scientifiquement la supériorité de la Monarchie sur toute autre forme de gouvernement. En France, il s’est placé au point de vue profane d’une physique du pouvoir. Le MARQUIS André Le sage DE LA FRANQUERIE, quand à lui, s’est attaché à définir la royauté à l’aune et selon l’esprit de la tradition.

    Où Maurras et les néo-Monarchistes cherchent à convaincre, le Marquis de La Franquerie, à l’ombre de Joseph de maistre, entend faire voir et convertir. Son Royalisme est mystique.

    Le premier réclame à l’expérience historique, le second interroge l’anthropologie religieuse et l’exemplarité du Sacré-Coeur de Jésus, le Christ-Roi.

    Là, la raison des faits, ici la permanence en l’archétype royal, partout, depuis toujours et d’en haut.

    Le XVIII° siècle et l’offensive nominaliste ont consommé le divorce entre foi et raison. Mais au service d’une même cause -ici la royauté- et selon que le moment soit de foi ou de raison, il revient au royaliste de porter en avant la foi ou la raison et de parler le langage commun d‘une France voulue INDEPENDANTE ET RAYONNANTE.


    Aux maurrassiens, il faut le rappeller :

    -La France, sans l’invocation au Dieu qui aima les Français, est un concept dégénéré (Charles Maurras)

  • -La France, sans l’invocation au Dieu qui aima les Français, est un concept dégénéré (Charles Maurras, Pour un jeune Français)

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