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Le Comte de Paris s'exprime....

        La Famille de France continue d'affirmer, de renforcer sa présence dans tous les domaines, et de gagner, ainsi, en visibilité. La naissance du Prince Gaston, la brillante représentation par la Princesse Philomena de notre pays aux obsèques d'Otto de Habsbourg, le voyage du Prince Jean, Dauphin de France, - au même moment ... - en Asie centrale, et, prévue pour janvier, la deuxième naissance dans le couple princier : voilà quelques uns des derniers évènements qui ont marqué ces derniers mois, et conforté les perspectives d’avenir de cette Famille de France....

        Il y a eu, aussi, cet entretien accordé par Monseigneur le Comte de Paris à L'Action française 2000, que nous reproduisons ci-après, et dans lequel le Prince rappelle quelques vérités bien venues.  

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L’Action Française 2000 : Monseigneur, quel bilan économique et social tirez vous de l’année écoulée ?

SAR Monseigneur le comte de Paris : Le mal dont souffre la France est mondial. La crise n’est pas seulement financière, elle touche l’économie du monde et par ricochet les classes moyennes et surtout les plus défavorisés. Dans les temps anciens, les premières monnaies étaient frappées à l’effigie des dieux puis à celle des rois dont l’image était inscrite dans l’or, l’argent ou le cuivre. Tels les dieux, ils étaient garants du bien-être des hommes et donc de la monnaie source d’échanges. Apparut alors la République sans visage et anonyme. Le papier remplaça le métal bien qu’il demeurât convertible en or. De nos jours, la monnaie est devenue virtuelle, ce qui vient à dire qu’elle ne repose que sur du vent ou des impulsions électroniques. Depuis les accords de Breton Woods, au lendemain de la dernière grande guerre, le dollar qui garantissait cette illusion devient lui-même illusoire. Ceux qui détiennent actuellement des créances sur les États-Unis d’Amérique peuvent se réveiller, demain, comme tant de Français lors des emprunts Russes en 1917, avec seulement du papier qui ne vaudrait plus rien, des souvenirs égarés.

Cet engrenage mortifère doit impérativement être repensé, et les dirigeants d’Europe comme ceux du G20 doivent édicter des règles strictes et contraignantes, de sorte que les banques tout comme les traders et les spéculateurs n’outrepassent pas des bornes fixes, afin de ne plus mettre en péril l’économie du monde. Règles assorties de sanctions sévères, comme il en existe pour les citoyens qui ont été incités à se surendetter.

Une société, à l’image du corps humain, a nécessairement besoin que son sang circule de façon à irriguer la plus lointaine petite cellule. Or actuellement, comparable au sang, l’argent est aspiré à sens unique vers les sphères multinationales de plus en plus inaccessibles et ne retourne pas vers les plus modestes cellules du corps social. Il y a carence, il y a un début de gangrène, il pourrait y avoir embolie. Et ce ne seront ni les perfusions forcées, ni les dialyses imposées qui régleront durablement le problème. Il ne sera que déplacé.

Le Français, sans plus de points d’appui, se trouve déséquilibré et déboussolé. La confusion saisit cette nouvelle tour de Babel et s’installe à presque tous les niveaux de la société, faisant exploser notre monde en un kaléidoscope de factions trop souvent hostiles les unes aux autres. Une société sans objectif autre que l’argent, sans âme et sans amour, est vouée à la destruction. Notre époque qui a tant besoin de signes pour espérer ne reçoit de ceux qui, par essence, devraient nous réconforter, que des réponses pieuses ou politiquement correctes et trop souvent sans rapport avec la réalité vécue au quotidien et sa nécessité vitale. Or la France n’a pu se bâtir - comme les pyramides d’Égypte - que dans un acte de foi et de solidarité, et dans le respect des principes qui l’avaient fondée.

AF/2000 : Face à ces défis, comment analysez vous l’action de l’État et celle de la classe politique ?

