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Regard sur « le monde en état de panique » ou le rêve universaliste fracassé

 

Nous n'ajouterons pas un commentaire superflu à ce qu'on peut, à la fois, lire ou écouter ici de la part d'un clerc de la doxa européo-mondialiste. L'essentiel est dit dans notre titre.

Nous avons entendu, lundi, Jean-Pierre Raffarin pleurer sur la République à la dérive. Hier matin, sur France Inter, Bernard Guetta a fait le constat exact d'un état du monde qui brise le rêve mondialiste, pacifiste, démocratique, multi-culturaliste, multiethnique, etc. Les idéologues et les marchands n'y triomphent pas. L'Histoire ne finit pas ...

Plaignons nos élites : elles ont, en ces temps difficiles, intra et extra muros, de redoutables remises en cause à opérer. La faillite de leurs idées - mais il ne fallait pas se faire tant d'illusions ! - leur est sans-doute douloureuse. Pas à nous.  LFAR 

  


Laissons la France. Laissons le reste de l’Europe où les nouvelles extrêmes-droites connaissent le même essor que le Front national et regardons ailleurs. Candidat aux primaires républicaines, candidat à la présidence des Etats-Unis, M.Trump vient de faire un nouveau coup d’éclat en proposant d’interdire aux musulmans, à tous les musulmans, l’accès du territoire américain.

S’il l’a fait, c’est qu’il pense pouvoir ainsi plaire à suffisamment d’électeurs républicains pour remporter les primaires et il n’a pas tort car la peur, celle d’un monde devenu aussi incertain qu’incompréhensible, est aussi forte aux Etats-Unis qu’en Europe… et ailleurs.

Repassons l’Atlantique, allons jusqu’à Moscou. Sur quoi s’appuie M.Poutine pour faire durer sa popularité ? Sur la reconquête de la Crimée, sur l’Eglise orthodoxe russe, sur la Russie de toujours et les forces de sécurité dont il s’est fait l’incarnation depuis qu’il a accédé au Kremlin. Poussons au sud, jusqu’en Turquie, et le tableau est le même. M.Erdogan y a reconquis sa majorité en rallumant les tensions avec la minorité kurde, exaltant la nation et flattant les plus conservateurs des électeurs par ses constantes références aux traditions religieuses et patriarcales.

Le Proche-Orient, n’en parlons pas. Il éclate et se déchire entre communautés ethniques ou religieuses, chiites contre sunnites, Arabes contre Perses, Kurdes contre tout le monde ou l’inverse. Chacun veut son Etat, ses frontières, sa zone d’influence. L’Inde se cimente dans l’hindouisme et, si l’on revient en Europe, il n’y a pas que la montée des extrêmes-droites. Il y a aussi les Catalans qui voudraient sortir d’Espagne et les Ecossais de Grande-Bretagne, la renaissance des régionalismes et ce divorce, surtout, toujours plus grand, entre les Européens et l’Europe, entre l’ambition d’unité et le repli national.  

La peur, une peur qui se répand, fracture le monde. Chacun veut se replier sur le monde qui est le sien car il y a soudain, c’est un fait, trop de changements et, donc, d’inconnues dans le grand monde. Depuis la chute du mur de Berlin, nous ne sommes pas seulement sortis de la stabilité de la Guerre froide. En vingt-cinq ans, nous avons vu de nouvelles puissances apparaître, le monde arabo-musulman se réveiller dans un indescriptible chaos, les emplois occidentaux détruits par l’automatisation et les délocalisations vers les pays émergents, les Etats-Unis se tourner vers le Pacifique, se désintéresser de l’Europe et la laisser sans Défense, le terrorisme djihadiste frapper les cinq continents et les grandes forces politiques occidentales s’essouffler, et échouer, à préparer leurs militants, leurs électeurs, leurs pays à des changements d’une telle ampleur.

Alors, oui  tout le monde craint tout et tout le monde et l’urgence, en Europe, est au remodelage de nos échiquiers politiques, à la formation de grands partis du mouvement, de partis assez solidement majoritaires pour rejeter la folle tentation de la fuite en arrière et construire l’avenir, loin de cette suicidaire panique.  

 

Commentaires

  • Guetta nous offre ici une éclatante démonstration des limites de l'intelligence quand elle est bornée par une idéologie étroite. Il va jusqu'a l'eau ,mais il ne boit pas......
    Relevons: Non Guetta! Poutine ne mène pas une politique "pour faire durer sa popularité" !
    Poutine n'est pas de la meme race que des Sarkozy ou des Hollande ,c'est un patriote russe et un Homme d'Etat ,pas un petit politicien seulement animé de basse ambition.
    Les Etats Unis ne se détournent pas de l'Europe,hélas! Ils pensent l'avoir muselée et la tenir en laisse ,petit toutou bien docile aux mains de de maitre-chiens installés a Bruxelles et assistés de soi-disants chefs d' Etat.
    Enfin aprés avoir diagnostiqué et fort bien ,les raisons de la peur qui s'empare des peuples ,il la qualifie de suicidaire......! Son idée ,en somme ,c'est "Oui,nous sommes au bord du gouffre! pour nous sauver faisons un grand pas en avant...." Ainsi Gribouille se jeta a l'eau pour echapper a la pluie....
    Non Guetta! Cette peur est un reflexe salutaire et ,esperons-le,sauveur,des peuples face aux ombres grandissantes du "Meilleur des Mondes" et de Big Brother......

  • Même avis que Richard Portier. Guetta a dressé un constat de faillite. La sienne, on s'en fout. Mais l'autre - l'idéologie régnante jusqu'à maintenant - ça, comme dirait Sarko, c'est du sérieux.

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