Olivier Perceval : « La destinée d’un pays comme la France se joue sur le temps long »
Olivier Perceval, secrétaire général du CRAF (Centre Royaliste d'Action Française) a donné au "Bréviaire des patriotes" (Portail d'information et de réflexion patriotiques) un entretien qu'il nous semble utile de signaler.
Comme il est naturel, l'on pourra en discuter tel ou tel aspect : les vues sur Napoléon 1er et sur Napoléon III sont sans-doute un peu hâtives; un éventuel futur État royal devrait-il avoir une "religion d'Etat" (même si le Prince est chrétien) ? L'on peut se poser la question. Surtout, la définition que donne Perceval de l'actualité de l'Action française peut apparaître comme quelque peu réductionniste : à sa grande époque, l'autorité, l'influence de l'Action française est, avant tout, intellectuelle. Participer aux manifestations est très important. Mais l'essentiel de l'Action française est ailleurs.
Mais les évènements actuels, il est vrai, dominent, en ce moment, les esprits; et tout ne peut être dit, dans le cadre d'un simple entretien.
L'ensemble est bien vu et, presque toujours pertinent : on lira ce texte avec intérêt.
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Commentaires
Je suis davantage en accord avec Olivier qu'avec "La faute à rousseau" sur ce coup. Napoléon ne peut être jugé à l'aune de Waterloo. La bataille eût été gagnée, la paix faite, le roi de Rome lui succédant, pacifiant les plaies de la Révolution, le tour eût été joué et la quatrième race établie...
Les Capétiens ont laissé tomber la couronne en 1791, en 1830, en 1871 : on ne peut pas dire qu'ils n'ont pas eu leur chance.... Et au nom de quoi, aujourd'hui se jugeraient-ils plus à même d'instaurer une monarchie, sinon par défaut d'autres prétendants ?
Bien que catholique, en revanche, je ne peux suivre Olivier sur la religion d’État. Que le catholicisme ait une place prééminente, ça me semble aller de soi.... Mais ignorer la (provisoire ?) .
déchristianisation me semble vain.
Quant à parler de maîtrise intellectuelle pour l'AF d'aujourd'hui !!! Certes, mais où sont les penseurs, les intellectuels, les maîtres ? Vous en connaissez, vous, dans toute la ''royalosphère'' ?
Je dirai plus : aucun travail de réflexion critique n'a été fait sur l'attitude de l'AF dans le vichysme, et j'entends encore s'exprimer des nostalgiques de l'Algérie "française", comme si nous n'avions rien appris, ni rien oublié...
Donc allons dans les manifs, et attendons qu'un grand penseur délivre nos cerveaux et tutti quanti.
Pierre,
Au vieux débat interne du royalisme (éclaté) des années 1970, vous semblez conclure : Ni clubs ni ligue !
En revanche vous proposez quoi ?
Ce que je propose ? Diable ! Pleurer sur le fait que Restauration Nationale et CRAF ne parviennent pas à s'entendre, qu'il y ait d'autres groupes, dissidents, marginaux.... (et je ne parle pas des prétendus "légitimistes".... Quand on infère que la Monarchie a, pour un des principaux avantages, de rassembler, d'unir le Pays, et que je vois ces gloses, querelles, haines recuites entre gens qui pensent, au fond, la même chose, je n'ai aucune envie de m'engager...
Je me contente, par pieuse révérence à ma jeunesse hyper-militante, de passer le nez de temps en temps et de retrouver des copains.
Je suis bien contrit de n'avoir pas à proposer quoi que ce soit d'autre : buvons des coups, chantons "Vive Henri IV", évoquons nos passés glorieux, attendons que la grisaille passe...
Pierre,
J'ignorais que CRAF et RN n'arrivaient pas a s'entendre. Il me semblait au contraire que des initiatives communes ne cessaient de pointer leur nez. Par exemple cette réunion avec
Stéphane Blanchonnet, président du Comité directeur de l’Action Française, Olivier Perceval, secrétaire général de l’AF, Bernard Pascaud, président de la Restauration nationale, Me Jacques Tremolet de Villers, journaliste a Present et Politique Magazine, sous la présidence de François Marcilhac, directeur éditorial de L’Action Française 2000 et même le néo-réactionnaire Alain Soral, écrivain et essayiste.
