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Drapeaux des Régiments du Royaume de France...

Apparition des régiments d'artillerie (III)...

Apparition des régiments d'artillerie (III)...

Illustration : Corps royal d'artillerie sous Louis XV, Régiment de Metz : Tambour, Officier porte-drapeau, canonnier...


Avec Michel Mourre, petit rappel historique sur l'artillerie dans l'Armée française : du Dictionnaire encyclopédique d'Histoire, page 339... :

"Dans l'Antiquité, les Assyriens, amis surtout les Romains, qui développèrent beaucoup l'art des sièges, possédaient des machines de guerre (catapultes, balistes, onagres), capables de lancer de grosses pierres, des masses de plomb, des flèches enflammées etc... Le feu grégeois, utilisé dès le VIIème siècle par les Byzantins, est un ancêtre plus direct de l'artillerie. Cependant celle-ci n'apparut vraiment qu'avec l'invention de la poudre à canon, qu'on a attribuée, sans certitude définitive, aux Chinois, aux Indiens, aux Arabes et à un obscur moine allemand du début du XIVème siècle, Berthold Schwartz, dit Berthold le Noir.

D'origine discutée et encore assez mystérieuse, les débuts de l'artillerie en Europe se situent dans le deuxième quart du XIVème siècle. La nouvelle arme apparut sur le champ de bataille de Crécy (1346) mais, jusqu'à la fin du XVème siècle, elle demeura avant tout une arme de siège.
Les premières bouches à feu, les bombardes, pouvaient lancer des projectiles pesant jusqu'à une tonne mais elles tiraient sans précision et à faible portée (au maximum 100 mètres). Elles contribuèrent cependant, en 1453, à la prise de Constantinople par les Turcs.
La France fut un des premiers pays à développer l'artillerie, organisée d'abord, à partir du règne de Charles VII, sous la forme d'un service civil, confié à des particuliers. En 1479, Louis XI créa un "maître général de l'artillerie", titre qui fut remplacé, en 1527, par celui de "grand maître de l'artillerie, conféré jusqu'en 1755. Mais cette charge n'était pas une dignité militaire. La naissance de l'artillerie de campagne remonte au règne de Charles VIII, lequel s'assura ainsi une supériorité incontestée dans les Guerres d'Italie.
Le XVIème siècle fut marqué par un effort de standardisation des pièces : à l'exemple de Charles Quint qui, dès 1544, avait ramené au nombre de sept les modèles de pièces utilisées dans son empire, Henri II fixa "les six calibres de France", qui subsistèrent jusqu'à la fin du règne de Louis XIII : 33 livres (canon), 15 livres (grande couleuvrine), 7 livres (couleuvrine bâtarde), 3 livres (couleuvrine moyenne), 1 livre et demie (faucon) et 3/4 de livre (fauconneau).
A'époque de la Guerre de Trente Ans, le roi de Suède Gustave-Adolphe apporta à l'artillerie un perfectionnement qui apparut révolutionnaire, en dotant son armée d'un canon léger pesant à peine 55 kilos et qui, placé sur un affût à grandes roues attelé de deux chevaux seulement, pouvait passer n'importe où.
C'est à partir du XVIIème siècle que l'artillerie, jusqu'alors confondue presque complètement avec l'infanterie, commence à se constituer comme une arme spéciale.
En France, dès le temps de la minorité de Louis XIV, les officiers placés sous l'autorité du grand maître sont intégrés par Le Tellier dans la hiérarchie militaire. Louvois leur donne des troupes en créant (1671) des compagnies de bombardiers appelés "fusiliers du Roi" et, en 1676, le régiment dit "Royal Bombardier". Ces deux unités sont fondues en 1720 dans le "Royal Artillerie" (drapeau suivant, ndlr).
En 1765/76, furent créé sept régiments d'artillerie, qui prirent les noms de La Fère, Metz, Strasbourg, Grenoble, Besançon, Auxonne et Toul. Sept écoles y correspondaient et formaient les officiers du corps, tous astreints à passer par elle.

(Voir les sept drapeaux suivant celui du Royal Artillerie, et la plaque commémorative sur Napolionne de Buonaparte, ndlr).

Le matériel avait été renouvelé d'abord par Vallière (1732), qui fixa à cinq le nombre des calibres français (24, 16, 12, 8 et 4 livres), puis, à partir de 1776, par Gribeauval. S'inspirant des réformes prussiennes, Gribeauval distingua nettement l'artillerie de campagne et l'artillerie de forteresse; il allégea et rendit plus mobile la première, en la dotant d'un obusier de six pouces, en disposant les chevaux de trait en double file, en faisant adopter la gargousse, la hausse de pointage, la prolonge et le caisson. Grâce à lui, l'artillerie française était, à la fin du XVIIIème siècle, la première de l'Europe..."