A propos des gaz de schiste : Arte diffuse, ce soir, Gasland...
Comme la quasi-totalité de ce que l'on appelle "l'opinion", notre réaction a été d'affirmer une hostilité franche, lorsque le sujet est brusquement venu sur le devant de la scène, en ce qui concerne l'expoitation des gaz de schiste par le procédé dit "de fracturation hydraulique".
Puis, les 17 et 18 avril dernier, Champsaur a publié, ici-même une analyse approfondie : Transition énergétique, ou simple opération politique, et … gaz de schistes : partie I, partie II.
Parlant du film Gasland, Champsaur écrit notamment :
"...Si certains chapitres donnent dans la controverse, il en est un qui fait l’unanimité, c’est le poids économique de cette richesse. Certes cette considération ne pourrait pas supplanter toutes les autres, s’il était avéré que son extraction présente des effets induits totalement rédhibitoires. Le principal problème économique est que l’équilibre entre le coût et le bénéfice est encore loin d’être trouvé..."
Mais refuser par principe (par "idéologie bobo/écolo"...) de chercher de nouvelles techniques de forage hypothèque notre avenir : l'énergie, c'est aussi un pan de l'indépendance nationale; et Champsaur de conclure son étude par ces mots :
"...Sans oublier que le nerf de la guerre, identifié depuis longtemps est le dépôt de brevets. Nous sommes là aussi hors jeu. Quand l’heure sera venue de renvoyer à leur bac à sable les Jouzel, Rebelle, Placé, Hulot et autre Eva Joly, que nous serons le dos au mur, et obligés d’ouvrir les yeux, les brevets ne seront pas chez nous. En économie les stocks de brevets s’appellent le capital immatériel. C’est l’essentiel du capital de maisons comme Apple ou Samsung. Une très longue histoire qui ne fait que débuter, mais où la France ne s’est pas donné les outils pour l’instant …"
Depuis la parution de cet article de Champsaur, deux articles ont été publiés par Le Figaro (quotidien), qui confirment et valident son point de vue :
La fracturation propre est non seulement possible, mais encore la France possède tous les atouts pour créer une filière industrielle, y lit-on, en substance. Principale opposante au(x) projet(s) : une certaine Delphine Batho !
Tiens, tiens, n'est-ce pas celle qui vient de se faire "virer" du gouvernement ? Il y a de l'ébullition dans l'air, dirait-on...
Il y a surtout un avenir à préparer pour notre pays, pour ses approvisionnements en énergie, pour son indépendance nationale, tout court...
Commentaires
Messieurs,
Je suis avec attention les articles de Champsaur dont le nom évoque tout à la fois nos campagnes et une belle société de traitement des eaux ... Ce point patronymique évoqué je note l'extrême intérêt de ces articles. En effet les d ébats sur l'énergie ont aujourd'hui une importance accrue tant au plan industriel (comment servir notre industrie) que politique (c'est un enjeu électoral) qu'environnementaux (pollutions...) que civique (imaginer de nouveaux comportements). Bref les Français actifs que sont vos lecteurs ne peuvent rester à l'écart du débat et par conséquent s'y engager en recensant les amis ayant de l'intérêt et des compétences en ce domaine. Des portes peuvent leur être ouvertes dans le espaces publics et associatif où il en est débattu et - entre autres-le "pôle environnement" du carrefour des acteurs sociaux dirigé par Patrice Vermeulen dont le comité de pilotage comprend des professionnels de haut niveau. Il organise un colloque préparatoire à la Conférence des Parties au changement climatique qui se tiendra à Varsovie en Novembre. Ce colloque se tiendra le 15 octobre à l'Académie Polonaise des Sciences à Paris et des places peuvent être réservées dès maintenant en écrivant à dircas@cas-france.fr
Pour la FRANCE la situation est d'autant plus difficile qu'une "électricité peu chère" ne nous a pas préparé au choc des augmentations qui frappe les usagers. D'où notamment une politique d'isolation d'autant plus urgente que les prix de l'énergie monte mais en même temps il semble que nous soyons pas en mesure d'assumer financièrement les investissements qui permettraient de réduire la consommation. Idem pour les investissements dans les ENR.
