UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Bioéthique : vers une société sans relations

 

Par Philippe Ménard

 

maxresdefault.jpgEmmanuel Macron a décidé de poursuivre les réformes sociétales engagées avec constance par tous les gouvernements successifs. Ces réformes témoignent toutes d’une volonté claire : libérer la personne de tous liens naturels avec ses proches, privilégier l’individu. 

Le citoyen, totalement libre, doit être seul face à l’État, exerçant un contrôle total de sa personne, pour le bien commun de tous. Les États généraux de la bioéthique, lancés en janvier 2018 et devant se clore à l’automne, creusent ce sillon, les différents thèmes proposés à la réflexion de tous les Français étant tous éclairés par le Comité consultatif national d’éthique dans un sens univoque : la possibilité de construire un humain à volonté, de décider de sa naissance comme de sa mort, de le transformer comme bon semble. Cette construction suppose, bien sûr, comme tout projet révolutionnaire, de détruire au préalable les barrières morales qui permettraient d’en empêcher la réalisation. Redéfinition de la filiation comme une pure technique ; redéfinition de l’enfant à naître comme un projet parental, car, sans projet, l’embryon n’est plus qu’un amas de cellules ; redéfinition de la vie privée comme échange permanent et contrôlé de données, ; redéfinition de la dignité humaine comme la capacité à être socialement utile… et même redéfinition de l’Homme, distinct de son corps, corps lui-même conçu comme une pure mécanique sur laquelle il pourrait exercer un contrôle total, et surtout déléguer ce contrôle à un État solidaire et omniscient, mieux capable que lui, puisque mieux informé, de décider de la bonne manière de gérer les organes des uns et les utérus des autres ! Ni la nature, ni la nature humaine, ni le bien ni le mal n’existent plus, et le consensus prétendument cherché à travers la consultation risque fort de n’être plus nécessaire au moment de promulguer les nouvelles lois entérinant la perte progressive de notre humanité. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) rend un avis favorable à l’euthanasie, le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) s’est prononcé pour la PMA, les députés de LaREM écrivent des tribunes pour la réclamer, les médias participent à la propagande en faveur de toutes les innovations, au nom du Progrès et de la Solidarité. Le premier étant réputé infailliblement positif – alors même que l’homme est supposé avoir précipité sa fin par l’usage « progressiste » est déréglé des ressources naturelles, la seconde devenant une morale plus exigeante que toutes les lois humaines, quitte à ne respecter ni la dignité des vieillards ni les droits de l’enfant.

Ce dossier* veut à la fois donner la parole à des experts des questions bioéthiques, à des acteurs de ces États généraux, et réfléchir aux enjeux politiques sous-jacents à cette prise de parole offerte aux Français… pourvu qu’ils disent ce que le pouvoir veut entendre !   

* Référence est faite, ici, au dossier sur la bioéthique de Politique magazine, juin 2018.

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel