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Ecrivains royalistes (I) : Chateaubriand

Assassinat du Duc d'Enghien.

Assassinat du Duc d'Enghien.

"Heureuse, du moins, ma vie qui ne fut ni troublée par la peur, ni atteinte par la contagion, ni entraînée par les exemples ! La satisfaction que j'éprouve aujourd'hui de ce que je fis alors, me garantit que la conscience n'est point une chimère.....Je relis avec un orgueil pardonnable cette page qui m'est restée comme mon seul bien et que je ne dois qu'à moi."

Ainsi parle Chateaubriand de son article fameux paru dans "Le Mercure" pour stigmatiser ce crime, et qui est bien l'une des grandes pages de notre Littérature:

"Lorsque, dans le silence de l'abjection, l'on n'entend plus retentir que la chaîne de l'esclave et la voix du délateur; lorsque tout tremble devant le tyran, et qu'il est aussi dangereux d'encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l'historien paraît, chargé de le vengeance des peuples. C'est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l'Empire; il croît inconnu auprès des cendres de Germanicus, et déjà l'intègre Providence a livré à un enfant obscur la gloire du maître du monde. Si le rôle de l'historien est beau, il est souvent dangereux; mais il est des autels comme celui de l'honneur qui, bien qu'abandonnés, réclament encore des sacrifices; le Dieu n'est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n'y a point d'héroïsme à la tenter; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur ou la mort. Après tout, qu'importent les revers, si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un coeur généreux deux mille ans après notre vie ?....."

Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, page 570.