Calendal, Invocation (I)....
Iéu, d'uno chato enamourado
Aro qu'ai di la mau-parado, Cantarai, se Dièu vou, un enfant de Cassis,
Un simple pescaire d'anchoio Qu'emé soun gàubi e'mé sa voio Dou pur amour gagnè li joio, L'empèri, lou trelus. - Amo de moun païs,
Tu que dardaies, manifesto,
E dins sa lengo e dins sa gèsto; Quand li baroun picard, alemand, bourguignoun,
Sarravon Toulouso e Bèu-Caire, Tu qu'empurères de tout caire Contro li nègri cavaucaire
Lis ome de Marsiho e li fiéu d'Avignoun;
Moi qui d'une amoureuse jeune fille
Ai dit maintenant l'infortune,
Je chanterai, si Dieu veut, un enfant de Cassis,
Un simple pêcheur d'anchois
Qui, par la grâce et par la volonté, Du pur amour conquit les joies, L'empire, la splendeur. - Âme de mon pays,
Toi qui rayonnes, manifeste, Dans son histoire et dans sa langue;
Quand les barons picards, allemands, bourguignons, Pressaient Toulouse et beaucaire, Toi qui enflammas de partout Contre les noirs chevaucheurs Les hommes de Marseille et les fils d'Avignon.