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L'aventure France racontée par les cartes...

"De Strasbourg à Cologne..." : I, Palatinat...

"De Strasbourg à Cologne..." : I, Palatinat...

Mayence, Coblence, Trèves....

C'est dès l'Armistice, et donc dès la fin de l'effroyable guerre - gagnée au prix aussi épouvantable d'un million cinq cent mille morts - que Jacques Bainville, Ferdinand Foch et tant d'autres ont protesté contre la folie des hommes politiques français.
D'abord, en expliquant l'erreur de l'Armistice lui-même : il fallait entrer en Allemagne, et faire s'écrouler l'armature de l'Empire vaincu.
Ceci, non pour de la vaine gloire, mais pour détruire l'Empire allemand, et démembrer l'Allemagne, rendant à ses provinces l'indépendance dont elles jouissaient un demi-siècle auparavant.
Au lieu de cela, on a arrêté les Armées alliées, on a laissé l'Allemagne, intacte, unie, et seulement humiliée.
Humiliée car, si Clémenceau a bien réussi ce qu'il voulait, à savoir faire accuser le peuple allemand de la responsabilité de la guerre, il n'a ni su , ni pu faire la seule chose qui s'imposait, du point de vue français : détruire l'unité allemande.
Et, soit "réunir" immédiatement la rive gauche du Rhin à la France, soit - position probablement plus raisonnable dans un premier temps- imposer son autonomie, la libérer de la Prusse en la détachant du gouvernement prussien; cette autonomie aurait été le premier pas vers une indépendance des provinces rhénanes...
Tout cela était possible, tout cela était souhaitable, en 1918 : la grande occasion fut perdue et gâchée par nos gouvernants, qui se laissèrent dicter leur conduite par les Etats-Unis.....
Foch, qui ne réussit pas à imposer sa conception d'une paix exigeant le Rhin comme frontière de l'Allemagne plutôt que fondée sur d'hypothétiques promesses, fut même écarté du dénouement final, en 1919 !
Il contestera le traité de Versailles qu'il considère - avec Bainville, avec tant d'autres..... - comme une grave erreur : dans ses Mémoires, il écrit : "...Le 11 novembre, j'avais mis entre leurs mains un outil avec lequel ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient... ils n'ont pas su s'en servir... ils ont abîmé ce que je leur avais donné...leur traité, je n'ai pas voulu le signer"....
On ne refait pas l'Histoire : on peut, au moins, la connaître....

Voici quelques extraits seulement des très nombreuses pages que Jacques Bainville a consacrées, dasn son Journal, à cette autonomie possible, à cette indépendance souhaitable de la rive gauche du Rhin, devenue, dans sa totalité, la frontière entre la France et l'Allemagne : grande occasion perdue....

1. Journal, Tome II, page 101, Note du 10 juin 1921 :
"...La France dispose de la plus grande force militaire du monde: tout le monde la sait, tout le monde le reconnaît. Seulement il a été interdit à la France (et la France se l'est laissé interdire) de se servir de cette force pour règler les affaires d'Allemagne selon ses intérêtes et pour sa sécurité future..."

2. Journal, Tome II, pages 104/105, Note du 17 juin 1921 :
"...Nous avons la puissance militaire. Il nous sufisait de le vouloir pour avoir la liberté de nos mouvements. Avec l'Allemagne vaincue, vaste est la gamme des combinaisons possibles... L'occasion est bonne pour la France de s'affranchir et de prendre un autre rôle que celui de puissance contrôlée et dirigée. L'occasion sera-t-elle vue ? Sera-t-elle saisie ? On ne pardonerait pas à ceux qui la laisseraient passer."