Il est probable qu'une unité parfaite et totale serait sympathique mais si Philippe Ariès avait raison dans son article de 1980 sur la nostalgie du roi (Histoire n°5) :
"Il existe, on a pu s'en apercevoir à la lecture de ces pages, une relation inverse entre le royalisme et la nostalgie du roi. Quand le premier est fort et redoutable, quoique minoritaire dans une réBublique, r'Etat, la classe politique et une grande partie de la société font bloc et mobilisent contre lui tous les moyens d'information et de pression. lls tendent à le repousser dans un passé condamné. En revanche quand le royalisme s'affaiblit, qu'une restauration ne paraît plus vraisemblable, l'interdit qui le frappait s'effondre ainsi que la ceinture de sécurité qui I'isolait. Les valeurs qu'il maintenait à l'écart tendent à se répandre. Désormais, sous des formes dégradées, affaiblies, il peut devenir contagieux, sans provoquer de refus, surtout quand le mouvement culturel lui devient moins défavorable. ll arrive alors qu'il revienne subrepticement dans la vie quotidienne"
Il n'est pas évident qu'Ariès avait complètement raison et les diverses formes que prend le royalisme actuel peuvent tourner à son avantage car elles semblent relativement complémentaires. Je m'explique. Vu de très loin :
1) le combat Politique me semble mené très crédiblement par l'équipe de Politique Magazine et la Revue Universelle derrière Hilaire de Crémier et Christian Tarente.
2) L'action militante est indiscutablement menée par le CRAF sous la houlette d'Olivier Perceval qui semble agir dans le cadre de la reflexion stratégique élaborée par l'équipe grenebloise du sociologue Michel Michel dans la revue Débat Royaliste de 1975.
3) La résistance culturelle (identitaire si l'on veut utiliser le vocabulaire du moment) est plutot pas mal mené sur La Faute à Rousseau qui me semble avoir retenu la leçon de Pierre Debray qui souhait voir l'AF s'investir dans les nouveaux moyens de communication dans sa série de Je Suis Français dans les années 1980. Elle a pris le relai du site des Manants du Roi avec un succès qui semble grandissant. Sa presence su Facebook est la preuve de son "adaptabilité" surtout lorceque l'on sait que la génération JMJ est plus réseaux sociaux que blog.
4) Je rajoute l'action de personnalités reconnues comme les émissions de Stéphane Bern, celles de Laurent Deush et les ouvrages a grande diffusion de Jean Sévillia.
5) Et pour finir je considère que le Printemps français valide le raisonnement d'Ariès. A savoir que les valeurs que le royalisme maintenait à l'écart tendent maintenant à se répandre dans la jeunesse principalement catholique. Désormais, sous des formes dégradées, affaiblies, le royalisme peut devenir contagieux, sans provoquer de refus, surtout quand le mouvement culturel lui devient moins défavorable. ll arrive alors qu'il revienne subrepticement dans la vie quotidienne.
Probablement suis-je un incorrigible optimiste mais je suis comme Bernanos : je reste fidèle à l'adolescent que j'ai été et ce n'est pas la deliquescence de notre société de consommation qui va me faire changer d'avis.
cdlt
PS : respect pour Olivier Perceval et Hilaire de Crémier !
Je ne sais pas trop qui vous êtes, ''cdlt" (est-ce que nous nous connaissons ?), et votre optimisme ne me choque pas. Mais penser que la dispersion des moyens et des mouvements est une opportunité intéressante demeure, à mes yeux, un peu angélique.
J'ai assisté, samedi, à la réunion commune RN/CRAF ; et les principaux animateurs de "La faute à Rousseau" étaient présents (et quel bonheur de les revoir !) ; tout le monde partage les mêmes analyses, du moins sur les fondamentaux, et s'entend très bien, au moins en apparence. Alors pourquoi maintenir des locaux différents ?
Pierre,
A défaut de réellement nous connaitre, au moins nous sommes nous rencontrés au 128 rue Marcadet avant les années Mitterand.
C'était l'époque de JSF, de la création du MRF et j'avais lancé en 1976, LA REVUE ROYALISTE avec l'aide de Pierre Boutang, Gustave Thibon, Georges-Paul Wagner et Michel Michel.
Elle sera bien des années plus tard transformée par Henry Montaigu et une partie de l'équipe a qui j'avais passé le relai.
