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Feuilleton : Son "érudition intelligente" fait "des lecteurs reconnaissants" : Jacques Bainville... (41)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Illustration : portrait de Jacques Bainville par Marie-Lucas Robiquet; couverture du "Jacques Bainville, La Monarchie des Lettres, Histoire, Politique et Littérature", Édition établie et présentée par Christophe Dickès, Bouquins, Robert Laffont (1.149 pages).

Aujourd'hui : 1907 : Parution de "Bismarck et la France"; et "Pour affaiblir la France, la mettre en République"...

 

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BISMARCK ET LA FRANCE jacques Bainville 1911 EUR 20,00 - PicClick FR

1907 : Parution de "Bismarck et la France"...

 

(in Le souvenir de Jacques Bainville, Plon, 1936 - Quelques souvenirs, par Marie de Roux, page 146) :

"...Il y aura bientôt trente ans qu'un soir de juin 1905, Henri Vaugeois m'avait demandé d'exposer aux premiers adhérents de la Ligue d'Action française ce que Bismarck avait fait pour faciliter en France l'avènement de la IIIème République et le succès électoral du parti républicain.
Une grande partie de mon étude était empruntée aux articles que Jacques Bainville avait donné dans La Gazette de France quand l'éditeur Cotta, de Stuttgart, avait publié une correspondance jusque là inédite de Bismarck, où l'on pouvait voir combien le Chancelier avait souhaité la défaite de Mac-Mahon par Gambetta et désiré une entrevue personnelle avec celui-ci.
Jacques Bainville était là.
Grâce à lui, la conférence devint une petite brochure rouge dont il écrivit la préface, qu'il enrichit de la traduction des principaux documents et que nous appelâmes de ce titre sans précaution : La République de Bismarck.
"Nul français sachant le sens des mots, écrivait Bainville, ne pourra plus douter que le régime républicain a été désiré pour nous, a été presque imposé même par notre ennemi le plus constant."
Toute une part de l'oeuvre historique de Jacques Bainville a illustré avec une objectivité de plus en plus sereine la vérité brûlante qu'il avait formulée dans la petite brochure rouge.
Ce fut son grand secret de s'imposer à l'opinion adverse par une modération implacable.
Au cours de ces trente années, où j'étais souvent aux côtés de nos amis à la place sans danger de défenseur, je n'ai jamais eu l'honneur d'avoir à défendre Jacques Bainville; ce très grand journaliste n'a pas eu un procès de presse..."

 

 

Pour affaiblir la France, la mettre en République

 

Pour affaiblir la France, la mettre en République.

On n'a pas la référence de la citation ci-dessus, mais il est certain qu'elle dit la vérité sur ce que pensait Bismarck. Par contre, on a mieux : cette lettre de Bismarck au comte d’Arnim, datée du 11 novembre 1871 :

"...Nous devons désirer le maintien de la République en France pour une dernière raison qui est majeure. La France monarchique était et sera toujours catholique. Sa politique lui donnait une grande influence en Europe, en Orient et jusqu’en Extrême-Orient. Un moyen de contrecarrer son influence au profit de la nôtre, c’est d’abaisser le catholicisme et la Papauté qui en est la tête. Si nous pouvons atteindre ce but, la France est à jamais annihilée. La monarchie nous entraverait dans cette tentative. La république radicale nous aidera.

J’entreprends contre l’Eglise catholique une guerre qui sera longue et peut-être terrible. On m’accusera de persécutions. Mais il le faut pour abaisser la France et établir notre suprématie religieuse et diplomatique comme notre suprématie militaire..."

 

(De l'Histoire de deux peuples", Chapitre VI, Causes générales de la guerre de 1914, page 287) :

"...Au cours des années qui ont immédiatement suivi le traité de Francfort, on peut dire que la démocratie a véritablement fait son examen de conscience. Il est vrai qu'elle ne l'a pas conclu en reconnaissant ses erreurs. Oubliant le mandat impératif qu'elle avait donné à Napoléon III, les approbations répétées qu'elle avait apportées à sa politique, elle fit retomber toutes les responsabilités du désastre sur le "pouvoir personnel". Les monarchistes eux-mêmes, à l'Assemblée nationale, furent en grand nombre convaincus que le pouvoir personnel avait été la cause de nos malheurs. C'est le sentiment qu'exprimait le duc d'Audiffret-Pasquier lorsqu'il disait : "Nous ramènerons le roi ficelé comme un saucisson."
Le résultat fut qu'il n'y eut pas de roi du tout, ni "ficelé" ni autrement.
C'est essentiellement sur cette idée qu'échoua la restauration de la monarchie. Le régime républicain parlementaire, la démocratie intégrale eurent dès lors partie gagnée et Bismarck, il ne s'en est pas caché, accepta cette solution avec plaisir. Même il s'est vanté d'avoir, à plusieurs dates critiques de nos luttes intérieures, "mis les choses en scène à Berlin".
La monarchie des Hohenzollern rendait à la France ce que les Capétiens avaient fait autrefois à l'Allemagne : elle voyait chez nous avec faveur des institutions qui étaient le contraire des siennes. Et, quant à l'attitude à prendre vis-à-vis des affaires de France, Bismarck donnait à son maître le même conseil que Pierre Dubois avait donné à Philippe le Bel et Marillac à Henri II pour les affaires d'Allemagne..."

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