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Et l’ennemi est… par Louis-Joseph Delanglade

 

On sait depuis mercredi dernier qu’un peu plus de dix mille militaires vont continuer à sécuriser un peu moins de mille sites dits « sensibles », pour un coût annuel estimé à environ un milliard d’euros. Une fois n’est pas coutume, le quotidien Le Monde, faisant fi de l’omerta de rigueur sur des statistiques risquant d’être qualifiées d’« ethniques », précise qu’en Ile-de-France, ces sites sont « principalement juifs ». Donc, en toute logique, pour savoir contre qui ou quoi on « sécurise », il devrait suffire de déterminer qui s’en prend aux Juifs. 

Là-dessus, M. Valls proclame fort justement : « Il faut dire la vérité aux Français […] Il faut s'habituer à vivre avec cette menace terroriste ». Cependant, on peut s’étonner qu’il ne veuille voir dans cette dernière que « le fruit d'organisations internationales particulièrement barbares » : l’ « islamo-fascisme » qu’il dénonçait précédemment serait donc importé et trouverait un terreau d’autant plus favorable que certaines « populations » sont « stigmatisées » et victimes d’un véritable « apartheid ». La première responsable de la situation serait donc… la France elle-même. A moins que, et c’est quand même plus vraisemblable, ce ne soit le régime qui la parasite et qui, en l’occurrence, continue de vouloir et de planifier une immigration forcenée, qu’il n’est capable ni de contrôler ni de satisfaire. 

En tout cas, voilà qui permet à M. Valls d’éviter de dire ce qu’on ne peut pas dire, à savoir que la religion musulmane produit en France, comme ailleurs, une proportion non négligeable de fanatiques sanguinaires - à ne pas confondre certes avec ceux qui ne le sont pas, mais à nommer pour ce qu’ils sont : des musulmans (sans pour cela être taxé d’islamophobie). En donnant ainsi l’impression de ne pas admettre l’existence d’un ennemi de l’intérieur, le chef du gouvernement cultive l’ambiguïté consécutive aux événements de janvier et c’est à bon droit que, vivant dans un pays désormais protégé par la troupe, comme au temps de la guerre d’Algérie, on peut s’interroger sur la capacité de l’Etat à assurer la protection des biens et des personnes quand lui-même reste dans le déni de la réalité.  

On nous objectera que M. Valls désigne bel et bien un ennemi intérieur, quand il répète à l’envi, dans des réunions publiques précédant les prochaines élections départementales : « Le F.N. est l'adversaire principal de la gauche et du pays ». Si c’est vrai, que ne fait-il donc donner la troupe contre les locaux dudit parti ! M. Valls voue, paraît-il, une grande admiration à Georges Clémenceau. Au vu de ses propos et de ses décisions, il est à craindre que ce ne soit davantage au politicien qu’au chef de guerre que s’adresse cette admiration. Dans les faits, son propre parti étant menacé d’une déroute électorale, elle-même annonciatrice d’une possible implosion, M. Valls trouve plus commode de se défausser sur le « pelé », le « galeux » de service. Jusqu’au prochain attentat et tant que nos soldats seront en capacité de patrouiller dans nos rues ? 

Commentaires

  • Du temps de l'Algérie, les militaires étaient armés et sous le statut juridique de " maintient de l'ordre" ce qui les plaçait en état de légitime défense; Ce qui n'est pas le cas de nos jours et rend donc leur tâche suicidaire...Ils sont des cibles pour les terroristes....? Mais pour les gouvernants il est peut-être préférable de voir quelques militaires tués, plutôt que de prendre le risque d'effet collatéraux...?

  • "Comme au temps de la guerre d’Algérie" ... Il me semble qu'il y a là matière à réflexion. Non pour un retour en arrière. Mais pour un regard vers les perspectives d'avenir de notre pays ... et des Institutions elles-mêmes. C'est en effet sur son incapacité à régler en un sens ou en un autre la question algérienne et à supporter la pression permanente du terrorisme, de l'engagement militaire et des interventions étrangères que la IVe République a chuté, s'est effondrée. Certes, comparaison n'est pas raison. Les paramètres ne sont pas les mêmes. Néanmoins, il est permis de s'interroger sur la capacité de résistance de la Ve République à la pression d'un état permanent de tension intérieure et extérieure lourde. Idéologiquement, économiquement en échec, le Système supportera-t-il le choc des effets du communautarisme désormais hautement conflictuel qu'il a lui-même installé en France ? C'est sans-doute une question qui a pour nous aussi quelque importance.

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