Les même problématiques reviennent sur le devant de la scène :" unité royaliste", "compromis nationaliste", même "Union sacrée". Voir par exemple l'excellent site de référence Maurras.net qui relance le débat en préparation du centième anniversaire de la guerre de 1914-1918. Voici une partie de la présentation au texte de Maurras :
Le roi de France pourrait être remplacé par une idée ? faute de souverain, on accepterait une sorte de royauté abstraite, celle du pays, du peuple sur le territoire, bref l’idée de la nation remplacerait le roi, ou du moins lui servirait de succédané dans des temps sombres ou pour faire face au péril ?
Nous sommes une fois de plus, en cet été 14, au cœur de contradictions dont ni Maurras ni l’A. F. ne sortiront jamais vraiment : devant l’imminence du péril, les frontières politiques et même idéologiques s’effacent. La question n’est pas tant de savoir si cet effacement est pertinent que de questionner son intelligibilité pour ceux qui s’y trouvent contraints. Avec quelle conscience de ces contradictions nécessaires font-ils ce choix que les uns trouveront admirable, que d’autres leur reprocheront amèrement ?
Du côté républicain, il est évident que la guerre sera une aubaine : elle permettra de sceller définitivement un patriotisme qui, quoi qu’en disent ceux qui y adhèrent dans les rangs royalistes, sera un patriotisme républicain : Jean de Viguerie a amplement montré dans ses Deux Patries combien ce pro Patria mori est d’essence révolutionnaire, combien il était étranger à la France d’Ancien Régime, et combien l’ambiguïté qu’il entretient se révélera mortifère pour les restes intellectuels de cette ancienne France.
Maurras voit-il la menace ? sans doute. Et d’autant plus que les voix ne manquent pas pour le mettre en garde en privé contre une union sacrée, voix catholiques surtout. C’est le temps où le futur cardinal Baudrillart écrit dans ses Carnets : « Ils ne veulent l’Union Sacrée que pour nous étrangler sans même que nous puissions crier. »
Mais du coté des politiques, des nationalistes engagés dans le débat politique, ces propos de catholiques ne trouvent aucun écho. Les trois grandes voix de Maurras, de Barrès et du vieil Albert de Mun dans L’Écho de Paris se joignent sur un thème : celui de la guerre du droit, de l’ennemi barbare, de l’Allemagne qu’il faut abattre coûte que coûte. Dans le cas de Maurras, on a l’impression qu’il est entraîné contre ses propres principes. Où est passé le politique d’abord ? où la brillante analyse de Kiel et Tanger qui conduisait à dire que la République n’a pas de politique étrangère, qu’elle n’en use que dans la mesure où son combat idéologique contre la France ancienne en est renforcé ? Où sont passés les appels à abattre le régime comme un préalable à tout bien possible ? On veut bien que toute une génération ait été traumatisée par la guerre de 1870 et ses suites, comme cet article du 11 août 1914 le rappelle, et qu’elle verse dans un anti-germanisme forcené, mais tout cela devait conduire au moins à des réserves de la part de Maurras.
Les lit-on ces réserves ? d’abord il ne faut pas oublier que la censure s’exerçait : y avait-il moyen d’émettre ces réserves ? nous n’en savons pas grand chose. Maurras aurait-il eu la possibilité de les émettre, l’aurait-il fait ? Tout donne plutôt à penser que l’urgence du moment l’a conduit à simplifier, à endosser un ralliement au régime qu’il pensait provisoire, fait pour sauver l’essentiel face à l’ennemi. Les heures dramatiques sont peu propices aux distinctions fines. Enfin aurait-il émis quelques réserves, ses propres troupes l’auraient-elles écouté ? L’exercice était plus facile pour des anarchistes, des pacifistes ou même pour des socialistes sur une lancée encore Jaurésienne.
L’adhésion à l’Union Sacrée sera maintenue tout au long du conflit, et l’immédiate après-guerre, avec la chambre bleu horizon, semblera même un temps donner raison aux nationalistes qui ont pour leur immense majorité osé cette synthèse dans l’été 1914. On sait que de cruelles désillusions suivront, aboutiront au retour de Briand, au Cartel, au Front populaire puis au désastre de l’été 40.
Retrouver les "vieux amis", (exprssion obligée d'Hilaire de Crémiers) est, en effet, une joie. Surtout quand on les redécouvre "tels qu'en eux-mêmes", après cinq minutes de conversation...
