L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (171), L'Europe a son port spatial en France, à Kourou...
(Informations officielles du CSG, Centre spatial guyanais)
Installation du CSG en Guyane -Création du CNES.
Le 4 octobre 1957, le lancement par l'Union Soviétique de Spoutnik-1, premier satellite artificiel de la Terre, marque le début de la conquête de l'Espace.
À leur tour, les États-Unis lancent leur premier satellite, Explorer-1, le 31 janvier 1958...
En France, c’est le Général De Gaulle, qui, de retour au pouvoir en 1958 et soucieux de l'indépendance nationale, donne une impulsion nouvelle à la recherche scientifique.
La coordination des activités spatiales françaises aboutit à la création, en janvier 1959, d'un Comité des recherches spatiales présidé par Pierre Auger. Mais l'ambition du programme national dépasse les possibilités de ce Comité, et un renforcement des moyens d'exécution s'impose. Le Comité étudie alors les attributions dévolues à une future agence française de l'espace, chargée de regrouper en un seul organisme des activités jusqu'alors dispersées, et de négocier des accords internationaux.
Michel Debré, chef du gouvernement, et Pierre Guillaumat, ministre chargé de la Recherche scientifique, font adopter, le 19 décembre 1961, la loi créant le Centre national d'études spatiales (CNES) dont le premier Président est Pierre Auger, et le premier Directeur Général le Général Robert Aubinière.
...Le CNES utilise à ses débuts les installations des champs de tirs militaires du Centre d’essais d’engins spéciaux (CIEES) et du Centre d’essai et de recherches d’engins spéciaux (CERES), implantés en Algérie, sur les deux ensembles Colomb-Béchard et Hammaguir.
Lorsque l'Algérie devient indépendante en 1962, la France est contrainte d'abandonner le pas de tir d'Hammaguir et le CNES commence à rechercher une nouvelle base à proximité de l'Equateur...
14 sites furent étudiés, en fonction des critères de sélection suivants :
■ Possibilité de lancements polaires et équatoriaux
■ Proximité de l'équateur
■ Dimensions suffisantes pour assurer la sécurité des lancements
■Existence d'un port en eaux profondes doté de moyens de manutentions suffisants
■ Existence d'un aérodrome capable d'accueillir un long courrier (piste de 3000 m)
■ Distance aussi réduite que possible entre la base de lancement et l'Europe
■ Stabilité politique
En février 1964, le rapport de la Direction scientifique et technique du CNES établit un classement par points en fonction des critères de sélection retenus. Cinq sites peuvent être envisagés, mais la Guyane française arrive largement en tête.
Finalement, le 14 avril 1964, le choix du Premier Ministre Georges Pompidou se porte sur la Guyane, qui présente de nombreux atouts :
■ une très large ouverture sur l'océan Atlantique favorise toutes les missions spatiales, des lancements aussi bien vers l'Est (pour l'orbite géostationnaire) que vers le Nord (pour l'orbite polaire) avec un minimum de risque pour la population et les biens alentour.
■ la proximité de l'équateur (5,3° de latitude Nord) qui permet de bénéficier au maximum de l'effet de fronde (énergie fournie par la vitesse de rotation de la terre autour de l'axe des pôles) ; cet effet procure au lanceur un complément de vitesse de l'ordre de 460 m/s.
■faible densité de la population (45000 habitants en 1964 sur un territoire de 91000 km2, soit 1/6e de la France), fortement concentrée sur la bande côtière.
■possibilité d'installer sur les collines environnantes des moyens de poursuite (radars et antennes de télémesure).
■ site bien ventilé et un climat très supportable malgré sa position équatoriale.
■ zone à l'abri des cyclones et des tremblements de terre.
■infrastructures existantes relativement simples à adapter aux besoins du futur centre spatial (routes, aérodrome, ports, télécommunications, etc.).
Le Centre Spatial Guyanais (CSG) s’installe à Kourou en 1965, mais, au début des années 60, la Guyane n'offre pas encore l'environnement industriel et socio-économique dont le CSG a besoin. Plus de 2500 hommes de 11 nationalités différentes vont construire la ville nouvelle ainsi que les sites techniques et opérationnels du CSG.
Aussi, parallèlement à la construction du Centre Spatial, des équipements urbains et collectifs sont mis en place à Kourou, Cayenne et leurs environs.
■ Septembre 1965 : début de la construction de la zone portuaire de Pariacabo comprenant un appontement et un ensemble d’installations ; l’appontement est opérationnel dès 1966 et peut accueillir le MN Toucan et le Colibri, bateaux qui assurent le transport des étages du lanceur Ariane.
■ 1966 : construction du Centre Médico-Chirurgical de Kourou, et création d’une maternité en 1971
■ 1968 : allongement de la piste de l’aéroport de Rochambeau...
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