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Feuilleton : Chateaubriand, "l'enchanteur" royaliste... (39)

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Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

(retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Sur Charles X... Mort de Charles X...

Sur Charles X....

 

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"Charles X a pu se rendre ce témoignage que le règne de ses deux frères et le sien n'avaient été ni sans liberté ni sans gloire : sous le roi martyr, l'affranchissement de l'Amérique et l'émancipation de la France; sous Louis XVIII, le gouvernement représentatif donné à notre patrie, le rétablissement de la royauté opéré en Espagne; l'indépendance de la Grèce recouvrée à Navarin; sous Charles X, l'Afrique à nous laissée en compensation du territoire perdu avec les conquêtes de l'Empire : ce sont là des résultats qui demeurent acquis à nos fastes en dépit des stupides jalousies et des vaines inimitiés.....". (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome II, pages 907/908).

 

Mort de Charles X...

 

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6 Novembre 1836, mort de Charles X...

Ci dessus, à Gorizia, en Slovénie, le tombeau de Charles X et celui de son fils, Louis XIX, dans le Couvent de Kostanjevica...



"...Charles X n'est plus. Soixante ans de malheurs ont paré la victime !

Trente années d'exil; la mort à soixante-dix-neuf ans en terre étrangère ! Afin qu'on ne pût douter de la mission de malheur dont le ciel avait chargé ce prince ici-bas, c'est un fléau qui l'est venu chercher.
Charles X a retrouvé à son heure suprême le calme, l'égalité d'âme qui lui manquèrent quelquefois pendant sa longue carrière. Quand il apprit le danger qui le menaçait, il se contenta de dire : "Je ne croyais pas que cette maladie tournât si court". Quand Louis XVI partit pour l'échafaud, l'officier de service refusa de recevoir le testament du condamné parce que le temps lui manquait et qu'il devait, lui officier, conduire le Roi au supplice : le Roi répondit : "C'est juste". 
Si Charles X, dans d'autres jours de périls, eut traité sa vie avec cette indifférence, qu'il se fût épargné de misères ! On conçoit que les Bourbons tiennent à une religion qui les rend si nobles au dernier moment : Louis IX, attaché à sa postérité, envoie le courage du saint les attendre au bord du cercueil. Cette race sait admirablement mourir : il y a tantôt neuf cents ans, il est vrai, qu'elle apprend la mort.
Charles X s'en est allé persuadé qu'il ne s'était pas trompé : s'il a espéré dans la miséricorde divine, c'est en raison du sacrifice qu'il a cru faire de sa couronne à ce qu'il pensait être le devoir de sa conscience et le bien de son peuple : les convictions sont trop rares pour n'en pas tenir compte. Charles X a pu se rendre ce témoignage que le règne de ses deux frères et le sien n'avaient été ni sans liberté ni sans gloire : sous le roi martyr, l'affranchissement de l'Amérique et l'émancipation de la France; sous Louis XVIII, le gouvernement représentatif donné à notre patrie, le rétablissement de la royauté opéré en Espagne; l'indépendance de la Grèce recouvrée à Navarin; sous Charles X, l'Afrique à nous laissée en compensation du territoire perdu avec les conquêtes de l'Empire : ce sont là des résultats qui demeurent acquis à nos fastes en dépit des stupides jalousies et des vaines inimitiés...". (Mémoires d'Outre-Tombe, la Pléiade, tome II, pages 907/908).



Inconstance et fragilité des choses humaines : "Jamais la France n'aura été aussi heureuse", écrivait Stendhal en parlant du règne de Charles X, et pourtant, mort en exil, celui-ci partage avec son petit-fils, le Comte de Chambord - et aussi avec Napoléon III... - le triste privilège de ne pas reposer en terre française...

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