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Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet

Un premier mariage "raté", un second très heureux.

Un premier mariage "raté", un second très heureux.

"...J'étais alors, pour peu de temps d'ailleurs, le mari de la petite fille de Victor Hugo..." ("Paris vécu", rive droite, page 25)
"...mon second et véritable mariage (1903)..." ("Paris vécu", rive droite, page 52).

Marié en effet pour peu de temps -du 12 février 1891 au 21 décembre 1894 - à la petite fille de Victor Hugo - dont il aura un fils, Charles (né en 1892, et décédé en 1960, à l’âge de 68 ans), Léon Daudet devait trouver la stabilité et le bonheur durable - malgré les épreuves... - dans son second mariage.
Ses détracteurs ont dit que l'échec de son premier mariage avait contribué à éloigner Daudet des milieux républicains.
C'est fort possible, d'autant plus que sa seconde épouse - malgré un père républicain, "bleu de Bretagne" - était catholique et royaliste.
Mais il est à noter que Daudet conserva, jusqu'à la mort de celui-ci, en 1925, une réelle affection pour Georges Hugo, frère de son ex-épouse Jeanne, le couvrant d'éloges chaque fois qu'il parlait de lui...

Voici l'éloge que fait Daudet de "Pampille" (surnom "littéraire" de sa seconde épouse, sa cousine Marthe Allard) :

"...Il n'est que juste d'ajouter ici que bien peu de femmes supporteraient, avec une aussi souriante sérénité, les avatars, incidents et drames d'une vie telle que la mienne.
Jamais il ne m'est venu, du côté de Pampille, le moindre conseil de faiblesse ou de reculade.
Jamais elle n'a marqué la moindre fatigue devant les duels, les procès, les menaces qui se sont succédé sans interruption, à partir de la fondation de notre quotidien.
Sa confiance absolue dans le succès final de nos armes et de nos idées est bien connue de tous nos collaborateurs, et elle m'a plus d'une fois corroboré, sinon réconforté.
Le 24 novembre 1923, son fils aîné, Philippe, si beau, si brave et si bon, était assassiné par les policiers de la République; elle montait, pendant des années, sans faiblir, ce calvaire surhumain, prenant la parole, quand il le falllait, pour stigmatiser de sa voix maternelle et douce, devenue grave, les meurtiers et les juges félons, et les politiciens sans âme.
Nulle iniquité n'entamait sa foi, sa confiance dans la Justice infinie. Fidèlement attachée au Christ, son âme de chouanne, appuyée aux Evangiles, n'était ébranlée par rien.
Elle m'est infiniment supérieure et sous tous les rapports.
Mias il y a ceci : je crois, qu'issus du même sang - de Bretagne et de Provence - et deux fois cousins germains, nous sentons de même et presqu'en même temps.
C'est un cas de synchronisme conjugal qui nous permet de prendre, sans nous consulter, et à distance, par un accord tacite, les décisions nécessaires au moment opportun." ("La pluie de sang", pages 206/207).