La Dizaine de magistro
* MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008 : Présentation de Magistro par François Georges Dreyfus.pdf
* Liens : - http://www.democratiedirecte.fr/ (Yvan Blot)
- http://www.henrihude.fr/ (le Blog de Henri Hude)
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* Jean-Claude ROQUEPLO, Chef du Contrôle général des armées (2S) : Petit test de droit
* Christophe GEFFROY, Journaliste : Et la question du bien ?
* Yves-Marie LAULAN, Président de l’Institut de Géopolitique des Populations : L’UMP, l’huitre et les plaideurs
* Raphaël DRAÏ, Professeur émérite de science politique : Vers un effondrement de la Vème République ?
* Jacques BICHOT, Professeur émérite de l'université (Lyon 3) : Trompeuses "charges sociales"
Charles GAVE Economiste, financier Du pain, des jeux et "the Economist"
* Eric ZEMMOUR, Journaliste : L'Europe, nouvelle victime des Danaïdes
Dernières lignes (éclairantes !...) du Raphaël Draï, Vers un effondrement de la Vème République ? :
Il ne s’agit pas de constituer un catalogue et encore moins un réquisitoire. Il faut se demander, sans abuser du vocabulaire de la science politique si ce que l’on désigne par le mot de crise ne se rapporte pas en réalité à la dislocation progressive de la société civile tout entière, selon tous les sous-systèmes, champs ou aires, comme on voudra les nommer, qui la forment. Sachant qu’à présent , cette dislocation se propage aussi dans la sphère des gouvernants et celle de l’Etat défié dans ses compétences régaliennes, comme l’atteste la récurrence des assassinats commis à Marseille ou en Corse malgré les allées et venues
épuisantes des membres concernés d’un gouvernement qui ne peut poster un policier dans chaque cage et cache d’escalier. C’est sans doute pourquoi, cette impuissance, cumulative et rotative, démonétisant la notion même de politique publique, conduit à ces affrontements de personnes intellectuellement acéphales, chacune radicalisant son discours pour parvenir au pouvoir, au détriment d’une véritable prise en compte de la réalité, puis en soldant ses convictions les mieux affichées une fois le pouvoir - ou son simulacre - obtenu. D’où le danger d’un effondrement du système tout entier dont plus aucune partie ne vacillerait plus. Sans abuser des références historiques ni amalgamer entre elles des périodes hétérogènes, n’est- ce pas cette sorte de situation qui prévalait en France juste avant la chute de l’Ancien Régime ? Car, comme l’a montré Guglielmo Ferrero (1), dans ces conditions plus aucun pouvoir ne peut se prévaloir d’une légitimité réelle, celle qui fait accepter l’effort partagé et rend l’espoir dans les moments les plus difficiles parce que l’on sait qu’ils passeront. Une simple secousse, qu’elle provienne du dedans ou du dehors, suffit à provoquer l’effondrement définitif d’un système aussi nécrosé. Est-il trop tard pour en prendre conscience ?
(1) Pouvoirs. Les Génies invisibles de la cité. Livre de Poche. 1988.