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L'aventure France racontée par les cartes...

Le voyage de Pythéas...

Le voyage de Pythéas...

Certains ont parlé, à son propos, de "Christophe Colomb de l'Antiquité" : l’histoire de Pythéas et de son voyage est cependant peu et mal connue, étant donné son éloignement dans le temps…

On sait que Pythéas est né à Massalia, vers 380 avant J.-C, dans cette colonie grecque qui constitue, alors, un marché florissant pour les produits originaires du nord de l'Europe : ambre, métaux précieux, étain.... Poussé par ses concitoyens et dans un but évidemment commercial, Pythéas, citoyen cultivé et aisé, décida de partir à la découverte du nord de l'Atlantique.
La date de son départ elle-même est incertaine : l'unique ouvrage écrit par lui-même à ce sujet a disparu lors de l'incendie de la grande bibliothèque d'Alexandrie. L'itinéraire – au moins pour le départ – n’est pas sûr non plus : le détroit de Gibraltar étant alors contrôlé par Carthage, grande rivale de Massalia, Pythéas a peut-être passé un accord avec ceux-ci, ou, peut-être, a-t-il préféré opter pour un parcours terrestre, le long des voies de commerce qui longent le cours du Rhône et de la Loire jusqu'au port celte de Corbilo, en Bretagne.
De Corbilo, il s'embarque pour Ouxisame (l'île d'Ouessant), traverse la Manche et fait étape sur la côte de Cornouaille.
Là, il a l'occasion d'observer comment les habitants de la Bretagne extraient et traitent l'étain. Conditionné en lingots de la taille d'un poing, le métal raffiné est ensuite transporté, à la faveur de la marée basse, sur l'île Saint-Michel (Ictis).
Pythéas poursuit son chemin le long du bras de mer qui sépare le pays de Galles de l'Irlande, frôle les côtes écossaises, débarque aux Hébrides et aux Orcades.
À en croire la rumeur, il navigue ensuite six jours vers le nord avant d'apercevoir le "plus lointain de tous les pays" de l'époque : la mythique terre de Thulé, qui était peut-être l'Islande, ou plus probablement la côte de la Norvège.
Au-delà de Thulé, la mer se transforme en une matière dense et froide "sur laquelle il n'est pas possible de marcher, ni de naviguer" et où le soleil ne se couche jamais.
Pythéas tourne alors la proue de ses navires vers le sud: il longe la côte Est de l'Angleterre, qu'il explore en partie à pied, puis se dirige, à travers la mer du Nord, vers les îles de l'Ambre, près des côtes danoises.
D'Abalo (Heligoland), il revient sur Marseille, sans doute à travers la vallée du Rhin et du Rhône, la
célèbre "route de l'ambre" de l’époque.
Si ces itinéraires ne sont pas une certitude absolue, il est certain que Pythéas a poussé son exploration non loin du cercle polaire; la mer gelée dont il parle (où se confondent l'air, la mer et la terre) et les journées interminables de l'été arctique (le "soleil de minuit") sont des réalités indéniablement en phase avec ses propos.
Il a sûrement fait le tour de l'Angleterre, qu'il décrit comme une île, se plaignant de son climat horrible.
Et, pendant des siècles, Thulé restera la frontière septentrionale du monde, même s’il est difficile de localiser cette terre : peut-être est-ce la côte ouest de la Norvège, le Jutland, les Iles Féroé, l'Islande ou l'île Jan Mayen ? Persuadé qu'il a découvert les limites de navigabilité, il fait demi-tour et explore sûrement la Baltique, vers la route de l'ambre.