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Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.

"Croqué" par Daudet, "une joie de l'esprit"...

"Croqué" par Daudet, "une joie de l'esprit"...

Tiré de "Souvenirs", Tome II, page 189 :

"...Bainville est maintenant universellement connu et les directeurs de journaux se disputent sa copie. Vu l'importance de son oeuvre, les gens s'attendent à voir un vieux monsieur sentencieux et grave. Il est aujourd'hui un homme jeune par la prestance, vif, pénétrant, railleur, un animateur de dîners incomparable et d'un esprit à la La Fontaine, entremêlé de traits à la Candide, dont rien ne peut donner l'idée. Il était, en 1907, un tout jeune homme, un prodige de connaissances historiques et politiques, et, depuis plusieurs années déjà, un écrivain d'élite, direct et clair, une joie de l'esprit. On lui avait raconté que j'avais mauvais caractère. Il s'aperçut avec plaisir qu'il n'en était rien..."

"...Heureusement - ajoute, pour sa part Albert Marty, auteur de "L'Action française racontée par elle-même" - car Jacques Bainville et Léon Daudet travaillèrent toujours vis-à-vis, à la même table, dans les locaux successifs du journal, rue de la Chaussée-d'Antin, rue Caumartin, rue de Rome et rue du Boccador..."

C'est de cette table dont parle Bainville, le jour où, fraîchement élu à l'Académie - le 28 mars 1935 - il prononça dans les locaux du journal - alors au 1 rue du Boccador - lors de la petite fête qui y fut organisée le 4 avril suivant, son célèbre remerciement, "Vertu de l'amitié" :

"...Il y a vingt-huit ans, depuis la fondation du journal, que nous sommes assis, Léon Daudet et moi, à la même table de travail. Rue de la Chaussée-d’Antin, rue Caumartin, rue de Rome, rue du Boccador, cette table magique est toujours revenue. Je crois que, si on voulait la scier, elle résisterait comme du granit, bien qu’elle ne soit que de bois blanc...."