Monseigneur : Une "règle d’or" vient d’être proposée par l’Allemagne et la France. Déjà, quelques pays y adhèrent. Il est nécessaire et urgent que l’Europe en son ensemble adopte ce concept de réduction drastique des déficits publics. Encore faut-il s’entendre sur la méthode et les moyens d’y parvenir. Lorsque l’on sait que 54 % du budget voté par le Parlement se perd dans les sables mouvants de l’État, il y a gabegie et une gestion irrationnelle et discordante. Dans ce pourcentage, les budgets de l’Éducation nationale et celui des Armées ne sont pas pris en compte, pourtant essentiels pour une nation. Devrait-on en venir comme dans la nuit du 4 août 1790 à la suppression des nouveaux privilèges ? C’est une hypothèse à ne pas écarter. Avant d’en arriver à cette nécessité, à cette urgence, examinons le présent et préparons l’avenir pour les générations qui nous suivent et celles qui viendront. L’apocalypse, si souvent annoncée pourrait aussi être désignée par le terme de mutation en profondeur de nos systèmes de gouvernance. La réduction du temps de gouvernance du Chef de l’État, quel qu’il soit, me semble une aberration. Gouverner, c’est prévoir, dit le dicton. En un si court laps de temps, cela devient impossible. Alors que, par ailleurs, les partis d’opposition, en France, démontrent plus d’intérêt pour leur propre accession au pouvoir, que d’amour véritable pour reconstruire notre pays.

Pour ce qui concerne la "règle d’or", je suggère qu’une agence de surveillance impartiale et supranationale européenne soit mise en place pour veiller au bon déroulement de celle-là. Mais également pour exercer une surveillance nécessaire des banques, des assurances et des bourses et traders afin qu’ils ne dérèglent plus le système mis en place. En effet tout le système financier européen a nécessairement besoin de règles et de garde-fous et d’un "gendarme" pour y veiller.

AF/2000 : Quelle forme d’Europe envisagez-vous ?

Monseigneur : Telle qu’elle existe aujourd’hui, la constitution européenne m’apparaît non seulement inappropriée mais également totalement désordonnée. La monnaie unique doit pouvoir continuer d’exister car elle nous est indispensable désormais, sans pour autant atteindre des niveaux surélevés qui ne peuvent que nuire à nos exportations ainsi qu’à la vie au quotidien. En revanche, cette constitution arbitraire autant que dérisoire devrait être remise à plat pour un examen plus réaliste de ce qu’il est possible et souhaitable de faire ensemble.

Il est plus clair que jamais, chacun des vingt-sept pays que l’on tente d’aligner sur un même schéma n’ont ni les mêmes possibilités, ni les mêmes attachements, compte tenu de leur propre culture d’origine à laquelle ils demeurent ancrés. Je proposerais que des thèmes communs, aussi importants que la défense, l’éducation, la fiscalité et certains aspects de la technologie (comme cela existe pour Airbus) ou même des recherches scientifiques (comme pour ITER) fassent l’objet d’alliances au cas par cas et sur un nombre d’années à fixer et, bien entendu, renouvelables si les résultats s’avèrent positifs.

AF/2000 : Que pensez-vous de la politique étrangère de la France ?

Monseigneur : La France n’est pas seule, elle participe, au sein de l’Europe, à l’élaboration d’une politique commune extérieure et concourt militairement à la force commune de l’OTAN, c’est un fait indéniable. De surcroît, l’Angleterre et la France possèdent une armée qui fournit sur le plan humain et celui de l’armement une force de frappe très conséquente (sans oublier la force nucléaire de dissuasion), bien supérieure au reste de l’Europe. Cet état de fait a amené le président de la République française à prendre ses responsabilités pour entraîner ses partenaires, non sans difficultés, dans des missions essentielles, comme en Libye, mission approuvée par l’ONU et soutenue par l’OTAN. Rien n’aurait été possible sans cet aval. Il faut aussi prendre en considération les bouleversements qui ont modifié l’échiquier méditerranéen depuis un an, secoué le monde arabe et l’Islam. Nous avons assisté au soulèvement "pacifique" mais parfois sanglant de populations qui aspiraient à la liberté et désireuses de mettre un terme aux dernières séquelles de féodalités obsolètes et souvent dictatoriales. Cela prendra encore du temps et de la douleur pour instaurer une véritable démocratie, mais les premières pierres de cette fondation ont été posées. Dans ce contexte, un grand pays islamique, de tradition moderne et démocratique, est demeuré stable, c’est la Turquie. Dans son isolement actuel, elle ne se prive pas d’agir. Elle frappe les Kurdes dans leurs bases en Iraq et y pénètre militairement, sans que personne n’ose bouger, et demain si la Syrie continue à provoquer des incidents de frontière, elle pourrait être tentée de mettre au pas son voisin du Sud. Par ailleurs elle aide les nouveaux régimes d’Égypte et de Libye à programmer leur reconstruction. Il n’y a qu’un pas pour faire renaître de ses cendres l’empire Ottoman. La France et l’Europe doivent revoir leur copie. La Turquie doit être arrimée à l’Europe par des liens forts et préférentiels. Une sorte de statut à part, sans pour autant s’installer dedans. Il faut trouver la sémantique adéquate pour ne blesser personne. Mais agir vite.

