Chers Djihadistes ...
Au moment où la France est à nouveau affrontée au terrorisme, nous conseillons la lecture intégrale du très beau texte qui suit. Texte en un sens prophétique, de Philippe Muray, publié en janvier 2002. Et déjà repris en deux différentes circonstances par Lafautearousseau.
On pourrait le juger démenti par la réaction spontanée de quelques uns des passagers du Thalys Amsterdam-Paris de vendredi dernier. On sait comment ceux-là ont sauté sur le terroriste en action, lourdement armé, lui ont arraché ses armes, l'ont frappé jusqu'à ce qu'il perde connaissance, l'ont ligoté et neutralisé. Avec courage, sans états d'âme. Ils n'ont été toutefois que cinq ou six, Français, Américains, Anglais, à avoir eu ce courage. Il s'agit là, sans-doute, d'une réaction d'héroïsme singulier et - malheureusement - probablement non reproductible par beaucoup d'autres ... Nous craignons donc que le message que nous a laissé Philippe Muray n'ait rien perdu de sa pertinence.
Vincent Trémolet de Villers en a fait le 29 juin au matin, la trame d'un important article du Figaro en réaction aux propos de Manuel Valls qui, après les attentats sanglants du vendredi 26 juin en Isère et en Tunisie, a évoqué « une guerre de civilisation ».
Le texte de Philippe Muray a été lu intégralement dans la revue de presse de France Inter et cité par tous les médias. Ce texte pose avec force la question de notre civilisation, ou du moins, de ce qu'elle est concrètement devenue aujourd'hui, en contradiction avec tout ce qu'elle fut, fondamentalement, que Vincent Trémolet de Villers évoque dans son propre article.
On peut juger très pessimiste la conclusion de Philippe Muray. Il y paraphrase une absurde prédiction de victoire du chef du gouvernement français peu de temps avant que la France de 1940 ne s'effondre face à l'ennemi. Sans-doute, nous ne sommes pas morts. Mais nous y tendons non moins sûrement si nous ne savons pas retrouver les sources profondes de la civilisation dont nous sommes héritiers. Et qui n'a pas grand chose à voir avec cet « Occident » décadent que fustige Philippe Muray, à fort juste et exacte raison. Il nous invite surtout à réfléchir sur nous-mêmes. Et si l'on y réfléchit bien, c'est un texte mobilisateur. •