La synthèse de Perceval est très utile, même si on peut discuter certains points et regretter que l'inventaire n'ait pas été fait à l'AF. Le problème est le confinement de ces idées dans un microcosme royaliste. Leur audience est un peu portée par des communicants (Deutsch, Bern, Ardisson, Thomas) déliés de toute doctrine (heureusement d'ailleurs) ou par des auteurs connus (Sevilla, Petitfils, Raspail) qui restent dans leur carrière.
Qui peut définir en France l'offre monarchique présente ? Personne ! Chacun a son idée, Perceval ne tranche pas la question parlementaire de manière utile.
L'ultra-confidentialité de la Cause se mesure à des manifestations comme la Jeanne : les trois chapelles CRAF, RN et AR ont appelé sous les bannières le ban et l'arrière-ban des royalistes, et ont réuni, selon la presse venue applaudir les Femen, 100 manifestants place des Pyramides hier. La NAR serait-elle venue qu'on aurait pu atteindre les 110 ! C'est là le problème, ou le drame.
Nous étions assurément un peu plus de 100, sans doute pas tout à fait le double, mais le fait est que, par rapport au million de la LMPT, ça ne fait pas grand monde. Et, à part les types au look curieux, crane rasé et nez percé, qui défilaient bien après nous, il devait y avoir, dans certains groupes, pas mal de gens qui auraient pu être des nôtres.
Hélas, l'attractivité actuelle du royalisme doit être proche de zéro. Englués dans le commémoratif et le rancunier (Vichy et l'Algérie française) nous ne proposons pas grand chose de neuf aux défis du monde moderne (comme dit l'autre). Le Prince Jean me paraît être un homme sympathique et "normal". Mais il ne faudrait pas, aujourd'hui, un type normal, mais un profond politique, un homme exceptionnel, comme l'était son grand-père (qui n'a appelé aucun de ses nombreux fils Gaston, soit dit en passant).
Écrivant cela, je dis tout de suite que je ne prétends pas du tout avoir la moindre idée de ce qu'il faut faire. À tout le moins que les quelques points de vue que je peux avoir sont ceux qui devraient être adoptés.
En tout cas ça dépasse largement le cadre d'un échange sur un forum, si intéressant qu'il est.
Ce qui devrait au moins unir les royalistes, c'est l'institution
royale, la famille royale permet cette unité entre royalistes.
Mais vis-à-vis des Français, l'important est de présenter une
alternative institutionnelle crédible et inscrite dans le XXIème
siècle. Tant que ce projet ne recueillera pas une unité de vue
entre royalistes, peu de choses sont à espérer du côté
royaliste.
Cela est bien navrant mais malheureusement c'est ainsi.
Revenir à l'Ancien Régime ? Est-ce sérieux ?
Reprendre la réflexion telle qu'elle se présente en 1789, sans
tenir compte de tout ce qui s'est passé ensuite dans notre
histoire, est-ce réellement possible et souhaitable ?
Prendre en compte toute notre histoire et retirer ce qu'il y a
de meilleur pour une société du XXIème siècle, ne serait-ce
pas par là qu'il faudrait commencer ? Réfléchir à un nouveau
système institutionnel original, même si le système ne fait
pas tout ?
DC,
Le chapelet de vos questions si pertinentes pourraient finir sur un gros grain : le mouvement royaliste est inadapté à la restauration de la monarchie.
L'intérêt du système nouveau doit se défendre suis generis, sans les béquilles des chapelles en lutte constante entre elles pour des broutilles. La monarchie doit aller de soi sans avoir recours à la casuistique des érudits qui la fourvoient dans les dédales byzantins où ils cherchent à briller.
Elle devra promettre une efficacité au moindre coût, elle sera populaire donc facile à comprendre, portée par un héros peu regardant sur les moyens, en capacité d'accéder par tous temps et terrain.
Pourquoi devrait-il prendre conseil auprès de mouvements inaboutis depuis si longtemps ?
Pourquoi devrait-il provenir des dynasties échouées ?
Peut-on prouver l'inverse ?
Enfin... ceci dit pour nourrir le débat :)
Vous avez raison, "DC", revenir à l'Ancien Régime n'est pas sérieux et personne ne peut imaginer qu'à la sortie de la cérémonie du Sacre, le Roi assurera une permanence médicale de guérison des écrouelles.
