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Y a-t-il un pilote dans l’avion ? par François Marcilhac

(Editorial de l’AF 2000 n°2867)

AXEL TISSERAND cafe 10 03 2012.JPGHollande hué et sifflé par les Français lors de sa piteuse descente des Champs-Elysées : est-ce l’image sonore qui restera de ce 14-Juillet 2013 ? Plus cruelle encore, sa descente elle-même, sur un véhicule de commandement, aux côtés de l’amiral Edouard Guillaud : on se demandait ce qu’il faisait là, notre président par défaut, tant manifestement il n’était pas à sa place, il ne représentait rien.

Car l’incapacité de l’homme à se hisser à la hauteur de sa fonction a éclaté lors de cette parodie de triomphe romain. Et sa prestation pour rien dans les jardins de l’Elysée, où il a répété, comme un disque rayé, les mêmes paroles insipides qui ne convainquent plus personne, a montré un président à ce point déconnecté des Français qu’il en serait pitoyable si l’état actuel de la France laissait encore une place pour la pitié. Une fois n’est pas coutume, nous serons d’accord avec Estrosi lorsqu’il a qualifié, ce 14 juillet, la présidence de Hollande d’ « insignifiante ». Mais c’est précisément le crime majeur du régime qui l’a porté au pouvoir, que de permettre une telle insignifiance là même où devrait briller l’incarnation de l’autorité.

 

(Photo : après avoir fait paraître - avec Stéphane Giocanti - le Cahier de l'Herne sur Charles Maurras (Cahier de l'Herne Charles Maurras.pdf), Axel Tisserand vient de faire paraître les Actes du Colloque Charles Maurras, soixante ans après, qui s'ouvre par la très belle lettre/préface de Michel Déon... 

On le voit, ici, animateur de notre cinquième Café Politique de la saison 2011/2012 à Marseille, le samedi 10 mars 2012 : c'est l'occasion d'écouter (ou de ré-écouter) son intervention : Le Royalisme, le Prince, une autre vision de la France et du monde...  )

Non que nos rois, en mille ans, eussent été tous et toujours à la hauteur de leur tâche. Mais la force des institutions compensait la défaillance humaine. L’incarnation demeurait, alors qu’un ectoplasme ne peut, par définition, rien incarner, ce qui, au fond, tombe bien, puisque la réalité du pouvoir est elle-même devenue fantomatique. L’entendre revendiquer la souveraineté de la France pour justifier son absence de politique économique, ce n’était pas seulement assister en direct à un mensonge d’Etat, c’était mesurer combien les mots n’ont plus de sens puisque Hollande n’a fait que parachever l’œuvre de destruction de notre souveraineté nationale engagée par ses prédécesseurs, de Mitterrand à Chirac et Sarkzoy, dont l’activisme brouillon et vulgaire caricaturait l’autorité là où l’ « insignifiance » hollandaise a au moins le mérite de coller à la situation.

Toutes choses étant égales par ailleurs, entendre Hollande affirmer de sa rocking chair élyséenne que « la reprise économique est là » fait penser à ces dictateurs névrotiques qui, enfermés dans leur bunker, croient qu’il est encore possible de terrasser l’ennemi en ordonnant le déplacement de divisions fantômes. Celles de Hollande ? On les connaît : ces dispositifs déconnectés des besoins réels de l’économie visant à inverser artificiellement la courbe du chômage au 31 décembre 2013 à coups d’emplois subventionnés par une politique fiscale de plus en plus insupportable pour ceux qu’elle pressure invariablement, les classes moyennes, une politique dont l’effet le plus sûr sera d’étouffer dans l’œuf toute promesse, même timide, de redémarrage. Dans le même temps, notre président s’est félicité, tout en annonçant à mots à peine voilés une augmentation sans précédent des impôts en 2014, que le patrimoine des Français les plus riches se soit accru de 25% en un an grâce aux bénéfices boursiers. Rien en revanche pour ces 15 000 artisans et petits entrepreneurs qui ont dû depuis six mois mettre la clef sous la porte.

