Au Cinéma : Attention Fragile, les étangs de Brenne,, par Guilhem de Tarlé
En DVD : Attention Fragile, les étangs de Brenne, un film français de Patrick Luneau et Nicolas van Ingen, produit par FIFO Distribution.
« Brennus alors bénit les cieux,
Creuse la terre avec sa lance,
Plante la vigne ; et les Gaulois joyeux,
Dans l’avenir ont vu la France »
Attention Fragile, les étangs de Brenne… Il se dit que la Brenne pourrait être le pays de Brennus, notre ancêtre gaulois qui envahit Rome en 390 av. JC et y découvrit la vigne. On connaît sa formule du « Vae Victis » (Malheur aux vaincus) et l’épisode des oies du Capitole… qui nous rapproche du documentaire ornithologique des étangs de Brenne.
Il y avait, en effet, cinéma à la salle des fêtes de Mâron en Berry, le samedi 5 novembre 2022, où une assistance nombreuse a pu s’emplir les yeux d’une vidéo magnifique présentée par l’un de ses réalisateurs.
Un photographe, Jean-François Hellio, « un explorateur de flaques d’eau », raconte ses affûts autour des étangs de Brenne et nous invite à partager ses « moments de grâce » .
La Brenne, c’est d’abord une région naturelle du Berry de 117 000 ha dans la partie ouest du département de l’Indre, sur sa rive gauche. On la dit « pays aux mille étangs » alors que, mares comprises, on en dénombre quelque 4 000, recouvrant 7 000 ha. Ils ont été construits au Moyen-Âge par les moines de Saint Cyran ou de Méobecq et quelques féodaux. Ainsi le plus grand étang brennou fut baptisé La Mer Rouge par son seigneur à son retour de croisade (1350). Les autres, sans évidemment les citer tous, ont pour nom Bellebouche, Le Coudray, Le Coudreau, Les Essarts, La Gabrière, Purais, la Sous, les Vigneaux… et Cistude, comme il se doit sur un territoire qui abrite environ 100 000 de ces « petites tortues d’eau douce ».
Inutile de dire que ces étangs sont destinés depuis l’origine, et encore maintenant, à la pisciculture, principalement des carpes. Mais le documentaire ne s’intéresse à ces poissons que comme nourriture des canards et des oiseaux, à commencer par les Martins-Pêcheurs et les migrateurs. On est en présence de la beauté à l’état pur avec une multitude d’oiseaux de diverses espèces dont j’ignorais, pour certains, le nom et l’existence… les butors, les busards, les guifettes, les grèbes, les aigrettes… etc.
Attention Fragile… Tout en nous éblouissant, les réalisateurs poussent néanmoins un cri d’alarme sur la disparition progressive de cette biodiversité : « la nature souffre et personne ne l’entend ». Je leur ai suggéré de prendre contact avec les associations de sauvegarde du patrimoine.
Un documentaire animalier de 50 minutes à contempler et à faire voir aux enfants.