Et pensons-nous qu'une monarchie moderne pourrait, par exemple, exclure les femmes de la dévolution de la Couronne ?
Dans une monarchie moderne, après la rupture charnelle entre la France et son Roi qui a atteint deux siècles, et à une époque où les bouleversements de toute nature sont d'une effarante rapidité, presque tout est à réinventer.
C'est du moins ainsi que je rejoins votre point de vue.
Mais je perçois, dans votre raisonnement, sinon une contradiction, du moins une difficulté : "La famille royale" ; unité, sûrement, par un attachement sentimental à cette famille-là. Mais à l'heure où il nous faudrait un homme d'exception, je doute que l'actuel prétendant, bon garçon bien élevé - et qu'on croirait sorti de la Manif pour tous, frange "beaux quartiers" - ait l'énergie, la surface, la duplicité... ou tout simplement la volonté d'être notre conquérant.
Ce qu'était son grand-père...
Sans vouloir le retour de "l'ancien régime", je pense néanmoins que se battre pour la monarchie n'aurait aucun sens si celle-ci devait n'être qu'une espèce de bibelot décoratif, quelque chose qui se superposerait au système en le laissant tel quel.
Mon cher Builly,
Il ne faut jamais douter, ne pas se fier aux apparences du
moment, mais croire que le destin et le devoir peuvent
beaucoup.
Mon cher Thulé,
Entre un bibelot décoratif, et une institution qui s'exonèrerait à
tort, d'une représentation nationale détentrice du pouvoir
législatif, sous prétexte d'anti-parlementarisme, il y a une
marge, pour un équilibre institutionnel entre un pouvoir
exécutif fort, et un pouvoir législatif respectant une séparation
souple des pouvoirs.
En 1789, les Français ont souhaité être représentés par une
assemblée nationale détentrice du pouvoir législatif.
Cependant, l'exercice de la souveraineté nationale a été
abusivement assimilée au seul pouvoir de l'assemblée
nationale, alors que la représentation nationale n'en est pas
l'unique détentrice : c'est le peuple qui en est à l'origine le
détenteur et le Roi qui en est le garant et l'incarnation.
Cette articulation, peuple, parlement (puisque le système
bicaméral est caractéristique des monarchies royales
parlementaires) et Roi, pour ce qui est de la souveraineté
mais aussi pour d'autres domaines de l'exercice du pouvoir,
fait défaut aujourd'hui (surtout avec un chef d'Etat élu, censé
remplacer le Roi).
Il faut donc penser selon de nouveaux concepts, en tenant
compte des abus, erreurs ou contradictions de plus de deux
cents ans d'histoire constitutionnelle française.
La pensée de Charles Maurras, en matière institutionnelle, ne
correspond ni aux nécessités du XXIème siècle, ni à la
continuité historique de notre Etat, ce dont le Roi est le
garant.
Il faudrait donc se trouver un nouveau roi ?
A quoi bon, on ne choisit pas son roi, sinon, autant rester en république. Il s'agit, ce n'est pas inutile de le rappeler, de reconstruire une monarchie nationale, antiparlementaire et décentralisée et ce, par tous les moyens mêmes légaux.
blh,
Non, quel roi ?
Une monarchie sans représentation nationale n'a aucun avenir.
Pourquoi ne pas revenir au Moyen-Age tant que l'on y est.
@ RN Var (message d'aujourd'hui) Tout cela ne me dit pas comment tu t'appelles...
Rien de plus simple que me le confier en privé : pierre.builly@free.fr ; je ne cafterai pas, promis.
Sur le reste, que dire ? À la réflexion, je crains de devoir penser - et souvent dire - que la plupart des positions strictement politiques prises par l'AF, notamment dans l'Entre-deux-guerres sont des tissus d'âneries AU REGARD DE LA MISSION QU'ELLE S'ETAIT DONNÉE. C'est même curieux de voir comment un mouvement qui a compté tant d'intelligences a fait tant de conneries, du Vichysme à la défense de Mayotte (ça, c'est le pompon !) en passant par l'Algérie "française".
C'est bien pourquoi le Comte de Paris, qui refusait de s'emprisonner dans le ghetto extrémiste, a rompu en 1937 et n'a jamais, après la Guerre, tenu à grande estime ceux qui prétendaient se battre pour lui.