D'où peut-être le nécessaire recours au nucléaire ou gaz de schiste MAIS il serait absurde de renoncer pour autant à la recherche d'une "transition énergétique" d'une manière ou d'une autre nécessaire et il serait dommage qu'une famille de pensée qui se pique de prospective se réfugie en la matière dans des schémas du ou des siècles passés. C'est l'occasion notamment et Champsaur à raison de l'évoquer, de déposer des brevets. Car les pays qui sauront "imposer" leur modèle de transition seront ... les rois du pétrole.
Les décisions se prennent aujourd'hui dans un entrelac institutionnel ou s'affrontent tous les lobbies. Mme Batho vient d'en faire les frais et avant de s'en réjouir il faut se demander si le rôle d'un Etat qui travaillerait dans la durée ne serait pas de faire des choix de survie immédiate (nucléaire, schiste ...) mais en préparant des phases intermédiaires (charbon...) pour déboucher sur des solutions "écologiques" mettant en première lignes les collectivités locales dans une perspective "écolo/proudhonienne/décentralisatrice"
Qu'en pense Champsaur ?
Codialement
Michel Corcelles
Il y a une énergie peu coûteuse et à la portée de tous, c'est l'eau. Bien des essais ont été réalisés en ce sens, mais hélas peu appréciés des entreprises dont le but est le profit à tout prix. Le moteur à eau n'est pas une fiction, c'est une réalité, mais qui ne rapporte pas grand chose, car il suffit d'avoir de la place pour mettre cette théorie en pratique. Je ne suis pas ingénieur et ne peux en expliquer le procédé, il faudrait qu'un professionnel en la matière y puise l'idée , peut-être celle de l'avenir; je doute que les prédateurs de l'ultra-libéralisme le laissent
donner libre cours à ses travaux, mais, cela vaut la peine d'essayer, non ? Quand, en Ecosse, des gens ingénieux ont produit du carburant pour moteurs Diesel à base de récupération de bouteilles en plastic, on a entendu que le Diesel était dangereux pour la santé, n'est-ce-pas étrange que pendant des années il n'ait gêné personne et, brusquement " des études" ont prouvé que des milliers de morts étaient dues aux retombées du Diesel, et que nos "élites" qui veulent notre bien, c'est sûr, sont alarmées et veulent nous épargner de mourir prématurément à cause du Diesel, au moment où la question de l' euthanasie va être considérée par ces mêmes "élites"; qu'on se rassure tout est fait pour notre bien: n'en doutons pas.
L'exploitation des gaz de schistes est programmée au Canada dans les 5 années qui viennent:bonjour la pollution du deuxième plus grand pays en surface.Des canadiens qui se retirent du processus de Kioto,ce n'est pas bon signe pour les générations futures.
Les Canadiens, comme les dirigeants européens sont les domestiques des Etats-Unis et n'ont aucune considération pour le Bien Public : celui du pays et du peuple. Ils se sont faits les complices des prédateurs qui pensent que la planète entière leur appartient.
Quelle pusillanimité d'une humanité qui ne parvient plus à envisager son futur du côté de la conquête de l'espace, qui a tellement comblé l'imaginaire de ma génération...
Il paraissait normal dans la première moitié du demi-siècle dernier, de voyager dans l'espace, et évident que nous irions à l'aventure dans le vaste ciel comme nos ancêtres, cinq siècles auparavant étaient partis avec Christophe Colomb, Vasco de Gama, Magellan sur les océans du monde... Pourquoi sommes-nous devenus si frileux, si méfiants dans le génie de l'Homme, dans sa capacité à trouver des solutions au point, de façon si dérisoire et méprisable, de faire éteindre les lumières nocturnes pour revenir aux âges de l'obscurité ?
Moi, je comprends très bien le point de vue de Pierre Builly.
Mais j'avoue que je suis sensible aussi aux arguments raisonnables et construits des commentaires qui précèdent.
Etce-ce vraiment contradictoire ? Qu'en pensez-vous, Messieurs ?