Un ami de Dieu, et de sa Création...
Le père Pestre s'est éteint le 25 août, à l'âge de 88 ans. Grand ami des animaux, il avait crée le refuge "Saint Roch" à La Valentine, en 1984: au coeur même de son engagement de prêtre catholique, il vivait pleinement son attachement et sa passion pour le monde animal; il le vivait à sa façon, c'est à dire à fond et sans complexes, et lorsqu'il le fallait, ce prêtre profondément traditionaliste savait se montrer rebelle et sans concessions....Il a appliqué à la lettre la parole de Pie XII, qui disait: "Le monde animal est une des manifestations de la grandeur de Dieu, et il doit être respecté comme tel...", et il l'a appliqué à la façon de Saint François d'Assise, qui parlait aux oiseaux, à sa soeur la Lune et à son frère le Loup, "l'ancêtre" de nos chiens....
Et le père Pestre a fait plus que parler aux chiens: il s'est dévoué aussi à eux, il a trouvé le temps de les servir et il les a aimé, comme il plaît à Dieu que l'on aime les bienfaits dont il nous a comblé...Si Dieu, en effet, a crée l'Homme à son image -et seulement l'Homme-, il ne faut pas oublier que ce que Dieu a crée ce n'est pas l'homme seul: c'est la Création. Dieu n'a pas crée l'homme pour qu'il vive sur une dalle en béton; il l'a entouré d'eau, d'arbres et de végétaux, de minéraux, d'animaux; et il lui a confié cette Création, en faisant de lui -l'homme- le Roi de cette Création: "Croissez et multipliez-vous...Emplissez la Terre et soumettez là.....": le père Pestre, par son exemple, a bien fait comprendre, à tous que la protection de cette Création est un devoir dont nul chrétien ne peut s'exonérer....
Il a su ainsi, pendant ses 88 ans de Fidélité, mener de front son sacerdoce (et avec quelle énergie!...) et son amour concret pour la Création. Ce n'était pas un homme "de mots"; ce qu'il disait il le croyait vraiment; mieux: il le vivait concrètement, dans les difficiles réalités des contraintes de chaque jour; lorsqu'il semblait "changer" de rôle, et qu'il semblait cesser d'être prêtre pour venir fréquenter quotidiennement, d'une façon aimante, ses "frères" les chiens, il ne changeait pas de rôle, en fait, et il ne cessait pas d'être prêtre: il restait au contraire fidèle à son Seigneur, et proche de lui, car l'amour de la Création, l'emerveillement qu'elle suscite (1), nous mène et nous ramène toujours, forcément, au Créateur. Il n'y avait donc pas coupure, mais continuité entre ce que certains pouvaient considérer comme deux sacerdoces, mais qui n'en faisaient en réalité qu'un seul: l'amour de Dieu et aussi de sa Création, le service de Dieu aussi dans l'attention portée à sa Création. Et en l'aimant, il a rayonné l'Amour.....
(1); Voltaire l'a si bien dit: "L'univers m'emerveille, et je ne conçois point
Que cette horloge existe et n'ait point d'horloger."