AF/2000 : Quelle est votre vision de la royauté ?

Monseigneur : La royauté, précisons-le, n’est pas une institution politique, un système parmi d’autres systèmes, mais un principe par surcroît spirituel. La royauté ne signifie pas : "pouvoir d’un seul". C’est le rappel le plus parfait au principe d’unité qui est le caractère essentiel de la fonction royale et qui a permis à la France d’être une et indivisible. Le roi n’a pas vocation à légiférer, d’ailleurs le vieux dicton du droit français dit : « Le Roi en son conseil. Les peuples de France en leurs États. » Séparation des pouvoirs et décentralisation étaient déjà de règle. En revanche, le roi incarne la tradition dont il est la mémoire historique, vivante et dynamique. Tout le monde sait qu’il existe sept royaumes, un grand duché et deux principautés en Europe. Ils incarnent l’identité de leurs peuples.

Pour conclure, je suis intimement persuadé que la France a les moyens, les hommes et la richesse de son terroir pour accomplir la magnifique mutation que l’on attend d’elle : entrer dans la modernité du troisième millénaire, mais rien ne s’accomplit de durable, rien ne peut se faire sans justice et sans le respect de la dignité de l’être humain quel qu’il soit. J’ai lu ce jour cette phrase écrite par un philosophe péruvien, Fernand Carvello : « Je n’ai jamais cru les prophètes de malheur. À chaque fois que j’ai senti l’appel du chagrin, je me suis tourné vers la réserve d’espoir que nourrissent l’histoire de France et sa littérature. » Je laisse le dernier mot à Machiavel : « Il n’est rien de plus difficile de prendre en main, de plus périlleux à diriger, de plus aléatoire, que de s’engager dans la mise en place d’un nouvel ordre de choses. » Et pourtant, il le faut, et vite.

Henri, Comte de Paris, Duc de France - 30 août 2011

 

Commentaires

  • La règle d'or consiste à graver dans le marbre de la
    Constitution des règles prévoyant un retour progressif à
    l'équilibre budgétaire, soit en fait, une méthode de gestion qui
    s'imposerait à tous, et en tout temps.
    Ceci est étrange pour une Constitution dont l'objet n'est pas
    de définir des modes de gestion, mais d'organiser l’ensemble
    des rapports entre gouvernants et gouvernés, au sein de l'
    État, ainsi que de garantir les droits et les libertés individuels
    et collectifs des citoyens et des corps intermédiaires.
    Peut-on envisager des règles d'or pour un retour progressif à
    une diminution des inégalités dans notre pays, un retour
    progressif à une équité fiscale etc... ? En quoi dès lors ne
    seraient-elles pas aussi légitimes si la loi ne suffit plus pour
    légiférer, et pourquoi devrions-nous remettre une part de
    notre souveraineté entre les mains et sous le contrôle
    d'instances supranationales non démocratiques ?
    La monnaie unique qui pourrait très bien être une monnaie
    commune, et l'Europe ultralibérale qui montre chaque jour
    son dogmatisme, font davantage penser au "tout va très bien"
    de l'ancienne Union soviétique, qu'à un ensemble coopératif,
    solidaire et pacifique, tel que l'on pouvait l'imaginer à la sortie
    de la seconde guerre mondiale.
    Gageons que la Royauté française puisse trouver une voie
    originale pour nous éviter de nous perdre dans une impasse.

  • On peut comprendre les réserves de DC sur ce sujet et je m'y associe.

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