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Balzac : « les journaux iront plus loin que les rois en ingratitude, plus loin que le plus sale commerce »

 Tombeau de Balzac - Cimetière du Père-Lachaise, Paris 

 

« Napoléon avait bien raison de museler la Presse. Je gagerais que, sous un gouvernement élevé par elles, les feuilles de l’Opposition battraient en brèche par les mêmes raisons et par les mêmes articles qui se font aujourd’hui contre celui du roi, ce même gouvernement au moment où il leur refuserait quoi que ce fût. Plus on fera de concessions aux journalistes, plus les journaux seront exigeants. Les journalistes parvenus seront remplacés par des journalistes affamés et pauvres. La plaie est incurable, elle sera de plus en plus maligne, de plus en plus insolente ; et plus le mal sera grand, plus il sera toléré, jusqu’au jour où la confusion se mettra dans les journaux par leur abondance, comme à Babylone. Nous savons, tous tant que nous sommes, que les journaux iront plus loin que les rois en ingratitude, plus loin que le plus sale commerce en spéculations et en calculs, qu’ils dévoreront nos intelligences à vendre tous les matins leur trois-six cérébral ; mais nous y écrirons tous, comme ces gens qui exploitent une mine de vif-argent en sachant qu’ils y mourront. »

 

Honoré de Balzac

Illusions perdues; 1837 - 1843

 

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