Il n’y a rien à attendre de Hollande et de son équipe, parce qu’il n’y a rien à attendre d’un régime auxquels ils collent à la perfection — la seule dont ils soient capables. Une équipe dont l’arrogance dissimule mal les ambitions dépourvues de toute préoccupation du bien public. Le psychodrame de Batho, chassé d’un ministère où elle n’avait pas su s’imposer et remplacée dans la foulée par un député qui venait de la féliciter de ses propos sur son mauvais budget, les rodomontades d’un Montebourg dont l’ego se satisfait visiblement d’occuper le terrain médiatique à intervalles réguliers, l’impatience quasi pathologique de Valls à devenir vizir à la place du vizir, avant de viser, en 2017, la place d’un calife discrédité, tous donnent le spectacle affligeant d’une caste aussi vile qu’obnubilée par elle-même. Mais Valls qui a cru, en violant systématiquement depuis plusieurs mois les libertés publiques à l’encontre des opposants à la dénaturation du mariage, s’attirer les bonnes grâces d’un Hollande déstabilisé par une contestation qu’il n’avait pas prévue, pourrait voir son cynisme lui revenir à la figure comme un boomerang : les Français toléreront-ils qu’un homme qui a pratiqué d’aussi graves manquements à leur encontre puisse devenir Premier ministre ? Qu’il compte en tout cas sur l’Action française pour le leur rappeler en temps utile. Mais peut-être des commissaires de plus en plus las, des magistrats intègres de plus en plus en colère, auront-ils fait entre-temps leur travail en révélant la gravité des crimes commis envers des Français libres par un pouvoir déshonoré.

 

gouvernement a la corbeille.jpg

 

Laissons de côté Taubira assimilant ouvertement, ce même 14 juillet, toute opposition politique à de l’ « incivisme » et niant qu’on pût « contester » une loi ; ou encore Ségolène Royal qui, quelques jours plus tôt, commentant la libération de Nicolas Bernard-Busse, prisonnier politique de Hollande, a déclaré que sa détention ferait une « expérience » au jeune homme, propos dont la bêtise le dispute à l’abjection mais que les media bien pensants n’ont pas cru devoir condamner. Ou aussi Cécile Duflot, qui ne considère pas devoir quitter le gouvernement après les propos publics, insultants pour l’armée française qui combat le djihadisme au Mali, tenus ce même 14 juillet par son compagnon Xavier C., frère et photographe en prison de Bernard C. Ou, pour finir provisoirement, cet « artiste politique » pro-mariage gay qui, à la demande expresse de Hollande, a choisi les traits d’une Femen ukrainienne connue pour la virulence de sa christianophobie et son goût pour la pornographie, pour dessiner la nouvelle Marianne — ce dont après tout, nous ne nous formaliserons pas... En Hollandie, les égouts débordent.

Le règne funeste de cette caste, son refus délibéré d’agir sur l’essentiel — l’industrie, l’emploi, la dette, l’immigration, l’insécurité —, sa solidarité au moins dans l’énervement de ce qui reste de notre énergie nationale, ont une traduction politique concrète. C’est l’instinct de mort qui gouverne ceux qui nous gouvernent. Faisant ses mauvais coups en douce, c’est durant la présente session extraordinaire du parlement, en plein été, alors que de nombreux Français sont partis en vacances, que le gouvernement, via l’anglomane Fioraso, ministre des universités, vient de faire adopter, sans débat réel, par la procédure du vote bloqué, l’autorisation de la recherche sur l’embryon. On sait que scientifiquement parlant la mesure n’est même pas justifiée, en raison notamment des progrès des travaux sur les cellules souches adultes. D’ailleurs pourrait-on appeler justification un soupçon d’utilité condamnable sur le plan éthique ? Si oui, Mengele aurait dû recevoir le prix Nobel de médecine... « Science sans conscience... », disait déjà Rabelais, mais on ne lit plus Rabelais au lycée. Oui, c’est bien l’instinct de mort qui a commandé l’adoption d’une mesure dont le seul objectif est de faire de l’humain un matériau comme un autre. Mais, là encore, la droite libérale peut protester : si elle a fait capoter ce projet funeste une première fois, elle sait très bien qu’en raison de ce lâche réalisme qui l’inspire, elle ne reviendra jamais dessus. Du reste, le ver était déjà dans le fruit. En prévoyant des « exceptions » à l’interdiction, la précédente loi Leonetti relativisait le mal et donc avalisait déjà sa généralisation. L’hypocrisie, l’autre nom du libéralisme.

Oui, la république, sur tous les plans, éthique, politique, national, est bien ce régime de mort que nous ne nous lasserons jamais de dénoncer auprès des Français.

François Marcilhac - L’ AF 2000 - N° 2867

Commentaires

  • ces 15 000 artisans et petits entrepreneurs qui ont dû depuis six mois mettre la clef sous la porte.

    idem je crois dans toute l'Europe et ici en belgique également . Ces artisans petits entrpreneurs de qualité sont voués ç la ruine car les monstres sont la qui veulent tout avaler ..... Il est vrai que vivre au temps des Rois ne m'aurait pas déplu
    bonne jourrnée
    Gianni

  • Il ne fait que succéder à l'agité qui nous a gouverné pendant 5 ans sans prendre non plus la mesure de sa fonction ni faire, au fond, une politique très différente de lui hormis la "réforme sociétale" du mariage pour tous dont il aurait du s'inspirer pour lui-même.
    François, tu as assez de culture philosophique et politique pour réduire la République, donc ta réflexion à ce triste spectacle!

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