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Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet

Foch, commandant unique des Armées Alliées...

Foch, commandant unique des Armées Alliées...

De "La pluie de sang", pages 259/260/261 :

"...Ludendorff allait se briser contre Foch - génie militaire d'autre forme que Joffre, égal, dans sa sphère et sa conception, à Joffre, encaisseur comme Joffre, et qui devait être, à la seconde Marne, ce que Joffre avait été à la première : un maître de maîtres.
C'est précisément à l'occasion de la percée allemande du 21 mars que Clemenceau décida les Anglais, humiliés et consternés, dans la petite mairie de Doullens, à accepter Foch comme généralissime de tous les Alliés.
Le chef américain, général Pershing, se rangea d'enthousiasme à cette motion.
Il ne disposait encore que d'une petite armée; mais d'immenses renforts arrivaient heureusement à la rescousse.
C'était, en somme, une question de vitesse.
Il fallait tenir, coûte que coûte.
Pour que l'on tînt sur le front, il fallait un arrière solide.
Sans Clemenceau, l'arrière se serait allé en bouillie (avec un Briand, un Viviani, un Painlevé, un Ribot quelconque) et Caillaux, au 21 mars 1918, eût présidé à une paix allemande, - une "forte paix allemande", disait Hindenburg - qui eût marqué la fin du nom français.
Dans cette heure noire, sous ce ciel rouge, Clemenceau, sur le plan politique, fut l'égal de Joffre, de Pétain et de Foch.
Le vieux Marius devint presque digne de Sylla, unifiant le commandement des armées d'Asie, malgré la rivalité des généraux romains.
Aussi fut-il compris immédiatement.
Devant la percée du front, l'avance allemande, l'effondrement de Gough (général Anglais, qui subit l'un des plus cuisants revers britanniques lors de l'offensive de la Somme, avec 58.000 victimes dont 19.240 morts, ndlr) la menace sur leur ville, les Parisiens exultèrent de joie et de confiance, quand ils apprirent l'unification du commandement sous la direction de Foch.
De même, ils avaient exulté de joie, en fin d'août 1914, devant la décision et la proclamation de Galliéni (l'organisation des "taxis de la Marne", ndlr).
Quel chic peuple, à ses bonnes heures, et digne de son histoire !..."