UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Un sujet, deux médias, deux lecteurs…. et deux réactions/conclusions fort opposées…..

        Ces derniers jours, on a parlé de la Reine d'Angleterre, plus particulièrement, et de la Monarchie, plus généralement, dans deux médias fort différents : sur Arte et sur La Croix.

      Deux lecteurs habituels, amis de notre Blog, ont écouté et lu ces documents, et nous ont envoyé chacun son commentaire.....

      DC a été dégoûté du document diffusé sur Arte, alors que MP - qui nous fait parvenir le texte de La Croix que nosu reproduisons ci-après - nous dit simplement que cet article montre que les esprits peuvent évoluer.....

1. de DC sur Arte :

"....Pour information, avez-vous regardé le document diffusé sur Arte ce mardi 31 janvier "ballade pour une reine" ?
Une horreur.
Voici le commentaire que j'ai formulé sur le site internet des téléspectateurs d'Arte, j'invite ceux qui y adhèrent à faire de même.

LES 60 ANS DE REGNE D'ELISABETH II MERITENT MIEUX QUE LE TORCHON ANTIMONARCHISTE ET CULTURELLEMENT NUL QUE VOUS AVEZ CRU BON DE PRESENTER SUR ARTE.

CE REPORTAGE DE CANIVEAU N'EST PAS A LA HAUTEUR D'UNE CHAINE TELLE ARTE QUI EST CENSEE APPORTER UN REGARD CULTUREL SUR UN THEME (CELUI DE LA MONARCHIE PARLEMENTAIRE EN L'OCCURENCE  ET DU ROLE DE LA REINE) ET NON UN VOMI DE CARICATURE SUR UNE INSTITUTION QUE LA MAJORITE DES BRITANNIQUES SOUTIENNE N'EN DEPLAISE AUX "EMINENTES PERSONNALITES" FREQUENTEES PAR LE REALISATEUR DE CETTE MONSTRUEUSE BALLADE.

 

2. de MP, l'article "royal" de La Croix :

 

La royauté, un système politique d’avenir

Devenue reine d’Angleterre le 6 février 1952, Élisabeth II célèbre son jubilé de diamant.

Fils cadet du roi Georges V, le duc d'York, père d'Elisabeth II, n'aurait jamais dû régner. Il monte finalement sur le trône, après l'abdication de son frère Edouard VIII, en 1936. La princesse Elisabeth est désormais princesse héritière. 

Les sept monarchies d’Europe restent populaires, car elles ont su se moderniser.

Les personnalités royales incarnent la nation et sacralisent les moments forts vécus par leur pays. 

« Le monde entier est en révolte. Bientôt il ne restera plus que cinq rois – le roi d’Angleterre, et puis ceux de Pique, de Trèfle, de Cœur et de Carreau » , déclarait, en 1948, le roi Farouk d’Égypte. S’il voyait juste pour lui-même, contraint peu après à l’exil, et pour sa région qui a chassé ses monarques, l’Europe, pour sa part, a conservé ses monarchies – Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Danemark, Suède, Norvège –, auxquelles s’est ajouté en 1975 le royaume d’Espagne, et ses principautés – Luxembourg, Liechtenstein, Monaco, Andorre.

Alors qu’Élisabeth II, 85 ans, célèbre cette année les soixante ans de son règne – elle est devenue reine d’Angleterre le 6 février 1952 et a été couronnée le 2 juin 1953 – rois et reines d’Europe sont solidement installés sur leurs trônes. Les sondages affirment que tous – même en Belgique, où le roi est impopulaire en Flandre – conserveraient leurs trônes en cas de référendums.

Plus de 220 millions de personnes dans le monde (en comptant les 15 pays du Commonwealth où la reine d’Angleterre est souveraine) sont les « sujets » de rois européens. Ils tolèrent, et très souvent apprécient, un système politique anachronique, où le chef de l’État doit sa position à sa naissance. Une adhésion qui vient sans doute d’abord de l’ancienneté de la continuité de systèmes qui ont duré – plus d’un millénaire au Danemark, la plus ancienne monarchie d’Europe, mille ans au Royaume-Uni – et ont façonné leur pays.

La reine, « une respectable vieille grand-mère »

« Si on voulait se passer de la reine, il faudrait changer tout le système politique », souligne Peter Conradi, journaliste au Sunday Times  et coauteur du livre Le Discours d’un roi  (1). Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre, chef des armées, responsable de la nomination du premier ministre, la souveraine joue un rôle politique important, et reçoit chaque semaine le chef du gouvernement. « Il n’y a que deux personnes dans le monde à qui on peut dire sincèrement ce qu’on pense de ses collègues : sa femme et la reine »,  disait Tony Blair.

