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La Dizaine de MAGISTRO...

 L'homage d'André Pertuzio à François Georges Dreyfus : "cet homme d’exception, nous a quittés, et il nous laisse attristés et appauvris". 

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         Issu d’une famille alsacienne d’origine juive, François-Georges Dreyfus se consacra à l’étude de l’histoire à la Sorbonne où il eut des maîtres réputés tels que Pierre Renouvin, Jean-Baptiste Duroselle ou Fernand Braudel. Il étudia aussi à l’université Gutenberg de Mayence. Après l’armée où il servit en zone française d’occupation en Allemagne, cet historien et ce germaniste fut nommé professeur au lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg, ville où il demeura trente ans....

        Il y fut professeur d’histoire à l’Université et, pendant dix années, directeur des Hautes Études européennes et du Centre d’Études germaniques. Il reviendra à Paris, nommé par ses pairs à la Sorbonne dont il fut, à sa retraite, nommé professeur émérite. Mais si cette activité d’universitaire et d’écrivain – comme on le verra avec sa bibliographie – fut intense, il s’engagea aussi religieusement et se convertit au luthérianisme en 1953 où il occupa des fonctions importantes. Il était également proche de l’Eglise catholique avec laquelle il entretenait d’excellents rapports. C’est ainsi qu’il participa à un colloque sur Paul VI puis, de nombreuses années après sur Pie XII. Entre-temps il écrivit même une étude Des évêques contre le Pape que Jean-Paul II lui dit avoir lu avec intérêt.

        François-Georges Dreyfus déploya aussi son activité dans la politique puisque, gaulliste de toujours mais sans aucun sectarisme, il fut élu au conseil municipal de Strasbourg dont il devait être adjoint au maire chargé des Affaires culturelles. Homme de bon sens et grand connaisseur des problèmes d’éducation nationale, il se battit sans succès contre la calamiteuse réforme Haby sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing. Ainsi, concurremment avec sa profession, ses travaux, ses études et ses livres, François-Georges Dreyfus ferrailla sur de nombreux fronts avec la même foi, la même pugnacité mais aussi l’honnêteté et le courage de l’homme libre qu’il fut toujours. Sa combativité et son immense culture s’exprimèrent aussi dans les revues et publications auxquelles il collaborait régulièrement telles que la Nef où le luthérien côtoyait le catholicisme traditionnel, la Nouvelle Revue d’Histoire, Géostratégiques dont il était membre et conseil scientifique, la Nouvelle Revue Universelle entre autres. Il dirigeait également une émission mensuelle sur Radio Courtoisie, il était un membre actif du Club de l’Horloge et du Cercle Renaissance et donnait de nombreuses conférences où la clarté de son discours et la fermeté de ses propos n’avaient d’égal que son extraordinaire érudition. Il était enfin royaliste et membre du cercle de l’œillet blanc autour du prince Jean.

        Spécialiste de l’histoire des guerres mondiales et de leur temps, il leur consacra plusieurs remarquables ouvrages dont L’Engrenage 1919-1939, 1917, l’année des occasions perdues et surtout une Histoire de Vichy qui fit scandale chez les bien-pensants et se heurta au silence total de la presse lors de sa seconde édition en 2004, ainsi qu’une Histoire de la Résistance. Ce gaulliste en effet y rendait notamment justice au Maréchal et malgré l’hostilité de "l’établissement", il persévéra dans d’excellentes études sur la question et, récemment son article dans le numéro 2803 de L’AF 2000, « Pétain et le problème juif ».

        Aujourd’hui, François Georges Dreyfus, cet homme d’exception, nous a quittés, et il nous laisse attristés et appauvris.

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Commentaires

  • Un grand esprit, un gentilhomme dans les lettres et dans la vie, un chrétien et un monarchiste exemplaire. Je suis attristé.

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