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LA FAUTE DE M. HOLLANDE, par Louis-Joseph DELANGLADE

EURO CRISE 3.jpgA la « prestation » présidentielle de jeudi dernier, devant les caméras de France 2, a succédé immédiatement le convenu et grotesque jeu de rôle des représentants des factions politiques : d’un côté les petits soldats et les béni-oui-oui de l’appareil du P.S. ; de l’autre, de l’extrême droite à l’extrême gauche, tous les opposants systématiques. 

Convenons que M. Hollande a montré certaines qualités, faisant preuve de calme (ce qui change de l’insupportable agitation de son prédécesseur), de réalisme (sur les conditions de la retraite ou les livraisons d’armes à la rébellion syrienne), voire d’une certaine hauteur « régalienne » (sur le budget de la défense ou l’intervention au Mali). On pourrait même se féliciter qu’il ait déclaré, d’entrée : « Je ne suis maintenant plus président socialiste mais président de tous les Français, président de la France ». Propos dont s’étranglent encore la gauche du P.S. et l’extrême gauche - mais sans doute, et malheureusement, simples propos.

 

On peut en effet raisonnablement douter que M. Hollande parvienne un jour à dépouiller les oripeaux du chef socialiste pour se muer en véritable chef de l’Etat. En tout cas, en ce moment, il donne au mieux l’impression d’être un (Premier) ministre, voire un secrétaire d’Etat, appelé à gérer certains dossiers. Ce faisant, il frise d’ailleurs le ridicule, qu’il fasse preuve de mesquinerie (la métaphore de la « boîte à outils » n’est pas mauvaise, elle est simplement déplacée dans sa bouche) ou, à l’inverse, de grandiloquence (l’emphatique « choc de simplification » prête à sourire pour une mesure simplement raisonnable).

 

Mais il y a plus grave : M. Hollande pratique une forme d’omission verbale particulièrement désagréable quand il s’agit du véritable problème que constitue la nature de l’appartenance de la France à l’Union européenne, appartenance dans laquelle tous les analystes sérieux s’accordent à voir la cause (pour certains, la solution) de nos difficultés actuelles. Le concernant, l’alternative est simple : ou il est le prisonnier, malgré lui, d’une Europe qu’il réprouve - et c’est impuissance ; ou ses convictions européistes sont si fermes qu’il n’envisage pas d’y renoncer - et c’est idéologie. Dans les deux cas, la conséquence est identique et grand le danger pour la France car, comme le souligne M. Zemmour, le chef de l’Etat français est devenu bien peu de chose.

 

Il est évidemment du devoir de tout chef de l’Etat de s’adresser au pays quand la situation est difficile. Encore faut-il avoir quelque chose à dire et être capable de le dire. Or, comme M. Hollande ne peut, ou ne veut, reconnaître que la France a les mains liées par Bruxelles, sa faute réside sans doute dans ce qu’il faut bien appeler une opération de communication. Opération apparemment ratée. Il est toujours risqué, particulièrement pour un homme politique, de donner dans le mélange des genres. M. Hollande aura appris, à ses dépens, qu’il ne suffit pas, pour masquer sa propre vacuité, de « se produire », telle une vedette du sport ou du spectacle, en face et au niveau d’un journaliste de télévision.

Commentaires

  • Sarkozy n’a jamais tant paru Président que depuis qu’il ne l’est plus. Hollande ne fait, ni ne paraît : ni par le ton, ni par le propos. Pour cela, il lui aurait fallu un courage et une hauteur de vue que manifestement il n'a pas.

  • Les conditions de l'appartenance à l'Union européenne
    demeurent le noeud de beaucoup de nos problèmes, que ni
    Sarkozy, ni Hollande, ne sont en mesure de régler.

    Pour cela, il faut en effet du courage et de la hauteur de vue,
    mais aussi volonté et conviction, que ni l'un, ni l'autre ont eus
    jusqu'à maintenant.

  • C’est notre devoir de rappeler aux autocrates de régimes présidentiels ou pseudo représentatifs qu’elle est l’origine du pouvoir en démocratie : c’est le peuple !.
    Vivre en “démocratie” et ne pouvoir se prononcer tous les 5 ans qu’entre la peste et le choléra est inacceptable. Le peuple doit avoir une possibilité de s’exprimer dans le débat public sans risquer sa vie à chaque coin de rue. Le président Hollande doit rendre le pouvoir à son peuple et démissionner.

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