Figure de proue de la diplomatie, la reine d’Angleterre, plus que ses homologues européens, incarne des événements historiques majeurs, comme le rapprochement avec une Irlande pacifiée qu’elle a scellé symboliquement lors d’une visite à Dublin en 2011. Elle reste au-dessus des partis. « Un président nous diviserait , estime Rodney Barker, professeur à la London School of Economics. Mieux vaut une respectable vieille grand-mère. Les vertus de la reine peuvent sembler ordinaires, elle n’est pas charismatique, mais elle est perçue comme une personne honnête et consciencieuse, travaillant dur, qui a le sens de ses devoirs » , ajoute le politologue.

Stabiliser un pays, le faire exister sur la scène internationale et faire respecter son indépendance, c’est ce qu’un roi est le mieux à même de faire. Tel était l’avis des Norvégiens lors de l’instauration du royaume européen le plus récent, en 1905. Il s’agissait pour le pays de s’émanciper de la Suède, d’être reconnu au niveau international et de survivre plus longtemps en tant que nation indépendante. La monarchie a réussi ce pari et est sortie renforcée de la Seconde Guerre mondiale, le roi Haakon ayant refusé de capituler face à l’Allemagne et pris la tête de la résistance. À l’inverse, les faiblesses pronazies de certains monarques les ont conduits soit à l’abdication (en Belgique), soit à une limitation presque totale de leur rôle politique (en Suède).

Modernité

Le roi d’Espagne a joué le même rôle de stabilisation politique et de garant de la jeune démocratie née après le franquisme, quand il s’est opposé en février 1981 à un coup d’État militaire. Juan Carlos, image du monarque moderne, soucieux de sa popularité, a toujours su s’adapter. Ainsi, quand a éclaté en décembre dernier le scandale de corruption impliquant son gendre, Inaki Urdangarin, il a publié les comptes de la maison royale : un budget de 8,43 millions d’euros accordé par le Parlement, en recul de 5 % en 2011, année de crise pour le pays. Une somme inférieure au salaire d’un footballeur vedette et « modeste » par rapport aux 46 millions d’euros alloués en 2010 à la famille royale britannique, « ce qui représente 62 livres (74 €) par contribuable » , a calculé Peter Conradi.

« Derrière les spectacles à la Cendrillon, les défilés, les carrosses, les institutions royales européennes sont des organisations modernes »,  ajoute-t-il. Albert II, roi des Belges, vient de décider, en pleine austérité, de ne pas utiliser cette année l’augmentation de 3 % de sa dotation (11 millions d’euros en 2011), alignée sur l’inflation par la Constitution. « Les personnalités royales sont une personnification du caractère national,  souligne Peter Conradi. Si elles se comportent correctement, elles incarnent leur pays. » 

Tous les souverains européens s’y appliquent, sans pouvoir toujours empêcher les scandales. « Ce qui est le plus défavorable aux royautés, c’est d’avoir des membres de la famille royale se conduisant mal, abusant à l’excès des privilèges dont ils disposent sans rien faire,  analyse Rodney Barker. La famille royale britannique a évité les erreurs de conduite depuis des années. Elle n’est pas perçue comme abusant de sa position, ou ne remplissant pas ses obligations. »  

Normalité

Son atout majeur, outre la reine, est son petit-fils, le prince héritier William, « un jeune homme sérieux, travailleur, décent » . Incarnant les valeurs du devoir, le fils du prince Charles et de Lady Diana, pilote de la RAF, va être déployé en février avec son unité aux îles Falkland (Malouines), trente ans après la guerre qui a opposé le Royaume-Uni à l’Argentine.

Son mariage, le 29 avril 2011, avec Kate Middleton, qui a fait monter sa popularité à 76 % d’opinions favorables, a été l’occasion de vérifier que les familles royales sacralisent les émotions d’un pays. William, tout en étant un Windsor, pourrait être moins distant que la reine ou le prince Charles et « adopter un style proche de ses sujets, hérité de sa mère : on se souvient de Diana serrant dans ses bras des malades du sida » , rappelle Rodney Barker.

Un style à la scandinave où les monarques, proches des citoyens, partagent leurs émotions. On se souvient de la famille royale norvégienne, visiblement éprouvée par la tuerie d’Oslo de l’été dernier (77 morts), visitant des rescapés, et pleurant dans la cathédrale d’Oslo lors de la cérémonie d’hommage. En montrant leur humanité, ces représentants d’une institution contribuent aux valeurs communes de leur pays. Ainsi, selon Peter Conradi, « Le film  Le Discours d’un roi a été un succès populaire, car c’est avant tout l’histoire d’un homme qui lutte contre l’adversité – et, par ailleurs, il est roi – pour remplir correctement ses fonctions. Tous les Anglais de plus de 50 ans connaissaient cette histoire, mais pas les jeunes,  ajoute-t-il. Son effet a simplement été de montrer que le roi était un être humain. »  

Les commentaires sont fermés.